23.03.2012

- 3 - Programme trimestriel et conférences

 


SAM_0042.JPGLes conférences ont lieu le jeudi après-midi ( sauf avis contraire indiqué dans le programme ) , trois fois par mois approximativement à l'amphithéâtre du collège de Saint Augustin à Morlaix; elles sont animées par des conférenciers et des prestataires spécialistes et éclairés.

Conférences :  Eliane Guivarch

 Les thèmes sont variés : Histoire, Sciences, Sciences Humaines, Arts, Géopolitique, Actualités..

 3 – 1 Programme (carte d’adhérent obligatoire).


Responsables des sorties : Marie Pierre Cochard - Hélène Dutartre - Marie-Thérèse Bouzinac- Ninon Le Fers – Jean-Luc Kerdilès- Alain Trodec.

Aucune inscription n'est prise par téléphone ou par mail pour les sorties.

Conférences : responsable Eliane Guivarch avec groupe Annie Fonteneau - Ninon Le Fers- Gérard Maillet- Louis Schumacher.

- 3 - 1- Programme

Les Conférences à 13h40, le jeudi au Collège de Saint-Augustin(sauf avis contraire):

Pour les sorties et voyages toute inscription se fait au local Rue Le Flô, il n'est enregistré d'inscription par téléphone.

- Pour toutes les activités Carte d’adhérent obligatoire.

Programme premier trimestre 2012 de janvier, février et mars: 

 

- Jeudi 29 mars : Voyage au pays du futur par Jean-Claude Pierre, fondateur d’Eaux er Rivières en Bretagne et de Nature et Culture.

Inscription pour la sortie du Méné le 26 avril de 11h à 13h au local (M.Pierre et Hélène).

 

Activités ateliers:

Atelier Sciences tous les quinze jours.

Atelier Breton toutes les semaines.

Programme Ateliers de

Programme AtelierAimons la musique  :

Programme Atelier orthographe : 

3- 2 - notes sur des conférences et présentation des conférenciers:

  - conférence du jeudi 29 mars par Jean-Claude Pierre, fondateur d’Eaux et Rivières en Bretagne, et de Nature et culture sur le sujet Voyage au pays du futur.

  Jean claude Pierre.jpgJean-Claude-Pierre est un militant écologique de longue date - il fut en 1969  l'un des fondateurs de l'association « Eau et rivières de Bretagne - Il a travaillé dans la grande distribution, au sein du mouvement coopératif, est aussi à l'origine de «Nature et Culture» et du réseau «Cohérence», deux associations qui œuvrent afin de promouvoir un authentique développement durable et solidaire. . Jean-Claude PIERRE, Conseiller économique et social de Bretagne, Porte parole du réseau Cohérence, auteur de « Pourvu que ça dure! le développement durable en question».

Thème de la conférence : Des débats s'imposent. Faut-il évoluer vers un développement durable et solidaire...

 L’eau est nécessaire à la vie et miroir de nos actes.

Nous ferons un voyage au pays du futur. Nous ne sommes pas condamnés à vivre dans un monde qui dilapide les ressources, détruit les équilibres naturels sur lesquels repose la Vie.

 Quelle Terre laisserons-nous à nos enfants ?

 Econome .. et fier de l'être ; nous vivons dans une « société de consommation» qui génère le gaspillage... et le pillage de la planète.

 « Penser plus pour dé-penser moins et vivre mieux»

 Solidarité et développement durable deux critères pour repenser de fond en comble notre conception de la croissance. Nos ressources ne sont pas illimitées. C'est d'abord de solidarité, d'équité, de justice dont notre monde a le plus besoin.

 -  conférence du 22 mars sur les cadrans solaires par Pierre Labat-Ségalen et Jean-Paul Cornec.

 Cadrans solaires Cornec.jpgPierre Labat-Ségalen et Jean-Paul Cornec, passionnés de longue date par les cadrans solaires, travaillent ensemble depuis une dizaine d'années pour en dresser l'inventaire, en Bretagne. Du passé professionnel de ces heureux retraités et de ce qui les a amenés à jon­gler avec les longitudes et les latitudes, les sinus et les cosinus, on ne saura rien.

 Juste que Jean-Paul Cornec adore l'astronomie depuis son enfance et qu'il est arrivé aux cadrans solaires par goût pour leur esthétique et par intérêt pour les mathé­matiques. Et que Pierre Labat-Ségalen, à 19 ans; est tombé en arrêt devant un cadran solaire à Innsbruck, en Autriche. « C'était un cadran auréolé de mystère, comme beaucoup.

 Quelques notes prises par Ninon et Etienne MarzinCadrans solaires Cornec 2.jpg

 Quarante ans d’intérêt pour les cadrans solaires, ont amené nos deux conférenciers au partage de leur passion : 2000 ans avant Jésus Christ. Les prêtres Egyptiens divisent alors la nuit en 12 sections. Vers moins 1500, le jour, à son tour, est divisé en 12 sections. Le premier cadran solaire date du règne de Thoutmosis III, (vers -1450 ans av. J.C.). C’est une barre de schiste avec 6 repères, l’ombre indique le moment du jour divisé en 12. La notion d’horaire est très floue, quand la nuit tombe on arrête les activités. Puis, la notion de 24 heures est entérinée par les Babyloniens, puis par les Grecs. Les Babyloniens et plus tard les Grecs ont perfectionné cet outil et ont créé la gnomonique qui est l’art de tracer des cadrans solaires, lunaires ou astraux. Un bâton vertical (le style) projette une ombre sur un support strié de droites et d’hyperboles.

 Le Gnomon – Gnomonique – Type de cadran solaire, l’ombre allongée donne le moment de la journée.

 Le cadran canonial – Europe, 6ème/7ème siècle. La vie des ordres monastiques est rythmée par les célébrations des offices à des moments de la journée : les heures canoniales (vigile, laudes, prime, etc). Bède le Vénérable propose un nouveau cadran en demi-cercle avec une tige horizontale. 6/12 secteurs. On le retrouve surtout sur les édifices de style roman. Peu en Bretagne, un 10/12 secteurs à Le Loroux.  A Rumengol se trouve un cadran horizontal canonial unique en France – le fut du Calvaire sert de porteur d’ombre. Les chiffres romains sont gothiques, pas facile à réaliser sur du granit.

 Le cadran à style polaire, principe qui nous est revenu grâce au contact de la civilisation arabe vers le 14ème siècle. L’ombre est donnée par un axe (le style) incliné suivant l’axe de la Terre (étoile polaire). Il en découle la notion d’heures égales.

 L’horloge : 1300-1350, pensée dès l’origine pour marquer les heures égales, régulée par le foliot (barre horizontale avec un poids à chaque bout) le réglage est très délicat, son fonctionnement loin d’être parfait, sujet à des frottements, aux intempéries, au mauvais entretien. Elle doit être mise à l’heure souvent, réglée sur la seule horloge de référence de l’époque : « Le soleil ».

Le cadran solaire à style incliné marque aussi les heures égales. Celui-ci va donc se répandre dans la société d’alors avec un rôle fondamental à garder, donner l’heure. C’est un garde-temps. Les plus anciens se trouvent à Melguen (1589), Ploër sur Rance (1557), Saint-Potam : utilisé comme table de salon, il mesure 1 m x 0,75. Iconographie : le bestiaire. Les blasons en lien avec ceux des Grimaldi.

 Restauration des cadrans : on enlève les mousses et lichens par électrolyse naturelle, on ne bouche pas les trous. Ex : Saint-Coulitz, Cast, Plounéour-Menez. Pour une église classée Monument Historique il faut accord des Beaux-Arts pour intervenir.

Pneumonique : cadran solaire – unique en Bretagne à Vitré. Axe parallèle au centre du monde, en le suivant on arrive à l’étoile polaire. 20 fois, 20 tracés de l’heure. Cela ne sert qu’au plaisir du commanditaire.

 La Société Astronomique des cadrans solaires recense tous les cadrans solaires : 32 000 cadrans solaires en France , 2100 recensés en Bretagne sur 743 communes.

 Les commanditaires personnalisent leur cadran solaire par des messages : ex : Attendre, craindre la mort, « Craignez la dernière heure » Roscoff (1630) « Des filles du soleil, je distingue le nombre par moi leurs temps est limité et leur immortelle clarté se représente par une ombre » (Gaillot de Pitaval, un grand classique Carpe Diem.

 Au 19ème siècle, époque du progrès, l’horloge a fait des progrès. Elles ne fluctuent plus autant. Elles indiquent leur temps, les municipalités règlent leur temps régulier « heure locale », l’heure de Morlaix n’est pas celle de Rennes si on parle d’heure solaire.

 Avec le télégraphe, le train, puis la radio le changement arrive. L’heure de Paris est transmise à chaque région pour coordonner le réseau ferroviaire. Vers 1884, l’unification se fait sur toute la France, puis sur la Grande Bretagne, le Monde (fuseaux horaires); le globe terrestre est divisé en 24 fuseaux horaires qui suivent à peu près les méridiens mais en s’accordant avec les frontières des Etats.

 1860 : on ne fait plus de cadrans solaires. Quelques exceptions comme en 1925 à Erquy. Puis, vers 1960, quelques amoureux des cadrans solaires recommencent, par exemple à Dangam. Les messages ne sont plus aussi effrayant « Loué sois-tu, mon Dieu, pour frère Soleil » (Saint François). « Ares Diurnes - L’ombre prouve la lumière ». Au Conquet sur une façade de maison « Ombre silencieuse trace ton chemin » « Carpe Diem – profite du jour » « Petit soleil lève-toi sur le monde ». « Il y a le temps qui attend, il y a le temps qui espère » (J. Brel).La devise doit être en harmonie avec la pensée du commanditaire.

 Les cadrans équatoriaux (Nantes, Le Croisic). Style pointé vers l’étoile polaire. L’un, le matin, l’autre, l’après-midi. En comptant les pastilles chaudes on compte les heures.

 cadran Castillon.jpgcadran Castillon 2.jpgLe plus grand du monde est le cadran solaire sur le barrage hydroélectrique de Cantillon sur le Verdon dans les Alpes de Haute Provence.

 

On peut prolonger cette conférence en consultant la revue Tiez-Vreiz ou le livre de J.P. Cornec, B. Rouxal et P. Labat disponible à la bibliothèque de l’UTL, rue Général Le Flô, Morlaix – (ouvert le jour des inscriptions pour les sorties – voir programme).

Le temps.jpg

 

   _ Conférence du 8 mars sur Bernard Palissy par Madeleine Léger enseignante ER, conférencière.

Notes par Gérard Maillet.

Bernard Palissy (1510-1590) a vécu au siècle de la renaissance marqué par :

 -la violence des guerres en France (guerre de religion) et aussi contre les pays voisins (Italie, Angleterre)

-les grands auteurs français (Du Bellay, Ronsard, Rabelais, Montaigne etc..)

-la construction des grands châteaux avec l’avènement de grands peintres , décorateurs, sculpteurs, tapissiers etc….

Léonard Limousin artiste émailleur à Limoges fut le précurseur de tous ces artistes dont Bernard Palissy emprunta les pas pendant toute sa vie.

Palissy 3.jpgBernard Palissy est né dans le diocèse d’Agen dans une famille « modeste ».Son père est peintre sur verre  à Tulle. Il reçoit une formation poussée sur les vitraux, le dessin .

Après de nombreux contacts dans l’émaillerie il veut quitter le costume d’artisan et prendre  celui d’artiste .
Pour subvenir à ses besoins il est géomètre arpenteur et intervient dans les expertises pour les procès .  Il apprend la portraiture ,voyage beaucoup, regarde , observe, apprend . Rien ne vaut l’observation disait-il.

En 1530 il démarre le procédé de cuisson de la faïence et s’installe à Saintes, se marie et a des enfants ,trois filles et trois garçons .

Il est fasciné par les objets d’art italien ramenés par Antoine de Pons, duc de Marennes, de retour de la guerre d’Italie. Il veut égaler les maitres italiens . Il cherche pendant quinze ans .

Pour y arriver il fabrique son propre four, se ruine (il est obligé de bruler ses propres meubles ). En effet il doit augmenter fortement la température de son four pour obtenir la glaçure . Ses efforts sont couronnés de succès . Dès ce moment tout le monde veut sa vaisselle et toutes les « bonnes familles » recherchent ses poteries. C’est le début de son enrichissement . Pendant la période de ses recherches seul le connétable Anne de Montmorency l’a aidé . Il l’avait rencontré en faisant les plans des marais salants de Saintonge suite à la création d’un nouvel impôt sur le sel , la gabelle , que François  1er  venait de créer.

Palissy 1.jpgPuis apparait la mode des grottes et Bernard Palissy en crée près de Saintes avec de nombreuses fontaines , parois qui ruissellent , stalactites etc…….D’ailleurs en faisant des fouilles en 1985 dans la région de Saintes les œuvres retrouvées ont été attribuées à Bernard Palissy . Deux de ses fils travaillent avec lui et il est nommé inventeur des rustiques figulines  du roi. Ils créent des figulines qui sont des vases en terre cuites Palissy s’intitulait inventeur des figulines rustiques. Ils exécutent des plats en faïence peints avec des oxydes de fer de cobalt etc, et reconnaissables avec le motif du serpent en relief.

Ce qui est moins connu c’est que Bernard Palissy est un protestant austère . Sous l’impulsion de Philibert Hamelin qui était chargé de développer la religion réformée , il est à l’origine de la croissance de cette religion dans la région de Saintes .

En 1546 Philibert Hamelin est arrêté à Saintes et Bernard Palissy veut le défendre. C’est une cause perdue et Philibert Hamelin est condamné à mort , étranglé puis brulé.

L’édit de Henri II renforce la lutte contre la religion réformée. Bernard Palissy est emprisonné à Bordeaux et son atelier est mis à sac .Grâce à la protection de Anne de Montmorency et Antoine de Pons il est sauvé et quitte la juridiction de Bordeaux. Catherine de Médicis le protège à la cour et le paye pour rester aux Tuileries .Il échappe à la nuit de la Saint Barthélémy et part à Sedan où il continue ses poteries avec l’aide de ses fils et gendres . Il y  restera  pendant 4 années . Quand il revient à Paris il fait des conférences mais en 1586 il est embastillé par « le groupe des 16 ». Ce groupe était composé d’extrémistes religieux. Chacun d’entre eux représentait un arrondissement . Il est condamné à être conduit au « spectacle »public , ce qui signifie être torturé, pendu et brulé . Le Duc de Mayenne fait trainer l’exécution de la peine . En 1589 Henri IV remplace Henri III mais ne le libère pas . Il meurt en 1590 à La Bastille des suites de mauvais traitements, de froid et de faim.

Bernard Palissy a connu tous les rois de la Renaissance .Citons les : François 1er, Henri II, François II, Charles IX (1560/1574), Henri III assassiné en 1589 et Henri IV.

Il connait toutes les sciences et sera écrivain , mais non reconnu par ses pairs

Ses écrits sont très éclectiques et concernent beaucoup de sujets comme la religion, la pensée, les fossiles (signes de l’évolution de la terre ). Il découvre que les conduites en plomb sont dangereuses pour la santé de la population , décrit le cycle de l’eau qu’il présente comme un élément indispensable à la vie  et pensait pouvoir découvrir  le puits artésien . Il travaille sur les jardins , décrit la forteresse idéale et parle du mariage des prêtres  . Il évoque  la « nature violée », suggère les espèces à planter , décrit comment tailler les arbres et comment les fertiliser.

Il  a beaucoup écrit quand il était à Sedan :

            -Discours admirable de la nature des eaux et fontaines tant naturelles qu’artificielles 

            -Théorique et practice

            -L’art (de la terre sa longue lutte pour la fabrication d’un émail)

En aucun cas il ne veut donner ses secrets de fabrication car, dit il , l’artiste doit chercher et trouver . Il s’oppose au moulage de ses pièces (pas de reproduction) car cela leur fait perdre de la valeur .

Bien que ses écrits aient été censurés, il fera des émules et l’école de Fontainebleau imitera beaucoup  ses œuvres .

Ignoré au XVI ème siècle par ses confrères, on commence à parler de lui au XVII  ème comme le « paysan de Saintonge », puis au XIX ème il prend une dimension imposante. Son  art connait un prodigieux regain d’intérêt à travers de nombreux imitateurs et collectionneurs .

Au XX ème le « style Palissy »  s’adapte même, à partir de 1920 aux tendances contemporaines : Art nouveau et Art déco.

Il est reconnu à Paris dans le 6ème arrondissement par la rue Bernard Palissy , au Petit Palais par une statue de plâtre de Barrios, un moulage en bronze au musée de Sèvres et à l’abbaye de Saint Germain des prés . Enfin au Louvre ses plats sont exposés .

En 2010 beaucoup d’évènements ont eu lieu en son hommage .

Palissy 2.jpgConnu comme l’artiste « fou  qui brulait ses meubles pour réussir ses œuvres » (comme le montre une photo dans de nombreux livres), il aura eu de multiples facettes ; sa vie géniale et tumultueuse est à l’origine d’un véritable «  mythe palisséen ». En ralité , protestant austère, c’était un homme humble, autodidacte, vaillant, agile, laborieux, un vrai érudit .

 

 - conférence du 1 mars : Flora Tristan, femme de Lettres, pasionaria de la condition féminine par Madame Le Gren-Brieuc, auteure-conférencière.

(Notes prises par Ninon).

 

Michelle Le Gren-Brieuc.JPGLa conférencière : Michelle Le Gren-Brieuc Romancière et conférencière.

Présidente de  "Femmes 3000" qui a pour mission de donner de la visibilité aux femmes et à leurs projets. La Fédération Femmes 3000 rassemble les femmes pour :  

- Augmenter la participation des femmes dans la vie publique, économique et sociale ;

- Développer des projets qui les rendent visibles ;

- Faire reconnaître leurs compétences ;

- Encourager la prise de risque ;

- Travailler sur l'égalité des chances dans tous les domaines

 

Flora Tristan (1803-1844), descendante d’une grande famille créole, est une figure majeure du débat social. Une femme engagée. Elle participa aux premiers pas de l’internationalisme.

Elle est la fille d’un noble péruvien Mariano de Tristan y Moscoso et d’une parisienne de la petite bourgeoisie, émigrée en Espagne pendant la Révolution. Le Pérou est alors rattaché à la couronne espagnole. Mariés en Espagne par un prêtre réfractaire, le mariage est invalide. De retour en France, son père ne prend jamais le temps de régulariser son mariage. Il meurt très vite et ce coup du sort affectera la vie de Flora « Mon enfance heureuse s’acheva, à quatre ans, à la mort de mon Père ». (Pérégrinations).

Flora et sa mère se débattent alors avec d’insurmontables difficultés financières. Elle rentre à 17 ans dans un atelier de gravure où elle devient ouvrière coloriste. Sa mère la force à se marier avec le graveur Chazal. Jaloux et violent, Flora ne cherche qu’à s’évader d’une vie quotidienne où la femme est considérée comme mineure incapable. Elle y arrive en se plongeant dans la lecture de Rousseau, de Lamartine, de Madame de Staël. Trois enfants naissent, Alexandre (qui meurt à l’âge de 8 ans), Ernest et Aline. Femme battue elle réussit à fuir malgré les menaces. Elle ne reprendra plus la vie commune. Son mari, lui, la poursuit toujours et en 1838, la blesse d’un coup de pistolet. Il est condamné à 20 ans de prison. L’époque de la Restauration est conservatrice et le divorce est interdit sauf pour manquements graves. Les juges n’accordent à Flora Tristan que la séparation de corps faute d’éléments probants… Cela amène Flora Tristan à se battre pour le droit des femmes à divorcer. En 1833 elle place sa fille dans une institution d’Angoulême et s’embarque pour le Pérou, dans l’espoir de trouver une terre et une famille d’asile, une reconnaissance sociale que le France lui refuse.  Trois bateaux sont en partance pour Valparaiso. Deux la refuseront. Elle fera la traversée, seule femme embarquée, dans sa cabine. Espoir déçu, son oncle ne voit en elle qu’une fille illégitime de son frère (une bâtarde). Le rêve d’être reconnue comme membre d’une famille aristocratique s’écroule. Elle revendique alors la qualité de paria. Elle devient justicière des droits bafoués de la femme et porte-parole des victimes de l’ordre social. Toutefois, au Pérou elle gagne une indépendance financière, le cinquième des biens de son père. Elle s’emploiera à la faire fructifier cette part d’héritage. Les dix mois de son séjour lui permettent une enquête sur la condition de vie des péruviens, l’esclavage dans les plantations sucrières. En 1837 en publie un livre « Les pérégrinations d’une paria ». Politique, mœurs, religion, tout est passé au crible de son regard intransigeant.

De retour à Paris, en 1835, Flora Tristan se rend dans les cercles littéraires et socialistes. Après les outrages qu’elle a essuyés en sa qualité de femme seule lors de ses voyages, elle parait d’abord sous ses seules initiales, Mme F.T.. Elle propose dans une brochure les statuts d’une association destinée à fournir accueil et logement aux femmes seules. Elle prend contact avec Charles Fourier, philosophe du bonheur, inventeur du mot « féministe » (1772-1837). Il écrit un Art de vivre, théorie des quatre mouvements. Il veut créer une société nouvelle. « Un rêveur sublime » dit Stendhal. Flora assiste aux réunions organisées par la Gazette des femmes. Elle rencontre Eugénie Niboyet, Marguerite Durand, la première suffragette « Le mariage est le tombeau de la femme… ».

Sous son nom, cette fois, elle intervient dans les débats socialistes. Elle tance Victor Conderant et la Phalange pour leur immobilisme rêveur « L’intelligence des peuples est aujourd’hui trop développée pour qu’on puisse longtemps les repaître de mots…. ». Flora se méfie d’une doctrine utopiste. Elle souhaite des réalisations plus concrètes sur la condition de la Femme. Lorsque le socialiste anglais-gallois (1771-1858) donne à Paris une conférence sur le mouvement coopératif elle le soutient « 8h au travail, 8h au loisir, 8h au sommeil ». Elle milite pour le rétablissement du divorce et l’abolition de la peine de mort. Sur la recommandation de Sainte-Beuve, elle rentre dans le monde fermé des revues littéraires, l’Artiste, la Revue de Paris….

Elle voyage, en Angleterre (quatrième voyage) ; elle actualise la vaste enquête sur l’Angleterre industrielle dont elle avait commencé à rassembler les éléments aux cours de ses précédents voyages- le laboratoire de la civilisation - qui ne tarderait pas à gagner l’Europe. Elle met en garde contre un modèle de développement où l’homme est sacrifié à la tyrannie du profit. « Promenades dans Londres » s’ouvre sur un dédicace aux classes ouvrières. Un brûlot contre l’ordre social : « Union ouvrière », destiné à être fourrée aux casquettes des ouvriers. La parole est orientée vers l’action « Ouvriers et ouvrières, écoutez-moi…  le jour est venu où il faut agir et c’est à vous, à vous seuls, qu’il appartient d’agir dans l’intérêt de votre cause… » Il faut mettre un terme à une exploitation qui faisait de la femme le prolétaire du prolétaire. L’homme le plus opprimé peut opprimer plus faible que lui, sa femme.

Elle veut une grande unité ouvrière qui annonce les grandes revendications syndicales. Elle aime les honneurs, demande une pension littéraire, elle puise dans des livres de réflexion où elle fortifie ses idées. Dans ses démarches elle ne néglige aucun appui, son programme : constituer la Classe sociale.

A Lyon elle rencontre Eléonore Blanc qui devient sa fille spirituelle. Flora attire à elle des disciples venus de toutes les écoles de pensée, même du communisme auquel elle s’était heurtée.

Personnalité contradictoire, Flora Tristan fut jugée par George Sand qui la traitait de paria. Leur analyse des questions sociales de leur temps diverge sur des points sensibles. Son « Tour de France » livre des faits bruts.

Elle décède à Bordeaux le 14 novembre1844. Le 27 juillet 1884, le divorce, cause pour laquelle elle s’est battue, est autorisé mais en cas de forces précises (adultère, fautes graves…) Sa lutte contre la peine de mort ne verra la réalisation qu’en 1981 ; ses cohabitations avec les hommes avaient pour but de faire « passer ses idées ».

Biographie : Brune de Nicole Avril ; Moi, Flora Tristan de Dominique Desanti…

Elle fut la grand-mère du peintre Gauguin.

 - Conférence du jeudi 9 février La crise, où en est-on ? Où va-t-on ? par Laurent Laot, diplômé des sciences politiques, Enseignant à l’UBO en retraite.

  Notes par E Marzin  et Joseph Le Ber

 Plan : Introduction : Prendre la distance nécessaire : Il faut penser « global » et il faut penser « historique »

  Un diagnostic : plusieurs crises « engrenées », une crise totale avec 3 facteurs articulés : le risque du libéralisme économique à « l’anglo-saxonne », le « financier » au pouvoir, la « déraison » à l’œuvre.

  actions : : en deux temps : Face aux urgences puis pour le long terme : le structurel

 1- Introduction : M Laot nous a déjà traité de sujets voisins tel que l’Organisation Mondiale du Commerce. 

Quels sont les problèmes pour réagir à la crise ? Question d’urgence, en France, on n’est pas trop mal mais pour le long terme on n’est pas bon. Il y a des urgences qui se sont engrenées. La confiance base d’une bonne santé pour  le système financier dans l’Economie a été plus qu’ébranlée avec la crise des subprimes aux Etats Unis ; devant l’état de faillite, les banques étouffées par ces prêts toxiques ont refinancées par de l’argent des Banques Centrales des Etats ou prêts des Etats. En 2010 on a cru avoir repris la main mais il fallait tenir compte de « l’aléa moral ». L’aléa moral c’est justement le défaut de moralité du système bancaire. Exemple : autrefois il n’y avait pas de malus pour les assurances auto. Les abus de certains clients ont obligé les assureurs à créer cette surtaxe pour les mauvais conducteurs récidivistes. Maintenant les défaillants banquiers des années passées donnent des leçons de « morale » de bonne gestion. Les banques disent aux états « vous risquez d’être en défaut »  il faut emprunter plus cher !! ( notes de 3 A à D par les Agences de notation). La France a 1700 milliards de dettes, 80% pour l’Etat 10% pour les collectivités territoriales 10% pour la Sécurité Sociale. Cela représente 80% du PIB : on n’est pas très loin de la moyenne. La Grèce est à 120% de son PIB ce qui écarte la confiance dans le remboursement.

 L’endettement pour des investissements productifs à venir est bon dans une dynamique de croissance où les dépenses seront moins élevées que les recettes. La croissance ne doit pas être taxée, une augmentation de 0,1% provoque 10 milliards de dette. Une certaine inflation peut être très bien, il faudrait savoir renégocier la dette. Les « fantaisies »spéculatives des banques devraient être contrées par la Banque Centrale Européenne mais son statut ne lui permet pas de prêter aux Etats. Elle prête aux banques à 0,1% ensuite les banques prêtent à l’Etat mais à 5% ! et plus en fonction de notes des Agences ! Conclusion : On n’est pas bon car on n’a pas mis en route ce que le G20 avait décidé c’est à dire revoir le statut des agences de notation, imposer aux banques au moins 8% de fond propre pour couvrir les aléas inévitables, liquider les paradis fiscaux.

 Après ces préambules on passe au vif du sujet. Charles De Gaulle a dit : « La politique ne se fait pas à la corbeille». Maintenant la corbeille devenue la Finance électronique sophistiquée impose sa règle y compris à la politique malheureusement. Le financier a perdu la tête et on est confronté à des difficultés difficiles à comprendre. Si on se réfère au rapport de la Cour des Comptes on reste braqué sur l’actualité et on fonce droit dans le mur. Il faut penser globalement. La mondialisation nous oblige à considérer l’ensemble de l’économie qui n’est qu’un aspect de la société. La dette souveraine (qui en France correspond à 80% du PIB) est celle que l’état doit rembourser.

 La monnaie est l’instrument nécessaire au fonctionnement du cycle de l’économie ; les besoins de biens et services sont un cycle d’offre ( production, importations) et demande(ménages, administrations , entreprises, exportation). Ce cycle ne peut fonctionner que si on sait mesurer la valeur des biens échangés  pour les comparer en terme monétaire et gérer le décalage dans le temps et l’espace mondial de nos jours. On paye « libératoire » si on a de quoi payer comptant et on est libre, sinon il faut trouver un crédit. La monnaie permet de faire des réserves aujourd’hui pour penser demain et c’est mieux si on peut la placer avec un rendement raisonnable correspondant aux risques réels de non remboursement.

 2- Le diagnostic : Maintenant la monnaie outil est remplacée par la Finance qui joue en spéculant sans rapport compréhensible à l’Economie et le risque raisonnable.

 Avant la monnaie ou dans une économie de subsistance ça fonctionnait par le troc.1 unité bovine égale 7 unités ovines. Il y avait peu de dette et en général dans la famille. Le changement est arrivé vers 1956 dans nos campagnes. L’arrivée de l’électricité, de l’eau courante, le besoin d’un tracteur ont amené le paysan à avoir recours au Crédit Agricole. Comme on était dans une économie de croissance le crédit a amélioré la condition paysanne. La dette est valable en soi, le problème est le sur ou le mal endettement.

 On peut fonctionner selon plusieurs modes ; l’économie avant 1789 était basée sur les corporations ; puis on est passé à une économie ouverte soit dirigiste , l’Etat régit pratiquement tout, ou bien le libéralisme ; le libéralisme a été régulé, bridé par le droit du travail, la sécurité sociale, plus généralement le droit social pour protéger les plus faibles et introduire de la solidarité ...mais la logique libérale de marché régulée est devenue depuis un demi siècle débridée à l’anglo-saxonne, ce qui est bien la cause de la crise dans le contexte de la mondialisation. Par suite cette mondialisation et le libéralisme débridé dans les circuits économiques donc aussi financiers ont créé des crises qui ont eu des répercussions sur la démographie, la culture, l’environnement, le social et naturellement la politique.

 Dans la perspective historique, on peut s’inquiéter ou se rassurer ; « après la pluie vient le beau temps » ; on discerne des mouvements historiques de l’économie alternance de phases «  d’expansion » et de « récession »  et les optimistes verront une tendance en « continu » d’une hausse du niveau de vie par la croissance : bas 1789 haut 1814 bas1849 haut 1873 bas 1945 haut 1970 bas 1985 haut 1987 puis phase décroissante maintenant ; mais le profil général depuis 1789 est croissant pour les optimistes.

 Toutefois les pessimistes se souviendront de la grande crise de 1929. La misère a submergé de nombreux pays, les tendances de repli sur soi, de protections, ont entrainé alors le mouvement fasciste, leçon de l’histoire a retenir ; des idéologies totalitaires germent dans les situations de misère et de désespérance. Ce schéma là ne doit donc pas se reproduire si on a une mémoire de l’histoire. Jadis on disait qu’avec 250 000 chômeurs c’était à peine gérable et avec 400 000 tout éclaterait!

 crise.JPGLe diagnostic montre à la source, un libéralisme économique débridé: surtout pas de sentiment ni de morale. Dégager le plus de profit possible. Supprimer ou contourner les réglementations mises en place. Le principe du libéralisme: plus les individus sont libres, mieux c’est pour l’ensemble, on compte sur l’autorégulation, en oubliant la cupidité, source de déraison ; on en revient à l’aléas moral.

 La crise financière a pour base le surendettement qui a commencé dans le privé avant de devenir public. L’état a permis aux Etats-Unis les crédits revolving d’où subprimes ( = accord de crédit au-dessous des normes établies de calcul de risque) et défauts de rembourser l’intérêt et le capital. (Avant l’août, foi d’animal) Le système s’écroule et les états doivent intervenir.

 En 2008 les dettes publiques deviennent aussi un surendettement. Les financiers ne font plus crédit et la machine basée sur la dynamique de croissance s’arrête. Retour au chômage, crise sociale. « C’est plus pire que ça n’a jamais été, et demain ce ne sera pas mieux. »

 On voit fleurir les CDD sans perspective assurée, plus mauvais qu’un contrat CDI bien que « indéterminé » veut aussi dire parfois incertain s’il n’y a pas de droit social pour les faibles. On rogne de plus en plus les droits sociaux, les retraites, les soins, les générations qui viennent vont vivre dans la précarisation, alors que les inégalités extravagantes deviennent insupportables. Ecart des salaires de 1 à 10 admissible, 1 à 40 déjà problème, 1 à 1500 inadmissible. (footballeurs, banquiers, PDG, et bien d’autres faces cachées).

 La crise devient alors culturelle, recrudescence de suicides, comme dit JP Sartres « l’enfer c’est les autres. ». Elle est aussi écologique par la mise à mal des ressources naturelles, l’effet de serre, la biodiversité, par le raisonnement que le traitement de ces aspects n’est pas le plus urgent devant le chômage et la précarité. Les bonnes intentions des conférences de Rio, Kyoto, sont passées à la trappe. Elle devient politique: Les échéances électorales désynchronisées d’un pays à l’autre ne permettent pas une politique concertée entre le temps politique et financier. L’OMC n’a pas abouti. Pascal Lamy a présenté le constat d’échec et a rendu son tablier ! L’OMC continue mais ne s’est pas adaptée.

 Il y a une nouvelle répartition mondiale, les pays émergents obligent à changer la donne. Le Yuan chinois est absolument sous évalué ce qui leur permet d’exporter à des prix défiant toute concurrence ! grâce à leur main d’oeuvre « illimitée ».

 Le règne de l’économie à l’anglo-saxonne s’est imposé à l’échelle mondiale. Les règles se sont débridées ; le ratio prudentiel qui prescrivait un taux entre 8 à 10% des capitaux propres a été bafoué,  il est passé à 0,5% pour certaines banques ! Le principe que les banques ne devaient pas mélanger les dépôts des particuliers et les affaires (spéculatives casino) a été levé d’abord aux Etats Unis puis s’est répandu par la cupidité non bridée.

 Une date importante 1973 ; la base de monnaie était la référence à la valeur de l’or (étalon or). Le « gold échange standard » aux Etats Unis donne une valeur fixe du dollar par rapport à l’or. Mais on constate en 1973 que la réserve de dollars des Allemand n’est pas couverte en or aux Etats Unis à la valeur de base. Le président Nixon revient au flottement des monnaies donc sans référence matérielle et la planche à dollars fait le reste dans le monde. Le financier prend le pouvoir ; la déréglementation monétaire va être la règle en Europe, avec madame Thatcher en Angleterre de 1975 à 1989, à la suite de Reagan aux Etats Unis.

 En 1989 c’est la chute du mur de Berlin et la totalité du monde passe au libéralisme débridé anglo-saxon. Le monde financier invente des produits nouveaux, les produits dérivés supplantent les obligations à revenu fixe et on vire à l’opacité des placements et transactions, Au lieu d’un revenu fondé sur le capital on parie sur les risques que l’on prend en empruntant mais ces produits ne reposent plus sur des bases claires ; des calculs savants sont développés pour estimer le risque d’un mouvement d’argent ; on utilise des techniques mathématiques sophistiquées : des algorithmes fondés sur la théorie du mouvement Browniens postulent malgré les mouvements aléatoires internes une évolution macroscopique continue dans les phases de croissances ou décroissances ; or il y a des évolutions aléatoires peu prévisibles par cette théorie contrairement à la théorie des Fractals à variations discontinues .

 C’est la première théorie qui l’a emporté ; on aboutit au triangle infernal : la créditite- la spéculationite – la court-termite :

 Traduction : la Créditite : exemple subprimes où surendettement ; la Spéculationite : exemple Hedge founds « fonds de pension » siège social dans les paradis fiscaux. Hedge founds ( haie de protection où pari steeple chase et fonds financiers interlope douteux ; la Court-termite : Exemple LBO Leverage Buy Out, en Français levier acheté sorti. On achète une entreprise alors qu’on n’a pas la contre valeur, dans l’espoir qu’on pourra vendre 15% de rendement sinon c’est nul.

 3- Quels actions ou remèdes :

 La communauté internationale a correctement réagi dans l’urgence de la crise des « subprimes » en 2008 en évitant l’effondrement du système bancaire qui reste indispensable à l’économie.

Mais au prix du secours des Etats sans réciprocité d’engagements, alors que ce système bancaire était à l’origine de la catastrophe ; c’est le deuxième temps qui n’a pas été géré, et le système s’est remis quasiment aux mêmes pratiques déviationnistes.

 Le remède est le retour à la reprise du contrôle politique du système ; mais le défaut d’une gouvernance mondiale courageuse se fait cruellement sentir ainsi que le pilotage politique du système en Europe ; le rôle de la BCE est boiteux ; l’essai G20 en 2008 2009, le groupe des responsables des vingt pays les plus importants du monde, reste pour l’instant une bonne idée mais ne brille pas par ses décisions...il  faudrait revaloriser le Yuan chinois, réguler et séparer les banques d’affaires des banques de dépôts  pour être à l’abri des spéculations qui fonctionnent aujourd’hui en fraction de secondes, exclure les produits toxiques sous-marins .... mettre un terme aux paradis fiscaux qui sont un outil opaque pour tous ces virus toxiques, que la finance redevienne la monnaie dans ses trois fonctions à disposition de l’économie, excluant l’utilisation dévoyée au Casino du monde. 

Écrire un commentaire