(cliquez sur les photos
miniatures pour les agrandir)
Après plus d'une centaine
d'heures (environ 15 nuits) passées à effectuer des tests,
j'ai enfin réussi ! Je pense que mon expérience peut vous
faire gagner beaucoup de temps et... de nuits d'imagerie et
d'observation !
Pour être dirigé sur la page
d'utilisation des 2 logiciels d'Autoguidage que j'ai testés,
cliquez ici.
Autoguidage ?
Pour beaucoup
d'astronomes amateurs, l'autoguidage apparaît comme étant un
phénomène paranormal ou, au mieux, aléatoire. Nombreux sont
ceux qui ont baissé les bras afin de ne pas gaspiller le peu
de nuits au ciel dégagé. Et pourtant, cela vaut vraiment la
peine.
Après avoir passé
plus d'une centaine d'heures sur ce sujet, je suis formel :
il n'y a rien de magique là dedans ;-D
Au début, j'ai, moi
aussi, été décontenancé par les réactions bizarres de mon
système d'autoguidage. Mais je soutiens qu'il est tout à
fait possible d'obtenir une bonne stabilité et la
reproductibilité souhaitée.
Je ne me considère
pas comme un expert de l'autoguidage mais je suis arrivé à
comprendre quelques phénomènes par de nombreuses expériences
et grâce à Internet (tous des sites anglophones).
Objectifs de l'autoguidage :
C'est de garder
l'objet visé immobile sur l'image ! Pour cela, l'étoile
guide doit elle même rester immobile. C'est une condition
nécessaire mais pas suffisante (ex : problèmes de flexion).
D'ailleurs, garder
l'objet strictement immobile n'est pas forcement une bonne
chose : une petite dérive peut être salutaire pour pallier
aux pixels chauds (qui seront retirés par les Darks mais ce
sont des pixels aveugles) et aux petites tâches éventuelles
sur le capteur.
Idées fausses :
il faut tordre le
cou à certaines idées fausses :
- pour autoguider,
il faut que la focale de guidage soit supérieure à la focale
de l'imageur : FAUX. J'ai guidé aussi efficacement avec un
zoom de 300mm de focale qu'avec une lunette de 700mm alors
que mon imageur a une focale de 1016mm. Le guidage s'est
effectué respectivement à une focale de 0,3 à 0,7 fois la
focale de l'imageur. Cette idée fausse vient du fait qu'il y
a encore une dizaine d'années, le guidage s'effectuait
manuellement, l'oeil de l'astronome rivé à son oculaire
réticulé. De nos jours, l'autoguidage se fait sur les
subpixels (fraction de pixels) et sur le centroïde de
l'étoile guide.
- pour autoguider,
il faut déséquilibrer le télescope à l'EST : en théorie,
c'est vrai qu'il vaut mieux légèrement déséquilibrer et
utiliser une vitesse de suivi inférieure à la vitesse
sidérale afin de toujours corriger dans le même sens. Mais
pour une monture de qualité moyenne (montures les plus
courantes), il faut très bien équilibrer le télescope pour
que le moteur ne force pas.
- pour autoguider,
il ne faut pas avoir une trop bonne mise en station : FAUX.
Meilleure sera la MES, moins il y aura de correction en DEC
et moins il y aura de rotation de champ sur l'image finale
(bien qu'une rotation de champ se corrige dans IRIS par
exemple).
- une mauvaise
monture donnera de mauvais résultats en autoguidage : FAUX.
Ma monture LXD55 avait à l'origine une erreur périodique
(EP) de +/-50". Avec l'autoguidage, j'obtiens une EP de
+/-5" (l'hypertune a tout de même rendu la monture plus
souple et, par conséquent, plus facile à corriger). Cette EP
autorise des poses de 5 min à la focale de 1016mm.
Pré
requis pour l'autoguidage :
- un télescope pour
imager;
- une monture
équatoriale motorisée qui peut être reliée à un ordinateur;
- un guideur
solidement fixé au télescope imageur (de préférence une
petite lunette pour laquelle il n'y aura pas de risque de
flexion du miroir);
- câble de liaison
ordinateur-monture : le port série COM est relié directement
à l'Autostar (protocole ASCOM) et non pas au port de
guidage.
- logiciel de
guidage : il va comparer la position de l'étoile guide par
rapport à sa position d'origine au moment où le guidage a
été lancé. Il va effectuer les calculs et transmettre les
impulsions à la monture à chaque cycle. La détermination de
la position de l'étoile est effectuée par la méthode du
centroïde (plus précise que le maximum d'intensité) et va
permettre de travailler en subpixels. Le minimum a
renseigner dans le logiciel de guidage est : la focale de
guidage, la taille des pixels, la vitesse (ou ratio) des
moteurs (ces vitesses peuvent être estimées par essais
successifs).
- 2 caméras : une
pour le guidage (de préférence capteur N&B et apte aux
longues poses : 1 à 2 secondes de pose sont suffisantes) et
une pour imager (il existe des caméras qui peuvent guider et
imager en même temps mais non seulement elles sont coûteuses
mais en plus il y a perte de lumière puisqu'une partie de la
lumière sert à guider);
- un ordinateur
portable avec un port série (ou carte
PCMCIA-port série), un
port USB (de préférence USB2) et un port parallèle si vous
voulez guider avec une webcam modifiée longue pose. Il n'a
pas besoin d'être puissant.
Pour un bon
autoguidage, le plus important n'est pas la focale du
guideur mais son diamètre d'ouverture, ainsi que la
sensibilité de la caméra de guidage (préférer un capteur N&B
avec modification longue pose) afin de trouver facilement
des étoiles guide.
Un diamètre de 70mm
porté par des colliers permettra de trouver aisément des
étoiles guide. Tandis qu'un zoom n'a pas une ouverture
suffisante pour trouver à tous les coups une étoile guide.
Attention : il faut absolument que le système soit rigide,
sans flexion : sinon, il y aura dérive de l'objet imagé
alors que l'étoile guide restera bien immobile !!
Finalement, chacun
réalisera son propre système d'autoguidage. Avec les pré
requis ci-dessus, aucun cas n'est désespéré ;-))) Nombreux
sont ceux qui disent qu'il est impossible de guider
correctement une monture LXD55 qui, de plus, supporte un
SN10" de 12kg. Et bien je suis le contre exemple !!!
Conseils :
- le réglage de
l'agressivité du logiciel de guidage ne doit être ni trop
forte (100%) ni trop faible (50%). La valeur de 75% est un
bon compromis. Au delà de 75%, vous allez chasser la
turbulence (surtout au delà de 500mm de focale de guidage)
et engendrer des oscillations nuisibles à vos photos.
- le backlash en
DEC n'est pas trop gênant puisque vous allez toujours
corriger dans le même sens. Par contre, il faut absolument
réduire le backlash en RA afin de limiter le plus possible
le temps de réponse de la monture.
- des cycles de 1 à
2 secondes sont les plus pertinents. En dessous, il sera
difficile de trouver une étoile guide de bonne qualité. Au
dessus, les impulsions de guidage seront trop espacées pour
réagir efficacement.
- l'étoile guide ne
doit pas être saturée. Dans le cas contraire, le centroïde
ne serait pas bien calculé.
- l'étoile guide
doit être suffisamment brillante pour que le centroïde soit
correctement calculé.
- la correction
d'erreur périodique (PEC) ne doit être activée que si elle
est de bonne qualité. Dans ce cas, elle réduira le nombre de
corrections à effectuer.
- la turbulence,
que j'estime à +/-1,5" sur mon site, engendre une petite
oscillation autour du point central et empâte les étoiles.
Mais celles-ci resteront rondes tant que le guidage reste
bon.
- l'avantage de
GuideDog par rapport à ENVISAGE est que la calibration est
manuelle. Du coup, c'est beaucoup plus reproductible quand
il y a un important backlash en DEC ! Lorsque la calibration
est "tout automatique", le backlash empêche d'obtenir une
bonne calibration à tous les coups !!!
Autoguidage avec la lunette 70/700mm et Toucam Pro SC N&B 1/3
Autoguidage avec le zoom 300mm et Toucam Pro SC N&B 1/3
Autoguidage avec la lunette 70/700mm et Toucam Pro SC N&B 1/3
Autoguidage avec le zoom 300mm et Toucam Pro SC N&B 1/3
Astuce : pour faciliter
le réglage de la caméra de guidage selon les axes demandés
par GuideDog (axe RA parallèle au grand côté de l'écran du
PC), il suffit de marquer des repères sur la lunette guide
et sur la caméra ! Et hop, c'est quasiment bon du 1er coup.
Maintenant, je vais exposer les tests
que j'ai menés et expliciter comment utiliser les logiciels
de guidage ENVISAGE et GUIDEDOG :
cliquer ici.