Contacter l'auteur / Contact the author

Recherche dans ce site / Search in this site

 

 

 

 

 

Les bases de la photographie argentique

Les bains (II)

Les bains de développement

Ils comportent tous (couleurs et N/B) un réducteur (Génol-Hydroquinone et/ou Phénidone) qui transformera l'image latente en argent métallique, un anti-oxydant pour la conservation, une base pour neutraliser l'acide qui se formera et faire office de solution tampon (il garde le pouvoir d'acidité ou pH constant), une substance anti-voile pour éviter la formation d'images secondaires et un solvant, l'eau.

Ce premier bain devra agir dans un temps aussi court que possible, sans modifier les cristaux non insolés, sans accroître le grain ou détériorer les éléments.

Quelques facteurs influençant le développement :

La température : le contraste sera faible en dessous de 18°C et la réaction fort lente, le contraste sera élevé au-dessus de 20°C avec une limite à 50°C pour éviter de liquéfier la gélatine !

NB. Dans des situations extrêmes, l'addition de 5 à 15% d'urée permet en gonflant la gélatine de réduire le temps de développement aux basses températures. Malgré tout la réaction est dite interrompue sous 15°C.

L'agitation : au cours du développement il se forme notamment sur l'émulsion du révélateur oxydé, de la quinone, qui réduit l'activité du bain puisqu'il est sans effet sur l'image latente. Le fait d'agiter soigneusement le bain évite la concentration des produits usés sur les émulsions (papiers et négatifs) et permet de les remplacer par des produits actifs. L'agitation pourra encore se faire mécaniquement ou sous l'action d'un courant d'azote, gaz inerte dans le bain de développement.

La dilution : elle ralenti le développement et abaisse le contraste. Certaines formules en kit du commerce conviennent à la fois pour les émulsions positives (papiers) utilisées pures, que pour le traitement des négatifs avec l'addition d'un à deux volumes d'eau.

Le degré d'épuisement du révélateur : provoqué par l'accumulation du bromure alcalin responsable du voile, il finit par stopper l'action du révélateur. Il est donc judicieux de lire à cet effet la notice fournie par le fabricant sur la capacité du bain, exprimée par film, nombre de photos ou surface carrée pouvant être traitée.

Pour éviter tout déboire, veillez à la propreté du révélateur ainsi qu'à ne pas l'utiliser jusqu'à épuisement.

Disposez les cuves de façon à ce que les éclaboussures du bain de fixage ne puissent atteindre le révélateur et séparez bien le côté sec (agrandisseur, etc) du côté humide (les bains), un accident dans l'obscurité peut toujours survenir, ne fut-ce qu'une coupure de courant.

Traitement poussé du Kodak TP2415 à 400 ISO

1°. Exposez le film à la sensibilité de 400 ISO

2°. Développement : révélateur Ethol UFG, 8 minutes à 20°C, agitez toutes les 30 secondes.

3°. Rephotographier le négatif par contact sur film Ilford Pan F grain fin ou similaire.

4°. Développer ce cliché dans le révélateur D-19 (Polymax) durant 4 minutes à 20°C en agitant toutes les minutes.

NB. Il est possible d'obtenir un contraste plus élevé soit en copiant le film sur un support de gamma supérieur (film lithographique, etc) soit en colorant le négatif en rouge avant la reprographie en trempant le film dans du Eswal Red Retouching Due concentré. En raison de la grande sensibilité du film TP2415 au rouge, il enregistrera beaucoup plus fortement l'image colorée qui sera plus contrastée qu'une image N/B ordinaire.

Rappelons cependant que depuis fin 2004 ce film n'est plus commercialisé et est remplacé par le T-MAX400. Voir également l'article consacré à l'hypersensibilisation au gaz H/N.

Bain d'arrêt

Rappelons qu'il faut TOUJOURS utiliser un bain d'arrêt ou un lavage intermédiaire avant le fixage pour éliminer les traces du révélateur qui souilleraient inutilement le bain de fixage et pour stopper l'action du révélateur qui produit un milieu basique. La brusque diminution de pH abaisse l'énergie du développement.

Composition : 1 litre d'eau et 70 ml d'acide acétique à 28%.

Si vous n'avez pas précisément cet acide, faites une douce excursion à la cuisine où vous trouverez du vinaigre blanc tout aussi efficace (deux tasses par litre d'eau). Le bisulfite de sodium (60 ml), le métabisulfite de potassium (30 g), l'acide chlorhydrique (dilué car attention au pH qui doit rester sous 5.8) peuvent également convenir.

Le révélateur professionnel MWP-2

Il existe un révélateur mis au point par William C. Miller de l'Observatoire du mont Palomar qui est utilisé précisément pour donner un rendu maximum lors de l'utilisation des films spectroscopiques 103a et qui remplace donc les révélateurs à grand contraste D-11, D-19 (Polymax) ou D-19b, c'est le révélateur MWP-2 dont voici la constitution exacte :

Révélateur MWP-2

Hyposulfite de sodium

Hydroquinone

Phénidone

Benzotriazole

Kbr

KCa

Eau à 40°C

: 105 g (conservateur)

:   10 g (apporte le contraste)

:  0.4 g (donne les détails)

:  0.6 g

:     2 g (réduit le voile chimique)

:   30 g

: 750 ml

Complément d'eau jusqu'à 1000 ml.

Le bain de fixage

Il permet d'éliminer les cristaux d'argent non insolés et de fixer l'image. Après ce traitement nous pourrons observer notre émulsion en pleine lumière.

Le photographe néglige trop souvent ce bain au profit du bain de développement, mais sachez que si le bain de développement donne l'image, le bain de fixage vous permettra de la CONSERVER !

Pour l'anecdote, dans ma collection de photographies astronomiques j'avais des documents originaux réalisés par des amateurs célèbres pour ne pas les citer dont les copies sur papier couleur se sont complètement délavées après 30 ans passées dans un classeur pourtant à l'abri de la lumière. Le papier, Agfacolor ou Kodacolor, devait me montrer des nébuleuses et des galaxies en couleurs, je les ai retrouvées... rose-magenta ou délavées. Je pourrai tout au plus les publier en noir et blanc...

Le même problème se pose occasionnellement avec les photographies N/B imprimées sur papier. Tout le monde connaît ces anciennes photographies jaunies par un séjour prolongé à la lumière ou tout simplement parce que le bain de fixage n'était pas suffisamment concentré ou prolongé suffisamment long.

Notons que la concentration d'un bain de fixage pour négatif est plus importante en général que celle d'un bain de fixation pour papier.

En négatif, pour connaître la durée d'un fixage complet, après deux minutes sortez vos films du bain sous lumière fort tamisée :  si la couche laiteuse est toujours visible au travers de la face dorsale, compter encore le même temps pour une clarification complète.

Mais retenez cette leçon si vous désirez conserver vos documents à long terme : mieux vaut une image fixée trop longtemps que d'écourter le temps de fixage.

Le lavage

Certains clichés N/B présentent des zones où l'on distingue des cristaux secs, des taches jaunes et parfois brunes. Ces clichés n'ont pas été lavés suffisamment longtemps, une minute tout au plus et sans agitation.

Le lavage est primordial pour la conservation des clichés. Il permet d'éliminer les produits contenus dans l'émulsion, ceux utilisés par le fixage principalement. Un bon lavage doit se faire dans de l'eau à 20°C, en flux continu durant environ 10 minutes ou plus pour assurer une évacuation totale des composants du fixage ou des autres bains qui se seraient éventuellement fixés dans l'émulsion.

Fixateur acide

Hyposulfite de sodium

Métabisulfite de sodium

Un litre d'eau.

: 240 g

:   25 g

Durée du fixage : moins de 10 minutes.

Pour éviter les marques des gouttes d'eau après le séchage, immergez le film quelques secondes en fin de lavage dans une solution de "Photo-Flo" ou de savon liquide pour supprimer l'adhérence de l'eau. Laisser séchez.

La conservation des produits doit se faire dans des bidons fermés hermétiquement, type vacuums, accordéons, pour éviter une oxydation prématurée au contact de l'air, et hors de la lumière, dans un endroit inaccessible des enfants. Evitez enfin le transvasement de produits différents dans les mêmes bidons, une contamination arrive facilement et transformera les composés chimiques en développant des dépôts.

Le monobain

Le développement et le fixage peuvent se réaliser en une seule étape si l'on respecte les proportion suivante :

Monobain

Eau à 95°C

Sulfite de sodium anhydré

Hydroquinone

Phénidone

Thiosulfate de sodium

Complément d'eau jusqu'à 1 litre.

750 ml

:   60 g

:   30 g

:     3 g

: 150 g

Avant le premier emploi ajouter 10 ml de formaldéhyde à 40%.

Durée : entre 4 et 6 minutes à 20°C.

J'ai expérimenté cette solution avec succès. Le film Ilford FP4+ tiré sur du papier de gradation normale présentait toutes les tonalités désirées. Une copie du négatif faite sous agrandisseur sur un support 4x5" transparent et développé dans ce même bain fut également très réussi. Mais c'est surtout le gain de temps qui séduira en premier le photographe amateur.

Précisons tout de même que ce monobain n'a pas la durée de conservation des autres produits et s'oxyde rapidement à l'air. Même en bouteille concentrée pleine il ne tiendra pas plus de 2 mois (moins de deux semaines si la bouteille est entamée et en bain perdu après avoir tiré environ une dizaine de 18/24).

Prochain chapitre

Techniques de laboratoire

Page 1 - 2 - 3 - 4 -


Back to:

HOME

Copyright & FAQ