Pour conjurer le mauvais temps qui sévit, quelques observations de la dernière cession des vacances de février 2006 dans le Queyras avec le dobson de 445mm...
Pour les conditions générales d'observation, voir le croa d'été. Il faut juste considérer les différences entre conditions estivales et hivernales: 10 à 15°C en moins (soit légèrement en dessous de 0°), une couche de 40cm de neige au sol (et un peu sous les pieds), quelques épaisseurs supplémentaires de vêtements (une grosse doudoune, cagoule et bonnet au dessus, gants en soie et sur-gants en fibre polaire, grosses "moon-boots" pour les pieds). Pour le reste (instrument, site, ciel), c'est identique au croa précédemment cité.
Pour les conditions générales d'observation, voir le croa d'été. Il faut juste considérer les différences entre conditions estivales et hivernales: 10 à 15°C en moins (soit légèrement en dessous de 0°), une couche de 40cm de neige au sol (et un peu sous les pieds), quelques épaisseurs supplémentaires de vêtements (une grosse doudoune, cagoule et bonnet au dessus, gants en soie et sur-gants en fibre polaire, grosses "moon-boots" pour les pieds). Pour le reste (instrument, site, ciel), c'est identique au croa précédemment cité.
C'est la nuit du 7 au 8 février 2006, entre 04h00 et 05h30TU, la dernière enclave sans lune de cette fin de semaine de vacances (du 4 au 12), très transparente (magnitude visuelle limite à l'oeil nu dans la Petite ourse de 6.31 visible 100% du temps en vision décalée), le seeing (turbulence) est bon (2 sur 5, soit des étoiles "stellaires" à 250x), pas d'humidité ni de vent, aucun nuage et une température moins froide que les précédentes nuits (où il est arrivé au mercure de descendre à -6/-7°C). Après quelques heures de sommeil, je me suis levé vers 03h00TU, le temps de s'habiller de mettre en place le matériel (hors télescope qui reste dehors comme un grand).
Avant que la lune très gibbeuse ne soit passée sous l'horizon de son "crépuscule astronomique", j'ai déjà repéré et commencer à dessiner la galaxie M61 dans la Vierge et ses bras spiraux se révèlent au fur et à mesure que le ciel (re)devient bien sombre. Bel équilibre géométrique des bras qui sont cependant de difficultés inégales, le plus évident étant le bras Nord et le moins évident le bras Sud (celui à l'Est est de difficulté intermédiaire, mais son extension faible dans le fond de ciel au delà du halo galactique étant cependant nettement discernable). Une bien belle galaxie spirale du catalogue Messier qui manquait à ma collection de dessin !
Avant que la lune très gibbeuse ne soit passée sous l'horizon de son "crépuscule astronomique", j'ai déjà repéré et commencer à dessiner la galaxie M61 dans la Vierge et ses bras spiraux se révèlent au fur et à mesure que le ciel (re)devient bien sombre. Bel équilibre géométrique des bras qui sont cependant de difficultés inégales, le plus évident étant le bras Nord et le moins évident le bras Sud (celui à l'Est est de difficulté intermédiaire, mais son extension faible dans le fond de ciel au delà du halo galactique étant cependant nettement discernable). Une bien belle galaxie spirale du catalogue Messier qui manquait à ma collection de dessin !
observation en détails : à 125-400x, galaxie moyenne en taille, assez brillante, circulaire ou légèrement allongée à cause d'une petite excroissance, 2.8'x2.2' E-O, bords flous; centre stellaire de m=12; bras spiral N s'incurvant vers l'E vu VI4 long de 1.2' avec petit dédoublement vu VI5+; bras E s'incurvant vers le S vu VI5 long de 0.9' et bras spiral S s'incurvant vers l'O vu VI5+ de 0.9'; épaisseur maxi des bras de 15"; bel équilibre géométrique des trois bras; à l'extrémité O du bras S se trouve une étoile de m=12 au delà de laquelle le bras S se prolonge par une extension de la nébulosité générale, comme une indentation faible externe du halo galactique à 125x (vue VI4); GX vue V1 de 74 à 400x; NGC 4301 est à 9.6'NE. dessin terminé à 04h30TU
C'est ensuite à une spirale beaucoup plus faible que je m'attaque, NGC 4051 dans la Grande Ourse. Elle présente en plus la particularité d'avoir un noyau de type Seyfert. L'impression de "spiralité" est forte grâce à un bras O assez évident et une succession de morceau de bras E (résultats de la fusion visuelle de régions HII distinctes en haute résolution). A l'image de M77 (mais ici l'effet est beaucoup moins marqué), le noyau de la galaxie résiste bien au filtre UHC (Lumicon des années 1990) alors que le reste de la galaxie s'efface, preuve d'un noyau particulièrement émissif. Contrairement à M61, la galaxie ne se présente pas de face mais plutôt de 3/4.
C'est ensuite à une spirale beaucoup plus faible que je m'attaque, NGC 4051 dans la Grande Ourse. Elle présente en plus la particularité d'avoir un noyau de type Seyfert. L'impression de "spiralité" est forte grâce à un bras O assez évident et une succession de morceau de bras E (résultats de la fusion visuelle de régions HII distinctes en haute résolution). A l'image de M77 (mais ici l'effet est beaucoup moins marqué), le noyau de la galaxie résiste bien au filtre UHC (Lumicon des années 1990) alors que le reste de la galaxie s'efface, preuve d'un noyau particulièrement émissif. Contrairement à M61, la galaxie ne se présente pas de face mais plutôt de 3/4.
observation en détails : à 125-400x, galaxie moyenne en taille et en éclat, située à proximité d'une étoile de m=10 (à 2.2'O du centre ou 40" du bord); allongée, 3.8'x2.4' NNO-SSE, aux bords flous; légèrement plus brillante vers le centre, noyau stellaire de m=11 qui se détache bien (et qui résiste à l'UHC, comprendre qu'il est mis en évidence + avec ce filtre); ensemble vu V2 à 74x et V1 de 125 à 400x; impression de spiralité forte, notamment grâce au bras spiral O dont le crochet est plus brillant que l'autre côté et s'incurve vers le S en direction de l'étoile de m=10; le bras E est plus morcelé et commence depuis une petite condensation à 33"S du noyau (régions HII [EKS96] 48 & [EKS96] 52), de ø=17", vue VI4, jusqu'à un morceau de bras à 1.2'ESE du noyau (suite de régions HII [EKS96] 82, [EKS96] 87 & [EKS96] 89), de 53"x24" NE-SO, et se termine par un dernier segment, plus court, à 1.3'EEEN du noyau ([EKS96] 95 & [EKS96] 98), de 43"x24"NNO-SSE; ce bras E se prolonge par une extension faible qui déborde du corps principal (indentation) dans son quart NE (le bras O me donne beaucoup moins cette impression de sortir du halo galactique).
J'en termine le croquis vers 05h00TU et sens bien que la petite enclave de ciel noir va bientôt s'effacer dans les lumières d'une aube naissante... Sur quoi pourrais-je bien clore cette courte mais fructueuse excursion en ciel profond? Les constellations d'été comme Hercule et la Lyre se lèvent et, ben tiens, pourquoi pas! Je me souviens de NGC 6369 une brillante nébuleuse planétaire d'Ophiucus que j'ai déjà observé, mais pas au 445mm et encore moins dessiné. Elle m'a toujours échappée l'été car mes excursions d'Août (dictées par mon emploi du temps professionnel) sont trop "tardives" et Ophiucus déjà partiellement occulté par les montagnes au Sud-Ouest... Est-elle levée en cette fin de nuit de février ? D'après le logiciel, il semblerait que oui et par chance la topographie des crètes montagneuses m'en autorise l'accès. Il faut cependant faire vite avant que l'aube ne devienne trop gênante.
Une fois le repérage express mené, elle est bien visible même si sa faible hauteur (14°) et le fond de ciel clair ne laissent pas présager d'une observation optimale. On voit tout de même nettement et aisément son aspect annulaire avec une bonne moitié Nord de l'anneau qui est plus brillante. Vite, il faut faire un dessin où l'on place rapidement les principaux détails visibles et les étoiles adjacentes.
J'en termine le croquis vers 05h00TU et sens bien que la petite enclave de ciel noir va bientôt s'effacer dans les lumières d'une aube naissante... Sur quoi pourrais-je bien clore cette courte mais fructueuse excursion en ciel profond? Les constellations d'été comme Hercule et la Lyre se lèvent et, ben tiens, pourquoi pas! Je me souviens de NGC 6369 une brillante nébuleuse planétaire d'Ophiucus que j'ai déjà observé, mais pas au 445mm et encore moins dessiné. Elle m'a toujours échappée l'été car mes excursions d'Août (dictées par mon emploi du temps professionnel) sont trop "tardives" et Ophiucus déjà partiellement occulté par les montagnes au Sud-Ouest... Est-elle levée en cette fin de nuit de février ? D'après le logiciel, il semblerait que oui et par chance la topographie des crètes montagneuses m'en autorise l'accès. Il faut cependant faire vite avant que l'aube ne devienne trop gênante.
Une fois le repérage express mené, elle est bien visible même si sa faible hauteur (14°) et le fond de ciel clair ne laissent pas présager d'une observation optimale. On voit tout de même nettement et aisément son aspect annulaire avec une bonne moitié Nord de l'anneau qui est plus brillante. Vite, il faut faire un dessin où l'on place rapidement les principaux détails visibles et les étoiles adjacentes.
à 125-400x & OIII, NP de taille moyenne, ronde et brillante, d'environ 29" de ø; bords assez nets; annulaire (épaisseur ≈ 7") avec environ la moitié de l'anneau (partie N de PA90° à PA270°) plus marquée; la centrale n'a pas été vue; UHC=++, OIII=+++, Hß=?; vue V1 de 74 à 400x.
Il est 05h20TU et franchement, le ciel devient trop clair pour observer. Vénus brille d'un bel éclat extrêmement soutenu et son apparition semble être une introduction au lever de soleil qui se fera (inéluctablement) d'ici peu. Il est temps de clore cette session et de ranger le matériel, ce qui n'est pas la partie que je préfère dans une nuit d'observation, mais il faut bien s'y résoudre. Je conclue en avouant que la semaine a été complètement dénuée de nuages dans cette partie du Sud-Est de la France (nota : c'était du 04 au 18 février), avec un ciel bleu du matin au soir (et dégagé la nuit), tout juste quelques passages de cirrus ou de brumes de haute altitude, enfin bref, JUSTE POUR SE RAPPELER QUE LE BEAU TEMPS DURABLE EXISTE. Courage !
Il est 05h20TU et franchement, le ciel devient trop clair pour observer. Vénus brille d'un bel éclat extrêmement soutenu et son apparition semble être une introduction au lever de soleil qui se fera (inéluctablement) d'ici peu. Il est temps de clore cette session et de ranger le matériel, ce qui n'est pas la partie que je préfère dans une nuit d'observation, mais il faut bien s'y résoudre. Je conclue en avouant que la semaine a été complètement dénuée de nuages dans cette partie du Sud-Est de la France (nota : c'était du 04 au 18 février), avec un ciel bleu du matin au soir (et dégagé la nuit), tout juste quelques passages de cirrus ou de brumes de haute altitude, enfin bref, JUSTE POUR SE RAPPELER QUE LE BEAU TEMPS DURABLE EXISTE. Courage !