observateurs qui ont publié des dessins de Saturne,
et que nous avions cru voir aussi à l'aide d'instruments
de moyenne force, pourrait bien n'être que
le résultat d'une simple illusion d'optique.
Ce phénomène serait produit, suivant nous, par
l'anneau brillant que nous avons découvert, et que
l'irradiation ferait paraître plus large qu'il n'est
réellement, tandis que, par un effet de contraste,
on croirait voir comme ligne noire de séparation,
ce qui, en réalité, n'est qu'une différence brusque
dans l'éclat des anneaux.
En examinant à la distance de 3 mètres environ
le dessin publié dans le présent numéro de La Nature,
on verra très nettement cette division telle
qu'on a l'habitude de la représenter. L'expérience
1 Voy. Les Anneaux de Saturne, n° 196, du 3 mars 1877, p. 211; n° 299 du 2 juin 1877, p. 1 et n° 210 du 9 juin 1877, p. 17.
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réussit encore mieux si on prend la précaution de
diaphragmer un peu l'oeil.
Dans ces conditions d'examen, l'aspect du dessin
est bien celui que présente Saturne lorsqu'on l'observe
avec des instruments de dimensions médiocres,
ou même avec de puissants télescopes, lorsque la
définition est imparfaite.
Il est donc permis d'expliquer par une illusion
d'optique ces différences d'aspect observées sur
l'anneau extérieur, sans qu'il soit nécessaire de les
attribuer à une modification quelconque survenue
dans ce curieux appendice de Saturne.
Cette intéressante planète est maintenant trop
proche du soleil pour qu'il soit possible d'en faire des
observations utiles. Nous continuerons nos
recherches à l'aide de très puissants télescopes, lors de la
prochaine opposition. PAUL et PROSPER HENRY.
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