Introduction

Depuis plus de six ans, je représente en France une association à but non lucratif, la SETI League, qui conduit un projet appelé Argus.
A ce titre, j'ai été amenée à présenter SETI que ce soit sur le web, dans les média lors de la sortie d'un projet appelé SETI@HOME ou lors de conférences.

Je me suis rendue compte qu'il y avait diverses barrières à franchir en fonction de l'interlocuteur et de son niveau de culture.

• "Non ! Ca n'a rien à voir avec des soucoupes volantes ou des petits hommes verts"
• De 93 à 99 : "Non, SETI n'est pas qu'un projet défunt de la NASA"
• Depuis la sortie très médiatisée de SETI@HOME : "Non, SETI n'est pas qu'un économiseur d'écran !"

Depuis Ozma, le premier projet SETI en 1959, il y a pratiquement toujours eu quelque part dans le monde un projet de type SETI. Il n'est donc pas étonnant qu'il y ait beaucoup de confusion et que deux personnes ne pensent pas forcément à la même chose lorsqu'on leur parle de recherche d'intelligence extraterrestre.

Comment classer ?

Pour s'y retrouver, on pourrait essayer de classer les différents projets :

• De manière chronologique : C'est ce qu'a fait Jill Tarter. On retrouve cette liste dans de nombreux ouvrages (entre autres SETI 2020).
  Robert Owen a conçu une brève chronologie, disponible sur le web.

• En fonction de leur budget et de divers autres critères : On trouve un tel tableau sur le site de la SETI League..

• En fonction de leurs cibles :
  • Etoiles proches (Ozma)
  • Etoiles de type G (Phoenix)
  • Etoile avec exoplanètes
  • Balayage du ciel :
    • SETI Parasite (Serendip)
    • Couverture complète (Argus)

• En fonction des lieux et des acteurs :
  • Université de Berkeley (Dan Werthimer)
  • Université d'Harvard (Paul Horowitz)
  • SETI Institute (Jill Tarter)
  • SETI League (Paul Shuch)
  • Europe : Cosmic Call, EURO SETI, Encoding Altruism
  • Académie astronautique internationale (IAA)

Le problème est que cela n'aide pas forcément le quidam à y voir plus clair. Au mieux se rendra-t-il compte que SETI est quelque chose de plus complexe que ce qu'il avait imaginé, mais cette diversité ne l'encouragera pas forcément à devenir acteur, que ce soit en donnant son avis sur la vie dans l'univers ou en participant à SETI@HOME.

Tous pour un ?

Une question qui revient souvent est la relation des projets les uns avec les autres. Concurrence ? Pas vraiment... Si un signal est détecté, tous les acteurs s'en féliciteront, quelque soit le projet. Chacun connait les limitations des stratégies employées par les autres et pourra apporter des arguments permettant d'analyser le signal candidat. Tous les instruments disponibles seront utilisés pour vérifier ces informations.

Finalement, il n'est pas forcément indispensable de savoir quels sont les projets SETI en cours et quelles sont leurs différences. Le plus important est de savoir que quelques scientifiques recherchent depuis plus de quarante ans des signes de vie extraterrestre. Ils utilisent diverses stratégies mais foncent vers un même objectif : répondre demain ou dans un siècle à la question "Sommes-nous seuls dans l'univers ?".

E.P.