Pourquoi une station d'observation personnelle ?
Les raisons de s'équiper sont nombreuses et variées. En résumé, deux facteurs motivent ce choix: la distance entre le domicile et un club qui est trop importante pour le temps dont on dispose ( ou l'absence de club dans la région); La volonté de sortir quand bon nous semble sous des cieux plus cléments ou dans un endroit plus proche.
Les limites de l'équipement
L'astronome amateur est toujours tenté d'utiliser des instruments plus
gros. C'est la course au diamètre. Mais bien souvent, l'instrument tant
désiré reste finalement dans le carton, car trop lourd et trop
long à installer. D'ailleurs, le meilleur instrument reste celui dont on
se sert le plus, non ? Donc, avant de l'acquérir, il est bon de se poser
quelques questions: sur le poids et l'encombrement: ce matériel est-il
suffisamment pratique à manoeuvrer seul ? De quel moyen je dispose pour
accéder au site d'observation choisi ? y a-t-il des sites proches de chez
moi suffisamment clair pour l'observation (pollution limitée) et
accessibles ?
Sur la facilité d'utilisation: l'instrument est-il montable et
démontable rapidement, même dans l'obscurité ? Les
réglages sont-il simples ? En effet, le temps d'installation est l'autre
facteur déterminant dans le choix d'un instrument après ses
performances (et malheureusement son prix). Si à chaque observation, il
vous faut plus d'une heure pour tout mettre en place, vous risquez vite de vous
décourager !
Le choix "jumelles"
L'astronome est en général limité par son budget, ce qui
fut mon cas. J'ai donc commencé par acquérir une paire de jumelles
7x50, puis un peu plus tard des 12x80. C'est aussi l'instrument astronomique le
plus rapide à mettre en oeuvre ( facilité de pointage, pas de
réglage de chercheur, vite rangé,etc.). Pourtant, les jumelles
sont souvent dénigrées à tort, car dans l'esprit des gens,
cet instrument n'est pas aussi performant qu'une petite lunette ou un
télescope.
L'utilisation de jumelles impose des limites strictes, du fait que celles-ci ne
permettent pas de fort grossissement. Il est donc impossible d'observer
sérieusement des planètes, la lune. Par contre c'est un instrument
idéal pour l'observation du ciel profond car l'instrument est lumineux
(bien plus qu'une lunette de même diamètre, car les jumelles ont un
F/D petit) . Il est également possible d'observer des éclipses de
lune, des comètes (instrument idéal), Certains
astéroïdes
L'intérêt du choix "jumelles" est double:
L'investissement est bien plus léger, on a donc moins de risque de
"gaspiller" son argent, si on ne se sert pas
régulièrement du matériel qui de surcroît est
reconvertible, pour observer la nature,etc. Pour les septiques, effectuer le
rapport prix/ cm d'ouverture et comparer avec un télescope ou une lunette
(attention, dans une paire de jumelles, il y a 2 objectifs)
L'aspect pratique est évident. On transporte très facilement une
paire de jumelles, même en voyage, au fond d'une valise ou d'un sac.
L'utilisation est très simple et immédiate, on évite donc
les tâtonnements fastidieux de pointage. L'observation est agréable
car binoculaire. Enfin l'entretien et les réglages sont minimes.
L'utilisation d'une paire de jumelles peut être aussi une étape.
Elle permet "tester" l'observateur pour voir si l'on est capable de
faire des sorties tout au long de l'année, en vue d'acheter par la suite
un matériel plus performant. Rien ne vous empêche aussi de vous
équiper avec de bonnes jumelles pour faire des sorties occasionnelles,
tout en utilisant le reste du temps le matériel disponible dans un club.
A propos de la photographie
Bien que très passionnante, cette activité spécifique demande encore plus de temps et de matériel que l'observation visuelle. A tel point, que certains, omnibulés par ces bouts de gélatines oublient d'observer le ciel pour ne photographier que la même nébuleuse (fans clubs de la nébuleuse d'orion...). En effet, la photographie au foyer d'un télescope est un art très difficile, qui exige un matériel réglé de manière impeccable (donc très souvent fixe), et un opérateur expérimenté donc qui utilise son instrument très fréquemment. De plus, l'observation visuelle et la photographie ne font pas bon ménage dans une même soirée. Il faut choisir: en 2 heures de temps vous pouvez soit photographier 3 ou 4 objets, ou en observer une bonne douzaine. Quand au prix du matériel, il faut compter minimum le double !
Gérer le temps
Tout comme un sport, l'observation astronomique doit se pratiquer de
façon régulière pour "progresser". Si la vie
professionnelle ne permet généralement pas d'observer la
voûte céleste quotidiennement, un rythme hebdomadaire est
souhaitable (si la météo est clémente).
En vacances par contre, la simple observation pourra se transformer en une
véritable expédition, pour une nuit complète par exemple.
On pourra en profiter pour déplacer son instrument vers un endroit
où le ciel est plus "noir", moins pollué. Attention
cependant à ne pas passer toutes ses nuits dehors. Les vacances sont
quand même faites pour se reposer.
En manière générale, les séances d'observation
hebdomadaires seront limitées par la présence périodique de
la lune et par la météo toujours capricieuse. Si l'observation est
assez régulière, on pourra préparer à l'avance, de
jour, les cartes et documents nécessaires au repérage des objets.
On perdra ainsi moins de temps à errer et l'observation n'en sera que
plus agréable.
Enfin, l'installation et le trajet jusqu'à l'endroit d'observation ne
doit pas demander plus de temps que l'observation elle-même. Par
expérience, le montage/démontage ne doit pas excéder 1/2h,
pour ne pas être trop lassant. De même, la durée moyenne
d'une séance d'observation est d'environ 1h. Ce qui nous amène
à prévoir des sorties hebdomadaires de 1 1/2 voire 2h (en comptant
les trajets vers le lieu d'observation).
Un programme d'observation
Tout comme les randonnées pédestres, l'observation du ciel
nécessite quelques préparatifs. Bien sûr, il plus facile de
choisir les objets sur le terrain , en fonction du ciel visible, de la
qualité des contrastes du ciel. Mais pour ne pas "tourner en
rond" et observer systématiquement les mêmes objets, il faut
établir un programme d'observation, sorte de fil conducteur. Une liste
d'objets visibles vous est proposée, mais il s'agit d'un choix
arbitraire, qui doit être affiné.
Pour joindre l'utile et l'agréable, pourquoi ne pas classer de
manière rationnelle les objets observés, un petit peu à la
manière de Messier ? Lors des sorties, on note pour chaque objet dans un
fichier selon un code pour: la détectivité, l'aspect
général, la taille, la facilité de pointage. On marque en
outre la forme apparente, l'aspect des bords, la couleur éventuelle et
les remarques personnelles. La tenue à jour de ce fichier permettra
à long terme de créer une banque de données
observationnelles et rappellera sans doutes de bien belles images.