Cette page relate mon voyage au Chili et à l'île de Pâques, pour aller photographier l'éclipse totale de Soleil du 11 juillet 2010. Ce voyage a été sponsorisé par HDRsoft, qui édite le logiciel Photomatix. Je vous laisse découvrir les plus belles images de ce périple tout au long de cette page. Bonne lecture !
Aujourd'hui, c'est le grand jour : départ de Roissy pour Santiago du
Chili !
Ci-dessus : la salle d'embarquement
et l'avion en train de faire le plein de kérozènehttp://www.cieletespaceradio.fr/ephemerides_du_24_au_30_septembre_2010.630.EPHE_001
Le temps de trouver la piste, le Boeing 777 d'Air
France a décollé un peu avant minuit. Tout le trajet s'est déroulé de
nuit, donc je n'ai pas pu voir le paysage. Seules les lumières des
villes ont éclairé la nuit, lorsque l'avion survolait les terres
émergées. Peu
après le départ de Paris, j'ai pu apercevoir les lueurs de Rouen par le
hublot droit, puis
les lumières du Havre et de Caen. Ces trois villes étaient englobées
par un seul
regard. L'avion a ensuite bifurqué vers le Sud-Ouest et a conservé ce
cap durant tout le trajet. La dernière ville française survolée
fut St-Nazaire. Puis l'avion a volé au-dessus de la mer et a survolé
Santiago de
Compostella, en Espagne (St-Jacques de Compostelle).
La suite du vol a été très monotone, au moins jusqu'au Brésil, où l'on
a recommencé à apercevoir quelques lueurs : villes, feux de forêt, etc.
La Lune, levée dans la nuit, a éclairé de gros nuages bougeonnants
situés au
dessus de l'Atlantique, sans doute vers l'équateur. Je devais être à
moitié assoupi à ce moment et je n'ai aucune idée de l'heure, par
contre
l'avion a traversé de belles zones de turbulences... Rien de tel pour
se réveiller en plein milieu de la nuit !
Au fur et à mesure du voyage, je pouvais voir les constellations
"glisser" lentement vers le Nord : en début de soirée, au-dessus de la
France, la Grande Ourse se tenait à ma droite. Elle me servait à
repérer l'étoile Polaire à travers le hublot de l'avion. D'abord très
haute dans le ciel, elle s'est rapprochée de l'horizon, en Espagne puis
au large des Canaries. C'est là que j'ai dû m'endormir car à mon
réveil, l'étoile Polaire avait totalement disparu. Vers le Nord-Ouest,
à ma droite, je pouvais voir le Grand triangle d'été et, complètement à
gauche de mon champ de vision, la constellation du Scorpion. Et là,
dans mon demi-sommeil, les yeux encore un peu secs, j'ai du prononcer
quelque chose du genre "Ahh génial, le Scorpion la tête en bas..."
Un peu plus tard, j'ai aperçu le Sagittaire à l'envers, et la Lune la
tête en bas ! J'étais bel et bien dans l'hémisphère austral...
6
juillet : Santiago du Chili
Sous la pluie !
L'arrivée à Santiago s'est faite de nuit, à 7h locales, soit 13h, heure
de Paris. Ca fait une longue nuit sans repos. Le temps était couvert ce
matin, puis il s'est mis à pleuvoir des cordes. Le vent et le froid
n'ont pas arrangé les choses, c'est l'hiver ici, on ne peut pas lutter
!!! Les gens sont enrhumés et les arbres sont dénudés, car toutes les
feuilles sont tombées. J'ai aperçu un avocatier avec des fruits
au coin d'une rue.
Trois
vues de Santiago, dans le quartier de Providencia, près de la station
de métro Salvador. Sympa les nuages ? Oui on est en plein midi...
Images HDR traitées avec Photomatix
J'ai pris le taxi et le métro aujourd'hui, j'ai mangé deux
petits
déjeuners et un goûter, et j'ai enfilé mes habits d'hiver. Je suis
fatigué par le voyage et le décallage horaire de 6 heures, et
complètement
désorienté au niveau des repas. Heureusement la pension où je loge est
sympa et il y fait bien chaud.
Autour de la station Santa Lucia
avant la pluie ; puis, le métro de Santiago du Chili, très propre.
A gauche, en levant les yeux, on
découvre que toutes les rues de Santiago sont décorées avec... des
nattes de fils électriques ! Il y a de beaux noeuds, et même quelques
fils dénudés, pas rassurant tout ça... surtout lorsqu'il pleut. A
droite, ma chambre à l'hôtel "Chez Marilu", que je vous conseille si
vous passez par Santiago ! Bonne
nuit et à demain.
7
juillet : Santiago => île de Paques
Rendez-vous à l'hôtel Holiday Inn avec le groupe de Twilight Tours, près de l'aéroport de Santiago.
Départ de Santiago en taxi le matin
et arrivée à l'aéroport. A droite, l'hôtel Holiday Inn où nous pouvons
nous reposer et prendre le petit déjeuner.
Je vénère ce billet d'avion ! A
droite,
j'ai trouvé cette scène très insolite : tous ces gens à l'aéroport de
Santiago, maasés pour regarder le début du match de foot
Espagne-Allemagne. Depuis que je suis arrrivé au Chili, lorsque je dis
que je suis français (que ce soit à des chiliens ou des américains), on
me demande "Oh, what happened with the french team of soccer ?". Les
gens ne comprennent pas la réaction de Domenech et des joueurs
français, et on me pose la question à moi !?? Mais je ne suis pas
intéressé par le foot, désolé, I don't care about soccer.
Après un bon petit déjeuner et une bonne partie de la matinée passée
à récupérer, nous avons fini par décoller pour l'île de Paques à 16h.
Peu après le décollage, l'avion longe
Santiago du Chili, avant de bifurquer vers le Pacifique. Au loin, on
aperçoit la cordillière des Andes, enneigée. Comme c'esdt l'hiver ici
en ce moment, les chiliens vont faire du ski. Il y a une station huppée
dans les hauteurs, non loin de Santiago. A droite, la côte Pacifique au
Sud de Santiago.
Nous nous sommes posés de nuit après 5 heures de vol. Le ciel étoilé était magnifique depuis l'avion, en fin de vol. A travers le hublot gauche, donnant plein Sud, j'ai aperçu Sirius et la constellation du grand Chien au couchant, Canopus et le grand nuage de Magellan au Sud, la Croix du Sud, le Centaure et la Carène beaucoup plus haut dans le ciel. C'est sympa d'observer le ciel à 9000 m d'altitude !
Arrivée de nuit à Hanga Roa, sur
l'île de Paques. Enfin, on va pouvoir souffler un peu !
Ce soir, tranfert à l'hôtel Taha Tai. Ma première impression en
sortant de l'avion : "c'est humide ici" ! L'air
est saturé d'odeurs de plantes, rien à voir avec Santiago, on est
vraiment sous les tropiques. D'ailleurs il pleut !
Juste une remarque : depuis deux jours, je trouvais que les journées
étaient longues et bien chargées. C'est normal, avec le décalage
horaire, j'ai fait respectivement deux journées de 24 + 6 = 30 heures
et 24 + 2 = 26 heures.
8
juillet : visite de l'île - jour 1
Réveillé à 6h ce matin par le doux chant du coq (stupid
rooster !) j'ai pu déballer mes affaires et constater que tout avait l'air
en ordre. Pas de casse apparemment. Ouf !
Une
bonne douche et hop, dehors... Et là c'est ... la claque !! L'hôtel est
situé à côté de la mer, c'est magnifique, le ciel est bleu,
parsemé de nuages épars. Le croissant de Lune est encore visible vers
le Nord,
au-dessus des palmiers.
Le matin à l'hôtel, la Lune se lève
un peu avant l'aube. A droite, la chambre que je partage avec Mike,
originaire de Californie.
Et l'océan est là devant moi, c'est la première
fois que je vois le Pacifique... ça fait quelque chose de voir cette
immensité bleue toute proche, tout en sachant qu'on se trouve à plus de
3500 km de la terre la plus proche. Il y a des chevaux en liberté juste
devant l'entrée de l'hôtel, c'est cool !
Petite dédicade pour Caroline... Apparemment il s'agit d'une jument qui attend un petit poulain...
L'air est saturé d'humidité, à tel point que les papiers deviennent
mous ! Surtout le "sopalin" qui se déchire dès qu'on y touche ! Petit
déjeuner local : papaye (et jus de), jus d'ananas "maison" avec des
morceaux dedans, kiwis, etc. Il y a des bananiers qui poussent un peu
partout ici, et des fleurs colorées. Pas beaucoup d'insectes (sauf des
libellules) ni d'araignées. Et pas de moustiques non plus !!
Départ
à 9h30 pour une première visite du Sud de l'île, en minibus par
groupe de 15 personnes environ. On est montés au-dessus du cratère
volcanique Rano Kau. C'était
tout
simplement grandiose ! Les remparts du cratère culminent à près de 400
m d'altitude et mesurent 1600 m de diamètre. Le fond est parsemé
d'étangs et de végétation. Les pentes de ce volcan sont utilisées comme
pistes de "luge" pour les fêtes traditionnelles pascuanes. Les jeunes
gens dévalent les pentes assis sur des feuilles de bananiers. Aïe !
Le cratère Rano Kau, situé dans la
partie Sud de l'île. La route qui mène au cratère monte et offre un
magnifique panorama sur Hanga Roa et la piste de l'aéroport. Sur l'image de droite,
les îlots de Motu Iti et Motu Nui (le grand Motu).
Il y avait un couple de rapaces en train de chasser,
des Chimango caracara. On a visité des sites historiques, dans la
partie du parc naturel située au Sud de l'île. Là, il faut fermer les
yeux, respirer profondément et se dire qu'on y est ! Loin de tout,
c'est un sentiment étrange d'être ici.
Petite dédicace spéciale pour Eric de
la Maison de l'Astronomie, à Paris, pour qui j'ai photographié quelques
oiseaux lointains et qu'il se fera un plaisir à identifier, j'en suis
certain !
En bas, un genre de moineau gris bleuté avec le dessous de la queue
orangé ; il est appelé "diuca commun" ou Diuca gris. Ca court partout ces
bestioles.
Quels sont ces oiseaux ? Dévinez,
vous ne voyez pas ? On est à près de 20000 km de Paris et on trouve
encore des pigeons ! (enfin ça m'a semblé être des pigeons). A droite,
un très gros pigeon en phase d'approche vers midi.
En tout cas il fait beau, ça me fait penser que la météo de l'île de
Paques n'a rien à voir avec ce qu'on connaît. Il fait à la fois soleil
et nuageux, il pleut 15 secondes puis ça passe, le vent est léger et
agréable et pousse les nuages du Nord-Est vers la ville, située plus au
Sud. Les sommets situés dans la partie septentrionale de l'île sont
recouverts d'un chapeau à la crème chantilly de cumulus.
J'ai vu mon premier Moaï ce matin. Juste une tête plantée dans le sol.
Un bloc de 25 tonnes quand même !
A gauche, le site de Vinapu ; à
droite celui de Puna Pao ou l'on trouve des Pukaos
Boutique de souvenirs. Il est
important de savoir marchander car les tarifs ont été révisés à la
hausse à l'approche de l'éclipse ! Aujourd'hui, il y a 600 touristes
sur l'île, c'est encore tranquille. Dimanche, on sera plus de 2800
touristes ! J'ai intérêt de faire quelques provisions avant le rush.
J'ai acheté deux petites statues en pierre de lave, parmi celles qui
sont posées sur la table.
L'après-midi, suite de la visite avec les sites de Ahu Akivi, les
seules statues Moais dirigées vers la mer et situées à l'intérieur des
terres. Puis visite du tube de lave Ana Te Pahu avec bananiers et Taro.
Enfin nous avons terminé par Puna Pao, site sur lequel on trouve des
coiffes (pukao) de statues Moais. Cet endroit offre également un joli
panorama sut Hanga Roa, la capitale de l'île
Le site d'Ahu Akivi, où les Moaïs
sont tournés vers la mer, située au loin. C'est beau, ces statues
donnent l'impression d'avoir été fabriquées avec précision et
installées avec un souci de
perfection.
Maintenant je peux dire "I was here"
Moi qui pensais que l'île de Pâques
était sèche et sans aucun arbre, je découvre ici une multitude
d'arbres, de bananiers, des papayes, de
plantes exotiques diverses et des fleurs de toutes sortes. Partout il y
a de grandes plaines de basalte où
l'herbe pousse parmi les roches volcaniques. Cette île est encore toute
jeune au niveau géologique, ça se voit, on dirait une successions
d'immenses coulées de basalte. Il y a des tubes de lave qui forment des
grottes, où des populations ont jadis habité, on trouve de l'obsidienne
mais il est interdit d'en rapporter.
Après une magnifique journée, le temps s'est dégradé et la puie est
arrivée sous forme de grosses averses. Dîner en ville. Ciel couvert la
nuit, pas de possibilités d'observer !
9
juillet : visite de l'île - jour 2
Visite de la côte orientale et Nord de l'île.
Je vais faire très bref par manque de temps. En effet j'ai quelques
petites choses à réparer sur mon matériel et des tests à faire et
répéter en prévision de dimanche. Tout cela prend du temps, surtout que
les journées sont occupées à 100% par des visites guidées des
principaux sites archéologiques de l'île.
A gauche, les statues de Rano
Raraku
constituent sans doute ce qu'on trouve de plus beau à l'île de Paques.
A droite, les très imposantes statues de Ahu Tongariki
J'ai pu photographier le Soleil en face grâce à la
technique du HDR (merci Photomatix !). A droite, statues de Ahu
Tongariki alignées près
de la mer.
Autres vues du site de Ahu Tongariki.
Ils sont bien seuls, c'est Moaïs...
Encore quelques oiseaux marins dans
le ciel de l'île. A gauche, la grande frégate du Pacifique ; à droite des phatéons à brin rouge (phateon rubricauda)
En résumé, aujourd'hui, nous avons visité trois sites majeurs absolument magnifiques. Les statues Moaïs de Rano Raraku posées à flanc de cratère sont mes préférées. Il y en a partout, c'est une véritable foule de statues. On en ressort retourné ! Nous sommes aussi allés à la plage de Anakena, l'unique plage de l'île, située au Nord, et gardée par 7 statues Moaïs dont quatre portent des coiffes (pukao). J'y ai rencontré Guillaume Blanchard et Stéphane Guisard qui préparent quelque chose d'extraordinaire. J'espère qua la météo leur sera favorable, may the force be with you, guys.
La plage et les statues de Anakena. Images HDR traitées avec Photomatix
J'ai également pu tester la
mer, très bonne surtout quand on est habitués à la Manche ou la mer du
Nord (trop froides pour moi), face à la crique avec les statues Moaïs
en
arrière plan. Bref, un souvenir inoubliable absolutely too much fun !
Les Moaïs sur la plage de Anakena, au
Nord de l'île. C'est l'unique plage. Dimanche, cet endroit sera noir de
monde, pour voir le Soleil éclipsé derrière les statues. Note à
l'attention de mes lecteurs : on ne peut pas s'approcher des statues et
encore moins les toucher. Tous les sites font partie du parc naturel et
sont cloturés, surveillés et protégés par des vigiles. Les plate-formes
sur lesquelles reposent les statues, appelées Ahu, sont sacrées et ils
est rigoureusement interdit d'y marcher. En résumé, ici on regarde mais
on ne touche pas. Image HDR
traitée avec Photomatix
Le village de Hanga Roa, plus
précisement l'avenue Atamu Tekena (main street) : voitures, motos,
chevaux, piétons, chiens,
tout le monde y circule librement et par tous les temps. Il y a
quelques boutiques de souvenirs, des restaurants (je vous conseille
d'essayer "la Taverne du pêcheur" si un jour vous faites escale ici),
une quincaillerie (ferretera) bien utile, des loueurs de voiture, des
agences pour visiter l'île à cheval ou en bus, des cafés internet...
Ci-dessus : le site de Ahu Vahiu et les falaises
Ah enfin le ciel de l'hémisphère
austral, saisi entre deux nuages. L'image montre la Voie lactée au
zénith, en 30
secondes de pose au grand angle 10 mm. Les nuages filent devant les
étoiles !
L'océan la nuit, et les nuages
éclairés par la ville. Au large, trois bateaux passent la nuit en
attendant de reprendre leur route.
10
juillet : musée archéo de Hanga Roa et meeting de préparation de
l'éclipse
Ce matin, et depuis cette nuit : pluie torrentielle ! Je sais ce que
"humidité" veut dire !
Il y a trois choses à ne surtout pas faire à l'île de paques, par ce
temps humide : 1/ laver son linge car rien ne sèche. 2/ Courir plus de
3 minutes, car on transpire encore une demi heure après. 3/
Laisser son télescope ou son appareil photo dehors sans surveillance
plus de 5 minutes, non pas à cause des vols, mais à cause de la pluie !
Pas moyen de faire un filé d'étoiles pour le moment...
11
juillet : éclipse totale de Soleil à l'île de Paques !
L'éclipse a lieu à 14h10 heure locale ; la totalité dure un peu plus de 4 minutes 30 secondes !
Ci-dessus : 2 heures avant la
totalité, des averses arrosent Hanga Roa, situé à 2km en contrebas de
notre site d'observation ! Un magnifique arc en ciel traverse le ciel.
Eclipse vue dans de parfaites conditions : pas de nuage durant les trop
courtes minutes de totalité.
Ci-dessus : la couronne solaire prise à la lunette 66/400 et boîtier Canon 1000D modifié Baader (par Astreos).
Image HDR réalisée à partir de plusieurs images prises à différents temps de pose, puis traitée avec Photomatix Pro.
Suivez ce lien pour découvrir et télécharger les 9 photos qui ont servi à réaliser cette image.
Voici de très belles images de la totalité, réalisées avec une lunette
apo 81/625 Vixen + caméra Lumenera LW11059M + convertisseur Baader FFC.
La focale résultante était de 1800 mm.
Ci-dessus : la couronne solaire et la
lumière cendrée de la Lune au coeur de l'éclipse. Un instant magique...
Les images, après renforcement des contrastes par la méthode des
ondelettes, ont été traitées grâce au logiciel Photomatix Pro
(HDRsoft), logiciel permettant de réaliser des images harmonieuses à
partir de sujets contenant un très fort contraste ou une très grande
différence de luminosité, comme une éclipse solaire !
Image (C) Jean-Marc Lecleire / HDRsoft.
Ma mission d'observation de
l'éclipse à l'île de Pâques a été sponsorisée par la société HDRsoft
qui édite Photomatix Pro.
Ci-dessus : la même image sans la
lumière cendrée de la Lune. Elle ressemble plus à ce qu'on a en visuel
à l'oculaire d'une lunette ou d'une puissante paire de jumelles ! En
effet, même si la lumière cendrée est parfaitement visible sur les
images photographiques, je ne l'ai jamais détectée à l'oeil nu ni en
visuel à l'oculaire d'un instrument. Je pense que le contraste est trop
fort entre la grande luminosité de la couronne interne et la partie
cendrée de la Lune.
Ci-dessus à gauche : le début de
l'éclipse ; à droite la fin de l'éclipse, saisi exactement au troisième
contact (réapparition de la photosphère du Soleil)
Image (C) Jean-Marc Lecleire /
HDRsoft. Merci à la Maison de l'Astronomie, à Paris, et à la société
HDRsoft pour la fourniture du matériel ayant servi à réaliser ces images :
lunette apo 81/625 Vixen, caméra Lumenera LW11059M, appareil photo
Canon 5D Mark II, trépieds photo, roue à filtres, etc. Remarque sur la couleur de la Lune, si bleue... Cette belle couleur est
due au reflet de la lumière du Soleil sur la planète Terre éclairant ainsi la Lune. La couleur
bleue est due à l'océan Pacifique, visible à ce moment là depuis la
Lune.
Ci-dessus : une image de la couronne solaire dans toute sa splendeur
réalisée avec le boîtier Canon 5D Mark II installé au foyer de la
lunette Fluorite 102/900. Traitement de l'image par Jacques Joffre
grâce au logiciel Photomatix Pro. Ci-dessus : deux autres images du début
de la totalité, prises à la lunette 81 Vixen et avec la caméra Lumenera
LW11059. A gauche, l'image montre le dernier grain de lumière - la
photosphère - encore visible durant la dernière seconde avant la
totalité. A droite, les images se lisent de droite à gauche ; une image
toutes les 2,5 secondes environ. On voit bien l'avancée de la Lune
devant le Soleil.
Ci-dessus : le début et la fin de l'éclipse totale de Soleil vue depuis
l'île de Pâques. Un nuage est passé devant le Soleil sur l'image de
droite. Traitement d'image à l'aide de Photomatix. Images (C) JM Lecleire / HDRsoft
Ci-dessus : à gauche, la lumière
cendrée de la Lune est visible au cours de la totalité ! Image (C) J-M
Lecleire / HDRsoft
A droite, le paysage saisi au grand
angle durant la totalié. Remarquez la présence de quelques nuages qui
ont eu la bonne idée d'éviter de passer devant le Soleil !
Voici des images prises par Alois Lottaz, que je remercie beaucoup.
On me voit affairé autour de mes instruments. La dernière image a été
prise juste après la fin de la totalité. Je tiens encore les jumelles
Swarovski 8,5x42 à travers lesquelles j'ai admiré la couronne solaire
et la réapparition du diamant.
Sur la monture EM-10, il y a une lunette Fluorite 102/900 avec un
boîtier Canon 5D Mark II au foyer. En parallèle, une seconde lunette
81/625 Vixen
Voici deux images prises par Mike McMillan, mon voisin de chambre.
Derrière moi, un grand drap blanc a été étalé afin de pouvoir
visualiser les ombres volantes, quelques secondes avant le début de la totalité. En
réalité, au moment opportun, personne n'a pensé à regarder le drap posé au sol lorsque
l'éclipse a commencé tellement le spectacle -dans le ciel- a été impressionnant !!
Le T-shirt a été choisi avec soin, c'est un clin d'œil à ma visite
de l'observatoire royal de Greenwich, près de Londres. Le dessin
représente le méridien d'origine, le zéro degré de longitude. A l'île
de Pâques, le T-shirt se trouvait 109° plus à l'ouest et 78° plus au
sud ! Lever à 3h du matin et départ à 6h par la compagnie chilienne LAN.
Le réveil a été un peu dur après trois petites heures de sommeil. Il a
fallu faire les bagages rapidement et quitter l'hôtel à 4h40, pour se
rendre à l'aéroport. Notre avion est arrivé vers 5h30, il a fait le
plein et nous avons embarqué vers 6h. Bref, je suis arrivé à 23h30 à Ovalle où m'attendait Raymond, le
propriétaire de la Hacienda des étoiles. Il a encore fallu faire 1h30
de route dont la moitié sur des pistes en terre pour rejoindre le gîte.
14 juillet : l'hacienda
des étoiles - jour 2 Cette nuit à minuit vingt, j'ai vécu mon premier tremblement de
terre ! J'étais dans la coupole de l'observatoire quand soudain j'ai
perçu un bruit sourd et grave venant du Sud. J'ai pensé à un orage
lointain puis la terre s'est mise à trembler trois secondes après. Les
secousses étaienbt légères mais parfaitement perceptibles. Les tôles de
la coupole se sont mises à vibrer et à sonner. Le temps de sortir de la
coupole et le tremblement était terminé. Quelle sensation étonnante !
Lorsque le sol se met à gronder, on se sent tout petit et impuissant
face aux forces de la nature. 15
juillet : l'hacienda
des étoiles - jour 3
16 juillet : l'hacienda
des étoiles - jour 4
17
juillet : visite de Cerro Tololo / Vicuña / La Serena
19
juillet : dernière journée à la Hacienda et retour vers Santiago Journée ensoleillée encore une fois. Ce matin, j'ai observé une
dernière fois le ciel austral sans présence de la Lune dans le ciel. La
constellation d'Orion et le grand chien, avec Sirius, étaient déjà bien
visibles quand sont arrivées les premières lueurs de l'aube. Le soir, observation de la Lune au zénith, toujours aiu C14.
Curieusement les conditions de turbulence sont très médiocres le soir.
Même la Lunje au zénith souffre d'une agitation fortement gênante. Les
vents d'altitude font "danser" l'image de la Lune. Impossible de
réaliser de belles images à fort grossissement ce soir. Ca va faire
certainement comme hier, la turbulence va se calmer progressivement au
ours de la nuit et disparaître quasiment vers 3 à 4h du matin. Mais je
ne serai plus là pour observer car j'ai mon bus à minuit 45 à Ovalle et
il est temps de partir.
Ci-dessus : à gauche, le soir de
l'éclipse, la ville de Hanga Roa éclaire les nuages ; à droite, la
statue Moaï Ahu Tahai au coucher du Soleil.
Statues Moaï en contre jour après le
coucher du Soleil
La nuit tombée, Vénus passe entre les
statues Moaï ; à droite, la lumière zodiacale apparaît en arrière plan
du Ahu Tahai.
12 juillet : retour sur Santiago du Chili
Embarquement de nuit à l'aéroport de
Hanga Roa. Petit déjeuner servi à bord et lever de Soleil en prime.
Remarquez, sur l'image de gauche, comme le dessus de l'avion est
recouvert d'une croûte de glace, combinaison du froid et de l'humidité.
Arrivée
au-dessus des côtes du Chili puis petit aperçu de la cordillière des
Andes (petite dédicace spéciale pour Simon qui apprécie
particulièrement le mont Aconcagua, culminant à 6960 m et visible sur
cette image (il est situé en Argentine)
Arg ! Ma valise est tout en haut !
La journée n'a pas été de tout repos. Une fois arrivé à
l'aéroport de Santiago, après 4h30 de vol, j'ai pris un taxi pour me
rendre à la gare routière de Almeda, dans Santiago, pour ensuite
prendre un bus pour Ovalle. Là, j'ai fait une expérience des plus
désagréables puisque je me suis fait voler une partie de mes bagages !
J'ai détourné le regard 15 secondes de mes valises, et hop ! Une de mes
valises avait disparu !!!
Après une phase d'incrédulité immédiatement suivie d'un moment de
grande panique où j'ai parcouru toute la gare routière pour tenter de
retrouver ma valise, j'ai fini par accepter l'évidence : me robaron mi maleta !
Pas facile d'expliquer à la police en semi anglo-espagnol que
j'ai perdu mes habits, ma monture équatoriale et mon trépied photo tout
neuf ! Finalement, plus de peur que de mal, car le plus gros de mon
matériel et mes papiers étaient sur moi au moment du vol.
J'ai finalement pris le bus Tur-Bus
en direction de Ovalle où je suis arrivé 8 heuires plus tard !!! Pour
450 km à parcourir, c'est plutôt long. J'ai réalisé par la suite que
j'ai pris l'omnibus qui a fait des détours par tous les villages perdus
de cette région du Chili !
Arrivé de nuit, j'ai profité de l'instant pour découvrir le ciel
austral dans toute sa splendeur et faire quelques observations rapides
au Celestron 14 (télescope de 355 mm de diamètre)
13
juillet : l'hacienda des étoiles - jour 1
Bienvenue dans le Sud du désert d'Atacama. La Hacienda est
située à quelques dizaines de kilomètres à vol d'oiseau de Cerro Tololo
et de Gemini Sud, deux observatoires profesionnels. On trouve aussi
l'observatoire de la Silla un peu plus au Nord. L'endroit est semi
désertique, l'air est très sec (20% d'humidité seulement) et le ciel
est toujours bleu. La nuit, le ciel est splendide, d'un noir d'encre.
La vision de la Voie Lactée traversant la voûte céleste, le bulbe
central de notre galaxie au zénith, tout cela donne le vertige. A
l'oeil nu, aucune pollution lumineuse n'est décelable. A vol d'oiseau,
on est situés à 40 km de la ville d'Ovalle. Un très léger halo de
pollution lumineuse est caché par les montagnes.
Je n'avais encore jamais vu un ciel aussi noir qu'ici : le soir, la
Voie lactée "éclaire" légèrement le paysage. On peu marcher à travers
les buissons sans lampe de poche et on arrive à distinguer ses pieds
dans l'obscutité. En revanche, en seconde partie de nuit, lorsque la
Voie Lactée descend vers l'Ouest, sa lueur ne suffit plus à éclairer le
sol et le paysage devient vraiment noir, la sombritude absolue !
Impossible de marcher sans lampe de poche (ou alors gare aux buissons
pleins de piquants et aux cactus monstrueux). Enfin, le matin un peu
avant l'aube, la lumière zodiacale emplit une moitié du ciel et plonge
à nouveau le paysage dans une douce lueur.
Le jour, le paysage autour de la
Hacienda des étoiles est aride et sec. La lumière du Soleil est forte et
les ombres sont tranchées. Les couleurs du paysage sont magnifiques et
contrastées.
A gauche, le chalet dans lequel je
loge ; à droite, un peu avant le coucher du solel, je prépare ma
lunette fluorite de 100 mm pour l'observation de la Lune.
Le Soleil vient de se coucher et les
premières étoiles apparaissent au-dessus du Chili. Quel ciel
extraordinaire !
Sous les tropiques, la Lune se couche
à l'horizontale. Le croissant disparaît derrière les montagnes et
laisse apparaître sa magnifique lumière cendrée. Sur l'image de droite, la lumière
cendrée de la Lune montre toutes les mers et les principaux cratères de
notre satellite.
Ci-dessus à gauche, la nébuleuse de
la Lagune, dans la constellation du Sagittaire, monte au zénith
en milieu de nuit ; la partie centrale de la nébuleuse, qui apparaît en
rose sur cette image, est baptisée "le sablier". Compositage de 300
poses de 15 secondes prises avec un boîtier Canon 5D à 6400 ISO (soit
75 minutes de pose cumulée), au foyer du C14 de la Hacienda des
étoiles. Traitement final Photomatix Pro pour le tone mapping et
Photoshop pour le renforcement de la netteté et la saturation des
couleurs. A droite, la
nébuleuse de la Trifide, voisinne de la première nébuleuse. Cliché
réalise au foyer du C14 avec un boîtier Canon 1000D modifié Baader par
Astreos. Cumul de 50 poses de 30 secondes à 1600 ISO (soit 25 minutes
de pose cumulée).
Ci-dessus : 47 du Toucan à gauche et
Oméga du centaure à droite, deux amas globulaires majeurs du ciel
austral ! Ces deux images ont été prises avec un appareil numérique
installé au foyer du C14, en quelques secondes de pose. Ces deux images
étant à la même échelle, on se rend vraiment compte de la taille
immense de Omega du Centaure ! A droite,
la nébuleuse de la Tarentule, un autre "dinosaure" (par sa taille) du
ciel austral !
Quelques vues de la Hacienda.
Ci-dessus à gauche, la coupole de l'observatoire et le télescope de 355
mm ; à droite, la salle de séjour où nous prenons les repas à des
haraires spécialement décalés
pour les astronomes (petit déj. à 7h avant d'aller dormir, déjeuner à
15h au lever, dîner à 22h avant d'aller observer)
Ci-dessus à gauche, le chalet réservé
aux astronomes de passage. Il est agréable de pouvoir s'y réchauffer
après une bonne nuit d'observation dans le froid ! A droite, un
pot-au-feu préparé par Nadine, dont j'ai particulièrement apprécié les
repas tout au long de mon séjour. Bravo et merci Nadine !
Une des merveilles du ciel
austral : la nébuleuse de la Carène, ici photographiée au téléobjectif
de 135 mm à F/2 (appareil numérique Canon 1000D modifié Baader par
Astreos). A droite, le crépuscule du soir, avec la présence de la Lune
et de Vénus au coeur de la lumière zodiacale.
A gauche, le ciel de nuit en
regardant vers le Sud : le "sac à charbon" et la Croix du Sud sont sur
le point de se coucher et les deu nuages de Magellan montent vers le
méridien. A droite, la Voie Lactée s'étale à
travers le ciel et dévoile ses nuages de poussières. Pose de 7 minutes
au grand angle 10 mm (même appareil que la Carène)
En fin de nuit, la ceinture de Vénus,
cette bande sombre située au raz des montagnes, est visible à
l'horizon. Le Soleil va bientôt se lever !
La ville d'Ovalle vue de la route au
coucher du soleil ; à droite, en ville, la rue pietonne et commerçante.
La "route" qui quitte la Hacienda
n'est praticable qu'à pied, en véhicule tout-terrain ou à dos de cheval
ou de mulet. Pour
cette fois, Raymond me fait profiter de son 4x4. A droite, la vallée où
est installé le petit village de Romeral.
Un léger brouillard a fait son apparition en début de nuit, pour
ensuite retomber sur le sol (et aussi sur le télescope qui a givré).
A gauche, une petite mer de nuages
vue depuis l'observatoire ; à droite, la Lune se couche sur les
montagnes.
L'humidité s'est ensuite dissipé et j'ai pu poursuivre les observations
en seconde partie de nuit : la nébuleuse de la Carène, M8, M20 dans le
Sagittaire (au zénith), un grand moment dans les nuages de Magellan, où
j'adore me perdre l'oeil à l'oculmaire. Je crois que j'ai dû rester
deux heures à observer ces deux galaxies satellites de notre Voie
Lactée. La nébuleuse de la Tarentule est le phare du grand Nuage de
Magellan. A l'oculaire du C14, son centre apparaît en relief. Un amas
d'étoiles assez compact éclaire une bulle de gaz et ses extensions. Le
nombre de détails visibles à l'oculaire rendent cette nébuleuse
impossible à dessiner. On y voit des filaments verdâtres, des
échancrures sombres, des nodosités, etc C'est passionnant !
J'ai profité du passage au zénith de la galaxie NGC 253, dans le
Scuplteur, pour me régaler des ses bras spiraux.
Cette nuit, il a fait particulièrement froid : le thermomètre est
desendu à -4°C. C'est exceptionnel pour la région.
La Voie Lactée tourne lentement dans
le ciel au cours de la nuit. La partie la plus brillante constitue le
bulbe de notre galaxie et couvre les constellations du Sagittaire et du
Scorpion. Ces trois images ont été prises à environ une heure
d'intervalle
Ci-dessus à gauche : le coeur de la
nébuleuse de la Carène, illuminée par
l'étoile principale de couleur jaune. Cette étoile apparaît allongée
car elle est située au coeur d'une nébuleuse jaune orangée très
brillante en forme de cacahuète. A droite, un peu avabntr l'aube, une
immense lumière zodiacale s'élève au-dessus de l'hoizon, dépassant même
le méridien.
Ci-dessus : deux images de la lumière
zodiacale du matin. Sur l'image de gauche, prise à l'aide d'un objectif
fish-eye, on la voit monter jusqu'à Jupiter, située tout en haut de la
photo. A droite, les Pléiades et la constellation d'Orion se lèvent
au-dessus des montagnes.
Les animaux de Nadine et Raymond à la
Hacienda : une anesse à gauche et "Grisette" le chat à droite, en
pleine activité.
En haut, un oiseau perché sur une
branche de ricin, surveille l'éactivité des humains et espère peut être
récupérer quelques graines ; en bas, le condor tourne dans le ciel
au-dessus des troupeaux de chèvres laissées en liberté.
En chemin, nous avons pu voir des perroquets en liberté, voletant et
chantant joyeusement autour d'une très vieille église.
Jolis perroquets saisis en plein vol
(grâce à l'aide de Raymond) au-dessus d'une église abandonnée
Encore un condor saisi en plein vol
presque au-dessus de nos têtes !
Il a fallu parcourir 35 km à partir du poste de garde de l'observatoire
pour arriver au sommet du Cerro Tololo, où nous
avons pu visiter l'intérieur de deux coupoles abritant respectivement
un télescope de 1,5 m et le grand télescope de 4 m de diamètre.
La coupole et le télescope de 4
mètres de diamètre de l'observatoire de Cerro Tololo.
Un guide fort sympathique nous a donné un grand nombre d'explications
en espagnol et en anglais. L'observatoire de Tololo a été le lieu de
découverte de la supernova "SN1987A" apparue en 1987 dans le grand
nuage de Magellan.
En sortant de l'observatoire, nous avons eu droit à une pêtite averse
de neige et le vent frais nous a poussé à vite retrouver la voiture
pour se réchauffer !
Retour par la route de la Serena, grande
ville chilienne située au bord de l'océan Pacifique, où nous avcons pu
admirer le coucher du soleil sur la mer et le rayon vert en prime !!
Le phare en bord de mer à la Serena.
Que c'est rapide, un coucher de Soleil sous les tropiques ! A droite,
le rayon vert dépasse sur l'océan.
Retour à la Hacienda de nuit après 2h30 de route supplémentaire (et 350
km parcourus aujourd'hui !), pour observer la Lune qui culmine presque
au zénith maintenant.
A gauche et au centre : le ciel et les montagnes sont éclairés par la
lumière de la Lune ; c'est l'occasion de réaliser des images
fantastiques. A droite, une fois la Lune couchée, les travaux sérieux
peuvent reprendre, ici une vue de la Voie Lactée dans la constellation
du Sagittaire avec lezs nébuleuses de la Lagune et de la Trifide, à
droite de l'image. Pose de 30s seulement à 1600 ISO avec un
téléobjectif 135 mm à F/2 et un appareil Canon 1000D modifié Baader par
Astreos.
Ce soir, il y avait un peu d'humidité. L'hygromètre est monté
exceptionnellement à plus de 40% d'humidité et c'est une des rares
nuits où la lame de fermeture du télescope a été recouverte de buée. Il
a fallu utiliser un sèche cheveux (et un groupe électrogène) pour venir
à bout de cette rosée indésirable. En effet, lorsque la température
baisse, l'humidité présente dans l'air retombe vers le sol et se
condense sur les surfaces qu'elle rencontre. Lorsque le télescope
regarde vers le zénith, le hublot qui se trouve à l'entrée du tube (que
l'on appelle lame de fermeture) se couvre de fine goutelettes d'eau,
mettant un terme prématuré aux observations du ciel...
Voici les "stars" du ciel austral,
les nuages de Magellan, pris au téléobjectif 135 mm à F/2 avec un boîtier Canon 1000D modifié Baader par Astreos.
A gauche le petit nuage "SMC", à droite le
grand nuage "LMC". Aux jumelles 8,5x42, le champ englobe la totalité du
grand nuage et toutes ses extensions (et il y en a un paquet)
J'ai fait une constatation intéressante concernant la noirceur du ciel
nocturne dans un site exceptionnel.comme ici au Chili. Habituellement
si noir, le ciel de cette nuit était un peu laiteux, bien après le
coucher de la Lune. Sans lampe de poche, on pouvait marcher sans
problème au milieu des arbustes et des rochers ; je pouvais voir mes
pieds et je distinguais également très bien un grand nombre de détails
tout autour de moi - ce n'était pas le cas il y a trois nuit, lorsque
la Voie Lactée était descendue trop bas pour éclairer correctement le
paysage. Ce fond laiteux du ciel et du paysage était dû à l'humidité,
qui formait un genre de voile imperceptible.
Vers 5h du matin, le vent s'est levé et a chassé l'humidité. Le voile
laiteux a immédiatement disparu et le ciel est redevenu plus noir.
J'ai ressenti un second tremblement de terre ce soir, vers 23h40. Comme
celui du 14 au soir, j'ai tout d'abord entendu un bruit sourd et grave
durant quelques secondes, puis le sol s'est mis à trembler pendant 5
secondes. Une secousse a été plus forte que les autres, mais le
bâtiment de la coupole a a peine tremblé.
Je pense avoir entendu un autre bruit sourd similaire au cours de la
nuit, vers 2 ou 3h du mpatin, mais sans secousse perceptible cette
fois.
18
juillet : de nouveau sous les étoiles de la Hacienda
Le ciel partiellement nuageux de la matinée s'est peu à peu découvert
et a laissé place à une grande étendue bleue en fin de journée.
La Canelilla et la Hacienda des
étoiles "vue du ciel"
Ci-dessus : le "cerro quisco",
autrement dit la colline aux cactus, avec la cabane où il faut monter
pour avoir la connexion internet (eh oui, c'est de là haut que je mets
à jour mon blog !). A droite, je scrute le ciel dans l'espoir de voir
des condors aux jumelles 8,5x42. Vous avez vu la taille du cactus ?
Voilà le genre de rencontre que je préfère éviter de faire de nuit
quand j'oublie ma lampe de poche.
Le soir, le C14 pointe la Lune à
proximité du zénith !
La Lune
était très -très- haute dans le ciel, environ 80° de hauteur ! En
France on ne voit jamais la Lune aussi haute, il est nécessaire de se
situer près des tropiques pour voir ça. Les images étauent un opeu
agîtées en début de nuit, les cratères de la Lune dansaient dans
l'oculaire du télescope. Puis la turbulence a faibli pour devenitr
raisonnable. Sans doute y-a-t'il davantage de turbulence le soir
lorsque la température chute de +8°C au coucher du soleil à -4°C vers
21h. A l'oeil nu, on pouvait voir les étoiles scintiller fortement en
débuit de nuit, puis le phénomène s'est estomper. Vers 22h, les étoiles
proches du zénith ne scintillaient plus du tout (Antares du Scorpion,
par exemple)
Cette nuit, les images de Jupiter étaient excellentes ! La turbulence a
quasiment disparu vers 4h du matin, alors que la planète Jupiter
s'approchait du méridien. Le vent était tombé, le taux d'humidité était
revenu à 20% et la température était "seulement" de 0°C.
Ci-dessus : Jupiter au télescope C14
cette nuit à 4h40 locales (8h40 TU). A gauche : avec un filtre rouge. A
droite sans filtre (l'image est moins contrastée mais on retrouve un
grand nombre de détails
On termine le séjour avec M42, la
grande nébuleuse d'Orion
Raymond me raccompagne à Ovalle dans son 4x4. Il fait très froid ce
soir. Apparemment aux actualités, ils disent qu'une vague de froid
sévit sur le Chili ; un grand nombre de villes sont victimes de
températures négatives. J'ignore quelle tempérazature il va faire en
France à mon retour, mais je soupçonne un écart d'une trentaine de
degrés avec ici !
20
juillet : Santiago du chili et retour vers Paris
Tôt le matin (ou tard dans la nuit) dans le bus "Tur-Bus" qui fait
la liaison Ovalle -> Santiago, je vois la Lune se coucher vers
l'Est. A demi endormi, je profite une dernière fois de la vision de la
Lune couchée sur le côté puis je replonge dans les bras de Morphée.
J'arrive à l'aéroport dfe Santiago à 7h du matin. Mon avion est à 15h.
J'ai de l'avance, mais c'était préférable ici où l'imprévu arrive
souvent : on a failli tomber en panne de voiture hier soir avec Raymond
dans son 4x4, une courroie importante a lâché dans le moteur, mais
comme Raymond est un conducteur / mécanicien hors pair, il a réussi à
dompter son Land Rover à la
limite de la surchauffe et de la panne de batterie pour me mener à bon
port. Encore une fois Merci
Raymond.
Je
profite de ces dernières lignes pour remercier Nadine et Raymond de
m'avoir accueilli dans leur "Hacienda", à la Canelilla. Ils sont tous
deux d'une gentillesse exemplaire, d'une bonne humeur et d'une
disponibilité à 200% et ce fut un réél plaisir d'avoir vécu en leur
compagnie durant cette semaine. Merci Nadine pour -entre autres- tes
bons petits plats tous plus excellents et variés les uns que les autres
et pour avoir adapté les heures des repas à mes horaires décalés (j'ai
vécu la nuit et dormi le jour). Merci à Raymond pour ta
disponibilité de jour comme de nuit, de m'avoir conduit à Ovalle
lorsque j'en avais la nécessité et de t'être levé tous les matins à
5h30 pour mettre des bûches dans la cheminée de ma chambre, afin que je
trouve une température agréable à mon retour de l'observatoire !
Raymond part à l'aventure sur les
routes chiliennes au volant de son Land Rover
Trois de mes plus belles images de la Lune sont en vente sur le site de
Yellow Corner, le spécialiste de la photographie d'art :