Ca y est ! c'est décidé, vous voulez observer le Ciel de nos nuits claires!
Mais, pour passer à l'acte vous souhaitez être conseillé ...
De nombreux sites vont vous expliquer qu'il faut dabord commencer avec des jumelles, puis un télescope 115/900 puis augmenter les diamètres ...
De plus, en lisant les revues d'astronomie, il semble impossible de faire de bonnes observations sans un matos hyper balaise (et cher)!
En fait, le meilleur instrument astronomique est celui qui servira souvent ! Le 115/900 d'un de mes potes du club d'astronomie M57 à Metz a collecté les photons de tous les objets de Messier, et cartographié l'ensemble des mers lunaires ! D'autres instruments de plus grand diamètre ont-ils fait mieux ?
Un autre point est souvent négligé : si pour découvrir une ville ou une région, on gagne du temps avec une carte et un guide, il en est de même en astronomie : un bon planisphère, un atlas du ciel, un catalogue des objets de Messier et des éphémérides seront des atouts décisifs!
Maintenant, voici une soirée typique d'observation ... et l'analyse de chaque étape !
>Il fait beau ! le Ciel se dégage ... vous attendiez cela depuis une éternité! Enfin une nuit claire.
ANALYSE :Comptez le nombre de nuits claires dans votre région : chez moi en Lorraine, c'est pas hyper fréquent ...Donc, la question est : suis-je suffisamment motivé et disponible pour sortir les rares nuits favorables ? Suis-je prêt à consacrer un certain budget pour un loisir qu'il est difficile de pratiquer parfois ? A chacun sa réponse !
D'après Météo-France, la nuit sera claire! Bon, qu'y a-t-il à observer ce soir ? ANALYSE: Le ciel est clair, mais si la Lune est pleine... pas de ciel profond! Donc : consultez les éphémérides.
Un coup de fil aux collègues ...ANALYSE : observer à plusieurs est une très bonne méthode pour progresser rapidement et s'éduquer l'oeil. De plus, ça améliore la sécurité (n'oublions pas que le matériel astro présente une certaine valeur).Observer en groupe produit également une saine émulation, et partager une passion c'est vraiment super !
C'est OK, on sort ANALYSE 1 : La motivation est maintenant mise à l'épreuve ! Il faut charger la voiture: c'est déjà un point important dans le choix d'un instrument; en effet suis-je prêt à trimbaler 30 kg de matos ou bien une petite malette de 3 kg? De plus, ma voiture est-elle assez grande? ANALYSE 2 : ça caille ! Bien se couvrir (combinaison de ski + grosses chaussures + bonnet etc ...), amener à manger et une thermos de café ( et la Mirabelle ...).
Ca y est ! Nous sommes sur le site d'observation. On voit les étoiles. ANALYSE :Le choix du site est déterminant; si possible, il doit être dégagé sur l'horizon sud, et le plus éloigné d'une ville. Il faut également le tester sur plusieurs nuits. De plus, au cours de la nuit, la turbulence peut varier énormément : par exemple, sur notre site près de Metz, il arrive fréquement que la turbulence se calme entre minuit et 2H du matin; ceci pour dire que l'observation des planètes nécessite patience et obstination.
Et Hop! installation du matériel. ANALYSE 1 Autre test de la motivation pour le choix du matériel: Jumelles sur pied photo, installation en 3 minutes. Télescope de 30 kg, installation en 15 minutes. ANALYSE 2 Choisir un éclairage rouge type "sous marin" pour préparer les yeux à l'obscurité et savoir monter son matériel dans le noir (s'entrainer le jour) sans perdre les vis et bouchons divers. La mise en station n'est cruciale que pour la photo
Repérons les constellations visibles et regardons l'Atlas : Même avec un dispositif de pointage automatique, il faut savoir reconnaître les constellations dans le ciel et l'usage d'un planiciel est fortement conseillé; pour moins de 100FF on peut en trouver. C'est pas compliqué à utiliser, mais c'est indipensable. Maintenant que les principales constellations sont repérées, on ouvre un atlas (style SKY ATLAS 2000.0), et on se lance dans un safari astronomique. Pour les débutants, je conseille d'observer les objets du catalogue de MESSIER (un lorrain !) et les objets du type amas globulaires.(voir en bas de page une sélection d'Atlas et Cartes pour l'Astronomie)
Choisir son chemin pour trouver un objet. ANALYSE: Prendre un morceau de carton, faire un trou qui représente le champ visible dans un chercheur (par exemple 6°). On le place sur une carte, sur une étoile brillante qu'il est facile de pointer avec le chercheur (régler le chercheur en début de soirée). On déplace ensuite le trou jusqu'à l'objet sélectionné, en repérant des étoiles visibles dans le chercheur. C'est assez amusant et moins cher qu'un ordinateur de pointage.
  L'objet est au centre du chercheur, mettre un occulaire pour ANALYSE: les objets du ciel profond, tels les nébuleuses et les amas ouverts ou globulaires sont splendides en grossissant de 35 à 80 fois. Les nébuleuses planétaires nécessitent des grossissements plus importants (entre 100 et 200 fois).Pour pointer un objet dans un télescope, on utilise d'abord des occulaires à longue focale pour grossir le moins possible afin d'avoir un champ de vision important.
ça y est ! je vois l'objet ! ANALYSE: Alors là commence ou se termine la passion pour l'astronomie de terrain ... En effet, l'image une galaxie telle que M31, vue à l'occulaire n'a absolument rien à avoir avec une photo; si la vision de la Lune ou les planètes Jupiter et Saturne impressionne tout le monde, le premier contact avec les objets du ciel profond ne conduit qu'à deux résultats : la déception de ne voir qu'une petite tâche floue ou l'émerveillement devant un voile vaporeux, ténu, gris-vert et fantomatique qui se dérobe à la vision (petit jeu: de quel public fait parti l'auteur de ce texte ?). Dessin de la galaxie M82 vue dans un télescope de 150 mm de diamètre.
aspect de Mars dans de très bonnes conditions (image de synthèse réalisée d'après observation visuelle-printemps 1999) Pointons le télescope sur une planète ... ANALYSE: l'observation des planètes nécessite de bonnes conditions de turbulences ... qui varient énormément pendant la nuit. En effet dans 95 % des cas, une mauvaise image d'une planète vient de la plus mauvaise partie optique d'un téléscope : l'atmosphère. On obtient des résultats tout à fait honorables avec un 115/900 (en changeant les occulaires d'origines) quand la turbulence est faible. L'observation des planètes est une traque de l'instant fugitif où la turbulence disparait pendant quelques secondes et où les détailles de la planètes subitement sautent aux yeux.
Ouaah! La Lune ! ANALYSE: la Lune se lève. Elle va nous cacher les objets ténus du ciel profond, mais nous offrir un spectacle fabuleux de montagnes, pics et vallées. C'est un astre facile à aborder et qui impressionne tout le monde qui met l'oeil à l'occulaire la première fois. Pour mieux saisir toutes les suptilités et les détails de son relief, essayez de dessiner un shema de ses cratères.
La buée, le givre et le brouillard se levent, la Lune est haute dans le ciel, il est 3 heures du matin ... fatigué(e) mais heureux (se) d'une nuit sous les étoiles, il est temps de rentrer sans réveiller tout le monde à la maison. ANALYSE: Il est tard, le télescope est glacé; dans le choix de votre instrument prévoyez qu'il est plus pénible de ranger 30kg de matos à -10°C que des jumelles; tout dépend de votre degré de motivation !.

 

Voici donc une description d'une soirée type d'un astronome amateur moyen; des étapes suplémentaires peuvent être envisagées, notamment par la pratique de l'imagerie CCD ou argentique. Mais pour se faire plaisir, il n'est nulement necessaire d'un matériel hors de Prix : voyager avec des jumelles de Cassiopée au Hyades, en passant par les Pleïades et Persée procure autant de plaisir que d'observer avec un 200 mm une galaxie noyée dans le noir d'encre du ciel !

Si je ne devais donner qu'un seul conseil pour l'achat d'un matériel : achetez le télescope que vous utiliserez et sortirez le plus souvent


Les éphémérides :

Ce sont des sortes "d'emploi du temps" des astres (planètes, Soleil, Lune, Astéroïdes, constellations, satellites ...). Les éphémérides donnent les heures de lever et coucher des planètes et du Soleil, les phases de la Lune, les évenements remarquables (occultations d'étoiles par la Lune, mouvements des satellites de Jupiter, conjonctions etc ...).

On trouve ces renseignements dans les revues "Ciel et Espace", "Eclipse", "Astronomie Magazine", "Science et Vie". Certains ouvrages font une compilation mois par mois des différents phénomènes astronomiques. Ils sont en vente dans les grandes librairies (FNAC par exemple). Notons également que le Bureau des Longitude publie ses éphémérides (mais la présentation est un peu aride pour le débutant).

Pour les passionnés d'informatique, il existe plusieurs logiciels de calcul d'éphémérides. Pour ma part, j'utilise SkyMap 5. Mais pour l'astronome de terrain, il vaut mieux utiliser le support papier qui est plus souple d'utilisation (pas de problème de bateries, pas besoin d'ordinateur portable).


Les Atlas :

Pour les petits instruments et les Jumelles :

- "The Cambridge Star Atlas" de Wil Tirion; consultez votre libraire préféré.

Pour tous les instruments :

- "Sky Atlas 2000" de Wil Tirion et Roger W. Sinnott; en vente dans la plus part des grands magasins d'astronomie.

-"The Deep Sky Fiel Guide to Uranometria 2000.0" de Murray Cragin et al.. ATTENTION ! il n'y a pas de cartes; c'est un catalogue qui liste les propriétés de tous les objets du ciel profond; c'est un ouvrage complémentaire aux atlas tels Sky Atlas ou Uranometria.

-"Atlas de la Lune" de A. Rükl , éditions Gründ, un rapport qualité/prix inégalable (60 FF pour 200 pages !)

-"Les Objets de Messier, repérage observation photographie" de B. Guillaud-Saumur, O.Rethoré, editions Masson.

Logiciel de cartographie :

-"SkyMap 5", shareware sur le site www.skymap.com.


Conception : W.Fortin

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