ENSICA, Promotion 2001
RAPPORT DE STAGE
Philippe Gassie
Expérimentation de la mesure de l’exposition humaine aux champs électromagnétiques
Radiotelescope de l’observatoire de Jolimont
à Toulouse ( photo M.Bonavitacola)
Responsables de Stage :
M.Bonavitacola ; Centre
de Protection du Ciel Nocturne
B.Flouret ; Observatoire
Radioastronomie de Nancay
Introduction | ||
Partie 1 : Les normes d’exposition aux champs électromagnétiques. | 2 |
|
I. |
Introduction | 2 |
II. |
La réglementation européenne | 3 |
III. |
Comparaison des normes dans différents pays | 6 |
IV. |
Conclusion : Evolution des normes | 9 |
Partie 2 : Mesures d’environnement
électromagnétique dans le quartier de Jolimont. |
||
I. |
Situation du quartier | 10 |
II. |
Protocole de mesure | 11 |
III. |
Résultat des mesures | 12 |
IV. |
. Cartes avec lissage des mesures | 16 |
Annexes
|
Références
|
Officiellement, les rayonnements émis
par les station-relais de téléphonie mobile sont trop faibles
pour être nocifs.
Pourtant le doute subsiste quant à la pollution électromagnétique
et la rumeur enfle sur les risques sanitaires que ces antennes feraient courir.
Des associations de locataires se créent en réaction à
leur prolifération sur les toits des grandes agglomérations.
Le but de ce stage réalisé
en Juillet et Septembre 2000 est de clarifier le débat en faisant le
point sur les normes françaises concernant l’exposition aux radiofréquences,
en comparant ces normes à celles existant dans d’autres pays, et
enfin en effectuant des mesures du champ électromagnétique dans
le quartier de Jolimont à Toulouse, site où sont implantées
de nombreuses antennes-relais.
Partie 1
Les normes d’exposition
aux champs électromagnétiques.
I. Introduction
Des limites d'exposition aux champs électromagnétiques
ont été établies dès les années 1980, notamment
par une commission internationale de spécialistes : l'ICNIRP (International
Commission on Non-Ionizing Radiation Protection). C’est une Organisation
non gouvernementale reconnue par l'OMS et constituée de médecins
et spécialistes des champs électromagnétiques. C'est elle
qui propose des limites d'exposition humaine aux champs électromagnétiques,
à partir d'un examen approfondi des publications scientifiques existant
sur le sujet. Les premières limites d'exposition aux champs électromagnétiques
radiofréquences ont été publiées en 1988 et ont
été confirmées en 1998.
De nombreux pays ont établi leurs propres normes ou directives à
partir de ces recommandations. En Europe, le Conseil de l’Union Européenne
a adopté, le 12 juillet 1999, une recommandation visant à limiter
l'exposition du public aux champs électromagnétiques en se basant
sur les recommandations de l'ICNIRP. Elle recommande aux Etats membres d’adopter
une réglementation et de veiller au respect de ces restrictions. Des
organismes comme le CENELEC (Comité Européen de Normalisation
Electrotechnique) en Europe et l'IEEE (Institute of Electrical and Electronics
Engineers) au plan international complètent ces travaux et établissent
des normes visant à définir les méthodes de mesures et
les moyens permettant de vérifier le respect de ces limites.
II. La réglementation européenne
Les limites d'exposition recommandées ont pour but d'assurer que les expositions se situent suffisamment en dessous des niveaux pour lesquels les études biologiques démontrent un effet nocif reproductible. En d’autres termes, les normes fixent des limites d’exposition plus faibles que les seuils à partir desquels des effets nocifs sont démontrés. Ces marges de sécurité, entre limite d’exposition et seuil d’apparition des effets nocifs, visent à prendre en compte les effets que les études en cours pourraient éventuellement démontrer. La norme européenne du 12 juillet 1999 repose sur ces considérations.
II.1 Définition des grandeurs physiques utilisées
Quelques relations entre ces différentes grandeurs
:
E= |
c.µ0.H |
où c est la vitesse de la lumière dans le vide |
et.µ 0 la perméabilité magnétique du vide |
|
E=377.H |
S=E.H |
|
S=E²/377=377.H² |
|
|
Dès lors, à partir
de cette formule, en connaissant la puissance totale du ou des émetteurs
(P) qui alimentent une antenne, ainsi que le gain de
l'antenne (G), et si l'on se fixe une intensité
limite (S) pour le rayonnement auquel on sera exposé,
en W/m² ou en µW/cm²
(microWatts par centimètre carré), on peut calculer la distance
r (en m) à partir de laquelle l'intensité du rayonnement
sera inférieure à la limite choisie, par la formule :
|
II.2 Recommandation Européenne sur
l’exposition du public aux champs électromagnétiques
La dernière directive en date de l’Union
Européenne en matière de normes pour l’exposition aux champs
électromagnétiques est la recommandation européenne n°1999/519/CE
du 12 juillet 1999 sur laquelle s’appuient de nombreux états, et
plus particulièrement la France.
Voici les normes recommandées par cette directive (seules les limites
intéressantes pour le site de Jolimont sont retranscrites ici, en particulier
je n’ai pas donné les limites pour des fréquences inférieures
à 1 MHz) :
Niveaux de référence
aux champs radiofréquences pour le public. Conseil de l'Union Européenne
Recommandation 1999/519/CE du 12 juillet 1999.
Niveaux
de référence : |
|||
Fréquence
(f) |
Champ
E |
Champ
H |
Densité
de puissance |
(V/m) | (A/m) | (W/m²) | |
1 - 10 MHz | 87/ f1/2 | 0,73/f | - |
10- 400 MHz | 28 | 0,073 | 2 |
400 - 2000 MHz | 1,375 f1/2 | 0,0037 f1/2 | f/200 |
2 - 300 GHz | 61 | 0,16 | 10 |
Pour les fréquences GSM et DCS : | |||
900 MHz | 41 | 0.11 | 4.5 |
1800 MHz | 58 | 0.16 | 9 |
Il est intéressant de noter qu’il existe
une Directive européenne imposant la limite pour la protection des équipements
électroniques contre les perturbations électromagnétiques.
La limite choisie est de 3V/m ou 24 mW/m².
Il faut cependant savoir que cette Directive impose une seconde exigence pour
les mêmes équipements : celle d'être protégé
de manière intrinsèque par construction, contre des perturbations
jusqu'à cette même valeur de 3V/m.
III. Comparaison des normes dans différents pays
La recommandation européenne du 12 juillet 1999 sert de référence à la législation de nombreux pays, tels la France, en ce qui concerne les limites d’exposition à ne pas dépasser. Cependant d’autres pays ont adopté des limites beaucoup plus exigeantes, notamment au nom du Principe de Précaution, en s’appuyant sur les conclusions de scientifiques sur la nocivité des champs électromagnétiques.
III.1 Effets des ondes électromagnétiques
sur l’organisme
Les systèmes de téléphonie mobile
émettent et reçoivent des micro-ondes. De même nature que
celles des fours domestiques, ces micro-ondes diffèrent par leur puissance.
Les effets thermiques dépendent de la quantité de rayonnement
absorbée par le corps humain, définie par le DAS (Débit
d’Absorption Spécifique). Le corps humain possède une capacité
de thermorégulation grâce à la circulation sanguine. Mais
au-delà d’une certaine limite, si la charge thermique est trop
importante, le corps n’est plus capable d’éliminer les calories
aussi vite qu’il les absorbe. Il s’ensuit une augmentation de température
localisée ou non sur une partie du corps, qui peut s’avérer
dangereuse si elle n’est pas stoppée. L’échauffement
induit dans les tissus de l’organisme peut provoquer des réactions
physiologiques et thermorégulatrices temporaires, notamment une réduction
des capacités physiques ou mentales au fur et à mesure que la
température du corps augmente.
On a ainsi pu remarquer que l’utilisation du portable provoquait l’échauffement
de l’hémisphère du cerveau situé à proximité
de l’antenne.
Les effets athermiques sont les effets dus au rayonnement
des antennes.
L’Organisation Mondiale de la Santé a déclaré que
«selon certains rapports, l'exposition à des champs
électromagnétiques de faible intensité, trop faible pour
provoquer un échauffement significatif, aurait perturbé l'activité
électrique du cerveau de chats et de lapins en modifiant la mobilité
de l'ion calcium. Cet effet a également été signalé
dans des tissus et des cellules isolées. D'autres études laissent
entendre que les radiofréquences pourraient modifier la vitesse de prolifération
des cellules, perturber l'activité des enzymes ou agir sur les gènes
de l'ADN des cellules. Ces effets ne sont pas aujourd’hui clairement établis
et leurs incidences sur la santé de l'homme ne sont pas suffisamment
bien comprises pour justifier une limitation de l'exposition aux champs électromagnétiques
de faible intensité».
Les normes d’exposition telles la Recommandation Européenne du 12 juillet 1999 ne tiennent pas compte de ces effets athermiques pour fixer les seuils d’exposition.
III.2 L’opposition scientifique
De nombreux scientifiques s’intéressent aux conséquences des ondes électromagnétiques sur l’organisme, notamment aux effets athermiques, et militent pour faire baisser les seuils d’exposition. Voici une liste des principaux scientifiques qui s’inquiètent des conséquences des ondes électromagnétiques :
On peut ainsi remarquer que
de nombreuses voix de scientifiques de tout premier plan s’élèvent
pour dénoncer le laxisme des autorités en matière de réglementations
sur les champs électromagnétiques.
En particulier beaucoup s’étonnent du peu d’intérêt
de la presse pour leurs travaux, en comparaison par exemple de la médiatisation
des travaux sur les OGM.
Certains se demandent si les recettes publicitaires faites par la presse grâce
aux téléphones portables et le fait que les principaux organes
de presse fassent partie des même groupes que les entreprises de télécommunication,
ne sont pas une explication à ce phénomène.
III.3 Le Principe de Précaution
Le Principe de Précaution est inscrit dans
le Traité de l'Union Européenne (Article 130R du Traité
de Maastricht, 7 février 1992), ainsi que dans de nombreux textes de
droit international, tel que la Déclaration de Rio (juin 1992).
Ce principe stipule que l'absence de certitudes, compte tenu des connaissances
scientifiques et techniques du moment, ne doit pas retarder la prise de mesures
visant à prévenir un risque de dommages graves et irréversibles
à l'environnement.
C’est au nom de ce principe que de nombreuses associations telles Teslabel
en Belgique (http : //www.teslabel.com)
militent pour faire adopter par l’Union Européenne une réglementation
plus stricte en matière de limites d’exposition aux champs électromagnétiques,
arguant que lorsque ce principe a été bafoué, cela a causé
de nombreux scandales tels que celui de l'amiante, du sang contaminé
et de la vache folle (ESB) par exemple.
Parmi les pays européens, nos voisins comme les Anglais, les Italiens
les Suisses et les Belges appliquent un principe de précaution et de
la protection sur le choix d'implantation des antennes relais.
Ces mesures visent à minimiser l'exposition des habitants et donc des
populations aux ondes électromagnétiques dégagées
par ces relais.
En Angleterre, par exemple, on interdit les émetteurs fixes GSM à
moins de 300 mètres d'une habitation.
Voici un tableau comparatif des normes existant dans plusieurs
pays :
Champ
électrique |
Densité
de puissance |
Densité
de puissance |
|
CENELEC |
900 MHz :41,2 |
4,5 |
450 |
Commission Européenne
|
1800 MHz : 58,25 |
9 |
900 |
Australie - Nouvelle
Zélande |
27,46 |
2 |
200 |
Pays de l’Europe
de l’Est Italie (loi 1999) |
6,14 |
0,1 |
10 |
U.R.S.S. (1978) |
4,34 |
0,05 |
5 |
Directive Européenne
(Protection des appareils médicaux) et Circulaire du Ministre M. Foret (Région Wallonne) |
3 |
0,024 |
2,4 |
Tribunal du Plan
de Nouvelle Zélande (1995) |
2,74 |
0,020 |
2 |
Comté de Salzburg (Autriche) |
0,6 |
0,001 |
0,1 |
IV. Conclusion : Evolution des normes
L’OMS a lancé un vaste projet : The International
Electromagnetic Fields (EMF) Project, dont le but est de déterminer les
effets sur la santé et sur l’environnement de l’exposition
aux champs électromagnétiques dans les fréquences 0-300GHz,
avec comme objectif de fixer des normes internationales pour les limites d’exposition.
Le projet a été lancé en 1996 et ses conclusions ne sont
pas attendues avant 2005.
A la suite d’une conférence internationale organisée récemment
par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) sur les effets sanitaires
éventuels des téléphones mobiles et de la publication d’études
nationales de premier plan au Canada et au Royaume-Uni, l’OMS a actualisé
les recommandations qu'elle avait formulées sur ce sujet.
On trouvera aujourd'hui ces informations dans l’aide-mémoire révisé
N° 193 (Communiqué de presse OMS du 28 juin 2000) sur les téléphones
mobiles et les stations de base (http://www.who.int/inf-fs/fr/am193.html).
Vous trouverez un résumé de ce document en annexe.
Il semble que l’Europe et la France attendent les conclusions de ce projet pour se munir d’une véritable législation dans le domaine de l’exposition aux champs électromagnétiques, à moins que l’Europe ne tienne à unifier les législations de ces différents pays auparavant.
En France, il semble que le problème du rayonnement
électromagnétique et de ses conséquences commence à
inquiéter les autorités qui ont par l’intermédiaire
de Dominique Gillot, Secrétaire d'Etat à la Santé et aux
Handicapés, constitué en juin 2000 un groupe d’experts multidisciplinaires
afin de recueillir son avis sur les données scientifiques disponibles
en matière de risques éventuels liés à l’usage
des téléphones mobiles et à leurs équipements.
Le rapport de cette commission est disponible depuis le 18 janvier 2000 sur
le site http://www.sante.gouv.fr/htm/dossiers/telephon_mobil/index.htm
et vous trouverez ses conclusions et recommandations en annexe, on y trouve
par exemple pour la première fois évoqué le Principe de
Précaution et des recommandations visant à une meilleure information
du public en matière de rayonnement des antennes et des téléphones
mobiles.
Mesures d’environnement électromagnétique
dans le quartier de Jolimont.
I. Situation du quartier
Le quartier de Jolimont à Toulouse est un
quartier résidentiel qui regroupe, de part sa situation géographique
privilégiée, différents émetteurs radio ou GSM,
sources de rayonnement électromagnétique.
Trois sites en particulier émettent une importante puissance électromagnétique
:
• Le site de Toulouse-Bonhoure :
Service |
P.A.R (W) |
|
Fréquence
(MHz) |
||
Kol Aviv |
1000 |
101,0 |
Beur FM |
1000 |
96,9 |
Le Mouv’ |
4000 |
95,2 |
France Info |
5000 |
105,5 |
Radio Classique |
4500 |
105,9 |
Fun SO |
4000 |
105,9 |
France Inter |
2000 |
103,5 |
France Culture |
2000 |
93,3 |
France Musiques |
2000 |
93,1 |
Europe 1 |
5000 |
106,3 |
RTL |
5000 |
103,9 |
RMC |
4000 |
104,3 |
Sud Radio |
2000 |
104,1 |
TLT |
5000 |
37 |
La Cinquième |
5000 |
32 |
M6 |
5000 |
34 |
Sont également présents sur le site des équipements de radiotélécommunication GSM 900 MHz et 1800 MHz destinés aux opérateurs SFR et Bouygues Télécom.
• Le site de la rue d’Assalit
:
Service |
P.A.R (W) |
|
Fréquence
(MHz) |
||
Radio Occitania |
800 |
98,3 |
Canal Sud |
500 |
92,2 |
Booster FM |
500 |
106,8 |
Radio Campus |
500 |
94,0 |
• Le site de Toulouse Moscou :
Service |
P.A.R (W) |
|
Fréquence
(MHz) |
||
Chérie FM |
1000 |
97,4 |
Radio Mon Pais |
1000 |
90,1 |
RFM |
5000 |
99,1 |
Rire & Chansons |
1000 |
94,4 |
RTL2 |
5000 |
88,7 |
Skyrock |
1000 |
100,0 |
Sont également présents sur le site de Moscou des relais de radiotéléphonie de Bouygues Télécom à une fréquence de 1800 Mhz.
II. Méthode de mesure
La campagne de mesure correspond à une photographie
de l’environnement électromagnétique du quartier de Jolimont,
et plus particulièrement des alentours des principales sources de pollution
de ce quartier que sont les émetteurs de Bonhoure, Assalit et Moscou.
Les mesures ont été effectuées dans la journée,
de 13h à 18h, les 12 et 13 janvier 2001, et ont porté sur plus
de 200 points de mesure dans les rues de ce quartier.
Les mesures ont été réalisées
à l’aide du champmètre large bande CHAUVIN-ARNOUX CA-43.
La large bande passante de cet appareil permet de couvrir toutes les fréquences
allant de 100 kHz à 2.5 GHz, cette bande couvrant notamment les émissions
radio FM (85 Mhz-107 MHz) et les émissions GSM 900 MHz et 1800 MHz.
Cet appareil est muni d’une sonde isotropique, les mesures s’effectuant
en déplaçant l’antenne dans l’ambiance à mesurer.
De plus l’appareil possède une mémoire capable de stocker
les mesures ; on peut utiliser cette mémoire en laissant le CA-43 mémoriser,
à intervalle défini, les résultats des mesures minimales,
maximales et moyennes.
Le protocole utilisé pour cette campagne
de mesures consiste à prendre les premières mesures dans les environs
immédiats de la source de champ électromagnétique, puis
de rayonner dans les rues du quartier à partir de cette source jusqu’à
arriver dans des zones où la présence des sources de champ ne
se fait plus sentir, dans ces zones la valeur du champ électromagnétique
est inférieure à 2 V/m.
Les mesures ont été prises à une hauteur de 1m20.
Le champ électromagnétique aux abords de la source variant de
manière importante dans l’espace, il convient d’utiliser
la fonction du CA-43 permettant de mesurer les valeurs minimales, maximales
et moyennes du champ comme cela a été expliqué plus haut
:
les mesures portent sur une surface de 1m² environ dans lequel on fait
évoluer l’appareil pendant une minute, l’appareil donnant
au bout de cette minute les valeurs minimales, maximales et moyennes du champ
dans cette zone.
Quand on s’éloigne un peu plus de la source, la valeur du champ
varie moins, les mesures sont alors prises toujours en mode mémorisation
mais sur toute la largeur de la rue.
Enfin, dans les zones plus éloignées, le champ varie très
peu, ce n’est plus alors nécessaire d’utiliser la fonction
mémorisation, la valeur du champ est directement lue sur l’appareil.
Les points où sont effectuées ces mesures sont reportés
sur une carte, la majorité des mesures étant effectuées
à des endroits remarquables comme les croisements de rues pour une identification
plus aisée et plus précise sur la carte.
Cette campagne de mesure
s’étendant sur plusieurs jours et des mesures ayant été
effectuées aux même endroits à plusieurs jours d’intervalle,
il est intéressant de noter qu’aucune évolution temporelle
du champ électromagnétique n’a été remarquée.
Cependant ces variations (ou non) du champ pourront être vérifiées
lors de campagnes de mesures ultérieures puisque le mode de mesure et
les points où ont été effectuées ces mesures étant
bien définis, ces mesures sont reproductibles.
III. Résultat des mesures
Voici les cartes des mesures dans le quartier de
Jolimont.
Les valeurs qui apparaissent sur les cartes sont les mesures moyennes du champ
électomagnétique (en V/M)..
III.1 Observatoire :
Dans les environs de l’Observatoire de Jolimont
on peut noter que les valeurs du champ électromagnétique mesurées
demeurent faibles, mis à part aux environs d’un relais de téléphonie
mobile situé sur un des bâtiments de l’Observatoire.
Aux alentours du radiotélescope le
champ moyen est de 2.5 V/m avec un maximum à 3.1 V/m.
III.2 Assalit :
L’émetteur de la rue d’Assalit
(situé au carrefour des rues d’Assalit et de Saint Martin) induit
une pollution électromagnétique dans ses alentours puisque les
3 V/m sont dépassés dans une large zone et que l’on atteint
en valeur moyenne un maximum à 5.2 V/m.
Il est intéressant de rappeler que 3V/m est la limite de bon fonctionnement
de nombreux appareils électriques.
III.3 Bonhoure :
L’émetteur de Toulouse Bonhoure, situé
au bout de la rue Aufrery, est l’émetteur le plus puissant du quartier
de Jolimont.
On relève ainsi devant le n°1 de la rue Aufrery une valeur moyenne
du champ de 11 V/m.
En valeur maximale le maximum est de 13.4 V/m, toujours devant le n°1 de
la rue Aufrery.
On peut remarquer sur cette carte que les 3 V/m sont dépassés
dans une vaste partie du quartier, de même que les 4 V/m (normes en Suisse),
et même les 6 V/m (normes en Russie et en Italie).
III.4 Moscou :
L’émetteur
de Moscou est situé rue Lafillaire.
La valeur moyenne maximale relevée est de 8 V/m.
La zone à plus de 3 V/m englobe là encore de nombreuses habitations
sans toutefois atteindre les valeurs relevées autour de Bonhoure .
IV. Cartes après lissage des mesures
A partir des mesures précédemment présentées
ont été extrapolées les cartes suivante qui présentent
les valeurs du champ électromagnétique par seuil pour mieux se
rendre compte des zones sensibles.
Quatre seuils ont été choisis :
• Le premier seuil pour des valeurs du champ électromagnétique
allant jusqu’à 2 V/m, ce sont les zones où le champ est
faible :
• Le deuxième seuil entre 2 V/m et 3 V/m, valeurs qui trahissent
la présence d’une source de champ dans les environs :
• Le troisième seuil est compris entre 3 V/m et 6 V/m : 3 V/m correspond
à la limite pour la protection des équipements électroniques
fixée par une directive européenne tandis que 6 V/m est la limite
en Russie et Italie :
• Le quatrième seuil correspond aux valeurs supérieures
à 6 V/m qui correspondent à des valeurs du champ très élevées
:
legende:
Quartier Aufrery
0-2V/m |
2Vm-3V/m |
3Vm-6V/m |
>6V/m |
Quartier Assalit
ANNEXE 1
Communiqué de presse
OMS/45
28 juin 2000
L’OMS publie de nouvelles recommandations sur
l’utilisation des téléphones mobiles
Dans de nombreux pays, plus de la moitié
de la population utilise déjà des téléphones mobiles,
et les milieux industriels estiment qu'il y aura jusqu'à 1,6 milliard
d’abonnés dans le monde d’ici à 2005.
Toutefois, des doutes subsistent quant aux effets sanitaires des champs de radiofréquences
(RF) émis par les téléphones
mobiles et leurs stations de base.
A la suite d’une conférence internationale
organisée récemment par l’Organisation mondiale de la Santé
(OMS) sur les effets sanitaires éventuels des téléphones
mobiles et de la publication d’études nationales de premier plan
au Canada et au Royaume-Uni, l’OMS a actualisé les recommandations
qu'elle avait formulées sur ce sujet.
On trouvera aujourd'hui ces informations dans l’aide-mémoire révisé
N° 193 sur les téléphones mobiles et les stations de base.
« Il existe un certain nombre de recommandations importantes » a déclaré le Dr Michael Repacholi, Coordonnateur de l'Unité Médecine du travail et hygiène du milieu et Administrateur du Projet international CEM. Il s’agit notamment des recommandations suivantes :
• de nouvelles études doivent être
entreprises pour confirmer les récentes conclusions selon lesquelles
les téléphones mobiles peuvent modifier l’activité
cérébrale, les temps de réaction et la structure du sommeil
;
• les conducteurs devraient être vivement encouragés à
ne pas utiliser leur téléphone mobile en conduisant ;
• les autorités nationales devraient adopter des directives CEM
tenant compte des considérations sanitaires ;
• Pour répondre aux inquiétudes du public, les autorités
voulant introduire d’autres mesures de précaution pour réduire
l’exposition aux radiofréquences ne devraient pas pour autant remettre
en cause le fondement scientifique de ces directives en intégrant des
facteurs de sécurité arbitraires dans les limites d’exposition
;
• des mesures de précaution devraient être introduites indépendamment
pour inciter les fabricants à réduire volontairement le niveau
de rayonnement de leur matériel et le public à limiter son exposition
personnelle aux champs RF ; en cas d'inquiétude, une personne pourra
choisir de limiter son exposition – ou celle de ses enfants – aux
RF en abrégeant la durée des communications ou en utilisant l'option
« mains libres » permettant d'éloigner l'appareil de la tête
et du corps ;
• l'état actuel des connaissances scientifiques ne justifie pas
que l'on doive équiper les téléphones mobiles de systèmes
de protection pour absorber le rayonnement radioélectrique ;
• les stations de base devraient pouvoir s'intégrer dans le paysage
et leur implantation devrait tenir compte des préoccupations du public
même si l'on considère que l’intensité des champs
RF autour de ces stations ne représente pas un risque pour la santé.
« Toutes les informations dont nous disposons
aujourd’hui montrent que l’utilisation de téléphones
mobiles n'entraîne aucun effet sanitaire néfaste » a souligné
le Dr Repacholi. « La plupart des études ont porté sur l’exposition
du corps entier à des niveaux de RF bien supérieurs à ceux
normalement associés aux communicationssans fil.
Toutefois, on constate, avec l’avènement des émetteurs-récepteurs
portatifs radio et des téléphones mobiles, que peu d’études
ont été faites sur les effetslocalisés – la tête
en l'occurrence – de l'exposition aux champs RF. »
Certains types de cancer et modifications de l’activité cérébrale, entre autres, ont été attribués à l’utilisation de téléphones mobiles, mais aucune étude épidémiologique n’est venue encore confirmer ces allégations.
Par ailleurs, l’OMS entreprend des travaux
de recherche sur les radiofréquences. Le Centre international de Recherche
sur le Cancer (CIRC) – institution de l’OMS spécialisée
dans la recherche sur le cancer – coordonne actuellement une vaste étude
épidémiologique dans plus d’une dizaine de pays afin de
déterminer l'existence de liens éventuels entre l’utilisation
des téléphones mobiles et les cancers au niveau de la tête
et du cou.
L’étude devrait être achevée en 2003.
ANNEXE 2
Téléphones mobiles et santé
Conclusions du groupe d’experts sur les risques sanitaires et recommandations relatives à la réduction des expositions de la population
1- Rappel bref des recommandations formulées dans les rapports récents
Cette courte section rappelle
de manière factuelle les recommandations formulées dans les différents
rapports consultés par le groupe d’experts, en matière de
gestion des risques.
Dans la section suivante, le groupe d’expert formulera ses propres recommandations,
reprenant ou non, ou complétant celles qui sont exposées ici.
Les rapports ARCS et COST
ne proposent aucune recommandation concernant la gestion du risque.
Le rapport de la Société Royale du Canada propose une mesure concernant
la valeur limite d’exposition par les travailleurs, qui devrait être
abaissée à 1,6 W/kg, en usage au Canada pour le public(1), car
la valeur limite de 8W/kg pour l’exposition à la tête, au
cou et au tronc est considérée comme trop élevée
en raison de risques possibles pour l’œil.
L’aide-mémoire de l’OMS de 1998 considère globalement
qu’aucun risque pour la santé n’est vraisemblable.
En conséquence, l’OMS ne propose logiquement aucune recommandation
de protection, sauf des mesures de bon sens (interdiction d’accès
aux antennes des bases, précautions en raison des problèmes de
sécurité liés aux interférences magnétiques,
développement d’un système efficace d’information
et de communication destiné à " dissiper la méfiance
et les craintes ").
Le communiqué de juin 2000 de l’OMS, tout en conservant une tonalité
très rassurante, propose néanmoins quelques recommandations "
actives " : ne pas utiliser le téléphone en conduisant; inciter
les fabricants à réduire volontairement le niveau de rayonnement
de leur matériel, et le public à limiter son exposition ou celle
de ses enfants, utiliser un kit " mains libres ", tenir compte de
l’esthétique du paysage et des préoccupations du public
pour l’installation des bases.
Le rapport « Stewart
» est de loin le plus complet concernant les recommandations émises.
Celles-ci s’appuient explicitement sur le principe de précaution,
dans l’état actuel des connaissances scientifiques, sauf pour le
risque d’accident lié à l’utilisation de téléphone
pendant la conduite, que les experts estiment avéré.
Les recommandations émises concernent les pouvoirs publics, les industriels
et les consommateurs qui doivent être activement impliqués.
Ces recommandations justifient
l’adoption de valeurs limites d’exposition plus basses pour le public
que pour les travailleurs, pour diverses raisons : l’existence de groupes
fragiles (vieillards, enfants, malades); avec de plus longues durées
d’exposition; l’invocation d’une plus forte absorption d’énergie
due aux rayonnements par les enfants.
Les experts du rapport Stewart recommandent aussi, pour les travailleurs, la
mise en place d’un registre des personnels exposés et un suivi
de leur mortalité, ce qui est faisable dans beaucoup de circonstances
de façon relativement simple (même si une telle procédure
n’est appliquée pour aucun risque professionnel de façon
systématique en France).
Concernant les stations de
base, les experts recommandent l’élaboration rapide (12 mois) de
règles et de procédures obligatoires préalablement à
toute installation, l’élaboration et la mise à jour permanente
d’une base de données nationale de toutes les stations de base
et de leurs caractéristiques, ce qui aura l’avantage supplémentaire
de faciliter les éventuelles futures études épidémiologiques(2),
un audit régulier (par sondage) du respect des normes mené de
façon indépendante, et que les émissions soient abaissées
au niveau le plus bas compatible avec un bon fonctionnement du système
téléphonique.
Concernant le problème spécifique des écoles, les experts
recommandent que les faisceaux émis ne puissent atteindre aucune partie
des sites scolaires sans l’autorisation formelle de l’école
et des parents, ce qui semble une mesure difficile à mettre en œuvre.
Ils recommandent également la mise en place de zones d’exclusion
efficaces et identifiables, incluant un logo spécifique, et d’inciter
les opérateurs à regrouper leurs bases sur des sites communs.
Les recommandations adressées
aux industriels concernent l’adoption de normes internationales pour l’évaluation
des valeurs de DAS, et une information systématique des clients concernant
les valeurs de DAS des téléphones.
Les experts insistent spécialement pour que les enfants restreignent
autant que possible l’usage du téléphone mobile, et pour
que les industriels cessent toute publicité ciblée sur les enfants.
Certaines recommandations s’adressent au public et aux consommateurs de téléphones mobiles : information systématique concernant les effets potentiels sur la santé, création d’un poste de Médiateur pour l’installation des stations de bases.
2- Recommandations du groupe d’experts
Le groupe d’experts a été constitué
afin d’exprimer son avis sur les données scientifiques disponibles
et de faire des recommandations en matière de santé publique.
Cette demande met le groupe d’experts dans une situation qui dépasse
le rôle habituellement dévolu à des experts scientifiques
dont la compétence relève de l’évaluation des risques.
Le groupe d’experts a accepté cette mission.
Ainsi, compte tenu de l’ensemble des informations qu’il a obtenues
et analysées, à partir des différents rapports de synthèse
consultés ainsi que des travaux scientifiques les plus récents,
et à partir des avis recueillis auprès des personnalités
auditionnées, le groupe d’expert expose, dans ce chapitre, les
conclusions qu’il en tire du point de vue de la protection de la santé.
Sont rappelées, dans un premier paragraphe les ‘considérants’,
c’est-à-dire les bases de son raisonnement, puis sont exposées
ses préconisations.
Considérant :
1.
Les réglementations internationales, inspirées par les travaux
de la commission internationale de protection contre les rayonnements non ionisants
(ICNIRP en anglais), reposent sur les seuls effets biologiques correspondant
à des effets sanitaires délétères qui soient scientifiquement
établis.
Il s’agit, dans la gamme des RF, de certains effets dus à l’échauffement
créé par absorption diélectrique.
A partir des niveaux d’exposition les plus bas montrant l’effet
le plus sensible chez l’animal, des facteurs d’abattement –
qualifiés de ‘facteurs de réduction’ - ont été
appliqués pour transposer ces valeurs à l’espèce
humaine, pour les personnes exposées professionnellement ou pour le public;
en découlent les niveaux de la grandeur physique adaptée, le Débit
d’Absorption Spécifique (DAS), qui ont servi à la détermination
des ‘restrictions de base’ de la recommandation de l’Union
Européenne du 12 juillet 1999, correspondant à des niveaux d’exposition
du public.
2.
Les données scientifiques actuelles indiquent cependant l’existence
d’effets biologiques variés pour des niveaux d’énergie
n’occasionnant pas d’accroissement de la température locale.
En l’état actuel des connaissances sur ces effets non thermiques,
il n’est pas possible de dire aujourd’hui qu’ils représentent
des menaces pour la santé.
3. Peut-on pour autant affirmer que tout risque sanitaire est
exclu ? Non : bien qu’il y ait peu d’arguments scientifiques pour
l’étayer, l’hypothèse d’effets sanitaires non
thermiques associés aux champs RF de faible niveau ne peut être
exclue, en l’état actuel des connaissances.
D’ailleurs, certains effets potentiels sérieux (par exemple, promotion
de cancers du cerveau) font actuellement l’objet de recherches épidémiologiques
importantes sur le plan international, lesquelles produiront leurs conclusions
dans plusieurs années, et pour d’autres effets potentiels (par
exemple, des effets sur l’addition, le système nerveux ou les maux
de tête), la recherche se poursuit.
4. Si les recherches futures venaient à valider cette
hypothèse, c’est-à-dire à montrer l’existence
de risques pour la santé associés à l’utilisation
de téléphones mobiles, leur probabilité, au niveau individuel,
serait sans doute faible, comme le suggère le fait que cette démonstration
n’a pu être faite malgré, dans certains domaines, des travaux
nourris depuis plusieurs années.
Cependant, dans ce cas de figure, le nombre très élevé
d’utilisateurs de la téléphonie mobile pourrait conduire
à ce que l’impact sanitaire collectif de ce risque individuel faible
soit élevé.
N’est-il pas prudent, dès lors, de fixer dès maintenant,
dans l’attente des résultats de ces recherches, de nouvelles ‘normes’
d’exposition plus basses que les valeurs actuelles ? Le groupe d’experts
considère que de telles mesures seraient justifiées si elles permettaient
de réduire les risques potentiels de manière effective ; cela
implique d’une part que les effets sanitaires résultant de l’exposition
aux champs RF soient identifiés, et que, d’autre part, puissent
être déterminés des nouvelles valeurs garantissant une réduction,
voire une élimination de ce risque. Cela n’est pas le cas en l’état
actuel des connaissances.
En effet, il n’existe pas, à ce jour, d’information scientifique
fiable permettant d’ajuster et de dimensionner de telles mesures.
Dès lors, non fondées scientifiquement, de nouvelles valeurs limites
d’exposition seraient arbitraires, illusoires, et sans doute disparates
selon les constructeurs ou les pays, accroissant la confusion et les craintes
du public.
5. Il est par ailleurs bien établi que l’usage
d’un téléphone mobile lors de la conduite automobile, avec
ou sans kit main libre, représente un réel facteur de risque d’accident.
Ce risque, non lié aux champs électromagnétiques mais à
la perte de concentration résultant de la conversation téléphonique,
est important en fréquence et en gravité.
6. Il est également établi que la téléphonie
mobile peut constituer un facteur de sûreté et de sécurité
sanitaire (rapidité des alarmes et des secours…), sans compter
d’autres avantages qui ne ressortissent pas de la mission du groupe d’experts.
En conséquence, le groupe d’expert formule
les préconisations suivantes :
1.
Il recommande, pour la gestion des risques potentiels associés à
la téléphonie mobile, une approche s’inspirant du principe
de précaution, dans le sens donné à ce principe dans le
chapitre I du rapport.
L’objectif général poursuivi devrait être la réduction
au plus bas niveau possible de l’exposition moyenne du public, qui soit
compatible avec la qualité du service rendu. La mise en œuvre de
ce principe devrait concerner plusieurs dimensions :
a) Le renforcement de la recherche sur les effets biologiques et sanitaires de l’exposition aux RF, pour réduire le champ des incertitudes et des ignorances; les priorités de cette recherche et des recommandations relatives à son organisation sont exposées plus loin.
b) L’adoption, par l’usager, de mesures d’évitement prudent visant, par des actions simples, à réduire toute exposition superflue (par exemple, réduire l’utilisation des mobiles dans des conditions de médiocre réception; s’équiper d’un kit oreillette; ne pas porter le mobile proche de tissus potentiellement sensibles – tels que au contact du ventre pour la femme enceinte, ou près des gonades pour un adolescent).
c) La poursuite, par les industriels,
de leurs efforts visant à réduire les niveaux d’émission
des mobiles au plus bas niveau compatible avec la qualité du service.
d) L’objectif de réduire au minimum possible le
niveau d’exposition du public concerne en particulier des personnes potentiellement
sensibles tels que les enfants ou certaines personnes malades.
A cet effet, le groupe d’experts recommande que les bâtiments ‘sensibles’
(hôpitaux, crèches et écoles) situés à moins
de 100 mètres d’une station de base macrocellulaire, ne soient
pas atteints directement par le faisceau de l’antenne(3).
Cette recommandation n’est pas incompatible avec l’installation
d’une antenne de station de base sur le toit de tels bâtiments,
car le faisceau incident n’affecte pas, ou de manière tout à
fait marginale, l’aire située au-dessous (effet ‘jet d’eau’).
Le groupe d’experts pense que le respect de ces mesures par les opérateurs
est de nature à atténuer les craintes du public, tout spécialement
de parents préoccupés par l’exposition de leurs enfants
dans les établissements scolaires, d’autant que le groupe d’experts
ne retient pas l’hypothèse d’un risque pour la santé
des populations vivant à proximité des stations de base compte
tenu des niveaux d’exposition constatés.
e) Les enfants constituent a priori,
une population fragile. Ils ne semble pas, en l’état actuel des
connaissances, que les organes sensibles à l’intérieur de
la tête reçoivent une dose de micro-ondes plus élevée
que les adultes, lors de communications; en revanche, s’ils utilisent
précocement un téléphone mobile, il connaîtront une
exposition cumulée au long de leur vie supérieure à celle
d’adultes (néanmoins les modifications rapides et constantes des
technologies conduiront à reconsidérer ce raisonnement).
Il n’existe pas de données scientifiques qui permettent d’établir
qu’il existe, chez les adultes ou les enfants, des risques du fait d’une
exposition sur une longue période, mais cela ne peut être exclu
en l’état actuel des connaissances.
Aussi, le groupe d’experts invite les parents qui jugent utile d’équiper
leur enfant d’un mobile à veiller à ce qu’ils en fassent
un usage mesuré; une recommandation dans ce sens devrait figurer dans
les notices d’utilisation des appareils vendus.
f) Les zones d’exclusion de l’accès dans le périmètre immédiat des stations de base doivent être clairement délimitées physiquement, avec un système de logos harmonisé au plan européen.
g) Le groupe d’experts ne
reprend pas la proposition formulée dans le rapport de W. Stewart relative
au regroupement des antennes des différents opérateurs, dans un
même secteur, sur une station de base unique.
Conformément à son objectif de réduire au plus bas niveau
possible l’exposition du public, le groupe note que les calculs montrent
que si la concentration ou la dispersion des antennes respectent également
ce principe pour ce qui est de l’exposition moyenne, leur regroupement
a tendance à concentrer les champs dans l’espace, et donc à
introduire une plus grande hétérogénéité
de l’exposition dans la population.
Le groupe est conscient que ce point de vue peut entrer en contradiction avec
un souci esthétique, problème qu’un effort accru d’intégration
(ou de dissimulation) des antennes dans le paysage peut résoudre, moyennant
un surcoût modéré pour les opérateurs.
La proposition du même rapport d’instaurer une instance de médiation pour l’installation des stations de base n’est pas paru au groupe d’experts relever de sa mission. Il ne retient pas l’hypothèse que le voisinage de stations de base peut occasionner un risque pour la santé; en conséquence, les questions qui pourraient être soulevées à cet égard concernent des dimensions (esthétiques, économiques…) qui sont en dehors de son champ de compétence.
Le groupe d’expert souligne avec insistance
que l’attitude générale de prudence qu’il recommande,
en l’état actuel des connaissances et des incertitudes, ne constitue
en aucun cas, de sa part, une validation de l’hypothèse concernant
des risques sanitaires.
Il s’agit plutôt de conseils de bon sens, justifiés par l’existence
d’un "doute raisonnable", dans l’attente d’informations
scientifiques futures.
2. Les pouvoirs publics devraient prendre des dispositions
incitatives pour la mise en œuvre de ces principes par les acteurs concernés.
a) Les recommandations de la Commission Européenne de juillet 1999 devraient être traduites dans les meilleurs délais en droit national, afin que des repères clairs soient établis pour tous.
b) Les utilisateurs de téléphones
mobiles devraient pouvoir avoir connaissance de l’ordre de grandeur de
leur exposition(4).
Cela appelle deux types de dispositions :
• Une information sur les puissances émises
par le téléphone mobile et sur le DAS local dans la tête,
mesuré dans des conditions normalisées, devrait être fournie
lors de l’achat d’un téléphone mobile, ce qui permettra
une comparaison entre appareils, en tenant compte de l’efficacité
de rayonnement du téléphone mobile, laquelle influe sur le DAS
local.
• Lors des conversations téléphoniques, l’utilisateur
devrait pouvoir prendre connaissance, par l’écran de son appareil,
de la puissance émise, exprimée de manière simple (par
exemple en % de la puissance maximale de l’appareil, et moyennée
sur la durée de la dernière communication téléphonique).
Cette faculté aurait un effet pédagogique, en montrant à
l’utilisateur que l’usage du téléphone dans des conditions
de médiocre réception accroît sensiblement le rayonnement
reçu.
c) Le public devrait pouvoir connaître
l’exposition typique au voisinage des stations de base.
Plusieurs mesures découlent de ce principe :
• L’Agence Nationale des Fréquences
(ANFR) devrait établir, dans les meilleurs délais, des règles
normalisées de mesure des champs au voisinage des stations de base (préparées
dans le cadre de protocoles européens), auxquelles devront se conformer
tous les organismes de contrôle technique habilités à réaliser
ces mesures.
• L’obligation de communiquer les résultats de ces mesures
à l’Autorité nationale chargée du contrôle,
actuellement l’ANFR, devrait figurer dans le cahier des charges de tous
les organismes habilités à cet effet.
• Des campagnes périodiques de mesure réalisées selon
un programme prospectif annuel devraient être effectuées à
l’initiative de l’ANFR selon un plan d’échantillonnage
prenant en compte la densité de la population et permettant de décrire
les valeurs maximales d’exposition de la population (bâtiments les
plus proches dans le faisceau des stations de base)(5).
• L’ANFR devrait créer un registre nominatif des résultats
des mesures effectuées par elle et par tous les organismes privés
habilités, sous forme d’une base de données accessible au
public par Internet ; elle devrait publier un rapport annuel dressant un bilan
résumé des niveaux de champs mesurés sur l’ensemble
du territoire.
• Par ailleurs, le ‘Groupe interministériel RF’ devrait
diffuser dans les meilleurs délais le cahier des charges techniques d'installation
des stations de base, qui est en cours d'élaboration au CSTB, et dont
l'application devrait être rendue obligatoire.
Ce cahier des charges national devrait être rapidement remplacé
par un document de référence harmonisé au niveau européen.
3.
En regard de la fréquence et de la sévérité du risque
accidentel, l’information des conducteurs sur le caractère dangereux
de l’usage du téléphone mobile avec ou sans kit mains-libres
lors de la conduite automobile doit être renforcée et le code de
la route rendu plus sévère; une campagne nationale d’information
devrait être lancée dès 2001 à cet effet.
4. Il faut améliorer l’information générale
du public sur les questions motivant sa légitime préoccupation.
Le document d’information actuellement préparé par le ‘Groupe
interministériel RF’ visant à expliquer les phénomènes
physiques et biologiques associés à la téléphonie
mobile, devrait être achevé et diffusé au grand public dans
les meilleurs délais.
En particulier, il faut expliquer que l’exposition liée aux champs
des antennes relais des stations de base est très nettement inférieure
à celle associée aux mobiles eux mêmes, même lorsque
l’on considère la durée d’exposition des riverains
les plus proches des stations de base dans les situations d’émission
les plus péjoratives. Concernant les personnes portant des implants électroniques
(pacemaker, pompe à insuline, urostimulateurs …) il leur est recommandé
de porter leur téléphone à plus de 15 cm de leur appareil,
et de mettre leur mobile, lors d’un appel, sur l’oreille opposée
au côté de l’implant. Moyennant ces mesures, l’usage
des téléphones mobiles devrait être sans risque.
Le groupe d’experts note que la recherche technique sur la compatibilité
électromagnétique se poursuit, compte tenu des développements
technologiques dans le domaine des RF, qui auront recours à de nouvelles
gammes de fréquences.
Par ailleurs, le groupe d’expert ne recommande pas l’adoption par
les utilisateurs de systèmes de " protection "antiradiation"
", qui n’ont pas fait la preuve de leur efficacité, au contraire.
5. Le groupe d’experts n’a
pas été saisi sur la question de l’exposition aux RF dans
des contextes professionnels.
Cependant, il recommande que des dispositions soient prises, et leur respect
vérifié par l’inspection du travail et les ingénieurs
des CRAM, afin que les interventions des opérateurs de maintenance et
de réparation des stations de base soient effectuées après
arrêt du fonctionnement de la station concernée; cette recommandation
est en cohérence avec le souci de réduire l’exposition de
la population – y compris les travailleurs – au plus bas niveau
compatible avec la qualité du service.
Le rapport de la Société Royale du Canada recommandait la réduction
des valeurs limites d’exposition locale des travailleurs au niveau des
valeurs du public.
Le groupe d’experts considère que cette question relève
des comités ad hoc de gestion des risques professionnels, en France et
au sein de l’Union Européenne. Il est favorable à la recommandation
formulée dans le rapport britannique, relative à la mise en place
d’un enregistrement de certaines catégories de travailleurs fortement
exposés, en vue d’un suivi épidémiologique.
6. Conformément aux règles énoncées récemment par l’Union Européenne pour l’application du principe de précaution, un bilan des données scientifiques disponibles doit être effectué périodiquement au sein d’une instance scientifique ad hoc reconnue par l’Union, afin d’étudier la justification d’une modification des réglementations relatives à l’exposition du public et des travailleurs aux champs électromagnétiques radio-fréquences associés aux téléphones mobiles et à leurs stations de base, et de formuler auprès des instances politiques responsables des recommandations jugées appropriées.
Source : Les
téléphones mobiles, leurs stations de base et la santé
(rapport du 18 Janvier 2001)
Mise en ligne : Direction générale de la santé (Janvier
2001)
Sciences et Avenir (Septembre 2000)
Site du Ministère de la Santé:
http://www.sante.gouv.fr/htm/dossiers/telephon_mobil/index.htm
Site du projet EMF de l'OMS:
http://www.who.int/peh-emf/
Recommandation de l'OMS:
http://www.who.int/inf-fs/fr/am193.html)
Résultats de la Conférence Internartionale
de Salzburg:
http://www.land-sbg.gv.at/celltower/
Site de Bouygues Télécom pour l'information
du public:
http://www.bouyguestelecom.fr/sante/
Site très militant mais qui contient des informations
intéressantes:
http://www.multimania.com/corruptn/gsm.htm
Autre site militant belge:
http://www.teslabel.com