Quelle que soit leur nature, les astres sont représentés sur une sphère celeste, un astre occupe un position à un instant donné qui peut être caractérisé par deux coordonnées.

Il existe différents systèmes de coordonnées :

L'astrométrie consiste à photographier un objet stellaire et à déterminer sa position sur la sphère celeste en coordonnées équatoriales.

Les applications sont nombreuses. Citons comme exemples :

Nous parlerons ici d'astrométrie d'astres « ponctuels », dont la représentation sur le capteur CCD s'apparente à une étoile. (asteroïdes, nova, super-nova, ...)

 

Dans des conditions classiques, l'image d'un astre « ponctuel » occupe plusieurs pixels sur un capteur CCD. Le nombre de pixels occupés dépend de leur taille, de la focale utilisée (notion d'échantillonnage) et des conditions de prises de vue. (déformations de l'image par les turbulences)

Les valeurs des pixels résultant de l'accumulation des photons d'un astre ne sont pas égales, sans quoi nous aurions des étoiles carrées ou rectangulaires...

L'image formée par ces pixels s'apparente à une « colline » très pentue dont la hauteur dépendrait de la magnitude de l'astre photographié.

Pour illustrer cette image employée voici quatre représentations d'une même étoile.  figure a  figure b  figure c  figure d

 

La position relative d'un astre sur un capteur CCD peut être définie par une coordonnée horizontale et une coordonnée verticale exprimées en pixels. Prenons comme exemple le pixel de coordonnées 124 - 231.

La réduction astrométrique nécessite une précision supplémentaire, en effet, définir les coordonnées d'un astre en valeurs entières ne suffit pas. Les coordonnées sont définies en valeurs décimales, prenons comme exemple un astre situé aux coordonnées 124.56 – 231.93, on parle dans ce cas de coordonnées « fractionnaires », définies en fractions de pixels.

Comme nous l'avons évoqué ci-dessus, un astre est représenté sur un capteur CCD par plusieurs pixels de valeurs différentes. Pour déterminer les coordonnées « fractionnaires » d'un astre, les logiciels utilisent communément la méthode de détermination du photo-centre. Cette méthode s'apparente à la recherche du centre de gravité d'un surface plane (une zone du capteur CCD définie autour de l'astre) dont la masse de chaque point (pixel) est différente.

On obtient ainsi les coordonnées « fractionnaires » du photo-centre d'un astre : la position relative d'un astre sur un capteur CCD.  figure e

 

Pour déterminer la position absolue d'un astre sur le ciel, nous avons besoin de « rattacher » les coordonnées relatives de l'astre sur le capteur CCD aux coordonnées relatives d'astres de référence.

Les astres de référence sont des étoiles de catalogues photométriques présentes sur l'image dans le champ de l'astre dont on veut déterminer les coordonnées.

Citons comme catalogue le très sérieux «   ». (USNO)

L'opération logicielle consiste :

Lors d'une calibration astrometrique, les logiciels effectuent des opérations trigonométriques afin de convertir les coordonnées pixels en coordonnées équatoriales.

 

Cette exemple s'appuie sur une série d'acquisitions du champ de l'astéroïde Hermes (MPC 69230) réalisées dans la nuit du 20 au 21 octobre 2003 de 22h09TU à 1h38TU.  figure f  figure g

Durant la période d'acquisition, l'astéroïde a traversé la largeur du champ de la droite vers la gauche (d'Est en Ouest) soit un déplacement d'environ 11 minutes d'arc. Sa vitesse de déplacement était de 3.31 secondes d'arc par minute. (Source « IAU Minor Planet Center ») Durant son déplacement, il est passé devant des étoiles de magnitudes diverses, les poses présentant ces « rapprochements » sont à exclure de l'analyse astrométrique du fait de l'impossibilité du logiciel à déterminer précisément le photo-centre de l'astre à cause de la perturbation engendrée par l'étoile proche.

Nous allons donc nous attarder sur une pose où l'astéroïde semble « isolé », loin d'une étoile perturbatrice. Nous allons déterminer à l'aide du logiciel   les coordonnées équatoriales de l'astéroïdes à l'instant où il a été photographié. La date et l'heure de l'acquisition sont enregistrées dans le fichier image au format fit : 20 octobre 2003 – 22h09m17s (Heure de lancement de l'acquisition d'une durée de une minute)
Bien entendu, l'horloge de l'ordinateur qui a servi à l'acquisition de l'image a été mise à l'heure universelle en début de soirée.

  1. Nous sélectionnons sur l'image les étoiles de référence et l'astéroïde.  figure h

  2. La sélection des étoiles de référence et de l'astéroïde génère la liste des astres sélectionnées.  figure i

  3. Pour chaque étoile de référence dans la liste, nous sélectionnons dans « l'atlas stellaire » la référence correspondante.  figure j

  4. La sélection des étoiles de référence dans l'atlas stellaire renseigne les coordonnées équatoriales de celles-ci dans la liste.  figure k

  5. Les étoiles de référence de l'image sont maintenant « rattachées » aux étoiles de référence de l'atlas stellaire. (USNO) Nous pouvons demander la réduction astrométrique.  figure l

  6. La réduction astrométrique terminée, l'image est astrométriquement calibrée.  figure m

  7. Les astres sélectionnés ont été calibrés.  figure n

Données astrométriques calculées des étoiles de référence et de l'astéroïde (dernière ligne) :

 

Le « Minor planet Center » (MPC) est basé au « Smithsonian Astrophysical Observatory », sous la direction de la Division III de « l'union astronomique internationale » (IAU).

Ses services sont accessibles à l'adresse : http://cfa-www.harvard.edu/iau/mpc.html

Le MPC est responsable de la désignation des corps mineurs dans le système solaire : planètes mineures; comètes; et satellites normaux. Le MPC est également responsable des données collectées à travers les observations mondiales, il vérifie et diffuse les observations astrométriques, les orbites des planètes mineures et comètes, via les circulaires des planètes mineures (publiées généralement mensuellement), les suppléments des orbites des planètes mineures (MPO) (publié trois ou quatre fois par an), les suppléments des planètes mineures (MPS) (publié trois ou quatre fois par mois) et les circulaires électroniques des planètes mineures. (publiées selon les besoins, généralement au moins une fois par jour)

Le MPC fonctionne sur une collaboration internationale accessible à tous. Pas besoin de moyens importants pour collaborer, un télescope de 200 mm et une caméra CCD suffisent à déterminer des données astrométriques et à alimenter les bases de données de cet organisme.

La soumission de données astrométriques se fait par internet en adressant celles-ci par mél :

mpc@cfa.harvard.edu

Les données envoyées par un logiciel de messagerie doivent composées le corps du message. (pas de pièce jointe)

Les données soumises sont vérifiées et analysées par un logiciel « robot », qui en cas de succès alimente les données de l'astre concerné. Un mél faisant office d'accusé de réception est adressé à l'expéditeur. En cas d'échec (mauvais format de données ou données incohérentes), le contenu du mél retour informe des raisons de cet échec.

C'est ainsi qu'au fur et à mesure des transmissions de données, les éléments orbitaux et éphémérides « s'affinent », et sont rendus publiques à travers le site internet.

Le formulaire de consultation des éphémérides est accessible à l'adresse :

http://cfa-www.harvard.edu/iau/MPEph/MPEph.html

L'interface de consultation des éléments orbitaux est accessible à l'adresse :

http://cfa-www.harvard.edu/iau/Ephemerides/index.html

Les éléments orbitaux communiqués peut être saisis directement dans un logiciel de cartographie (c'est le cas de  ) mais il est moins fastidieux d'importer ces éléments en une seule opération grâce aux fichiers mise à disposition à l'adresse :

http://cfa-www.harvard.edu/iau/Ephemerides/SoftwareEls.html

On trouve à cette adresse différents formats pour chaque logiciel :

Le format des données à soumettre est imposé, il est décrit à l'adresse :

http://cfa-www.harvard.edu/iau/info/OpticalObs.html

A titre d'exemple, voici un fichier de relevés astrométriques de l'astéroïde Debussy (4492) soumis à l'adresse mpc@cfa.harvard.edu :

Ce fichier soumi a généré un accusé de réception positif signalant la prise en compte des données soumises.

Pour s'assurer que le format du fichier soumis ne soit pas altéré par la transmission via mél, il faut respecter les quelques points suivants :

On peut signaler ici que le logiciel   propose un éditeur format « MPC » qui peut être initialisé automatiquement à partir d'un fenêtre étoiles. Figure n

Hormis la référence de l'astre et les données temporelles et astrométriques, ce fichier doit comporter les coordonnées géographiques du lieu d'acquisition. Si l'observateur est assidu et soumet régulièrement des données valides, le MPC décide de lui attribuer une référence observatoire. Cette référence est très pratique puisqu'elle permet :

A titre d'exemple, l'observatoire de Sainte-Hélène (00d58m Ouest +44d58m Nord) porte la référence « J80 ».

La liste des observatoires recensés est accessible à l'adresse :

http://cfa-www.harvard.edu/iau/lists/ObsCodes.html

Un guide de l'astrométrie des corps mineurs est accessible à l'adresse :

http://cfa-www.harvard.edu/iau/info/Astrometry.html

Retrouvez un exemple de réduction photométrique avec le logiciel   dans l'article « La photométrie ».

Consultez une application pratique de l'astrométrie et de la photométrie dans l'article « L'astrométrie et la photométrie d'asteroïdes ».

 

 

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Vincent Cotrez - Astronomie amateur - Imagerie numérique Résolution d'écran 1024x768 pixels minimum conseillée Observatoire de   -   - France
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    Référence   : J80