La mise au point

 

Avant de partir pour une chevauchée fantastique à travers les immensités sidérales (un peu de délire, ça ne fait pas de mal), il faut passer par un dernier réglage. Non, pas celui des étriers (ça suffit comme ça) mais, si on ne veut pas que les étoiles ressemblent toutes à M57, celui de la mise au point.

Le but de cette page n'étant pas de réécrire ce que l'on trouve dans tous les bons ouvrages de base et régulièrement dans les bonnes revues mais de vous faire partager mon expérience. Après l'indispensable notion de base, je n'aborde que le problème de l'utilisation des films hypersensibilisés à l'hydrazote en particulier avec des instruments dont le F/D est égal ou inférieur à 5.

 

I - Précision à atteindre

Comme pour la mise en station, pour une bonne maîtrise de cet ultime réglage, il faut avoir la notion de la précision à atteindre. Cette fois, il n'y a qu'un seul paramètre qui agit de façon inversement proportionnelle :

- L'ouverture de l'instrument

Plus concrètement et d'après Mrs Texereau et Vaucouleurs, pour une image d'étoile de 20 microns, la tolérance est de 0.2 mm à F/10 et de 0.1 mm à F/5.

En pratique, plus un instrument est ouvert, plus la méthode mais aussi le système permettant la mise au point devront être précis. La méthode de référence étant celle de Foucault et son couteau, quant au système il est impératif qu'il ne présente aucun jeu mécanique.

 

II - Le gag des films hyper

La logique voudrait qu'une bonne mise au point se traduise par un cliché net. Mais ce serait sans compter sur un troisième élément, le film hyper, qui va tout faire pour détruire ce réglage que vous maîtrisez pourtant à 0.02 mm près.

Voilà brièvement ce qui se passe :

- Une fois traité à l'hydrazote, le film est complètement déshydraté. Dès que vous le remettrez en présence de l'air ambiant, il se réhydrate, ce qui provoque un gondolement. Par endroit la hauteur des micro-bosses ainsi formées dépasse le seuil de tolérance de mise au point. Et vous voilà avec une image nette sur les bords, le film y étant bien maintenu, mais présentant des zones plus ou moins floues.

Vous comprendrez facilement que plus l'hygrométrie de l'air est élevée, plus le risque d'être confronté à ce problème est important.

Si en théorie, il suffit d'immobiliser le film pour résoudre ce problème, en pratique la recherche de la solution la plus simple à mettre en oeuvre n'est pas aussi évidente. C'est Pierre qui m'a suggéré l'idée du support à dépression, principe que l'on utilise en imprimerie :

- Il s'agit de plaquer le film sur un support parcouru par de fines rainures dans lesquelles est maintenue une légère dépression d'air. Ce support n'existant pas dans le commerce, Lucien s'est fait un plaisir à le fabriquer dans une plaque en Dural, les rainures de 0.2mm étant réalisées à l'aide d'une fraise à graver. Quant à la production de la dépression d'air, c'est un mini-compresseur, utilisé à l'envers, qui s'en charge.

Une dernière précision, si ce problème est plus fréquemment rencontré avec des instruments dont le F/D est égal ou inférieur à 5, Patrick, qui utilise un Schmidt-Cassegrain ouvert à 10, a constaté une amélioration depuis qu'il utilise ce type de support.

 

Avec cette page, s'achève la partie installation et réglages et si le pointage des objets peut être assimilé à un autre réglage, c'est dans le cadre de la gestion et de l'optimisation des observations que nous l'aborderons.

 

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