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Journal de bord
Novembre 2004

Vous avez reçu un signal ?
E. Piotelat

Début septembre 2004, SHGb02+14h a fait la une de la presse en France. Lors d'un repas de famille, on m'a demandé "Alors ce signal ? A la radio, ils ont dit qu'ils l'avaient reçu trois fois !".
J'ai répondu que ce n'était que du bruit. Mais bon, la radio avait dû ommettre de corriger l'information et de s'excuser de n'avoir pas accompli tout travail de vérification avant de faire une telle annonce.

Début octobre, je feuilletais la presse à la médiathèque des Ulis, lorsque je suis tombée sur un éditorial qui m'a mis dans une certaine colère. L'auteur accusait les scientifiques d'avoir publié une information et de la démentir le lendemain. Bêtise ou mauvaise foi ?

Car l'information n'a jamais été donnée par un scientifique mais par un journaliste du New Scientist. Ce que l'on pourrait reprocher aux scientifiques est de ne pas avoir clairement expliqué ce qu'était un signal candidat, mais pour peu que l'on suive même de très loin l'actualité SETI, le doute n'est pas permi.

Le journaliste du New Scientist a en effet déniché ce signal dans la liste de ceux qui avaient été réécoutés en mars 2003 dans le cadre de l'éxpérience SETI@HOME. Chaque 24h, plus d'un million de résultats sont reçus par l'université de Berkeley. Les astronomes en ont sélectionné 226 afin de les examiner de nouveau il y an un an et demi. On les appelle alors des signaux "candidats". Ils sont intéressants mais rien ne confirme qu'ils obtiendront le diplôme de "Signal artificiel d'origine cosmique".
Suite à cette campagne d'écoute, le résultat avait été annoncé clairement. Aucun signal n'est passé dans la classe supérieure. Tous restent des candidats.

Le signal en question, baptisé SHGb02+14a avait été sélectionné uniquement parce que deux utilisateurs différents avaient renvoyé des résultats dans lesquels ont voyait "une gaussienne avec correction barycentrique". Il n'y a pas d'étoile dans la direction d'où vient le signal, et de plus il faudrait que des E.T. aient pensé à corriger les décalages en fréquence dus à leur propre mouvement.
En mars 2003, le signal était toujours là, mais avec une forte déviation en fréquence. Quelques minutes après, Arecibo ne l'aurait sans doute pas capté.

Il reste donc un signal candidat avec des défauts tels que l'on ne peut absolument pas prétendre qu'il vient d'une autre civilisation. Mais on ne le jette pas à la poubelle pour autant !

Dan Werthimer, directeur du projet SETI@HOME, lui a donné une note de 0 sur l'échelle de Rio. Autant dire que ce n'est vraiment pas un bon candidat !

Pour en savoir plus voir :