Eclipse de Soleil



Le 11 août 1999 restera pour moi une date magique. C'est comme une deuxième naissance... Il y a un avant et un après ECLIPSE.

Comment décrire ce spectacle unique à quelqu'un qui n'aurait pas encore eu la chance d'assister à ce débauchage pantagruélique de splendeurs ??

Lentement, surement, la Lune grignote l'astre du jour. Le Soleil, chatouilleux , en rit à gorge déployée. C'est long...
Puis seul un mince croissant témoigne encore de la présence du Dieu solaire.

Instant figé devant l'éternité, on attend bouche bée, le souffle coupé, puis.... un mystérieux inconnu coupe toute lumière, et VLAN...ce même individu a le bon gout d'allumer une lampe néon à l'éclat nappé, irréel... la couronne solaire.

Parure étincelante du Dieu Soleil, délicatement sculptée par un orfèvre cosmique au talent incontestable, elle se dévoile à cette seule occasion. Attribut du seul Dieu, révélée pour un instant de bonheur tellement intense. Les protubérances lancent leurs arches de matière avec de chaudes nuances rosées à violacées d'une beauté incommensurable. Impossible de décrocher les yeux, impossible de penser, seule compte la lumière divine.

Le ballet des planètes accompagne cette scène ahurissante, tout droit sortie d'un instant d'éternité. Pour un moment les hommes peuvent gouter la destinée des Dieux. Vénus, étincelante et Mercure si fugitive, dansent et tourbillonnent dans un ciel qui a revêtu une couleur si particulière, nocturne, douce, tellement agréable...

Mais déjà l'instant fugitif s'envole. C'est une déchirure. Une lueur timide d'abord pointe, puis irradie magistralement l'espace. Un anneau magique ornementé du plus beau de tous les diamants cosmiques... un diadème sans prix au dimension de l'Univers. Un oeil, l'oeil, l'oeil de la vérité. Les rayons solaires dardent toute leur puissance, comme s'ils avaient tous concentré leur lumière divine en un seul point de l'espace et du temps.

Et déjà le règne solaire salué par le chant du coq reprend ses droits, fier d'avoir emerveillé le monde, mais avare de sa beauté.

Vénus semble résister un instant, puis s'incline finalement, noyée dans la lumière solaire. Le jour revient lentement, l'émotion tombe, devient souvenir, souvenir d'une vie. Une vague de fatigue écrasante remplace l'émerveillement enchanteur ressenti seulement quelques minutes plus tôt, mais cela semble déjà depuis une éternité...

Et l'on aspire désormais plus qu'à une seule chose... revivre ce spectacle.