OBSERVER LE CIEL

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Ecoutez les podcasts sur l'observation du ciel (format mp3), réalisés sous la houlette de Philippe Henarejos :

- Ecoutez nos conseils pour l'observation du ciel à l'oeil nu.

- Ecoutez nos conseils pour l'oservation du ciel aux jumelles.

- Ecoutez nos conseils pour l'observation du ciel au télescope.

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Observer le ciel profond

Les conditions d'observation :

La pollution lumineuse, véritable fléau dû à une surenchère de l’éclairage contraire à toute éthique environnementale, est hélas devenu le premier paramètre à prendre en compte pour l'observation du ciel profond. En ville, seules quelques nébuleuses planétaires brillantes sont encore visibles. Pour nombre d’amateurs, une observation commence… par un long trajet en voiture pour fuir sa ville ou même son village ! La transparence du ciel, sa limpidité, est le second facteur à prendre en compte. En effet, l'humidité et les poussières en suspension dans l’atmosphère rendent cette dernière moins transparente aux lueurs des astres lointains et les affaiblit. Ce paramètre est notamment important pour les astres situés bas sur l’horizon. Enfin, la turbulence est trop souvent considérée comme secondaire pour l’observation des objets du ciel profond. Pourtant, elle gomme les fins détails sur les nébuleuses et les galaxies et ruine la vision des amas globulaires. Lorsque tous ces éléments - noirceur du ciel, transparence et faible turbulence - se trouvent conjugués, les conditions sont idéales et l'observateur peut repousser les limites de son instrument. Ainsi, sous un ciel de montagne, il nous a été permis de distinguer parfaitement l’étoile centrale de la nébuleuse du Hibou (magnitude 16), ou de bien séparer le difficile Sextet de Seyfert, avec un télescope de « seulement » 350mm d’ouverture.

Après une nuit entière à arpenter le ciel idéal des Pyrénées, télescope et observateur savourent paisiblement le lever du jour...

 

Réussir ses observations :

Même lorsque les conditions d’observation sont idéales, il faut un peu d’entraînement avant de bien distinguer la tache diffuse d’une nébuleuse ou d’une galaxie. La première précaution consiste à attendre, après lecture d’une carte sur un ordinateur ou à la lampe électrique, que la pupille se soit suffisamment accoutumée à l’obscurité. Cela demande au minimum quelques minutes de patience. Pour augmenter encore les performances de l’œil, il ne faut pas se contenter de fixer l’objet en « face à face » : le fait de regarder un peu à côté permet de solliciter les bâtonnets en périphérie de la rétine, beaucoup plus sensibles à la lumière que les cônes.

Le choix du grossissement est bien entendu important. Si les vendeurs les moins scrupuleux affichent des grossissements maximums évidemment illusoires, on entend à l’inverse des observateurs dire qu’il est nécessaire d’utiliser un grossissement le plus faible possible pour le ciel profond, afin d’avoir une pupille de sortie maximal… Si c’est vrai pour les objets très étendus et peu lumineux, c’est une erreur dans bien d’autres cas. La plupart du temps, pour les galaxies notamment, le meilleur compromis entre luminosité, contraste et résolution est obtenu avec un grossissement (noté G) égal à la moitié du diamètre du télescope exprimé en millimètres (noté D) (ce qui se résume par l’équation "savante" G=D/2 !). Il convient de tordre le cou à une autre idée conçue, selon laquelle les télescopes de faible rapport F/D sont les plus performants pour observer le ciel profond. A titre d'exemple, un télescope Schmidt-Cassegrain de rapport F/D 10 convient parfaitement, puisque le grossissement optimal défini précédemment est obtenu avec un oculaire tout à fait standard de 20mm de focale. Si une pupille de sortie maximale est nécessaire (environ 5mm pour un oeil adulte), il suffit, avec ce type de télescope, d'un réducteur de focale et d'un oculaire de 30mm de focale. Par ailleurs, les petites nébuleuses planétaires et les amas globulaires supportent des grossissements importants, allant de G=D à G=2D.

Observer la Lune et les planètes

Les conditions d'observation :

La noirceur du ciel n’a qu’une importance négligeable. On peut observer la Lune et les planètes à travers une nappe de brouillard, un voile de cirrus ou en pleine ville. Seule compte la stabilité atmosphérique. La turbulence doit être faible pour avoir des vues détaillées aussi bien des surfaces planétaires que des cratères lunaires. Hélas la turbulence n’est guère prévisible et il faut scruter patiemment le ciel à l’affût de la nuit magique, où les images vont presque se figer. Dans ces conditions, les anneaux de Saturne effilés comme des lames de rasoir, l’atmosphère de Jupiter infiniment tourmentée, ou les infimes craterlets criblant le fond des cirques lunaires prennent véritablement vie, et l'image prend à travers l'oculaire une dimension qu'aucune photographie ne pourra jamais rendre.

aucune photographie ne retranscrira jamais l'impression de relief procurée par le globe jaunâtre de Saturne et ses anneaux à travers un oculaire...

 

Réussir ses observations :

Même si, contrairement aux objets du ciel profond, les planètes sont très brillantes, ce n'est pas pour autant que les fines structures de leur sol ou de leur atmosphère sautent immédiatement aux yeux. En effet, les surfaces planétaires sont très petites et peu contrastées. Qui plus est, la turbulence brouille souvent les images et il faut alors redoubler de patience pour tenter d'entrevoir, souvent par intermittence, quelques détails !

Le meilleur grossissement dépend de la planète observée, et bien entendu de la turbulence. Lors de nuits instables, la baisse de contraste peut être compensée par un grossissement plus faible qu'à l'accoutumée. Lorsque les images sont bonnes, Mercure (en plein jour), Mars, Saturne mais aussi la Lune supportent bien les fortes amplifications, entre D et 2D. Ce n’est pas le cas de Jupiter, dont l’atmosphère est toujours peu contrastée : pour elle, le meilleur grossissement se situe le plus souvent entre D/2 et D.

 

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