Il était de Noël 34 et fier de son métier : il était tôlier.
Fier, mais avec une sourde révolte, née vers la quarantaine, à l'idée de ne faire, à longueur d'années et de vie, que couper des tôles, plier des tôles, river des tôles...
Alors, il se chercha une occupation pour pouvoir oublier les tôles et se remplir utilement l'esprit. Un ami lui avait offert l'Astronomie populaire de Camille Flammarion. L'ouvrage l'avait passionné : il choisit de se consacrer à l'Astronomie.
Et cet infatigable autodidacte, incapable de faire quoi que ce soit à moitié, emmagasina tout de cette science en quelques mois. Il fut à Gennevilliers le moteur de la création du Club Janus, se mit à collaborer avec des astronomes professionnels, devint vice-président de la Société Astronomique de France, imagina et construisit le Planétaire qui porte son nom...
Roland était un bourreau de travail. Il pouvait, accaparé par un dossier - et tout ce qu'on lui confiait était capital à ses yeux -, sauter des repas, perdre la notion du temps, voire même du jour et de la nuit...
Et s'il était question de faire la fête, il répondait invariablement présent, redoutable à la bamboche comme à la tâche.
Ajoutez à ceci une honnêteté scrupuleuse et une surprenante générosité et vous comprendrez que Roland, disparu au début 92, manque toujours terriblement à ceux qui ont eu la chance de le connaître...
Roland à
Tahiti en avril 1986 pour le passage de la comète de Halley (à
gauche), dans la jungle de Sumatra en mars 1988
sur
le montage du filtre neutre radial de l'I.A.P. (au centre) et à Rastnavolok,
en Carélie,
en plein calcul pour l'éclipse totale de Soleil du 22 juillet 1990
(à droite).
Le
« Planétaire de Caron », entièrement conçu
et réalisé par Roland.
La première éclipse totale de Soleil à laquelle assista Roland fut celle du 23 novembre 1984. L'observation devant s'effectuer en plein Pacifique depuis le pont d'un navire en mouvement, Roland imagina et mit au point, pour stabiliser une expérience utilisant un tube-image, une monture « à trois degrés de liberté » qu'il décrivit, au retour de la mission, dans un article paru dans L'Astronomie du mois de novembre 1986.
Automne 90. Après la mission en U.R.S.S., la fête...
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Dernière mise à jour : le dimanche 10 décembre 2000.