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Les anciens voyaient les étoiles grosses ou petites. Non pas à cause de leurs dimensions, mais de leur luminosité. Les premières tentatives de classifications subjectives apparurent avec l'astronome grec Hipparque de Nicée. Au IIe siècle avant notre ère, Hipparque de Nicée avait classé dans son catalogue 1.028 étoiles en six groupes ou grandeurs, les plus brillantes étant de première grandeur, les dernières visibles à l'oeil nu appartenant à la sixième grandeur. Cette classification est l'ancêtre de l'échelle actuelle des magnitudes. Par la suite, les astronomes ont affiné cette classification et l'ont étendue aux étoiles invisibles à l'oeil nu, en mesurant l'éclat d'abord grâce à des plaques photographiques sensibles à différentes longueurs d'onde, ensuite grâce à des détecteurs de plus en plus performants. |
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La magnitude apparenteL'apparition des instruments photométriques vers la fin du siècle dernier et l'élaboration du premier grand catalogue stellaire ont amené les astronomes à élaborer un système de mesure plus précis. La notion de magnitude, telle qu'elle est utilisée aujourd'hui, fut introduite en 1856 par l'anglais Norman Pogson. Elle est définie par la formule : m = -2,5 log E + k De ce fait, si m1 = -2,5 log E1 + k et m2 = -2,5 log E2 + k, |
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En effet, si m2 - m1 = 1, E1 / E2 = 10 0,4 = 2,512 Plus le chiffre caractérisant la magnitude apparente d'un astre est grand, plus l'astre en question est faible. A l'inverse, certains astres particulièrement brillants se sont vu attribuer une magnitude apparente nulle ou négative. |
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Nous parlons ici de la magnitude visuelle apparente. Plusieurs symboles peuvent être utilisés pour désigner la magnitude visuelle : "mv", également abrégé "m" ou "mag". Il s'agit en effet : |
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La magnitude absolueLa magnitude apparente caractérise l'éclat d'un astre tel qu'il est perçu depuis la Terre, et dépend donc à la fois de la luminosité intrinsèque de l'astre et de la distance qui le sépare de nous. Or une étoile peu brillante mais proche nous paraîtra plus lumineuse qu'une étoile très brillante mais très lointaine. D'où la nécessité de recourir à une échelle plus absolue pour pouvoir comparer entre elles les luminosités réelles des étoiles ou des galaxies. La magnitude absolue : M nous renseigne sur l'éclat apparent qu'auraient les astres si nous les ramenions tous à la même distance de la Terre. Cette distance arbitraire est de 10 parsecs (32,6 années-lumière). |
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Sachant que l'éclat varie comme l'inverse du carré de la distance, on a la relation liant magnitude apparente m, magnitude absolue M et distance d (exprimée en parsec) : E = E0 / d2 De ce fait, pour la magnitude apparente, on a : m = -2,5 log E + k = -2,5 log ( E0 / d 2 ) + k = -2,5 log ( E0 ) + 5 log ( d ) + k Et, pour la magnitude absolue, on a par définition : M = -2,5 log ( E0 / 10 2 ) + k = -2,5 log ( E0 ) + 5 log ( 10 ) + k = -2,5 log ( E0 ) + 5 + k De ce fait, µ = m - M = 5 log ( d ) - 5 |
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La magnitude photographique
Les catalogues d'étoiles indiquent fréquemment en guise de complément d'informations la magnitude photographique des objets : "mp" parfois abrégé "mphg". Cette notion est définie par un système standardisé connu sous le nom de système UBV (proche de l'ultraviolet, bleu et visuel). Le système de magnitudes UBV est utilisé par les astronomes pour mesurer l'éclat et définir les magnitudes pour une longueur d'onde bien déterminée et, par extension, définir l'indice de couleur de l'astre étudié. Ces indices de couleur sont très importants pour notre compréhension des populations stellaires. Ce sont eux, en particulier, qui renseignent les astrophysiciens sur l'énergie émise par un corps à un stade de son évolution (voir la fiche du mois dernier). |
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La magnitude bolométriqueSeule la magnitude bolométrique caractérise la luminosité globale d'un astre, sur l'ensemble du spectre éléctromagnétique. Elle ne se mesure que pour un petit nombre d'étoiles, et vaut +4,75 dans le cas du Soleil. Pour les autres étoiles, il faut procéder de façon indirecte par comparaison avec la magnitude visuelle. La différence entre la magnitude bolométrique et la magnitude visuelle d'une étoile s'appelle la correction bolométrique. |
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Pour résumer ...La magnitude est un nombre qui caractérise soit la luminosité apparente soit la luminosité intrinsèque d'un astre. Dans le premier cas, on parle de magnitude apparente; dans le second cas, on parle de magnitude absolue. |
Pour plus d'information :
Magnitude apparente : http://fr.wikipedia.org/wiki/Magnitude_apparente
Magnitude absolue : http://fr.wikipedia.org/wiki/Magnitude_absolue
Magnitude limite : http://fr.wikipedia.org/wiki/Magnitude_limite