Construction d'un Dobson de 400mm

Frédéric Géa


Mon premier dobson… il faut bien commencer. Ce qui est amusant c'est que je suis incapable de me rappeler ce qui a conduit à ce choix. Jusqu'en 1993, j'avais pour instrument un C8 qui m'avait permis pas mal d'observations intéressantes tant en ciel profond et en planétaire et toujours en visuel. N'ayant pas envie d'employer les bonnes nuits à essayer l'astrophoto, j'ai vite constaté que seul le visuel me convenait. Mais un 200 mm reste un 200 mm et même si le potentiel de l'instrument est intéressant, je le trouvais quand même limité. Que faire ? De temps à autres, des articles de Sky and Telescope décrivaient un type d'instrument qui m'était alors totalement inconnu, le Dobson. Pendant quelques années, je ne lisais même pas les articles concernant ce télescope. Il me paraissait monstrueux et intransportable. Il m'est impossible de me rappeler le facteur qui a déclenché mon envie de mieux connaître le dobson, toujours est-il qu'il est passé dans mon esprit du rang de curiosité exotique a celui d'instrument de premier choix. La lecture des anciens articles de Sky and Telescope et de vieux Ciel et Espace (rubrique "Dobson service" de Philippe Bessey) jusqu'alors si dénué d'intérêt m'a convaincu de la faisabilité et de l'intérêt de la formule. Le choix du diamètre ne s'est pas fait en un jour…. Il faut dire que passer de 200 mm à 406 mm est impressionnant quand on n'a aucune expérience de fabrication. Le tableur aide bien pour faire les calculs concernant la masse des différents composants du télescope. Le 406 me semblait alors un bon compromis entre la difficulté de fabrication et les images attendues. Attendues, car il faut bien dire que je n'avais aucune idée de ce que pouvait donner un instrument et c'est bien là une des raisons de la fabrication : la curiosité.

 

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La boîte a miroir, la fourche et la base

La fabrication est réalisée en chêne, composé de petites lattes collées entre elles avec un insert en bois. Le bois a été préalablement longuement séché afin d'éviter le plus possible qu'il ne "bouge" avec le temps. Les côtés de la boîte à miroir ont une épaisseur de 16 mm et le fond de 24 mm. Le barillet comporte 18 points avec des triangles en alu de 5 mm d'épaisseur séparés par des barres en acier 5 mm par 18 mm. Le primaire est relativement rigide car son épaisseur est de 50,8 mm. Les touches du barillet sont en liège et de large surface. La fourche est en chêne et en châtaignier traité. Les tourillons ont sur leur surface de contact avec la fourche, un méplat en aluminium. Le fond de la fourche a reçu lui une feuille de Formica hélas trop lisse pour permettre de très bons mouvements. L'aluminium est une solution économique mais qui n'a pas les qualités d'un vrai FRP ou d'un bon Formica

 

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La cage secondaire

Le secondaire a un diamètre de 3,1 pouces (78,7 mm) ce qui donne une obstruction de 0,194. Les anneaux sont maintenant en CTP de 15 mm. Dans leur première version, ils étaient plus épais mais hélas trop lourd. Ils sont séparés par des tubes alu traversés de part en part par une tige filetée. Le porte-oculaire à cabestan a été remplacé par un JMI NGF 2 qui dispose d'un bon serrage permettant l'utilisation d'oculaires lourds sans désalignement. On peut noter que les lames de l'araignée ne sont pas peintes ( voir article "Sur un effet thermique...").

 

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Le serrurier

Le serrurier est composé de tubes carrés en alu de 20 mm et 1,5 mm d'épaisseur. Les tubes carrés ont l'avantage d'être facile à percer dans l'axe. Le serrage bas du serrurier est réalisé par serrage d'une plaque d'inox à l'aide d'une vis moleté. Le haut du tube est fixé également grâce à des vis moletées mais de plus petit diamètre. Il est important d'avoir un serrage sans outil afin d'avoir un temps d'installation plus court et de ne pas avoir à "jongler" avec les vis et les clefs.

Conclusion

Afin de rendre le télescope facilement utilisable, des barres équipées de roues gonflées ont été montées sur les côtés de la fourche. Dans leur première version, les roues étaient en plastique dur, ce qui entraînait de nombreux chocs. Ayant alors quelques doutes sur mes capacités à fabriquer l'instrument, c'est à mon père que je dois une bonne partie des découpes et assemblages réalisés d'après mes plans. Le résultat a été encourageant car ce dobson s'est bien comporté pendant son utilisation. La collimation était réalisée avec un laser Astrosystem et ne bougeait que très peu d'un montage à l'autre. Ce 406 m'a permis de voir à quel point la formule dobson est pratique et facile d'utilisation. Les images obtenues dans un bon site sont vraiment impressionnantes. Je me souviens notamment d'un séjour en Lozère où j'ai vu pour la première fois des images de galaxies inoubliables !

Ce télescope a été construit il y a 5 ans, et pas mal de nouvelles idées me sont venues à l'esprit et m'ont poussé à faire un nouvel instrument, le 560 mm visible sur ce site.

 

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