Dobson de 368 mm de José Devroede  

José Devroede


Détenteur d'une lunette de 60mm depuis belle lurette, je suis "tombé" sur le présent site. Dobson? Ce terme m'était inconnu. Je remercie Olivier Ruau et Frédéric Géa sans qui cet article, et encore moins le scope, n'auraient jamais vu le jour. Parti pour faire un dobson en MDF, aujourd'hui je loue le ciel d'avoir suivi leurs conseils :-)

Le miroir, un 368mm f5.07 confectionné par John Lightholder, est bercé dans une structure légère de contreplaqué bouleau 5mm et de polystyrène extrudé 20mm. En voici les principales caractéristiques:

 

Le barillet

Le barillet est fait en ctp 23mm (un de 18 + un de 5), et les 9 points des triangles de flottaison (non montrés sur la photo) ont été calculés avec le freeware mirrorcell. La partie centrale a été ajourée pour accélérer la mise à température du miroir.

 

 

Les trois cales latérales sont faites en composite alu/ctp/alu collée à la PU (à l'époque, je ne connaissais pas encore l'époxy), et traversées par une longue vis inox M10 (sur laquelle vient se placer un ressort non montré sur la photo). Par la suite, pour consolider ces pièces, elles ont été enrobées d'époxy.

 

 

Au niveau du secondaire:

La cage est composée de deux anneaux (diam. ext. 474mm / diam. int. 414mm) séparés par 3 entretoises et un plateau porte oculaire .

Les fixations hautes du serrurier sont faites de cornières alu fixées dans les inserts de l'anneau inférieure (sur la photo, la cage repose à l'envers). L'unique vis de fixation (une M8 pour chaque paire de tubes) n'assurait pas un maintien correct, et la pièce de jonction des tubes (une plaque composite alu/ctp/alu) avait tendance à osciller autour de l'axe. Une bande de caoutchouc dur (épaisseur 2mm) collée à la néoprène dans l'angle des cornières a permis de contourner cette erreur, et de "caler" l'ensemble lors du montage.

 

Toutes les vis solidaires des pièces fixes (sur le schéma ci-dessous, leur tête n'est pas représentée) sont collées à l'époxy métallique.

Le gros écrou principal pour la vis de 8 a été extrait à la scie cloche dans un composite plastique/ctp (récupération d'une planche d'armoire de cuisine) et son filetage interne réalisé dans de l'époxy taraudé.

Les tubes sont maintenus entre deux rondelles de nylon et serrés par un couple écrou/contre-écrou le long d'une vis M6.

 

 

L'épaisseur du plateau porte oculaire dépend de celle du composite (30mm) et l'insert central (4x 5mm de ctp pour s'aligner sur les 20mm du poly) a été évidé à la scie cloche. Ci dessous, le plateau avant collage et forage.

 

 

L'araignée est constituée de lames de dural (hélas, 1mm d'épaisseur) à défaut d'inox, pliées et collées à l'époxy dans une pièce de jonction en ctp (épaisseur 30mm). Celle-ci est traversée par une longue vis inox M6 qui accueille, à son tour, le plateau de réglage du miroir secondaire (petit axe de 66mm). Trois écrous moletés et des ressorts le long de vis de 4mm à 120° assurent la position de l'optique.

 

 

Le petit miroir a été solidarisé à la colle silicone (voir les recommandations pour cette procédure) sur une surface de polycarbonate (une sorte de plexi). Malheureusement, j'ai lu les recommandations trop tard, et j'ignore si son coefficient de dilatation correspond à celui du verre (l'usage d'un aluminium est préférable). Si vous optez pour la solution du collage, il vaut donc mieux tenir compte de tous ces points délicats.

L'ensemble est fixé à l'anneau supérieur dans ses inserts par le biais de petites cornières taraudées. Des vis M4 permettent de régler la position et la tension.

 

 

A posteriori, je me rends compte que cette partie n'était pas la plus aisée, et qu'elle ne remplit sans doute pas tous les critères de précision. Donc, réfléchissez bien avant de vous lancer dans cette étape.

 

Au niveau du primaire.

Option "tout en un" (merci Fred) pour gagner de la place en largeur, et favoriser la rigidité de l'ensemble. Les pièces ont été découpées pour s'emboîter de manière à "tenir" déjà d'elles-mêmes avant leur collage à la PU (précaution facultative, car cette colle est plus solide que je ne le croyais au départ).

Chaque coin a été renforcé par un insert triangulaire emboîté/collé destiné au maintien du bafflage et à la fixation du serrurier (voir plus loin).

Ci dessous, un tourillon et ses espaces destinés au collage du panneau frontal et celui du fond (les inserts d'angle ne sont pas encore collés ni forés).

 

 

Le panneau de fond renferme un important insert triangulaire aux sommets desquels seront forés les trous pour les trois vis de réglage. L'ouverture centrale facilite l'aération de la caisse, et autorise l'emplacement d'un ventilateur. Ici, une vue avant le collage du panneau de ctp supérieur (le reflet est dû à la colle PU étalée):

 

 

Détail des coins:

Ci-dessous, la photo de gauche montre l'insert destiné à recevoir la partie avant du serrurier. Un boulon en inox est serti/collé à l'époxy dans l'épaisseur du ctp (face intérieure, invisible). La pointe en fin de courbe termine la course des tourillons en position horizontale du scope.

La photo de droite montre le coin arrière et le collage du composite. La partie rose présente le poly brut, la partie beige le poly recouvert de mastic polyester.

Il existe des mastics qui ne réagissent pas au polystyrène (ex. Syntomarine). Ici, ce ne fut hélas pas le cas, et il a fallu recouvrir la mousse d'une pellicule de colle PU en guise de primaire. Après séchage, un coup de ponçage améliorait l'adhérence du mastic (dans le cas présent, du Motip). Par la suite, des lattes de ctp ont été collées en guise de finition et de raccord final entre les chants. Les inserts triangulaires au niveau de la boîte primaire proprement dite ont, chacun, deux étages. Le premier, en ctp+plexi (pas indispensable, mais c'est tout ce que j'avais sous la main), dans lequel on peut directement tarauder, sert de base pour la fixation du baffle; le second, en ctp 15mm, sert de base pour la fixation du serrurier.

 

 

Cette fixation basse du serrurier avait causé quelques problèmes de conception. Finalement, j'ai opté pour une solution "simple" en priant pour son efficacité: chaque paire de tubes du serrurier est tributaire d'une grosse cornière en ctp 15mm collée à la PU, dans l'axe duquel passe une vis centrale M8 (élargie par une épaisse rondelle de ctp extraite à la scie cloche, cf. schéma). Cette vis traverse le tout et vient se sertir dans le coin de la boîte à miroir.

La photo montre les vis en cours de collage et les faces supérieures avant forage.

 

 

Pour faciliter le serrage, l'épaisse rondelle de ctp dans laquelle est collée la vis inox est surmontée par deux tourillons de bois qui permettent une prise entre le pouce et l'index. Cela peut paraître un détail, mais c'est un exemple d'oubli qui se paie cher entre la théorie du plan (qui n'en avait pas tenu compte) et la réalité de la construction... (à l'avant-plan, une des 4 vis en nylon destinée à la fixation du baffle)

 

 

Le fond a été renforcé par des cornières d'alu pour gagner en rigidité. Il n'a pas été possible des les joindre (ce qui aurait augmenté l'effet recherché) pour laisser place aux boutons moletés de collimation.

Le ventilateur est maintenu suspendu par des élastiques pour limiter les vibrations.

Les chants des tourillons ont été recouvert de FRP, malheureusement "attaqué" à certains endroits par la colle PU durant son expansion. Il vaut donc mieux utiliser une colle de contact sans solvant ou une autre solution plus pratique (époxy) pour éviter ces déboires, ou alors, travailler plus proprement que moi ;-)

Pour réparer cet accident, la colle séchée a été enlevée au cutter entre les nodosités du FRP, en prenant soin de l'abîmer le moins possible avec la lame. Cela s'est relativement bien passé, et l'application ultérieure d'une graisse siliconée a sensiblement amélioré le contact avec le téflon de la fourche.

 

 

La fourche et la base.

La fourche possède quatre cales latérales sur lesquelles est vissé du téflon (épaisseur 8mm). Elles assurent un contact doux avec les faces extérieures des tourillons, qui transmettent le mouvement de rotation à ce niveau.

La base se résume à une planche triangulaire de ctp 8mm et trois "pattes" circulaires de 15mm d'épaisseur, bien protégées contre l'humidité par un primaire de fond et plusieurs couches de vernis marin.

L'anneau de FRP sous la fourche est également recouvert d'une graisse siliconée pour améliorer le glissement azimutal.

 

 

L'axe de rotation est faite d'une vis inox M10, élargie par un disque de ctp épais poncé, poli, verni. Cette vis traverse le fond de la base pour aboutir à la surface de la fourche et permettre la jonction des deux parties par un système rondelle/écrou/contre-écrou. Ceci autorise le transport en une opération sans compromettre la rotation en azimut.

 

 

Le scope placé sur sa fourche.

Pour protéger le miroir pendant le transport et le montage du serrurier, un couvercle repose sur le baffle.

Une poignée en alu est sertie entre des prolongations latérales, elles-mêmes collées à l'époxy et suffisamment larges pour assurer une forte adhésion avec la caisse, dont la masse totale avoisine les 20kg, miroir compris.

 

 

Schéma et tableau des masses (donné à titre indicatif, car modifications depuis):

 

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