Celestron C9 1/4 f10 F=2350mm d=235mm

Le Celestron C9 n'est pas trop répandu, pourtant ses caractéristiques en font un télescope intéressant, qui réalise un très bon compromis entre prix/performances/transportabilité.

Dans tous les tests que l'on peux trouver à son sujet, le C9 créé toujours la surprise avec de bons résultats comparés aux autres Schmidt Cassegrain. Ce Télescope utilise un miroir primaire avec une focale supérieure à celle habituellement utilisée (Les C8/11/14utilisent une focale proche de 2. Celestron reste discret à son sujet mais avoue à demi mot, une qualité optique supérieure à celle des autres tubes de la gamme, ça se traduit surtout par des images très contrastées. Cette particularité est visible de l'extérieur, il suffit de comparer les dimensions du C9 à celles du C11, ils sont aussi longs.
Lors de la première lumière, sans surprise, la collimation était à revoir. Un exercice plus facile qu'on ne le croit.

L'équipement externe du tube est de piètre qualité et indigne d'un tel diamètre :

Queue d'aronde : elle est au format de la CG5 fixée au tube par des vis Parker, un montage douteux au regard du poids. Bien que la Losmandy G8 soit déjà adapté au C9, j'ai préféré le poser sur une G11 plus évolutive question charge admise.

Chercheur 6x30 : Ce chercheur, de piètre qualité, est sous dimensionné, il convient de rapidement le changer… Sa fixation au tube est réalisée par deux vis a têtes cruciformes qui sont peux pratiques pour le transport. J'aurais préféré une fixation comme sur les LX de Meade avec une queue d'aronde. Par contre, il est ultra pratique à régler, avec deux anneaux de fixation dont un avec un joint torique et l'autre avec une des trois vis remplacée par un poussoir à ressort. Ce chercheur est très semblable à ce qu'on trouve sur les instruments Kepler, avec la même qualité optique. J'ai d'ailleurs choisi de le remplacer par un 7x50 Takahashi, une merveille… en me faisant un support perso.

Renvoi coudé 1"25 Celestron : Ce renvoi est traité mgfl anti-reflets. RAS, si ce n'est qu'à 2350mm de focale, on a de fortes chances de vouloir rapidement du 2". Mais Celestron livre du 2" à partir du C11…

Oculaire Celestron SMA 25mm : J'ai comparé avec le 26mm SP4000 de Meade, et un Plossl 26mm Kepler. C'est le plus décevant des trois, ce qui semble logique vu le positionnement de la gamme.

Chez Celestron on a, semble t'il, voulu tirer le prix du tube vers le bas ce qui est louable, mais ils auraient été inspiré de proposer une version luxe du C9, avec l'accastillage du C11 (2" 9x50...). Je viens de voir une pub pour les nouveaux SCT Celestron posés sur des montures Allemande GOTO, à investiguer…

Utilisation :

Le C9 est stocké dans un carton fort avec une alvéole très bien faite car sur mesure. Bien, qu'encombrant, le boîtage protége très bien l'optique, mais la collimation reste à surveiller après un déplacement.
Ce tube a la taille idéale pour être transporté et monté par un seul homme, je le fixe sur ma G11 en deux temps trois mouvements, mais sur une CI700, je me méfierais…
Il faut entre 45mn 1 heure de mise en température, avant de pouvoir exploiter l'optique à son maximum. Dés que la température extérieure s'approche du point de rosée, une résistance anti-buée est obligatoire pour les observations prolongées.
La mise au point par déplacement du primaire est agréable en visuel, mais le shifting est important. De quoi mettre les nerfs à rude épreuve lors des séances CCD. Le Crayford est vraiment un plus. Une fois la focalisation obtenue, elle est maintenue sans problèmes, sauf lors de la bascule du tube ou le miroir bascule à son tour.
Le Visual Back est celui du C8, ce qui le rend compatible avec la totalité des accessoires de la gamme. J'utilise très souvent le réducteur f3.3 de Meade, placé derrière un Crayford JMI NGFS sans le moindre souci de mise au point. A f3.3 sur le CCD de la Toucam Pro, le vignetage est visible mais pas gênant. Au pire, l'utilisation de flats devrait le supprimer.
En visuel, pour utiliser des oculaires de 10mm et inférieurs, il faut avoir le ciel qui va avec, le diamètre rend l'instrument sensible à la turbulence. Les oculaires que j'utilise le plus sont le 35mm Panoptic, les Meade SP4000 26mm et 12,4mm. J'ai eu la chance d'utiliser un Tele Vue Radian 10mm sur la Lune, un enchantement !

L'utilisation des filtres UHC et OIII sont un plus, mais il ne faut pas croire aux miracles… mes meilleurs résultats je les aient obtenues dans un ciel Provençal bien transparent, en banlieue Parisienne, l'effet de ces filtres n'est pas flagrant. J'attends de pouvoir en essayer un en 2" sur le Panoptic 35mm, ça devrait être plus marqué, l'oculaire offrant déjà un contraste plus élevé.

Pour juger de l'optique, je ne rentrerais pas dans la théorie, seul le résultat sur le ciel m'intéresse, Certes le C9 n'aura pas les contrastes d'une lunette APO, mais son prix est différent, et les résultats sont à la hauteur de ce que l'on doit attendre d'un SCT de ce diamètre à f10, autrement dit, très sensible aux conditions d'observation et à la collimation. Il faut le savoir, et en tenir compte. A partir de là, cet instrument est magnifique et il vous offrira de merveilleuses observations. Que ce soit en visuel avec des anneaux de Saturne à couper le souffle, ou une rima Hadley ou l'on se prend à rêver d'Apollo 15… ou encore, des détails révélateurs sur des nébuleuse planétaires.
L'utilisation d'oculaires hauts de gamme n'est pas un luxe, chaque fois ou j'en ai eu la chance, j'ai était conquis. A mon goût, au delà des aberrations optiques mieux corriger, le plus visible est le gain en contraste, le ciel est plus noir. Il vaut mieux avoir peux d'oculaires, mais des bons !
En astro-photo numérique, le mieux est d'aller traîner dans la galerie du site, les résultats parlent d'eux même. Pour la webcam ciel profond, un seul conseil : acquérir un réducteur f3.3. On a du vignetage, mais c'est facile à corriger. En planétaire, je n'ai pas dépassé f20 pour l'instant car je n'ai pas mieux en tele-extender. Les résultats obtenus sont au dela de mes espérences, ma limite est liée à la stabilité du ciel, et à mes capacités à traiter les images obtenues.

Conclusion :

Le C9 prend sa place sur le marché des SCT. En ciel profond il offrira les performances à attendre en fonction de son diamètre, mieux qu'un C8, moins bien qu'un C14…, en planétaire et lunaire, toute les occasions ou j'ai pu observer dans un instrument en parallèle (C8, LX90 10",C14) le C9 donnait des images de meilleures qualité, mais est ce du à son optique ou au soin que je lui apporte ? La collimation est fondamentale.
Je ne ferais pas l'apologie du C9, je dirais simplement qu'il répond parfaitement aux aspirations de l'astronome amateur débutant que je suis. Pas de déceptions, hormis l'accastillage de bien piètre qualité… Ce qu'il faut surtout retenir, et qui ne lui est pas spécifique, c'est que ce type de télescope est sensible à la qualité du ciel. Il ne faut pas attendre de miracle d'un SCT de 9"25 dans un ciel urbain, (bien qu'en Webcam planétaire…). Il faut avoir eu la chance de pouvoir observer dans un ciel bien noir. Si la stabilité est de la partie, on frise l'extase…