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Dessin d'Abell 2151 du 26/07/2006

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Les excursions sous des ciels particulièrement noirs rendent possible l'observation d'objets invisibles ailleurs. Certains endroits relativement préservés existent en France ; ici ce fut la Lozère. Entre autres challenges (avec un télescope de 300 mm de diamètre), le fameux Amas Hercules n'est pas le moindre. Fameux notamment pour la difficulté d'observation qui est la conséquence de son éloignement : autour de 450 millions d'années-lumière, soit 140 fois plus loin que la Galaxie d'Andromède ou encore une fois et demie plus loin que l'Amas Coma Berenices (Abell 1656). Précisons que le Quintette de Stephan passe pour un objet facile à côté d'un tel amas : la galaxie la plus difficile du Quintette (NGC 7317) est de magnitude 13,7 contre 14,4 minimum ici. D'après mes compte-rendus d'observation de cette semaine en Lozère, le Quintette était effectivement un objet relativement facile : il apparaissait sans ambiguité à 350x au bout de quelques secondes d'observation attentive.

Il en fut tout autrement pour l'amas qui fait l'objet du dessin ci-dessus. Au début désert hormis quelques étoiles, le champ a fini par laisser apparaître au bout de quelques minutes de vision décalée les galaxies les plus « brillantes » de l'amas : NGC 6041A (m13,2), NGC 6040A (m13,5), NGC 6047 (m13,6) flanquée de NGC 6045 (m13,9) ; puis d'autres galaxies voisines de la magnitude 14 : IC 1185 (m13,9), IC 1178 (m14,0), IC 1182 (m14,4), NGC 6044 (m14,3) et NGC 6056 (m13,9), plus au nord. On pourrait légitimement se demander pourquoi j'ai mis moins de temps à voir entièrement le Quintette de Stéphan que les galaxies les plus brillantes d'Abell 2151 alors que celles-ci sont plus brillantes que la plus faible des galaxies du Quintette. La réponse est assez simple : j'ai déjà eu plusieurs fois l'occasion d'observer le Quintette, c'est pourquoi je connaissais globalement la position des galaxies les unes par rapport aux autres et par rapport au champ d'étoiles, ce qui n'était absolument pas le cas de l'Amas Hercules (si ce n'est en photo, mais bien avant cette tentative de juillet 2006). Pour trouver toute les galaxies du dessin, l'observation a pris au bas mot une heure et demie pour déceler la moindre tache floue à la limite de la détectabilité.

Si vous avez bien compté la liste de galaxies énumérées plus haut, vous remarquerez qu'il y a plus de taches floues qui figurent sur le dessin. Il y a en effet quinze taches pour neuf galaxies identifiées avec certitude. Les six restantes sont probablement des erreurs de ma part ; cela dit, trois taches parmi les six correspondent assez exactement à l'emplacement de galaxies nettement plus faibles : PGC 84714 (m16,1B), PGC 84715 (m16,6B) et PGC 56919 (m16,8B). La coïncidence est troublante ; même si les magnitudes sont des magnitudes B (il faut en général retrancher une magnitude pour obtenir la magnitude V permettant d'effectuer la comparaison avec les magnitudes précédentes), la luminosité correspondante reste très inférieure à celle des neuf galaxies identifiées avec certitude. Erreur de données du catalogue ou hallucination de l'observateur ? En tout cas les trois taches floues restantes dont la position ne coïncide avec aucun objet connu confortent la seconde hypothèse...

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