Visite de la Cité de l'Espace à Toulouse - 18 juin 2005

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C'est par la route, qu'en ce 18 Juin 2005 les membres de l'ADAES ont décidé de rallier la Cité de l'Espace de la ville rose sous un soleil radieux qui nous acompagnera toute la journée. Dès 9H30 Liliane, Marlène, Quentin, Philippe, Laurent et André se retrouvent devant l'entrée de la Cité ; Ariane 5 nous accueille, majestueuse et élancée, sous un ciel d'azur. Une mise en appétit bien sympathique.

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Lors d'un rapide briefing , nous organisons notre visite ; elle débutera par le planétarium qui nous propose en première partie un film fiction consacré aux comètes, qui , venant du nuage d' Oort situé aux confins du système solaire , menacent de percuter notre planète bleue avec toutes les conséquences apocalyptiques d'anéantissement de la vie présente. Ce film nous rappelle aussi , en forme de clin d'oeil , que par le passé ces bolides, s'ils ont détruit de grandes quantités d'espèces dont les dinosaures, ont favorisé l'émergence d'autres formes de vies dont un certain homo sapien......

La deuxième partie est décevante, la présentation des constellations d'un ciel nocturne sur la voûte du dôme est très incomplète et la qualité de l'imagerie bien en dessous de ce que l'on pouvait espérer. Le confort des fauteuils moelleux nous a aidé à patienter.

Nous nous dirigeons maintenant vers la station Mir, symbole de la conquête spaciale Russe, si imposante de l'extérieur, si exiguë à l'intérieur. Mir, qui signifie Paix en russe et dont le premier assemblage a été réalisé en 1986 , fût habitée en permanence ; 104 cosmonautes de 11 nations se relayèrent réguliérement. Le dernier équipage, dont faisait parti le Français Jean-Pierre Haigneré , a quitté cette station le 27 Août 1999 . Devenue vétuste, elle est détruite en 2001 par désintégration dans l'atmosphère terrestre. Elle a accueilli jusqu'à 6 personnes maximum, et on peut imaginer les problèmes de promiscuité dans un espace aussi confiné.

Les missions de Mir, en orbite à 370 km d'altitude ont été multiples, de l'étude de l'atmosphère terrestre , aux rayonnements cosmiques en passant par l'observation de l'Univers au télescope. Mir a été un laboratoire exceptionnel ou les effets de l'apesanteur sur le corps humain ont été étudiés sur de longues durées puisqu'un Russe est resté 365 jours en orbite dans cette station.

Nous visitons le vaisseau spatial Soyouz qui assurait la relève des cosmonautes et leur ravitaillement ; on ne vit pas d'amour et d'eau fraîche, là-haut non plus ! Il est difficile d'imaginer la précision nécessaire pour s'amarrer à de telles altitudes et à 28000 km/heure.


Nous avons rendez-vous maintenant à la station Imax et son écran géant. Il nous est proposé un film en 3 D ; munis de lunettes de vision , nous nous installons dans les fauteuils et commençons à apprécier vraiment la climatisation , notre ami le soleil est aujourd'hui particulièrement présent.

Au programme " space station 3 D" nous propulse en orbite à 400 km d'altitude à bord de la station spaciale internationale ; des images filmées par les astronautes eux-mêmes. De superbes vues sur une planète merveilleuse défilent dans un silence parfait . Nous glissons lentement au-dessus de continents sans frontières en partie cachés par de cotonneux nuages . Quel contraste saisissant entre le décollage assourdissant de la fusée de mise en orbite Proton et le silence irréel des hautes altitudes !

L'apesanteur facilite et complique tous les gestes , tous les mouvements ; les amusantes scènes de la vie quotidienne nous rappellent qu'en apesanteur nous sommes dans une autre dimension de l'espace que le corps et l'esprit doivent apprivoiser : de lourds colis sont déplacés et guidés avec un seul doigt , là-haut on dort '' debout '' dans un placard , on mange sans assiette , rien n'est figé tout est libre , l'apesanteur a libéré la matière

La pesanteur par contre a libéré nos estomacs , le petit déjeuner est déjà bien loin , revenons sur terre , il est temps de trouver un peu d'ombre dans le parc et calmer notre faim , un moment de convivialité et de partage bien agréable .

Maintenant nous pouvons visiter le Terradôme pour vivre en direct 5 milliards d'années d'évolution de la terre ; un voyage dans le temps , de la naissance de notre planète bombardée par de gigantesques masses de roche et de glace à nos jours ; un résumé peut être trop concis mais certainement très pédagogique

L'imposante Ariane 5 , fleuron de la coopération Européenne nous invite maintenant à pénétrer dans ses entrailles . Comment les hommes peuvent-ils envoyer dans l'espace cette masse de 750 tonnes et 50 m de haut avec une telle précision ?

Le corps central est équipé d'un moteur Vulcain à propulsion cryotechnique associant l'hydrogène et l'oxygène liquide ; deux propulseurs à poudre de 30 m de haut encadrent le corps de la fusée et délivrent à eux seul 90% de la poussée de décollage estimée à 1200 tonnes . Aprés 2 mn de combustion ils sont largués à 60 km d'altitude .

Le premier étage de la fusée est dédié à l'historique du programme Ariane. En 1973 , la France réussit à convaincre ses partenaires Européens de construire la fusée Ariane afin de garantir à l'Europe l'accès à l'espace ; le programme va connaître plusieurs générations successives . En 1979 Ariane 1 inaugure une longue série de mises en orbite ; les versions Ariane 3 et Ariane 4 vont réaliser des lancements doubles ce qui commercialement n'avait jamais été tenté : plus de 100 satellites lancés avec succès ! Ariane 5 prend alors le relais , c'est le lanceur des années 2000 , capable de propulser une masse de 6800 kg en orbite ; dans un proche avenir cette masse sera portée à 12000kg , de quoi laisser rêveur !

En nous dirigeant vers la salle d'exposition , nous arpentons l'allée de l'infini ou l'on tente d'apprivoiser les dimensions de l'univers ; nous partons de l'échelle humaine , le mètre , aux limites connues du cosmos à plusieurs milliards d'années lumière ; 26 panneaux nous aide à visualiser cette vertigineuse fuite en avant aux confins des plus lointains amas galactiques.

Nous longeons tout à côté les planètes du système solaire ou les proportions de volumes sont respectées

Il est temps de visiter les expositions , nous le faisons volontiers car la chaleur est devenue étouffante et la douceur des salles climatisées nous attire.

De nombreux sujets sont abordés sur 4 étages et il serait présomptueux de vouloir tous les détailler ; toutefois l'observation de la terre par satellites a retenu notre attention .

Nous appartenons en effet aux premières générations capable d'observer globalement notre planète ; ce nouveau regard sur la Terre nous permettra-t-il de mieux la comprendre , de mieux en mesurer sa beauté et sa fragilité ? Devant tous les excès de l'activité humaine serons-nous capable de mieux la respecter , de mieux la gérer ?

Les satellites d'observation nous renseignent en permanence dans des domaines très divers , de véritables bulletins de santé de notre planète parfois inquiétants !

Il nous est rappelé d'autre part l'utilité des satellites météo , GPS et télécom ainsi que le titanesque travail d'imagerie des satellites SPOT.

Nous avons porté également un grand intérêt à l'expérimentation des réactions du corps humain soumis à l'apesanteur ; nous apprenons que 70% des astronautes sont victimes du mal de l'espace qui ressemble au mal de mer et qui disparait au bout de quelques jours . Mais cette expérimentation est porteuse d'enjeux bien plus importants . En effet le corps en apesanteur est en permanence agressé , les systèmes cardio-vasculaire , osseux et musculaires sont gravement affectés ; d'autre part le sens de l'équilibre est totalement déréglé .

L'objectif actuel est de mieux comprendre les problèmes liés à l'absence de pesanteur et en réduire les effets , un défi de plus à relever !

L'homme quittera sans doute un jour son berceau pour des destinations lointaines ; il faudra bien préparer les corps à affronter sur de très longues périodes l'apesanteur . Il s'appuiera peut être alors sur les expérimentations actuelles pour effectuer des vols au long cours , formidable ouverture sur le XXl° siècle , grâce à de nouvelles technologies et des ambitions renouvelées .

Après un rapide passage par la boutique de la cité nous pensons déjà au retour sur Limoges . Cette visite se termine aprés une journée riche en découvertes , passée dans la bonne humeur et la convivialité .

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Une fois encore l'amitié nous a réuni pour partager la passion qui nous anime .

A l'année prochaine pour une nouvelle destination.

André BORDES

photos : André Bordes et Laurent Gaillard

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