En ce 5 mai 2002, j'ai pris une décision. Le Bulletin de la Cabine Télescope n'est plus !
Il sera remplacé par ce journal de bord, c'est-à-dire cette lettre que j'espère mensuelle.
Pourquoi ? Les temps changent. Le résultat du premier tour de l'élection présidentielle fut un électrochoc. Comment parler d'autres mondes, d'autres planètes, alors que 20% des gens de ce pays ont peur de leur voisin parce qu'il n'a pas la même couleur de peau, parce qu'il est jeune, bref parce qu'il est différent ?
Des explications furent évoquées à droite ou à gauche, mais il n'en demeure pas moins que le phénomène n'a rien de local dans le temps ni dans l'espace. Toute l'Europe est touchée par une sorte de crise, un retour au nationalisme. On ressort les drapeaux, les hymnes nationaux. On oublie les étoiles de l'Union Européenne et la Neuvième Symphonie de Beethoven.
Faut-il dès lors oublier que nous ne sommes peut-être pas seuls dans l'univers ? Faut-il laisser les amateurs d'OVNI bien souvent militaristes et les sectes occuper le terrain dès que la question de la vie extraterrestre se pose ? Il y a près d'un an, je constatais que VSD censurait un article sur le paradoxe de Fermi en enlevant toute référence à l'Afrique et la colonisation. Non 20% des français ne sont pas xénophobes, non VSD n'est pas raciste, mais le climat n'en reste pas moins détestable.
Des raisons personnelles font que je dispose de moins de temps pour m'occuper de la Cabine Télescope. Les articles se sont accumulés dans mon ordinateur. Ne pas les publier serait manquer de respect aux auteurs, mais aussi contribuer à l'ambiance terne actuelle. Bien sûr, tout le monde n'a pas accès à internet. Mais il est arrivé que certains articles du Bulletin soient publiés sur des supports professionels. D'autres sont des traductions de textes que les adhérents de la SETI League retrouvent dans la lettre de l'association.
Alors, pendant qu'il nous reste encore des choses à dire, disons les vite (tous les mois et non tous les trois mois) sur le plus libre des supports, du moins, pour l'instant...
E. Piotelat
PS : Le titre de cette éditorial est emprunté à Andrew Weiner, dont le roman En approchant de la fin fut publié par Bifrost/Etoiles Vives en juin 2000. (ISBN : 2-84344-034-3).
