Améliorer le support primaire

Par Frédéric Géa avec l'aimable autorisation de Luc Arnold et David Vernet.


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Après quelques années à fabriquer des dobsons, j'ai compris qu'il y avait toujours quelque chose à optimiser pour mieux profiter de son instrument et surtout qu'il ne fallait pas hésiter à totalement revenir sur des points qui paraissaient pourtant être des principes immuables. L'une des particularités des dobsons, c'est la méthode employée pour supporter le miroir primaire. C'est le plus souvent une sangle d'une haute résistance (type ceinture de sécurité) qui maintient le miroir afin qu'il ne glisse pas de ses supports lorsque le tube optique est incliné vers l'avant. Ce système très basique a l'avantage d'être simple à réaliser et efficace. Du moins c'est ce que je croyais jusqu'à ce qu'un observateur me fasse remarquer l'astigmatisme généré par la sangle. Le miroir a alors été bougé sur son support, l'astigmatisme a diminué mais est parfois encore légèrement présent. La sangle est bel et bien un des éléments qui génère ce phénomène préjudiciable à la qualité des images. Cette nuit là, j'ai eu l'occasion d'observer dans un télescope muni d'un barillet astatique mais aussi de support latéraux vraiment innovant pour un constructeur de dobson. Ce type de support, décrit dans la thèse de Couderc de 1932 est utilisé depuis quelques années sur des instruments de l'Observatoire de Haute Provence. Ils ont été améliorés grâce notamment au travail de Luc Arnold, professionnel de L'OHP. Des améliorations importantes ont été apportées afin de permettre un maintien encore meilleur du miroir dans son barillet quelle que soit la zone du ciel pointée par l'instrument. Ces supports, au nombre de trois, remplacent la sangle sans déformation ni génération d'astigmatisme sur le miroir. La masse du miroir primaire ne déforme plus la sangle et l'axe optique est conservé. Ce qui surprend au premier abord c'est que ces supports ne déforment absolument pas le miroir et même à 1000 x sur la polaire, l'image de l'étoile reste bien ronde et régulière. Impressionnant, et déroutant pour qui est habitué aux sangles. 

 

 

Lors d'une inspection plus précise de ces supports, il apparaît que Luc a incorporé une corde à piano enchâssée dans une axe creux et fileté sur sa partie extérieure. L'autre extrémité de la corde à piano est aussi fermement enfoncée dans un petit disque de téflon ou plastique très dur et d'un aspect gras qui est en contact avec le miroir. La tige filetée est réglable dans son support (ce support est solidaire du barillet) et ce réglage permet d'amener la pastille en contact avec le miroir et ainsi de centrer le miroir sur sa position. Cette corde à piano résiste remarquablement à la pression empêchant ainsi tout mouvement intempestif du miroir. Le "jeu latéral" permis par la petite taille de la corde à piano dans son axe fileté permet l'accompagnement et la transmission optimum de la force générée par le basculement du miroir lors des mouvements du tube optique. Il est important que les supports touchent le miroir à la moitié de son épaisseur. Merci à Luc Arnold d'avoir porté à notre connaissance ce système qui représente un très net progrès dans notre recherche des bonnes images.

 

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Les plans sont réalisés avec des cotations aimablement fournies par la société Valmeca. Si les pièces sont trop complexes à réaliser pour un amateur, il lui est possible de les commander chez Valmeca dont voici un extrait de devis pour les trois vis datant de mars 2000.

 

 

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La réalisation personnelle de Frédéric reprenant le même principe.

Ci-dessous, les visions 3D de ces supports.

 

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