La région de Rochechouart-Chassenon est à cheval sur deux départements, la Haute-Vienne et la Charente.

Située sur la bordure nord-ouest du Massif central, elle s'étend sur 200 km2 environ. Elle est limitée approximativement par les vallées des rivières suivantes : au Nord par la Vienne, à l'Est par la Gorre, au Sud par la Tardoire, à l'Ouest par la Charente et traversée par la Graine du Sud-Est au Nord-Ouest.

C'est une région mollement vallonnée s'inclinant doucement du Sud-Est vers le Nord-Ouest, où l'eau et la forêt sont omniprésentes.

La région de Rochechouart-Chassenon se situe sur le socle cristallin du Massif central, constitué d'une part de roches métamorphiques et d'autre part de diverses roches, plutoniques à subvolcaniques. Ces roches se sont formées entre 450 à 280 millions d'années, acquérant leur aspect actuel lors de l'orogenèse hercynienne.

Les roches métamorphiques sont largement prédominantes. Elles sont représentées surtout par des gneiss variés avec des intercalations de lentilles d'amphibolites, de serpentinites et par quelques îlots de micaschistes. Certains gneiss ont subi localement une anatexie d'intensité variable.

Les roches plutoniques sont présentes en corps de taille diverse au sein des roches métamorphiques. Il s'agit principalement de granites, de granodiorites et de tonalites.

Ces diverses roches cristallines sont recoupées par des filons ou des petits corps de roches subvolcaniques (microgranites, lamprophyres) de leucogranites comprenant des pegmatites, et enfin de quartz.


Carte géologique simplifiée, dessinée par Robert Née et Michel Sarrazin,
d'après la carte du BRGM au 1/50 000 établie par Philippe Chèvremont et Jean-Pierre Floc'h.
Les filons de microgranite n'ont pas été représentés sur cette carte.

Sur ce socle, des brèches d'un type particulier posèrent aux géologues une énigme pendant un siècle et demi. Ce sont des impactites, seules traces d'un astroblème c'est-à-dire un cratère d'impact de météorite dont, ici, le relief a été complètement érodé.


Le monticule de brèches situé au sud-ouest du château.

Après sa formation, le cratère a subi de profondes modifications :

- il a probablement été recouvert par la mer jurassique. Des sédiments se sont déposés et ont formé une couverture qui l'a protégé pendant longtemps de l'érosion continentale après le retrait de cette mer ;

- la formation des Pyrénées et ensuite celle des Alpes ont entraîné un soulèvement et un basculement du Massif central ainsi que des mouvements de compression. L'érosion a repris avec force, éliminant la couverture sédimentaire, puis a entaillé profondément les impactites et le socle sous-jacent.

Aujourd'hui, la morphologie typique du cratère a disparu complètement. Les brèches qui se trouvaient au fond du cratère ne subsistent que sur les plateaux sous forme de lambeaux, sur une ellipse de 12 km de grand axe sur 9,5 km de petit axe. C'est un exemple tout à fait original d'inversion du relief.

Site du château de Rochechouart
1. Brèches polygéniques.     2. Brèches monogéniques de dislocation.     3. Base du cratère d'impact.

Le niveau actuel du sol fluctue de quelques mètres ou dizaines de mètres de part et d'autre de la limite du fond du cratère. Cette situation permet d'en voir le fond, les impactites qui le tapissent et, entre les lambeaux d'impactites, le socle profondément disloqué par l'impact, avec dans les filons de roches à grains fins la présence de cônes de percussion.

Ainsi, tous les effets du métamorphisme de choc sont visibles et accessibles. C'est ce qui confère son caractère exceptionnel et unique au monde à l'astroblème de Rochechouart-Chassenon.

     
Carrière de Champonger, où furent découverts les cônes de percussion               La grande carrière de Champagnac                           


Cônes de percussion (photo Philippe Chèvremont, B.R.G.M.) 

  Les différents types d'impactites sont décrits avec de nombreuses photos dans la page " Brèches ou impactites et autres traces géologiques de l'impact ".

 

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Dernière mise à jour : le 25 novembre 1999.