Les enfants d'Orion

La Nature
revue scientifique

LA FIN DU MONDE



(La Nature, revue des sciences et de leurs applications aux arts et à l'industrie, 15° année, 1° semestre, n° 721, 26 mars 1887, page 259)

La fin du monde terrestre se produira, paraît-il, dans dix millions d'années tout juste. C'est le terme fixé par Sir William Thomson, l'éminent physicien anglais, professeur à l'Université de Glasgow. M. Thomson a récemment développé ses motifs, à l'un des derniers vendredis scientifiques de la Royal Institution de Londres, devant un brillant auditoire de savants et de gens du monde. Il estime avec Helmholtz que le soleil est une vaste sphère en train de se refroidir, c'est-à-dire de se contracter par l'effet de la gravité sur sa masse à mesure que ce refroidissement se produit, de telle sorte que la température reste encore sensiblement constante. La chaleur solaire, ajoute Sir Thomson, est égale à celle qui serait nécessaire pour développer une puissance de 476 000 millions de millions de chevaux-vapeur, soit environ 78 000 chevaux-vapeur par mètre carré superficiel de la photosphère. Si énormes que nous semblent ces chiffres, la théorie dynamique de la chaleur montre qu'il doit suffire au soleil d'une contraction de 35 mètres par an pour continuer à émettre dans l'espace la même quantité de calories. Dans ces conditions, le rayon de la photosphère diminue d'un centième environ en 2000 ans. Le moment arrivera nécessairement où la température s'abaissera. C'est d'après des calculs très précis qu'on doit fixer à dix millions d'années le terme où celte température sera devenue insuffisante pour entretenir la vie sur le globe terrestre.

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Mise à jour : 18 juillet 2005