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LES ETOILES BINAIRES A OCCULTATIONS ET TRANSIT
1) Les périodes de révolution de quelques
binaires photométriques
Attardons-nous quelque instants sur les périodes de révolution des binaires photométriques
LES ETOILES DE TYPE EA
-
Les BAE peuvent être de type EA : des étoiles à plateau de
luminosité entre les éclipses, où les périodes varient de 2,8 jour pour Beta
Per, prototype de ce type d’étoile, constitué de deux étoiles de type B7V et
G8IV, d’une masse totale de 4,5 masses solaires, en passant par l’étoile Alpha Crb,
dont la période est de 17 jours pour un système constitué d’une étoile blanche
de type A0V et d’une autre plus jaune de type G3V dont la masse totale est
d’environ 3 masses solaires pour aboutir à des périodes étonnamment longues
comme l’étoile Epsilon Aur de plus de 9800 jours, pour une éclipse durant
environ 18 mois.
Que se cache
derrière cette mystérieuse étoile d’un diamètre d’environ 100 fois le diamètre
du soleil, d’une luminosité de presque 50 000 fois celle du soleil et
d’une masse d’environ 20 masses solaires ?
L'éclipse de 2009-2010 a permis à
l'équipe de Brian Kloppenborg, de l'université de Denver, d'étudier
Epsilon Aurigae avec l'interféromètre californien CHARA Array. Les images
révèlent un disque de poussière de 1,5 milliard de kilomètres de diamètre, vu
par la tranche, et contenant une petite étoile massive. Cela confirme
l'hypothèse 1 : Epsilon Aurigae est donc un système binaire atypique
(Source Wiki)
Puis
viennent les étoiles de type EB, des binaires
appelées semi-détachées, car de la matière
est transférée d’une étoile à
l’autre. De ce fait il n’y a plus de plateau de
lumière entre les éclipses.
L’inventaire des périodes est tout aussi étonnant : de 1,4 jours pour mu Sco, deux étoiles de type spectral B plutôt blanc bleu, système d’environ 22 masses solaires à Nu Sgr, en passant par Beta Lyr, prototype de cette catégorie, de type spectral B pour une masse totale de 14 masses solaires, jusqu’à Nu Sag, deux étoiles de couleur blanc-bleue et orange, dont la révolution entre les deux étoiles dure environ 138 jours pour une masse totale de 21 masses solaires
-
Et enfin les étoiles de type EW, appelées binaires
de contact car les composantes sont reliées entre elles. Cela implique
évidemment qu’il n’y a plus de plateau entre les éclipses, mais aussi que les
minimum de lumière sont souvent identiques. Ces étoiles ont la particularité
d’avoir des périodes inférieures à un jour la plupart du temps, comme i Boo
dont la période est de 0,26 jour, deux étoiles jaunes de la séquence principale
pour une masse totale de 1,4 masses solaires, mais aussi le prototype de cette
catégorie, W Uma, de période 0,38 jour, pour deux étoiles jaune orange de la
séquence principale pour une masse totale d’environ 2 masse solaires.
Nous voyons dès à présent, dans
ce bestiaire céleste très varié, que les étoiles de type EW sont les étoiles
les plus propices à un bouclage de période si l’on fait un suivi sur quelques
nuits.
L’émerveillement est le premier
pas pour marcher sur le chemin de la science, alors laissons nous émerveiller
tout d’abord des particularités de certains systèmes avant d’essayer de donner
quelques éléments qui permettront de découvrir un troisième corps autour d’une
BOT.
2) Les particularités des
systèmes de BOT
En décriptant quelques articles
de BOT dans la littérature, nous trouvons des éléments pour mieux comprendre
ces systèmes binaires.
La plupart des informations
ci-dessous concernent surtout les BAE de type EW et ont prises dans l’ouvrage
de Dirk Terell, J.D. Mukherjee, R.E. Wilson « Binary stars a pictorial
atlas »
a) La période des BAE à contact n’est souvent pas
constante
Source :
The W-subtype active
contact binary PZ UMa with a possible more massive tertiary component
b) Etoile primaire : la plus
massive ?
Intuitivement, nous pourrions penser
que l’étoile appelée 1 (la primaire) est la plus massive, la plus lumineuse et
la plus chaude. Il n’en est rien, et cela rend les étoiles BOT passionnantes à
étudier
Regardons de plus près nos hôtes
célestes.
L’article
« CCD Photometry, Light Curve Modeling, and Period Study of the
Overcontact Binary Systems NSVS 7245866 and V685 Pegasi » nous indique
que la convention adoptée est que l’étoile massive est appelée « m1 »
et l’étoile secondaire est appelée « m2 ». De plus nous voyons dans
les paramètres physiques des systèmes l’apparition d’un coefficient appelé
« q » qui est le rapport entre m2 et m1. Il apparaît donc que la
valeur de q devrait toujours être inférieure à 1. Pourtant, là aussi, nous
trouvons des exceptions.
Voici
quelques exemples, cités ici pour montrer que rien n’est évident dans les
systèmes binaires, ce qui les rend indispensables à étudier pour mieux
comprendre leurs caractéristiques.
BAE |
q |
44I Boo |
1,997 |
BX Peg |
2,800 |
ER Ori |
1,990 |
RW Com |
2,920 |
Mais
le système le plus exotique que j’ai pu trouver est HD 77581 : le rapport de masse est de
13, ce qui signifie que non seulement l’étoile primaire est 13 fois moins
massive que l’étoile secondaire mais aussi, qu’elle est beaucoup plus petite.
Sur le graphique issu du livre, l’étoile primaire est un point alors que
l’étoile secondaire paraît démesurée, mais nous voyons aussi que la courbe de
lumière montre une augmentation de lumière au lieu de montrer un minimum de
lumière lorsque l’étoile primaire passe devant l’étoile secondaire.Quel
étonnant système !
La
température de l’étoile primaire n’est pas connue, ce qui pourrait nous laisser
penser que cette étoile est plus chaude que l’étoile secondaire.
Là aussi nous pourrions penser
intuitivement que l’étoile primaire est la plus chaude mais nous allons voir
que certains systèmes adoptent un comportement opposé.
Etoile |
T1 |
T2 |
Alpha Crb |
9570 |
5000 |
S Vel |
8200 |
4500 |
L’étoile
1 est moins chaude que l’étoile 2 dans les deux cas ci-dessous
Etoile |
T1 |
T2 |
GW Cep |
5800 |
6113 |
SS Ari |
5600 |
5919 |
d) L’asymétrie de la forme des
courbes de lumière
Une courbe de lumière de BOT est
parfois presque symétrique (type EW), parfois asymétrique (type EA et EB)
Mais nous trouvons aussi des
courbes de lumière étonnantes : celle de V361 Lyr en est une.
Le graphique montre 3
bandes du haut vers le bas : IR, V et UV. V361 Lyr montre clairement
une augmentation de luminosité en UV entre les phases 0 et 0,5.
e) Quelle est l’inclinaison
minimum d’une BOT ?
Nous pourrions penser que l’inclinaison d’une binaire à éclipse est proche de 90° puisque par définition, l’orbite du système est vu par la tranche, mais nous voyons ci-dessous l’exemple d’une BOT dont l’inclinaison est de 47°, bien loin des 90° attendus.
f) Lien
masse / température
De
l’étude de la masse et de la température, il nous laisserait apparaître deux
scenarios possibles.
L’article
The W-subtype active
contact binary PZ UMa with a possible more massive tertiary component nous
indique que selon Binnendijk (1970), si l’étoile la plus massive est la plus
chaude (voir paragraphe c) le système devient une sous-catégorie appelée
sous-type A. A l’inverse, si l’étoile la plus massive est la plus froide, le
système entre dans une sous-catégorie appelée W. Les étoiles de type binaires à
contact (EW et EB ?) auraient donc deux catégories communes : un
sous-type A et un sous-type W… évitons les certitudes… ayant l’esprit ouvert à
tous les cas possibles…
Ces
sous-types ayant été definis, penchons-nous un peu plus avant, vers le lien
entre ces sous-types et leur évolution temporelle.
La
formation des sous-type liée au temps
L’article
An optical and X-ray study of the contact binary, BH Cassiopeiae nous
indique que le phénomène n’est pas parfaitement compris et reste « controversial »
pour reprendre le mot original en anglais
Deux
propositions s’opposeraient :
Le
sous-type A serait un stade d’évolution plus tardif que les sous-type W (Li et
al. 2004)
Le
sous-type W serait un stade d’évolution plus tardif que le sous- type A (Gazeas
2006)
Nous
pouvons aussi étudier la dépendance des sous-type A et W reliant leur mase
initiale.
La
formation des sous-type liée à la masse initiale des composantes
Une
partie de l’article A
Solar-type Stellar Companion to a Deep Contact Binary in a Quadruple System
V776 Cas est fort
intéressant à ce propos.
Une
hypothèse de formation des deux types de BOT serait le suivant (Yildiz &
Dogan 2013, Yildiz 2014)
Si la
masse initiale du système est supérieure à 1,8 masses solaires, alors le
système évolue vers un sous-type A provoqué principalement par l’évolution
nucléaire, tandis que si la masse initiale du système détaché est inférieure à
1,8 masses solaires, le système évolue vers un sous-type W et cela serait dû à
une perte de moment angulaire du système provoqué par des vents stellaires.