Meade ETX-EC 125: Après 1 an et demi d'utilisation.

La page intitulée Critique Qualitative du Meade ETX 125 a rencontré beaucoup de succès et a suscité de nombreuses réactions. Je pense que dans la plupart des cas, cette analyse a permis de mettre en garde pas mal de personnes avant de se décider à faire leur choix. Cependant, malgré la critique parfois virulente de certains aspects de cet instrument, je ne pense pas avoir fait de la mauvaise publicité à Meade car au final, beaucoup de gens qui m'ont contacté pour en savoir plus ont acheté un ETX et en sont finalement très satisfaits. 

La question que vous vous posez certainement en ce moment est peut être la suivante: "Après toutes ces critiques, l'auteur de ce site est-il satisfait de cet instrument ?"

Pour répondre à cette question, et après la réaction "à chaud" lors du déballage des cartons, voici une nouvelle analyse de cet instrument avec, à nouveau, les qualités et les défauts inhérentes à cet instrument un an et demi après cet acquisition et donc avec plus de recul et après pas mal de nuits d'observation et d'imagerie à mon actif.

En premier lieu, les événements astronomiques que j'ai partagé avec cet instrument:

Le tout premier, et au passage, l'événement qui a boosté l'achat d'un instrument de qualité: L'opposition de Mars d'Août 2003. Bilan: Plusieurs nuits entières collé à l'oculaire et quelques images certes de piètre qualité où mon manque d'expérience en imagerie webcam était plus à incriminer que les capacités du télescope. 

L'éclipse de Lune du 8/11/2003 avec quelques clichés argentiques pour lesquels l'ETX a servi de super télé objectif. Là encore, la qualité moyenne des clichés est encore imputable à mon manque d'expérience.

Le transit de Vénus le 8/06/2004: Un moment magique où les qualités optiques de l'ETX ont été appréciées mais pas suffisamment mises en valeurs par les images de ce site.

Et tout au cours de l'année: Mes premières images du ciel profond avec un boîtier reflex en piggyback sur l'ETX, mes progrès lents mais réguliers en imagerie webcam en particulier sur des sujets comme Jupiter et Saturne, ma découverte du ciel profond en visuel avec des objets comme les amas globulaires M92 et M13, les nébuleuses planétaires M27 et M57, la grande galaxie d'Andromède M31, le double amas ouvert de Persée NGC 869 et NGC 884, etc.

 

Parlons maintenant concret et passons en revue les divers aspect pratiques de l'ETX:

Convivialité et simplicité d'utilisation:

Rien de particulier à redire, on apprend à utiliser les fonctions basiques du télescope en quelques heures et pas de grosses difficultés ensuite. Grâce à l'autostar et aux versions régulièrement mises à jour de son programme, celui reste pourtant plein de possibilités et de fonctions avancées qu'il est possible de découvrir par la suite au fil des besoins et des exigences. Les points particuliers pouvant nuire à l'ergonomie ou à la convivialité seront détaillés plus précisément ci dessous.

 

Précision de pointage: 

Si l'on respecte les basiques de la mise en station (équatoriale), il n'y a pas de problème majeur pour les objets lumineux ou moyennement lumineux. Bien entendu, les objets ne se trouvent pas forcément en plein milieu du champ de l'oculaire mais en combinant le chercheur et un oculaire de faible grossissement on s'y retrouve. Cela dit, d'après de nombreux sites et utilisateurs d'ETX, il semble que l'on gagne sérieusement en précision en calibrant les moteurs (Fonction intitulée: calibration des moteurs, chose qui n'est pas faite en usine !!). Je pense justement essayer prochainement pour pointer plus facilement les objets faiblement lumineux n'apparaissant pas dans le chercheur. 

 

Qualité du suivi: 

En ce qui concerne le visuel, le suivi est vraiment un plus pour les observations surtout dans les forts grossissements. Pour ceux qui utilisaient un instrument basique (du style Lunette de 60mm sur monture Alt-Az), les fonctions Go To et le suivi révolutionnent complètement l'observation. Fini l'époque où toute la concentration était retenue dans le seul acharnement de ne pas perdre l'astre du champ ! 

Pour ce qui est de l'imagerie webcam: En planétaire, le suivi convient largement car les logiciels de traitement du type IRIS savent recadrer et superposer les différentes images pour les compositer, en revanche pour le ciel profond, le suivi ne semble pas assez rigoureux. Tout espoir n'est pas perdu, il semble que la nouvelle version "32Ea" (et supérieure) du programme de l'autostar contienne une nouvelle fonction appelée "PEC" (Traduit par Correction d'Erreur Périodique). Cette fonction étant récente, je n'en sais pas encore plus mais si elle tient ses promesses, la qualité de suivi des ETX s'en trouverait suffisamment améliorée pour commencer à jouer avec les poses longues.

 

La molette de mise au point:

Elle est critiquée à juste titre dans la plupart des sites traitant de l'ETX. Pas pratique en visuel dans les forts grossissements, elle est carrément horrible pour focaliser l'image sur le capteur d'une webcam. Quelques solutions sont envisageables et je pense les tester prochainement.

 

La monture:

De nombreuses mises en garde sur le sentiment de fragilité de la monture sont justifiées. Cela dit, après un an et demi d'utilisation, je n'ai pas eu de problème particulier. Il suffit de serrer correctement pour stabiliser suffisamment l'instrument sans jamais chercher à forcer la mécanique. La stabilité n'est pas parfaite mais reste dans ce que l'on est en droit d'attendre pour un instrument de ce prix. Évidemment, en terme de stabilité, on en veut toujours plus. La monture supporte le poids d'une webcam sans la moindre difficulté et même celui d'un boîtier reflex (dans la limite du raisonnable). Par contre, je n'ai pas pu tester les poses longues au foyer de l'ETX pour voir si le poids d'un boîtier ralentirait l'entraînement du télescope. Cette partie sera donc mise à jour lorsque ce sera le cas.

 

Le chercheur:

Lui aussi était l'objet de toutes les critiques à l'époque où Meade montait un chercheur droit sur ses ETX. Ayant bénéficié d'un chercheur coudé dès le début, je le trouve suffisant à l'utilisation même si l'alignement avec le tube est à parfaire de temps en temps. Le montage additionnel d'une petite lunette type Paralux 70/350 comme super chercheur finit toutefois par devenir utile si vous visez les objets faiblement lumineux ou l'imagerie grand champ du ciel profond.

 

Autonomie des piles: 

L'autonomie de l'ETX est tout à fait convenable avec des piles alcalines d'entrée de gamme du type Carrefour. Le jeu de 8 piles sert pour plusieurs nuits d'observation, toutefois beaucoup d'utilisateurs confectionnent un système plus autonome: soit un adaptateur secteur stabilisé, soit en utilisant une batterie de moto ou de voiture. Le choix de la batterie moto (plus transportable) ou voiture étant le plus fréquent car une batterie délivre une tension très régulière. Les personnes ayant testés plusieurs de ces solutions déconseillent l'adaptateur secteur de Meade au prix exorbitant qui plus est de piètre qualité (et c'est pas moi qui le dit cette fois. Moi je l'ai commandé mais Nature & Découvertes ne m'a jamais rappelé, tant mieux pour cette fois ci !) et en général tous les adaptateurs secteurs de qualité moyenne ; la régularité de la tension étant un facteur clé dans la précision du suivi. 

 

Accessoires fournis:

L'oculaire de 26 mm fourni et les 7 oculaires contenus dans la mallette de l'offre promotionnelle: Je me suis montré sévère lors de l'analyse qualitative au déballage mais leurs qualités optiques ne sont pas à remettre en cause. Certains se montrent plus confortables à l'utilisation où du fait de leur focale bien adaptée aux capacités de l'instrument. Mes favoris sont les 32mm, 26mm, 20 mm et 12,4 mm. Les 9,7 et 6,4 mm restent utilisables mais sont peu confortables à l'œil, qui plus est, la mise au point n'est pas évidente à réaliser. Le 40 mm est sympa pour le grand champ et pour sa luminosité mais il faut tenir son oeil assez loin de la bonnette. 

J'aimerais un jour investir dans un oculaire grand champ de meilleure qualité (Vixen, Pentax ou autres) mais j'ai peur de ne pas ressentir une différence qualitative suffisante par rapport à l'investissement que cela représente. Idem pour un oculaire de 5 mm.

 

Le trépied Deluxe est stable et de bonne qualité aussi bien sur sol dur que sur une pelouse. Les critiques formulées la fois précédente (détails de finition perfectible au vu du prix) ne portent donc aucunement préjudice à son utilisation. En revanche, un système de réglage droite/gauche éviterait d'avoir à bouger le télescope pour l'aligner sur l'étoile polaire lors de la mise en station et ainsi ne pas perdre les réglages d'horizontalité du trépied lorsque l'on travaille sur des sols imparfait: pelouse, terre, etc. L'ajout d'un niveau à bulle circulaire serait d'ailleurs idéal pour écourter cette partie fastidieuse de la mise en service de l'instrument.

 

L'autostar: Cet accessoire s'avère être un formidable outil de repérage et il sublime un instrument au potentiel déjà important. Un seul petit bémol: les touches manquent de sensibilité à la longue: Pourvu que ça ne s'aggrave pas. Comme dit précédemment, les nouvelles mises à jour de son programme interne ajoutent pas mal de fonctions qui deviennent vite indispensables. Je pense qu'au vu de ses capacités, l'Autostar reste méconnu et sous-exploité par la plupart de ses possesseurs. La faute à Meade qui ne file aucune documentation de ce produit (si t'as Internet, t'apprendras l'anglais sinon, tu te démerdes). Je pense créer prochainement une page récapitulatives des diverses fonctions sympas et des trucs "indispensables" pour exploiter correctement cet accessoire pourtant si attrayant. A suivre...

 

Accessoires non fournis qu'il est utile d'avoir:

Le pare buée: L'achat d'un pare buée (modèle Meade à 30 € environ) s'avère vite indispensable. Il permet de prolonger les observations là où elles peuvent parfois ne durer qu'une petite heure sans cet accessoire lors de certaines soirées humides. Pour éviter de dépenser une trentaine d'euros pour un accessoire aussi rudimentaire, certains le fabriquent eux même. Voire ici ou pour voir comment ils ont procédé.

 

La lentille de Barlow 2x: Mon choix s'est porté sur la Barlow Celestron 2x apochromatique. Intéressante en visuel, elle permet de doubler la gamme de grossissements offerts par les différents oculaires mais c'est essentiellement en imagerie webcam qu'elle trouve toute son utilité car elle permet de jouer avec deux rapports F/D ce qui rend l'imagerie planétaire bien plus intéressante. 

 

La mallette de transport du télescope: Elle remplit correctement son rôle. Les mousses n'ont pas trop tendance à s'affaisser mais elle génère parfois quelques petites bouloches qui empoussièrent l'appareil. Rien de bien grave cependant. Le seul bémol vu la première fois que je maintiens: le système de fermeture très chétif auquel j'alloue peu de confiance. Je n'ai toutefois eu aucune mauvaise surprise pour le moment avec. Les pré-découpages dans la mousses sont tous bien prévus. 

 

Évolutivité: 

C'est à mes yeux un des points fort de ce télescope, il convient aux débutants qui se familiariseront rapidement avec son utilisation mais qui souhaitent aussi préparer l'avenir en pensant imagerie, webcam et photo. 

 

L'achat ou la confection du câble de liaison PC <-> Autostar (Référencé #505 par Meade), ouvre d'autres possibilités intéressantes:

 

Qualités optiques:

Le principal point fort de cet instrument. Beaucoup de possesseurs d'ETX 90 affirment même qu'il surpasse leur bon vieux 114/900 ! Le premier objet que l'on a tendance à pointer est souvent la Lune et là c'est  l'émerveillement à coup sûr ! La finesse de l'image, les détails que l'on cherchait avec une lunette de 60 mm sautent désormais aux yeux. En planétaire avec l'oculaire de 26 mm, Jupiter et Saturne sont d'une incroyable netteté ; on se plaît à dépasser le grossissement maximal théorique au delà parfois du raisonnable (En général annoncé comme 2 fois le diamètre exprimé en mm: 125 x 2 = 250x pour l'ETX 125).

 

Transportabilité:

Malgré sa vocation d'outil transportable, l'ETX 125 est déjà bien plus volumineux que le modèle de 90 mm. Il reste largement possible de se déplacer avec (de son domicile à un club ou à un site plus propice à l'observation) mais contrairement au 90 mm, il est difficile de s'imaginer l'emporter avec soit pour les grandes vacances. Comptez: La mallette du télescope ( 60 cm x 40 cm x 29 cm), le sac avec le trépied, l'éventuelle mallette à oculaires ou encore le PC portable si vous souhaitez profiter du ciel pur de votre site d'observation estival. Pas forcément simple... 

 

Robustesse:

Pour ce point, je ne me suis pas permis de claquer le télescope par terre pour voir comment il réagissant cela dit, l'ayant trimballé pas mal de fois avec les vibrations et coups que ça implique, je n'ai pas eu de soucis particulier de dé-collimation de l'optique ou quelque autre problème que ce soit. Pour ce qui est des conditions d'observations, là aussi je ne lui fais pas toujours de cadeau: des températures excessives subites en plein soleil lors du transit aux nuits d'hiver à -1°c en passant par les soirées extrêmement humides, l'ETX a jusqu'ici bien supporté ces petits aléas. 

Attention toutefois à ne pas remettre le cache sur la lame d'ouverture ou de l'enfermer dans sa valise juste après une observation pour éviter les moisissures sur l'instrument ou sur les mousses de la valise. Il est normal que l'instrument soit littéralement trempé par la condensation après quelques heures d'observation. Laissez-le alors sécher dans un endroit sec, à température ambiante, tube vers le bas, en laissant si possible le pare buée pour éviter de prendre toute la poussière. 

 

Autres points critiqués lors du déballage de l'instrument il y a un an et demi. Ont-ils été handicapants par la suite ?

A venir...

 

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