Lunette Takahashi FS-128




D = 128 mm
F = 1040 mm
F/D = 8,1
Magnitude limite théorique = 12,6
Pouvoir séparateur théorique = 0,94"
Poids du tube = 7,5 kg

J'ai acheté cette lunette en 2001 en remplacement du LX-200 de 10". Je cherchais un instrument de focale plus courte, plus transportable et qui me donnerait l'image la plus fine possible quitte à ce que ce soit au détriment du diamètre. J'ai plusieurs fois été soufflé par la finesse des images obtenues dans une AP-105 donc je me suis orienté vers une lunette apochromatique. Compte tenu de mon budget, de la disponibilité des produits, de mes capacités de transport et des grossissements que je recherchais, j'ai opté pour une FS-128.

- Sur le plan mécanique :
C'est un véritable bijou. Pas une seule pièce en plastique (à part les capuchons du chercheur !). La mise au point est douce et sans jeu. Point négatif, le pare-buée n'est pas rétractable.
La monture est une EM-2, motorisée uniquement en AD. Elle m'assure un suivi de qualité, ce qui est parfaitement suffisant pour une utilisation visuelle, ou pour la photographie planétaire. Associée au trépied bois Takahashi, massif, la rigidité de l'ensemble est plus que satisfaisante. Une tape sur l'oculaire est amortie en moins de 2s.
La mise en station est ultra simple. Le viseur polaire est le même que celui des EM-200.


- Sur le plan optique :
C'est un instrument fabuleux qui pour le diamètre m'a donné entière satisfaction au plus haut niveau. L'objectif est un doublet "air spaced" avec la Fluorine en position frontale. Les images résultantes sont très fines et contrastées.

J'ai utilisé de nombreux oculaires (Tak LE (30 / 18 / 7,5 / 5 / 3,6 mm), Pentax XL (40 / 21 / 10,5 mm), Radian 3 mm) mais finalement la combinaison qui me convenait le mieux est la suivante :
- Pentax XL 40 mm : 25X avec 2,5° de champ
- Pentax XL 21 mm : 50X
- Pentax Xl 10,5 mm : 100X
- Tak LE-5 mm : 208X
- Tak LE-3,6 mm : 290X

Les planètes sont stables et présentent une quantité étonnante de détails pour le diamètre. Et lorsque la turbulence est faible, on a l'impression de pouvoir pousser le grossissement toujours plus loin sans perdre en qualité ! En pratique, par turbulence moyenne, des grossissements de 200 à 250X sont bien adaptés. Par turbulence faible on peut pousser jusqu'à 300 à 350X sans problème. Au delà de 2,5D, la perte de contraste commence à l'emporter quand même sur l'agrandissement des détails.

Jupiter montre quantité de détails : 6 à 8 bandes horizontales, festons et panaches, détails à l'intérieur de la tache rouge, ovales blancs. Les satellites présentent un diamètre apparent et sont tous de teintes différentes. Saturne est magnifique ; la division de Cassini est visible sur toute sa longueur, tranchée à l'encre noire. Les anneaux A et B sont de teintes différentes et présentent une structure striée (comme un disque Vinyle). La division d'Encke n'est pas visible. L'anneau de Crèpe se devine, fantomatique.

En ciel profond, malgré les 128 mm, la lunette se débrouille très bien. Le ciel est bien noir, les objets sont bien contrastés. On peut espérer atteindre la mag 12 en visuel suivant la taille des objets. Sur M13, le Y se devine en vision décalée.
Dans de bonnes conditions, j'ai atteint la mag 14 en stellaire (j'ai vu la centrale de M27 (mag 13,9) ainsi que l'étoile de mag 14,1 à côté de M57).
Les étoiles sont fines et ponctuelles, avec des couleurs bien saturées. La tache de diffraction est conforme à la théorie avec une légère asymétrie des plages intra et extra-focales. Le disque d'Airy est visible dès 200X. J'ai pu séparer des doubles jusqu'à 0,7" (comme Zeta Cancri en 2002) ; les disques d'Airy se chevauchent mais sont suffisamment écartés pour déterminer l'angle de la double.
Sur l'axe optique l'aberration chromatique est minime. En sachant où chercher on peut quand même trouver un fin liseré coloré.

Le chercheur 7x50 est une superbe réalisation ! En fait c'est une véritable petite lunette à lui tout seul. La mise au point est possible, le réticule est ajouré au centre, et on peut adjoindre un éclairage.




J'ai comparé cette lunette à de nombreux autres instruments.
Par rapport à une AP-130, les images sont très proches si ce n'est que l'AP est parfaitement corrigée de l'aberration chromatique alors que persiste un fin résidu chromatique dans la FS. En revanche l'AP est un peu moins contrastée, en particulier le fond de ciel est plus noir avec la FS.
Comparé à un Mewlon 180, la FS est légèrement en retrait en ciel profond. Le Mewlon montre des objets un peu plus lumineux. En revanche en planétaire, je donnais l'avantage à la lunette qui restituait de façon plus lisible les fins détails, en particulier sur Jupiter.

En fait tout dépend du contraste global de l'objet que l'on compare. Par exemple M13 était plus flatteur dans un LX-200 de 8", alors que sur M51, le 200 ne montrait rien de plus.


Au total, la FS-128 est un instrument de haute qualité optique et mécanique qui rivalise avec d'autres instruments parfois de diamètre supérieur sans rougir. Grâce à cette lunette je me suis complètement épanoui en astronomie. Elle m'a fait redécouvrir le ciel avec un plaisir sans précédent !


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