Nestor Camille BOUILLEZ

Sous-Lieutenant au 122ème Régiment d’Infanterie
Décoré de la Croix de Guerre 1914-1918

Né à Vieux-Condé le 26 janvier 1893, fils de Nestor Bouillez et de Juliette Rivière, est décédé au combat à l’âge de 25 ans à Loire (Belgique) le 16 mai 1918 à 23 heures.

MORT POUR LA FRANCE.

Son acte de décès a été dressé le 30 mai 1918 à 15 heures à Rosière aux salines (Meurthe-et-Moselle) par le Lieutenant Masset, officier d’état civil, sur la déclaration du Sous-Lieutenant Barbolori, décoré de la Croix de Guerre, et du Caporal fourrier Fabre.

L’acte de décès a été transcrit le 24 décembre 1919 à huit heures du soir par Paul-Émile Blois, maire de Vieux-Condé et officier d’état civil.

Louis Léon César FAIDHERBE

Général français, né à Lille en 1818, décédé à Paris en 1889, élève de l’Ecole Polytechnique, officier du génie, il sert en Algérie et à la Guadeloupe, puis il est envoyé au Sénégal, dont il devient gouverneur en 1854. Il soumet le pays avec des moyens  réduits de 1854 à 1861 et de 1863 à 1865, faisant appel à des contingents noirs (tirailleurs sénégalais) pour augmenter ses troupes.

Il se rend maître de tous les territoires traversés par le fleuve Sénégal, ainsi que de la Casamance et du Cayor. Parallèlement à son action militaire, il se consacre au développement du pays, créant notamment les ports de Dakar et de Rufisque, et organisant à l’attention des autochtones, l’école des otages en 1857.

En 1865, il part pour l’Algérie et prend le commandement de la subdivision de Bône. Après Sedan, Gambetta le nomme au commandement de l’armée du Nord, à la tête de laquelle il remporte les victoires de Pont-Noyelles le 3 décembre 1870 et de Bapaume le 4 janvier 1871. Il est vaincu à Saint-Quentin le 19 janvier. Il se retire sur les places fortes du Nord, évitant par sa résistance l’occupation allemande des départements du Nord et du Pas-de-Calais.

Elu député du Nord en juillet 1871, il démissionne aussitôt, il est ensuite chargé de mission en Haute-Egypte et il est élu sénateur en 1879.

Il a écrit notamment : « L’avenir du Sahara et du Soudan » en 1863, « La campagne de l’armée du Nord » en 1871, « L’épigraphie phénicienne » en 1873, « Le zénaga des tribus sénégalaises » en 1877 et « Le Sénégal » en 1889.

Anatole FRANCE

Ecrivain français né à Paris en 1844, décédé à La Béchellerie à Saint-Cyr sur Loire. Né d’un père libraire bibliophile du Quai Malaquais, il ne vécut en fait que dans les livres et dans le passé. Son œuvre considérable est comme encadrée entre deux livres de souvenirs : « Le livre de mon ami » en 1885 et « La vie en fleur » en 1922, précédé du « Petit Pierre » en 1918.

Il a voulu très tôt camper son propre personnage, contemplé ou imaginé, puisque dès 1881 avec « Le crime de Sylvestre Bonnard » qu’il deviendra, en 1896, lorsqu’il sera élu à l’Académie Française. Officiel sans enthousiasme et marginal sans imprudence excessive, ses contradictions apparentes reflètent un scepticisme total.

L’affaire Dreyfus lui inspire les quatre volets de l’histoire contemporaine « l’orme du mail » en 1897 et « le mannequin d’osier » en 1897. A partir de là, il s’oriente plus résolument dans la politique.

L’œuvre critique retiendra moins l’attention, s’agissant essentiellement d’articles de circonstances écrits un peu hâtivement pour sa chronique littéraire du temps (« la vie littéraire », de 1888 à 1892) ou de conférences prononcées à l’occasion de tournées à l’étranger. En 1921, le prix Nobel de Littérature vient couronner une carrière déjà comblée d’honneurs.

Anatole France, à la charnière du XIXème et du XXème siècle, fut victime de l’évolution du goût. Nourri de culture classique, soucieux avant tout de la perfection de l’écriture, manieur redoutable d’une ironie érudite, ouvert à toutes les idées, mais inflexible pour le vocabulaire et la syntaxe, il a représenté une époque et toute une conception de l’existence.

C’est ce que marquèrent les jeunes surréalistes en prononçant à sa mort un cruel contre éloge funèbre.

Léon GAMBETTA

Avocat et homme politique français, né à Cahors en 1838, décédé à Ville-d’Avray en 1882.

Avocat rendu célèbre par sa plaidoirie au procès Baubin en 1868, il élabore un programme radical dit « Programme de Belleville » et est élu député en 1869 à Belleville. Il devient alors le porte-parole des radicaux intransigeants.

Le 4 septembre 1870, il proclame la république à l’hôtel de Ville et, dans le gouvernement de défense national, il se voit confier le Ministère de l’Intérieur.

Le 7 octobre, Gambetta quitte Paris assiégé, en ballon, pour Tours, afin de renforcer le gouvernement provisoire et prend le portefeuille de la Guerre. Partisan de la guerre à outrance, il instaure une dictature militaire et, assisté de Charles de Freycinet, organise une résistance qui prolonge la guerre de six mois environ.

Après l’armistice de 1871, il est élu député du Bas-Rhin. La cession de l’Alsace à l’Allemagne, contre laquelle il proteste solennellement, annule son mandat.

Réélu à Belleville en juillet 1871, il siège à la tête de l’Union républicaine. En novembre 1871, il fonde son journal «  La République Française ». D’autre part, il se dépense sans compter pour se faire, en province, le « commis voyageur » de l’idée républicaine. Quand Thiers est remplacé par Mac-Mahon, porté au pouvoir par la coalition monarchique le 24 mai 1873, Gambetta s’efforce de discipliner les forces républicaines et il pratique la politique dite « des résultats » cherchant un accord avec le centre. Son action aboutit au vote des lois constitutionnelles en 1875, qui fondent la République, et aboutissent à l’entrée au Sénat d’une majorité de républicains.

En 1876, ayant été élu dans la Seine, Gambetta est le principal leader républicain ; à la Chambre, il préconise l’impôt sur le revenu, combat sous toutes ses formes le Cléricalisme.

Lors de la crise du 16 mai 1877 , il prend la direction de l’opposition et, sous son égide, les députés signent une déclaration en faveur des institutions républicaines.

A Lille, durant la campagne électorale qui suit la dissolution de la Chambre, il engage Mac-Mahon « à se démettre ou à se soumettre ». Le 31 octobre 1877, Gambetta se fait réélire dans le XXème arrondissement de Paris.

Le maréchal Mac-Mahon choisit d’abord de se soumettre en appelant, au ministère, Dufaure, ami de Gambetta. Après la démission de Mac-Mahon en janvier 1879, Gambetta refuse de poser sa candidature à la présidence de la République et contribue à l’élection de Jules Grévy, il accède lui-même à la présidence de la Chambre et exerce la « dictature de la persuasion ».

Les élections législatives de 1881 voient le succès de son groupe, élu à Belleville, Gambetta est désigné par la nouvelle Chambre comme président provisoire, mais laisse élire président Henri Brisson le 3 novembre. Il forme alors le 14 novembre, son grand ministère d’union républicaine, composé d’hommes jeunes en majorité, et surnommé le « ministère des commis ».

L’action du chef du gouvernement se heurte à l’opposition des radicaux, et notamment de Clémenceau, alors que les « revanchards » lui reprochent son manque de fermeté. C’est pourquoi, le 26 janvier 1882, quand Gambetta demande le retour au scrutin de liste, il est battu, ce qui entraîne sa démission : son ministère n’aura duré que soixante douze jours.

En novembre 1882, il se blesse en maniant une arme à feu et meurt le trente et un décembre.

Constant Joseph GOSSET

Soldat au 132ème Régiment d’Infanterie.

Né à Vieux-Condé le 6 février 1889, fils de Constant Joseph Gosset et de marie Daise, époux  de Laure Dagrin, est décédé à Souain, poste de l’opéra, (Marne) le 12 octobre 1915 à 15 heures.

MORT POUR LA FRANCE.

Son acte de décès a été dressé le 12 octobre 1915 à 15 heures à Souain par Louis Antoine Michel Gemal ; officier d’administration de première classe, gestionnaire de l’ambulance n°2, officier de l’état civil ; sur la déclaration du médecin aide-major de 2ème classe Jean-Joseph René Ramond et du sergent Dumortier de la première section d’infirmiers militaires.

L’acte de décès a été transcrit le 26 décembre 1920 par Paul-Émile Blois, maire de Vieux-Condé et officier de l’état civil.

Jules GUESDE

Mathieu Jules Basile, dit Jules, né à Paris en 1845, mort à Saint Mande en 1922. Il entre dans le journalisme sous le nom de sa mère, née Guesde. Il défend les idées républicaines dans divers journaux : « le Progrès libéral » de Toulouse en 1868, puis dans « la Liberté » de Montpellier de 1869 à 1871 et dans « les Droits de l’Homme » paraissant dans la même ville.

Pour avoir rendu le gouvernement impérial responsable de la guerre contre la Prusse, il est condamné à six mois de prison en juillet 1870. Libéré après Sedan, il manifeste sa sympathie envers la Commune de Paris et est condamné à cinq ans de prison en juin 1871, mais il s’enfuit avant en Suisse. Tenté alors par l’anarchie, il combat certains aspects du marxisme.

De 1872 à 1875, il vit à Gênes, puis à Rome et à Milan, d’où il est expulsé vers la Suisse. En 1876, il peut regagner la France. Au congrès de Marseille en 1879, il fait adopter les principales thèses marxistes, mais l’opposition des autres familles socialistes l’oblige à entrer en contact avec des fédérations du parti, notamment celles des régions ouvrières textiles du Nord pour convaincre les adhérents de la justesse des positions prises. Guesde et ses amis se proclament « collectivistes » afin de se distinguer des communistes utopiques.

Guesde de 1882 à 1902 imprime fortement sa marque sur le parti socialiste de France. Sa conviction profonde et la qualité de son argumentation, plus que son éloquence, contribuent à l’élargissement de l’influence de ses idées surtout dans le Nord et le Pas-de-Calais.

Guesde est député de Roubaix de 1893 à 1898, puis de 1906 à sa mort. Le congrès d’Amsterdam permet la fondation du parti socialiste ou S.F.I.O. L’année suivante, il condamne la participation des socialistes à un gouvernement Millerand. Jean Jaurès prend la direction du parti. Guesde apparaît de plus en plus comme le gardien d’une théorie peu liée à la pratique. Il est ministre d’état de 1914 à 1916. Hostile à la révolution russe d’octobre 1917, il suit, au congrès de Tours, la minorité du parti.

Victor HUGO

Ecrivain français, né à Besançon en 1802, décédé à Paris en 1885, fils d’un général et écrivain militaire, il fut d’abord un poète classique et monarchique dans « ses odes » (1822) qui le place au premier rang des thuriféraires de la vieille monarchie.

Mais la publication de la Préface de Cromwell (1827) et les « orientales » en 1829, puis la représentation « d’Hernani » (1830) firent de lui le chef du romantisme.

Les années 1830-1840 consacre sa gloire. Sous la contrainte, il rédige « Notre-Dame de Paris » (1831), roman de la fin de Louis XI, où s’opère dans le silence et le tumulte le basculement du Moyen-âge dans la Renaissance. « Les feuilles d’automne » (1831) reviennent au lyrisme de l’inspiration intime et familière. Trois autres recueils lyriques (« les chants du crépuscule », 1835 ; « les voies intérieures », 1837 ; « les Rayons et les Ombres », 1840) élargissent ce dialogue du doute et de la fonction du poète et jalonnent l’évolution vers la grande poésie métaphysique de l’exil.

Coup sur coup en juin et juillet 1832, il écrit « le roi s’amuse » en vers et « Lucrèce Borgia » en prose. Après l’échec « des Burgraves » (1843) et la mort de sa fille Léopoldine la même année, il se consacre à la politique. Elu député en 1848 du parti de l’Ordre, mais ému par les souffrances du peuple, se fait républicain. Il quitte Paris pour les îles Anglo-Normandes après le coup d’Etat du 2 décembre 1851.

C’est alors qu’il donne les poèmes satiriques des « Châtiments » (1853), puis le chef d’œuvre « Les Contemplations » (1856), « La légende des siècles » (1859) et les romans « Les Misérables » (1862); récit mythique, réaliste et populaire qui connaîtra un succès foudroyant; « Les travailleurs de la mer » (1866).

La proclamation de la république ramène Victor Hugo à Paris en 1870. Il devient député puis sénateur en 1876. Il est un personnage honoré et officiel.

A sa mort, ses cendres furent transférées au Panthéon. En outre, Victor Hugo a laissé plus de 2000 dessins en Sépia (encre de chine) où l’on retrouve ses dons de visionnaire.

Alexandre Auguste LEDRU dit LEDRU-ROLLIN

Homme politique français, né à Paris en 1807, décédé à Fontenay-aux-Roses en 1874. Avocat républicain, il plaide dans les grands procès de 1834-1835. Elu député du Mans en 1841, il siège à l’extrême gauche des radicaux, attaquant la politique de Guizot et réclamant le suffrage universel. Il fonde le journal « La Réforme ».

Durant la campagne des banquets réformistes (1847-1848), il acquiert une grande popularité en réclamant la république démocratique et sociale.

Lors de la révolution de février, il est ministre de l’intérieur du gouvernement provisoire et organise les premières élections au suffrage universel.

Membre de la commission exécutive (10 mai), il s’associe à la répression qui suit le coup de force des clubs (15 mai), mais doit céder ses pouvoirs au Général Cavaignac.

Il s’oppose cependant, après juin 1848, à la réaction. Il est candidat à la présidence de la République, mais il n’obtient aux élections présidentielles du 10 décembre que 370000 voix.

Elu député à l’assemblée législative par cinq départements en 1849, il monte la manifestation contre l’expédition d’Oudinot à Rome le 13 juin et il doit s’enfuir en Belgique, puis à Londres, où il se lie avec Mazzini et Kossuth ; formant avec eux un comité démocratique européen.

Revenu en France en 1871, il est de nouveau député à l’Assemblée Nationale, où il ne siège pas, puis il est de nouveau élu député du Vaucluse en 1874. Il meurt la même année à Fontenay-aux-Roses.