Bébé criquet posé sur le casque d'une fleur d'Orchis militaris dans la rosée d'un petit matin.
Courville, mai 1998.
Bébé criquet posé sur le casque d'une
fleur d'Orchis militaris dans
la rosée d'un petit matin.
Courville, mai 1998.
Orchidées sauvages de
la Varosse...
Michel Sarrazin
Heureux le promeneur qui sait prendre le temps de découvrir,
sur le talus d'un chemin creux ou dans la profondeur d'un fourré,
ces minuscules merveilles que constituent nos orchidées sauvages !
Les orchidées de France sont souvent méconnues.
Plus petites, moins exubérantes que celles des tropiques,
elles passent le plus souvent inaperçues pour qui n'a pas la curiosité
de s'accroupir dans l'herbe pour les débusquer à l'époque de leur floraison.La plupart des photographies ci-dessous ont été prises dans la Marne,
une vingtaine de kilomètres à l'ouest de Reims,
dans des vallées où se nichent de calmes villages
comme Arcy-le-Ponsart, Courville, Crugny ou Savigny-sur-Ardres...
Dans cette Varosse des anciens, au hasard des sentiers,
j'ai pu découvrir et photographier, en quelques années, une petite vingtaine d'espèces.
Certaines sont abondantes, d'autres ne sont représentées que par quelques pieds :
toutes méritent attention et respect.En bas de page, quelques espèces ont été photographiées
dans le Haut Var, sur le territoire de la commune de Régusse, près d'Aups.Aceras anthropophorum, l'Homme pendu
Anacamptis pyramidalis, l'Orchis pyramidal
Cephalanthera damasonium, la Céphalantère blanche
Cephalanthera rubra, la Céphalantère rouge (Haut Var)
Dactylorhiza maculata, l'Orchis tacheté
Epipactis atrorubens, l'Helléborine rouge
Gymnadenia conopsea, l'Orchis moucheron
Himantoglossum hircinum, l'Orchis bouc
Limodorum abortivum, le limodore à feuilles avortées (Haut Var)
Listera ovata, la Listère ovale
Neottia nidus-avis, la Néottie nid d'oiseau
Ophrys apifera, l'Ophrys abeille
Ophrys fuciflora, l'Ophrys bourdon
Ophrys insectifera, l'Ophrys mouche
Ophrys scolopax, l'Ophrys bécasse (Haut Var)
Ophrys sphegodes, l'Ophrys araignée
Orchis mascula, l'Orchis mâle
Orchis militaris, l'Orchis guerrier
Orchis purpurea, l'Orchis pourpre
Orchis simia, l'Orchis singe (Haut Var)
Platanthera chlorantha, l'Orchis verdâtre
Aceras anthropophorum
l'Homme pendu (Man Orchid)
Assez peu courante dans la région, cette orchidée doit son nom commun d'Homme pendu à la forme particulière de son pétale médian (le labelle), pendant et profondément trilobé.
Elle est protégée dans plusieurs régions de France, dont le Nord Pas-de-Calais, la Normandie et le Centre.
Anacamptis pyramidalis se rencontre surtout sur des pentes herbeuses sèches et sur sols calcaires.
Le labelle trilobé présente à sa base deux petites arêtes qui facilitent aux insectes l'accès à la gorge de l'éperon, sorte de prolongement arrière du labelle pouvant contenir du nectar.
Les fleurs de cette orchidée, de couleur blanc-jaunâtre, ne s'ouvrent pas complètement.
L'espèce, peu variable, est difficile à confondre avec une autre orchidée.
Absente de l'extrême ouest de la France, on la trouve jusqu'au Proche-Orient et au sud de la Scandinavie.
Dactylorhiza maculata
l'Orchis tacheté (Heath Spotted Orchid)
Plante de milieux diversifiés, Dactylorhiza Maculata est extrêmement variable suivant les régions. On lui connaît de multiples hybrides avec plusieurs espèces du genre et la distinction est parfois délicate.
Absente de Bretagne et rare en région méditérranéenne, elle est présente jusqu'en Sibérie centrale.
Les fleurs rouge-pourpre d'Epipactis atrorubens exhalent une odeur vanillée. Son labelle est pourvu de bourrelets crépus et chiffonnés.
Présente jusqu'en Norvège et en Finlande, elle est en France absente de l'ouest et du sud-ouest et protégée en Haute et Basse Normandie, dans le Centre, les Pays de Loire et la Picardie.
Cette espèce est présente
dans des milieux très variés.L'éperon qui prolonge le labelle vers l'arrière - bien visible sur cette image - est nettement plus long que l'ovaire, filiforme, arqué et courbé vers le bas.
Les fleurs (de 20 à 60 par tige) exhalent souvent une odeur agréable.
C'est une des plus grandes et des plus robustes orchidées d'Europe, qui apprécie les sols calcaires et les pentes herbeuses.
Son labelle présente un lobe médian très allongé en lanière torsadée, fourchue à l'extrémité.
Peut-être l'orchidée la plus commune de France - on la trouve dans de nombreux parcs urbains - c'est aussi une des moins spectaculaires...
Elle peut atteindre 60 cm de hauteur et possède deux grandes feuilles ovales à nervures saillantes. Le labelle des nombreuses petites fleurs vert-jaunâtre est très échancré en deux lobes presque parallèles.
Les néotties sont des plantes saprophytes : privées de chlorophylle, elles ne peuvent pas assimiler elles-mêmes le carbone du gaz carbonique de l'air. Elles vivent sur des matières organiques d'origine végétale en décomposition et s'en nourrissent par l'intermédiaire des mycorhizes qui relient leurs racines à des réseaux de mycélium avec lesquels elles vivent en symbiose.
Les tiges, fortes, sont munies en guise de feuilles d'écailles engainantes brunâtres. Les fleurs, disposées en épi, sont de couleur brun-roussâtre.
Le nom de cette orchidée évoque l'aspect de ses parties souterraines, rassemblées en une masse dense de racines épaisses qui ressemble à un nid d'oiseau.
dans le Nord Pas-de Calais et le Limousin.
Son nom, comme celui de la plupart des Ophrys, fait référence à la forme des fleurs.
Cette orchidée, caractéristique des pelouses calcaires, est absente de Bretagne, d'une grande partie du sud-ouest et du Languedoc.
On rencontre de très nombreux hybrides, en particulier avec Ophrys apifera, O. insectifera, O. sphegodes et O. scolopax.
Le lobe médian de son labelle est caractérisé par une macule centrale bleue ou grisâtre, à bords bien délimités.
L'ensemble ressemble à s'y méprendre à un insecte...
Cette espèce est protégée dans de nombreuses régions de France.
Le labelle est entier, pourvu de gibbosités, avec des marges jaunes parfois assez larges.
Comme la plupart des ophrys, elle présente des hybrides avec de nombreuses autres espèces.
Cette orchidée, largement répandue sur tout le territoire continental et en Corse, peut former des colonies importantes. Elle est, par contre, protégée sur le plan national en Belgique et au Luxembourg.
Les fleurs sont en général très colorées, rarement blanches ou roses.
L'odeur peut varier, d'agréable à fétide (urine de chat)...
Orchis militaris
l'Orchis guerrier (Military Orchid)
Irrégulièrement répartie sur le territoire et absente de Bretagne, l'espèce est protégée en Normandie, Auvergne et Centre.
Elle est par contre absente de Bretagne et protégée dans le Centre.
Espèce largement présente dans toute la France, plus commune en altitude.
Elle ne diffère de l'espèce Platanthera bifolia - non représentée dans cette page - que par la disposition des loges polliniques des anthères, rapprochées et parallèles chez celle-ci alors qu'on les voit sur l'image ci-contre écartées, divergentes et arquées.
...et de Régusse
Orchis simia
l'Orchis singe (Monkey Orchid)
Cette espèce, en régression sensible près de ses limites d'aire, est protégée dans plus de la moitié des régions de France.
Le lobe médian du labelle est lui-même divisé en deux lobes étroits séparés par une dent. Le centre du labelle est blanc, rose ou lilas pâle, ponctué de papilles violet clair.
Très inégalement répartie en France, la Céphalantère rouge manque sur de grandes étendues, notamment dans l'ouest et le Massif central.
Les individus sont généralement isolés.
Le nom le cette orchidée est dû à ses feuilles réduites.
Ses fleurs, de couleur violet pourpre panaché de jaune et de blanc, ne s'ouvrent que partiellement.
Limodorum abortivum, absente de Bretagne et rare dans le nord, l'est et la Normandie, est protégée dans de nombreuses autres régions de France
Ophrys scolopax est une espèce ouest méditerranéenne présente seulement en Espagne, Portugal et Afrique du Nord.
En France, on ne la trouve que dans la moitié sud du territoire. Elle est protégée en Auvergne et Limousin.
Cette page est dédiée à Robert Poisson, généreux oncle
qui me révéla les secrets de la photographie
et sut me faire partager ses multiples curiosités et passions,
en particulier celles pour l'astronomie
et les sciences dites naturelles.
Son petit-neveu Laurent lui a consacré un texte.
© Michel Sarrazin pour toutes les photographies de cette page.
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Page créée le 14 février 2000, jour de la Saint-Valentin.
