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FABRICATION D’UNE BOÎTE A FLATS SIMPLE ET LÉGÈRE.

 

1/  Introduction :

La présence de poussières sur le capteur CCD d'une camera, d'un APN ou d'une Webcam génère des tâches sur l'image enregistrée. Il en va de même avec la présence de poussières sur un filtre ou un lentille à proximité de ce capteur. Enfin, la taille parfois insuffisante d'un accessoire (tube allonge, réducteur de focale, diviseur optique) intercalé entre la capteur et l'optique peut provoquer un vignettage sur les coins de l'image astronomique qui apparaîtront assombris.

La réalisation d'images de plages de lumière uniforme (PLU = FLATS) avec le même montage optique, dans la même position, au cours de la même séance d'imagerie enregistrera ces défauts, qui pourront alors être enlevés de l'image astronomique par traitement informatique. Les logiciels de traitement d'image utilisés en astrophotographie permettent d'intégrer cette opération au cours du pré traitement de l'image: soustraction du signal thermique (darks =noirs), bias (=offset), et division par la PLU (PLU = flats).

Une PLU peut certes être obtenue en enregistrant des images de ciel uniforme (mais de jour, ce qui est peu pratique, et impossible si l'on modifie le système optique en cours de nuit pour viser une autre cible avec une focale différente ou une orientation différente du capteur, ou si l'on manipule la surface sensible de telle façon que les poussières risquent de se déplacer). Le plus sûr est d'enregistrer des images d'une surface que l'on éclaire de façon la plus uniforme possible avec une luminosité connue et constante pour ne pas tâtonner et perdre du temps dans le calcul de la vitesse d'exposition. Il faut faire ces images de PLU avant de modifier le montage optique (c'est à dire avant le démontage du matériel ou la modification du montage optique si l'on vise d'autres cibles). 

Après avoir essayé de faire des PLU sur le ciel ou sur une surface unie éclairée avec les moyens du bords, est apparue la nécessité de réaliser une boîte dédiée à cette tâche, appelée communément "boite à flats". Les avantages sont majeurs: on peut faire des PLU à tout moment de la nuit, avec une intensité lumineuse constante, qui demande une vitesse d'exposition connue pour chaque rapport f/d, en posant la boîte à flats sur le pare buée du télescope, sans modifier le pointage du télescope, et sans gêner d'éventuels collègues astronomes qui se trouveraient à proximité.

2/  Matériel nécessaire à la fabrication :

- Une boite en carton (j'ai utilisé l'emballage qui contient 5 ramettes de papier A4, ce qui est suffisant si le diamètre de l'optique ne dépasse pas 160 mm, sinon il faut trouver une boîte plus grande).
- 4 ampoules 12 volts montées sur douilles (j'ai démonté ou plutôt opéré 4 petites "baladeuses" que l'on trouve dans les rayons premier prix, à 2,5 euros pièce, ce qui oblige quand même à couper du plastic assez épais, sinon on peut faire son montage soi même, et même utiliser des leds).
- Du fil électrique, un interrupteur et de quoi brancher le fil sur une alimentation électrique 12 volts.
- Une plaque de plastique dépoli. Si elles sont fines et trop peu dépolies, en mettre deux l'une sur l'autre. J'ai utilisé deux plaques de plastique de format A4 que l'on vend pour faire des "sous verres" incassables satinés antireflets.
- De quoi tapisser les faces internes de la boite. Choisir un matériau mat. J'ai utilisé une feuille d'isolation fine en polystyrène vendue en rouleau, qui est bien mate et facile à couper aux dimensions. On pourrait utiliser aussi des feuilles de papier à dessin Canson ou similaire, ou même peindre l'intérieur de la boite en blanc mat.
- De quoi faire tenir la boite devant le tube optique: j'ai choisi d'enfiler le tube optique dans la boîte à flats, en utilisant deux petites plaques (format A4 dans mon cas) de matériau d'isolation interne de toiture, de 30 mm d'épaisseur, l'une sur l'autre, percées en leur centre d'un trou du même diamètre que le tube optique, mais l'on peut utiliser tout aussi bien une plaque de polystyrène expansé épais (sinon en mettre deux l'une sur l'autre) ou bien tout autre matériau similaire qui conservera  l'avantage de na pas alourdir le montage.

3/  Réalisation :

1/ Le fond de la boite et la (les) plaque (s) de polystyrène sont percés d'un trou du même diamètre que le tube optique ou que son pare-soleil.



2/ La (les) plaque (s) de polystyrène sont percées aux 4 coins pour y positionner les douilles des lampes. 

3/ la (les) plaques dépolies sont rognées aux 4 coins pour y ménager la place des douilles des lampes.

4/ les 4 douilles sont soudées en série, cela permet d'obtenir une lumière moins forte en faisant chuter l'intensité lumineuse, qui sera bien suffisante (avec un rapport f/d à 7 à 800 iso, la vitesse d'exposition est de l'ordre de 1/1500° de seconde). Par un trou judicieusement positionné, on fera sortir le fil de la boite à flat. Le fil se branchera, avec interrupteur par commodité, sur l' alimentation 12 volts (tension régulée normalisée pour toute mon installation astronomique).

5/ l'ensemble est fixé au fond de la boite.

6/ Les 5 faces internes restantes sont doublées par une feuille de polystyrène isolant fin blanc mat.

 


7/ Pour protéger la boite en carton de l'humidité nocturne éventuelle, on peut recouvrir les faces externes d'un plastique adhésif, en recouvrant à part le couvercle, de telle façon que les lampes restent facilement accessibles pour remplacement éventuel en soulevant le couvercle de la boite.

J'utilise cette boite également pour des optiques de diamètre inférieur, y compris des téléobjectifs, le poids de cette boite à flats étant inférieur à 1 kg. 

Bons flats ...


JP.B

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