DENOMINATION
DES CHEMINS, RUES,
RUELLES, CARRIERES,…

Autrefois la désignation des voies de communications « tombait sous le bon sens », pour aller de Vieux-Condé à Hergnies on empruntait le chemin d’Hergnies. Pour aller de Condé à Tournai, ou vers Tournai, on prenait le chemin de Tournai.

Les points particuliers du village donnaient leur nom à leur chemin d’accès : par exemple, le chemin du cimetière, la rue du rivage, la rue de la gare, la rue de l’usine à gaz, etc…

L’appellation avait un rapport directe avec la destination.

D’autres devaient leur dénomination a une survivance du Moyen-âge et du corporatisme regroupant les différents corps de métiers dans un même lieu. Exemple : la rue des bouchers, la rue des mineurs, …

Par la suite, on prit l’habitude de « baptiser » une voie publique et ce ne fut jamais neutre. On choisit une personnalité au détriment d’une autre. On veut rendre tel personnage familier à la population.

C’est en 1885, au cours du conseil municipal du 8 juin, sous la présidence de Monsieur SCHOLIER, maire de la commune de Vieux-Condé, que le conseil vote la résolution suivante : « …la partie de la rue du rivage, s’étendant de la place principale (aujourd’hui place de la République) à la Chasse Royale (qui deviendra avenue de la Liberté, puis rue Marcel Caby en partie) prendra désormais le nom de « Victor Hugo »… ».

Le nom de ce personnage illustre fut donné à la rue de notre commune l’année de sa mort.

La rue du rivage devait son nom à un quai d’embarquement et à ses abords le long de l’Escaut. Il servait depuis de nombreuses années au chargement et au stockage de diverses marchandises (cailloux pour la construction, charbon des mines et d’autres matériaux).

En 1781, les archives du duc de Croÿ nous rapportent : « …il a rendez-vous, en ce printemps, au port de Vieux-Condé, avec un délégué de Sénac de Meilhan, intendant de Valenciennes, et deux ingénieurs des Ponts et Chaussées, pour traiter d’un important travail de voirie qu’il a fait approuver à Versailles par la direction des Ponts. Il s’agit de paver, de Condé au port fluvial de Vieux-Condé, la route de terre, qui n’est trop souvent qu’un affreux bourbier. Comme ce port sur l’Escaut prend un gros développement grâce au transit fluvial des charbons amenés des fosses voisines et, depuis peu, grâce à l’expédition vers Brest des câbles et matériaux en provenance de Gand, le pavement de son accès facilitera beaucoup les charrois… ».

En oeuvrant inlassablement pour paver les routes et creuser les canaux (Jard), Emmanuel de Croÿ a ouvert un utile débouché aux mariniers du Hainaut et assuré un surcroît d’activité au port de Vieux-Condé, où sont stockés les charbons du bassin d’Anzin et aussi les matériaux destinés à la marine.

En effet, le transit du charbon et des cailloux ne sont plus la seule activité de ce rivage.

A l’extrémité du « port à charbon » s’élève depuis quelques années un vaste bâtiment où sont entreposées de précieuses marchandises nécessaires à nos constructions navales et destinées aux chantiers maritimes de Brest.

Arrivent aussi de Gand et Anvers, par l’Escaut, lames de cuivre, câbles et cordages en chanvre de Riga, et autres matériaux, déchargés et stockés dans cet entrepôt. Voici le fait que relate le mémorialiste : « … une compagnie de hollandais et de parisiens avaient fait avec Monsieur de Sartine leur marché de fournir en sûreté, malgré la guerre, les cuivres et les cordages nécessaires à Brest. De grands bateaux de Gand menaient tout cela de Hollande jusqu’au bout de mon port de Vieux-Condé. … ». A ce moment, pour Brest, les matériaux n’empruntent pas la voie maritime, sans doute pour éviter les risques d’un arraisonnement des précieux convois par les Anglais.

Il semble donc que, de Vieux-Condé, les matériaux étaient amenés, via Mortagne et par la Scarpe, vers Douai. En partie par voie fluviale, en partie par « chariots à ponts », le transport se poursuivait vers Paris et aboutissait sur les quais de la Seine, non loin de l’Ecole Militaire, dans les entrepôts où la compagnie avait ses bureaux. Par rouliers, les convois partaient de Paris pour Orléans, puis par eau, pour Nantes, Brest, Rochefort.

 

VIEUX-CONDE, les noms des rues.

Au cours de la séance du conseil municipal du 9 juillet de la même année (1885), le conseil municipal vote la résolution suivante : « … le conseil décide que les noms qui suivent seront donnés aux places, chemins et rues de la communes à compter de ce jour :

-         La place Principale devient La place de la République.

-         La rue de l’église ou encore dénommée de Condé devient la rue Gambetta.

-         La partie du chemin 102 entre Condé et la rue de l’église devient rue de Condé, et un peu plus tard prendra le nom de rue Jean Jaurès.

-         Le chemin dit Poteau prend le nom d’un ancien maire de la commune, Monsieur Benezech de Saint-Honoré, décédé en 1850.

-         La place située près de l’école des filles (ancienne école des Frères Maristes) devient la place Jeanne d’Arc.

-         Le vieux chemin de Condé à Hergnies prend le nom de rue Nationale, et deviendra par la suite la rue Emile Tabary.

-         La partie de la rue du rivage allant de la petite place jusqu’au pont sur le canal du Jard prend la dénomination de rue d’Alsace, et plus tard deviendra la rue L. Bélurier. (Le nom de la province d’Alsace est donné pour conserver le souvenir de la perte de cette province après la guerre de 1870).

-         La rue longeant le canal du Jard prend le nom de rue du Jard et deviendra la rue Emile Zola.

-         La rue Saint-Adrien, reliant la rue du Jard à l’ancien chemin de Condé (appelé aussi vieux chemin de Condé) devient la rue Ledru Rollin. La rue Saint-Adrien devait son nom à la chapelle dédiée à ce Saint, située à l’angle de cette rue et de l’ancien chemin de Condé.

-         La rue dite de l’usine à gaz prend le nom de la rue Louis Blanc.

-         La partie du chemin n°102 comprise entre la rue de Condé et la rue des Bouchers devient la rue Ferdinand Dervaux, le long des ateliers du même nom.

-         La rue des Bouchers devient la rue du Général Faidherbe.

-         La rue du noir Coron prend le nom de la rue des Mineurs.

-         L’avenue de la Chasse Royale devient l’avenue de la Liberté, elle deviendra ensuite la rue Marcel Caby, pour partie, et la rue René Beth, pour l’autre. Elle devait autrefois désignée sous le nom de Chemin de Vieux-Condé à Peruwelz, et vers le Mont de Peruwelz, elle prit les noms de Jules Guesde et vers la frontière le nom de Camélinat.

-         Le chemin conduisant au hameau de l’Ecarlate, prend tout naturellement le nom de rue de l’Ecarlate, et deviendra ensuite la rue Nestor Bouillez.

-         Le chemin allant du chemin n°102 à la fosse Hernière (ce nom ne désigne pas un ancien puits de mine mais une légère dépression) devient la rue de Jemmapes (aujourd’hui Jemappes), et par la suite la rue Georgette Surrans.

-         La rue faisant partie du chemin n°102, comprise entre la rue Victor Hugo et le chemin dit des Amoureux, prend le nom du Docteur Nestor Castiau.

-         Le chemin n°102 compris entre la commune d’Hergnies et le chemin dit des Amoureux, dénommé chemin du gros caillou prend la désignation de rue d’Hergnies selon l’ancien usage, mais elle deviendra par la suite la rue Anatole France.

-         Le chemin dit des Amoureux devient la rue Carnot.

-         Le chemin dit du Cimetière prend le nom du Colonel Denfert-Rochereau.

-         Le chemin longeant le Rieux depuis le chemin n°102 jusqu’au chemin des Amoureux devient l’avenue du Général Kléber (autrefois désignée « ruelle à l’Eau » elle devient une Avenue ! ! !).

-         La ruelle appelée Dahiez prend le nom de ruelle Duhot.

-         La ruelle dite du Clerc devient la ruelle du Progrès.

-         Le prolongement de la ruelle du Clerc depuis le chemin n°102 jusqu'à la rue du Rivage (Victor Hugo) prend la dénomination de ruelle des Ecoles et plus tard deviendra la rue Vermeersch.

-         D’autres changements viendront plus tard sur des appellations qui figurent au cadastre de 1820.

-         Le grand chemin de Tournaÿ (Tournai) prendra les noms de Augustin Bay, Milice, Constant Gosset et Georges Lannoy par fractions successives depuis Condé jusqu'à la frontière.

-         La rue du Plaquy (en vieux français petite place) deviendra la rue Jean-Baptiste Demaude.

-         Le chemin à Cailloux deviendra pour partie la rue Henri Durre et la rue Marcel Sembat.

-         La rue du Sénéchal portera le nom d’Adolphe Strady.

-         Le chemin du Rieux de Condé à Macou prendra le nom d’Edouard Vaillant.

-         Le chemin de Condé à Leuze (en limite de commune) appelé autrefois  rue de la Quochiette, puis rue de la chaussiette, prendra le nom d’Antoine Lefebvre.

-         Le chemin du Bois prend le nom de Carlos Davaine.

-         Le chemin d’Hergnies à Blaton devient la rue Ghesquière.

-         Le chemin Grand-Père prend le nom de la rue Loriaux.

-         Le chemin d’Hergnies à Peruwelz prend le nom d’Adolphe Calonne (C.D. 25), tandis que le chemin de Rengies au Mont de Peruwelz lui fait suite en partie sous le nom de Ventrepote.

-         Le chemin du Page devient la rue Edouard Choquet.

-         La Chasse des Chartrois prend le nom de Carlos Davaine.

-         La carrière des Epinettes devient le chemin des Epinettes (c’est la seule appellation à conserver son ancienne dénomination). 

-         Au fur et à mesure de l’extension de l’habitat, des rues nouvelles se sont créées et baptisées parfois de curieuse façon ! ! !

-         Les anciennes cités minières possèdent un réseau particulier de rues dont les dénominations furent données par la direction des Mines.

-         La cité de l’Hermitage et le lotissement Du Fresnoy ont un réseau particulier de rues avec leur dénomination propre.