Les enfants d'Orion

La Nature
revue scientifique

LES UNITÉS DE LONGUEUR ASTRONOMIQUES

E. Hospitalier

(La Nature, revue des sciences et de leurs applications aux arts et à l'industrie, 12° année, 2° semestre, n° 589, 13 septembre 1884, page 238)

LES UNITÉS DE LONGUEUR ASTRONOMIQUES Dans une Note adressée récemment à M. le secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences, M. A. d'Abbadie, s'élève avec raison contre la confusion auxquelles donnent lieu les mesures astronomiques, II constate avec plaisir, cependant, qu'on commence à abandonner aujourd'hui l'usage de désigner en pouces les diamètres des objectifs astronomiques. Outre le vague qui s'attache aux nombres ronds d'une unité aussi grande, on ignore souvent de quel pouce on veut parler. Cette dernière raison a empêché un astronome de publier, par grandeurs décroissantes, une liste des grands objectifs usités en divers observatoires. Au lieu de mentionner en pouces les dimensions des disques de verre employés, ce qui n'est utile qu'aux opticiens, il vaut mieux préciser en donnant l'ouverture réelle de l'objectif en millimètres. M. d'Abbadie proteste aussi contre l'emploi des milles ou des lieues comme unités de longueurs astronomiques, faisant observer que ni la lieue ni le mille, ne sont exactement ni nettement définis. Pour faire cesser cette confusion. M. d'Abbadie propose de créer une nouvelle unité de longueur à laquelle on donnerait le nom de mégiste. Les milles et les lieues s'ont des unités trop petites pour les espaces célestes. Il serait plus convenable d'employer à cet effet l'étendue des 10 000 kilomètres qui comprennent le quart d'un méridien terrestre. Pour en abréger l'énoncé, on pourrait l'appeler mégiste (megiston), comme étant la plus grande étendue dont la majeure partie ait été mesurée directement. Au lieu de professer, par exemple, que la distance de la Terre au Soleil est comprise entre 37 745 600 et 36 500 400 lieues, on arriverait plus simplement au même but en disant qu'elle est de 14 000 à 15 000 mégistes. Il nous semble qu'il est facile de donner satisfaction au désir exprimé par M. A. d'Abbadie sans créer de mot nouveau. Les préfixes méga et micro sont déjà adoptés partout pour désigner respectivement le multiple égal à un million de fois l'unité et le sous-multiple égal à un millionième de l'unité. Il suffit alors, en astronomie, d'adopter le mégamètre, égal a un million de mètres ou à 1000 kilomètres. Le quart du méridien terrestre sera égal à 10 mégamètres, et la distance de la Terre au Soleil sera comprise entre 140 000 et 150 000 mégamètres. L'unité sera ainsi parfaitement définie par son nom sans qu'on ait à créer un nouveau mot ni à définir une nouvelle unité, et l'on généralisera davantage l'emploi d'une expression qui rend déjà tant de services en électricité. E. H.

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Mise à jour : 14 août 2003