Première partie

 

Les premiers observateurs du ciel  étaient les mésopotamiens (on leur doit les premières vraies investigations du ciel, la division de l’année en 12 mois, la durée du jour en 12 heures, les minutes en 60 s, etc). Ils vivaient à l’emplacement de l’Iran et de l’Irak actuel. La ville de Babylone en fût, pendant longtemps, leur cité principale. Ils nous ont laissé des traces de leur science par l’intermédiaire d’écrits "cunéiformes" avec notamment des  représentations de certains signes du zodiaque sur des terres cuites :

 

 

On pense d’ailleurs que tous les signes du zodiaque et l’astrologie qui leur est associée ont une origine mésopotamienne.

 

La seconde civilisation à marquer l’astronomie d’une empreinte indélébile fût la civilisation grecque (Aristote, Aristarque, Hipparque, Ptolémé, etc). Cependant, à la même époque, les égyptiens, les chinois (à qui l’on doit la consignation de tous les évènements astronomiques), les arabes (beaucoup d'étoiles portent un nom arabe) ainsi que les celtes (StoneHenge, Carnac)  où les mayas (qui avaient connaissance 2000 ans avant notre ère des mouvements synodique de la Lune), avaient également une très bonne connaissance des étoiles et des mouvements célestes. Il faut dire que ces civilisations avaient besoin de calendriers pour prévoir les saisons, et le ciel offrait un formidable outil à condition que l’on sache parfaitement s’en servir.

 

Après Thalès (VI siècle av J-C) et son école ionienne, séparant la science et la religion et Pythagore (VI siècle av J-C) mystifiant les mathématiques et les figures géométriques, Aristote (-384 - 322 av JC) disciple de Platon va graver son nom à jamais dans l'histoire de l'astronomie ...

Aristote va  s'essayer à la zoologie, à l'anatomie, à la physique, et à l'astronomie. Ce ne sera jamais un grand astronome. Comme Platon qui ne voit la perfection des formes que dans les cercles et les sphères, il va considérer que le ciel est composé d'innombrables sphères. Mais il divise ce ciel en deux : un monde intra-lunaire où tout y est imprévisible (les hommes, les animaux, la nature) et impossible à mettre en équation, et un autre monde extra-lunaire où tout y est parfait, prévisible, calculé. Ce monde parfait baigne dans un matériau qui est l'éther et les mouvements des planètes sont expliqués par des sphères et des épicycles. La Terre est au centre de l’Univers …

 

Il sera à l'origine d'écrits sur le caractère fini et hiérarchique de l'Univers et ses oeuvres et pensées auront une influence majeure sur les religions futures (Islam et Christianisme en particulier).

 

D'autres courant de pensées de l'époque verront le jour, Epicure (341-270), qui considérait le monde comme un "agrégat d'atomos", et Démocrite (460-370) son père spirituel, mais trop matérialiste et sans définition précise, ces visions du monde ne résisteront pas bien longtemps. Epicure sera pourtant un des premiers à considérer la pluralité des mondes (référence de sa lettre à Hérodote).

 

L'époque et l'univers aristotélicien est en route pour 20 siècles ...

 

Ce système particulier sera donc le système de référence pendant longtemps. Un certain  Aristarque (-310 - 230 av JC) aura beau contester cette organisation en mettant le soleil au centre de l’Univers, les hommes ne retiendront que le système Aristotélicien.

 

Ensuite, viendra Hipparque (-190 -120 av JC), astronome grec, qui peut être considéré comme le fondateur de l'astronomie de position.

Il découvrit la précession des équinoxes et réalisa le premier catalogue d'étoiles (850) les classant par degré de luminosité (de magnitude 0 à magnitude 6), échelle que l’on utilise encore aujourd’hui.

Il calculera la distance Terre-Lune et l'année solaire. Pour la découverte de la précession des équinoxes, il se servit de l'étoile Régulus du Lion (étoile qui servait aux Chaldéens et aux Babyloniens pour régler leur calendrier primitif), en comparant les mesures faites par ses prédécesseurs deux siècles avant lui.

 

Il faudra ensuite attendre quelque siècles pour que l’astronomie ait son ouvrage de référence : l'Almageste (traduction arabe) où encore « La Grande Syntaxe Mathématique » qui est le nom d'origine (13 volumes). Nous devons cet ouvrage à un astronome et mathématicien grec Claude Ptolémé (100-170).

 

Ce traité résume en fait les connaissances astronomiques de l'antiquité (48 constellations à l’époque, 88 à ce jour). Contenu :

                - Exposé sur le système géocentrique

                - Traité complet sur la trigonométrie rectiligne et sphérique.

                - Une méthode pour calculer les distances du Soleil et de la Lune, les éclipses, et les instruments astronomique de l"époque.

 

Si Aristote avait fondé les principes du monde, Ptolémée les mettaient en équation de belle manière. Grâce à des "tricheries géniales" pour expliquer notamment les épicycles, il va tout expliquer mathématiquement en fournissant en quelque sorte « le manuel d'utilisation ».

 

L'avènement du Christianisme ensuite va stopper les recherches en astronomie, et rendre l'Almageste peu ou aucunement contesté voire même oublié. L'obscurantisme qui va suivre va empêcher tout progrès. Seuls les arabes y apporteront quelques évolutions. Petit à petit malgré tout, ces idées vont réussir à s’intégrer à la pensée chrétienne, et les textes et écrits seront apprivoisés par l'église. Un système aristotélicien avec Dieu aux commandes est somme toute très en accord avec les représentations chrétiennes.

 

Il faudra attendre Nicolas Copernic pour que notre vision du monde évolue.