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Du satellite espion à Echelon

Document PBS.

Du scandale d'Echelon à PRISM (VII)

Nous avons dit précédemment que certains experts prétendaient que le réseau Echelon était technologiquement dépassé au vu des attentats récents. Si c'était encore partiellement vrai au tournant du millénaire, aujourd'hui le projet P415 - nom provisoire attribué par Lockeed Martin, le plus gros fournisseur en technique d'espionnage - alias Echelon est plus que jamais opérationnel et quelques autres d'envergure tel que PRISM.

Quand ils doivent préserver leur brillante industrie du Renseignement et garantir la sécurité de leurs citoyens, les Américains sont champions pour développer des systèmes de très haute technologie à coups de milliards de dollars.

Selon des informations fournies en secret au Congrès américain, à la fin des années '90 les agences de renseignements américaines, britanniques et alliées avaient mis sur pied le nouveau système de surveillance global top secret du XXIe siècle.

Le projet Echelon de la NSA permet d'écouter un milliard d'appels téléphoniques par an rien qu'en Angleterre. Il peut donc potentiellement écouter chacun d'entre nous et le temps jugé nécessaire.

Bien qu'exploité par la NSA, les agences de renseignements de beaucoup d'autres pays sont étroitement impliquées dans ce réseau d'espionnage, y compris l'Angleterre, l'Australie, l'Allemagne, le Japon et... la République populaire de Chine, la principale source de "data mining" (voir page suivante).

Depuis les années '90, de nouvelles stations et des centres de surveillance par satellite ont été construits autour du monde et de nouveaux satellites espions ont été lancés, de sorte que la NSA et ses alliés peuvent suivre toutes les communications internationales depuis leur siège (GCHQ) à Cheltenham. Il n'est pas impossible qu'un jour ou l'autre chacun de nous tiendra une conversation internationale au téléphone, au GSM ou par le biais de n'importe quel autre média (TV, radio onde-courte, email, Internet, Echolink, etc) que les agents de renseignements jugeront suspecte et classeront dans leurs ordinateurs.

La plus grande station d'outre-mer du réseau Echelon est la base américaine de surveillance des satellites de Menwith Hill (de son véritable nom "RAF Menwith Hill"). Cet immense micro branché sur la Terre est dédié aux communications internationales mais, selon certains experts, il serait également capable d'écouter le trafic local. En fait, le site de Menwith Hill a été accusée de corruption et de surveiller les appels domestiques par un ancien employé.

Ce vaste réseau de surveillance électronique des signaux  électromagnétiques est divisé en secteurs. Le pacte UKUSA a assigné des parties du globe à chaque agence participante. GCHQ est le centre de coordination pour l'Europe, l'Afrique et la partie dite européenne de la Russie (à l'ouest de l'Oural).

La NSA couvre le reste de la Russie et la plus grande partie du continent Américain. L'Australie coordonne la surveillance électronique du Pacifique du sud et Sud-est asiatique.

Avec un personnel de 15000 employés et un budget de 500 millions de livres sterling par an (852 millions d'euros), sans compter le nouveau satellite espion Zircon, le GCHQ est la partie de loin la plus importante du Renseignement britannique.

Les gouvernements anglais successifs ont tout misé sur les possibilités d'écoute clandestine de ce système, qu'il soit utilisé pour intercepter les signaux codés des militaires russes ou les cibles beaucoup plus faciles comme les transmissions civiles commerciales et privées.

Un scandale révélateur

Ainsi que nous l'avons dit, ce réseau est fortement informatisé. En juillet 1988, le journal américain Cleveland Plain Dealer indiquait que le réseau Echelon avait été utilisé pour écouter les communications téléphoniques d'un sénateur américain, Strom Thurmond. On sait depuis longtemps que les Républicains sont souvent une cible des services secrets mais cet acte a soulevé des craintes que le NSA ait à nouveau développé un programme de surveillance électronique des communications domestiques. Ce scandale a été porté au grand jour durant l'affaire du Watergate et le Président Carter ordonna immédiatement sa fermeture.

Après avoir discuté avec la NSA, Thurmond dira plus tard au Cleveland Plain Dealer qu'il ne croyait pas cette allégation. Mais Thurmond, qui est un Républicain de droite, aurait semble-t-il changé d'avis. Des membres du Comité de Selection Permanent du Renseignement (PSCI) ont avoué que le personnel de l'Agence laissait filtrer des information en dépit "de la classification stratosphérique de la sécurité" qui entoure tous les systèmes concernés.

Sugar Grove, antennes US du réseau Echelon situées en Virginie occidentale (W.V.). Elles surveillent le trafic des satellites COMSAT et INTELSAT. Document Duncan Campbell.

Les membres du Congrès américain ont appris l'infortune de Thurmond par une ancienne employée de Lockheed Space and Missiles Corporation, Margaret Newsham, qui habite aujourd'hui à Sunnyvale, en Californie. Newsham avait à l'origine témoigné devant la Cour au sujet de la corruption et du gaspillage concernant d'autres "black projects" du gouvernement américain. Elle avait travaillé aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne pour deux sociétés qui fabriquaient des ordinateurs pour le projet SIGINT, des satellites et des équipements d'interception pour la NSA, Ford Aerospace et Lockheed Martin. 

Citant un ordre d'exécution spécial signé par le président Reagan, elle devait affirmer en 1988 qu'elle ne pourrait pas et ne discuterait pas des informations secrètes avec des journalistes. Mais selon des sources de Washington (et du rapport rédigé par le Cleveland Plain Dealer) Newsham a informé un membre du Congrès que l'interception des appels de Thurmond avaient eu lieu à Menwith Hill et qu'elle avait personnellement entendu l'appel et pouvait communiquer des détails.

Depuis lors, les enquêteurs ont cité d'autres témoins et leur ont demandé de fournir les plans et les manuels complets du réseau Echelon et des projets associés. On dit que les plans et les épreuves prouvent que l'optimisation des chiffres politiques annoncés par les Etats-Unis n'ont pas été calculés par hasard mais auraient été conçus par Echelon dès le début.

Tout en travaillant à Menwith Hill, on rapporte que Newsham pouvait écouter les appels téléphoniques sous surveillance. D'autres conversations étaient en russe. Après avoir quitté Menwith Hill, Newsham continua à avoir accès aux détails complets des opérations effectuées à Menwith Hill. Elle occupa un poste de Software Manager et gérait une douzaine d'ordinateurs VAX faisant partie du réseau Echelon.

Newsham a refusé de discuter les détails classifiés de sa carrière, excepté avec les fonctionnaires au-dessus de tout soupçon du Congrès américain. On lui attribue le fait d'avoir travaillé sur une gamme étendue de prétendus programmes "noirs" de renseignements américains, dont les fonds sont cachés dans les coûts de fonctionnement d'autres projets officiels de défense. Comme le disait un acteur dans le film "Independance Day" au Président des Etats-Unis, "vous ne croyez tout de même qu'un marteau coûte 3000 dollars...". Newsham fut licenciée par Lockheed Martin en 1984 après avoir porté plainte à propos de corruption et de harcèlement sexuel.

Lockheed a évidemment nié cette histoire de corruption de programmes "noirs". Mais les nombreuses dépenses évoquées par Newsham, comme l'utilisation d'ordinateurs secrets pour gérer des piscines ou pour vendre des marchandises à partir de leurs bureaux, et le fait d'avoir délibérément augmenté les pertes de la compagnie, sont autant d'indices qui ont amplifié le scandale des fournitures de la défense. C'est le témoignage de Newsham au sujet des prix surfaits demandés par les entrepreneurs qui a fait l'objet d'une importante enquête par le Congrès.

A voir : First picures from inside the heart of Britan's GCHQ

Gros-plan sur les radômes dédiés à l'espionnage installées à Menwith Hill. Mission : surveiller le trafic à longue distance ainsi que les communications commerciales et privées. Document Craig Stennett.

A partir d'autres sources américaines non liées à Margaret Newsham, des journalistes ont obtenu à cette époque une liste des principaux projets classifiés en cours à Menwith Hill.

Vers 1988, la base occupait 1200 employés, dont un tiers étaient Américains. Ce nombre est passé à 1400 dix ans plus tard. A part le réseau informatique Echelon, les principaux projets développés à Menwith Hill sont appelés "Silkworth", "Moonpenny", "Sire", "Runway" et "Steeplebush". La station anglo-américaine reçoit également des informations d'un satellite dénommé "Big Bird".

Le projet "Silkworth" est, selon des spécialistes du Renseignement, le nom de code du programme de surveillance des radios à longue portée. "Moonpenny" est un système surveillant les communications par satellite. "Runway" serait un réseau contrôlant un satellite d'écoute clandestine appelé "Vortex", actuellement en orbite au-dessus de la Russie. Au préalable Menwith Hill contrôlait une série similaire de satellites baptisés "Chalet". 

Le centre de contrôle de "Steeplebush" semble lié au plus récent et au plus grand satellite de surveillance. Selon des sources bien informées celui-ci serait appelé "Magnum".

Habituellement le satellite "Big Bird" n'est pas relié à Menwith Hill. C'est en principe un satellite dédié à l'imagerie, la photographie de reconnaissance à basse altitude. Mais les enquêtes du Congrès ont établi après avoir reçu les laissez-passer adéquats que "Big Bird", comme beaucoup d'autres satellites, était déguisé en satellite météo et portait également un dispositif d'écoute. On rapporte également qu'un équipement SIGINT aurait été embarqué à bord de la défunte navette spatiale Challenger, en dépit de son activité en apparence civile et bien innocente.

La navette spatiale américaine utiliserait occasionnellement du matériel d'espionnage, tout comme le vaisseau spatial chinois Shenzhou qui embarqua le premier taikonaute en 2003 mais également une caméra de reconnaissance à haute résolution (1m au sol) et des antennes micro-ondes de réception.

Plus récemment, le vaisseau spatial chinois Shenzhou qui fut lancé en octobre 2003 avec le premier taikonaute à son bord, le Colonel Yang Liwei, avait également une mission assez ambiguë. Le module était apparemment équipé de matériel militaire d'espionnage. Il disposait d'une caméra de reconnaissance capable d'observer des cibles mesurant 1 mètre au sol. Il disposait également d'antennes array pour intercepter les radars et d'autres signaux émis à plusieurs centaines de kilomètres de distance. Mais a priori cela ne semblait pas préoccuper les Etats-Unis.

Le rapport du budget du Département américain de la Défense pour 1989 a confirmé que la base de Menwith Hill faisait l'objet d'un projet de 26 millions de dollars. Le Congrès américain reçut les détails du plan d'extension qui prévoyait la construction de nouveaux bâtiments et l'installation d'autres équipements sur une période de 4 ans. Bien que l'information soit classifiée et les localisations pas toujours clairement identifiées, la base anglaise fut identifiée en raison des références à "Steeplebush". Selon ce témoignage, le nouveau projet "Steeplebush II" coûta 15 millions de dollars qui furent dépensés entre 1989 et 1993. L'expansion était jugée nécessaire pour éviter de surcharger le travail des experts et "pour soutenir l'extension des missions classifiées".

Parmi les infrastructures les plus importantes développées dans le cadre du projet P415, se trouve la base de Morwenstow situé près de Bude en Cornwall (UK), géré par le GCHQ et deux bases situées en République populaire de Chine qui espionnent les transmissions russes. Mais suite à la restitution de Hong Kong à la Chine, l'ancienne station d'écoute de Chung Hom Kok a dû être fermée. Elle écoutait le traffic de la Chine et dut vraisemblablement être remplacée par une station japonaise, ou mieux encore par un satellite espion.

En effet, comme cela c'est fait en Australie en 1988, des satellites de communications lancés par des pays du tiers monde tels que l'Inde et l'Indonésie disposaient des moyens pour intercepter les communications australasiennes. De son côté l'Australie gère les satellites espions britanniques à partir de la base de Geraldton situé dans le nord du pays et depuis Blenheim en Nouvelle Zélande.

Le témoignage de Margaret Newsham confirma que la NSA agissait - et continue d'agir - dans l'illégalité la plus complète, même en vertu de la législation américaine. Par contre les enregistrements téléphoniques réalisés à partir de Menwith Hill et Morwenstow peuvent être légaux en Grande-Bretagne si des garanties spéciales sont données par le Secrétaire d'Etat indiquant que les agents de la NSA peuvent procéder à des interceptions de données. Mais jusqu'à présent cela ne peut être établi puisque le Gouvernement britannique a toujours refusé de publier les groupes cibles pouvant faire l'objet de telles interceptions ni plus les destinataires de tels messages.

La liberté d'expression et de la presse

A l'époque où la base de Menwith Hill fut installée (~1954) sous l'égide de la NSA, il n'existait aucune loi en Grande-Bretagne, ni ailleurs en Europe, concernant le contrôle des communications téléphoniques ou quoi que ce soit stipulant que leur interception était interdite. Aujourd'hui, et d'autant plus avec le pouvoir grandissant du Parlement européen, l'interception des télécommunications par les Américains à partir du territoire britannique est illégale sans les garanties appropriées.

Le courrier électronique est sous haute surveillance.

La loi sur la liberté des communications a pris ces dernières années un sérieux coup dans l'aile, soi-disant pour protéger les entreprises contre les attitudes malveillantes de certains employés. Bien que cet argument soit recevable, certaines organisations comme la NSA ont tendance à l'exploiter au-delà du sens de la loi. 

Au départ la liberté des communications comme la liberté d'expression ont été créés afin de protégé l'individu, pour que chacun puisse s'exprimer librement sans craindre de poursuites ou de représailles. A force de brimer le citoyen qui s'exprime en l'excluant de sa société parce qu'il a porté un jugement peu flatteur sur son patron ou en l'empêchant d'effectuer son travail de reporter, on va finir par créer des citoyens peureux et sans sens critique qui refuseront de parler de quoi que ce soit de crainte d'être censuté voire emprisonné. On en reviendra aux principes de la dictature !

Ainsi l'"Interception Communication Act" publié en Grande Bretagne en 1985 fut conçu avec l'arrière-pensée de disposer d'un outil législatif autorisant les employeurs à accéder aux emails et aux communications téléphoniques de leurs employés. Evidemment, la NSA interpréta cet acte comme une disposition spéciale les autorisant à espionner les communications internationales à partir de la Grande-Bretagne dans le cadre du programme Echelon notamment.

Une section spéciale de cette loi, la section 3(2), permet d'offrir des garanties aux opérateurs afin qu'ils puissent intercepter n'importe quel type de message international ordinaire envoyé vers ou à partir de la Grande-Bretagne si c'est "dans l'intérêt de la sécurité nationale" ou "afin de sauvegarder le bien-être économique du Royaume-Uni". De telles garanties permettent également au GCHQ d'intercepter toutes les autres communications passant par câble ou par satellite, de les traiter et de choisir les messages qu'ils veulent. Ainsi, si la garantie du Gouvernement britannique permet légalement aux agents américains d'intercepter les communications britanniques privées, il n'y a aucun doute que la loi britannique, comme les bases militaires, ont été conçues pour encourager plutôt qu'empêcher la florissante industrie du Renseignement à surveiller les télécommunications internationales.

Mais ce n'est pas tout. Depuis les années '80, des équipes spéciales du GCHQ de  ont été envoyées en secret dans un centre de calcul de la Silicon Valley aux Etats-Unis pour concevoir des systèmes informatiques spécialisés dans l'interception des messages domestiques et internationaux.

Le centre situé près de San Francisco a également été employé pour former le personnel du "service technique" de l'Etat-Major Général de l'Armée de Libération chinoise, l'équivalant asiatique du GCHQ. Deux stations d'écoute ultra secrètes ont été bâties dans la région autonome de Xinjiang Uighur, près de la frontière russe. Les Chinois prétendent que ces systèmes de surveillance sont uniquement utilisés pour intercepter les signaux électromagnétiques des pays membres du pacte de Varsovie ainsi que ceux suspectés de participer à des actions...d'espionnage et de terrorisme. Toutefois les stations reliées à Echelon ne feraient l'objet d'aucun contrôle formel sur les objectifs ciblés. Selon des indiscrétions, les jeunes équipes chinoises pourraient alimenter les systèmes informatiques avec n'importe quelle donnée sans aucun contrôle de la part des autorités.

Toutes les télécommunications transmises par mode analogique (SSB, AM, FM, etc) civiles ou militaires sont très sensibles aux interférences et au bruit et doivent être protégées ou remplacées par des modes numériques beaucoup plus sûrs. A gauche, une opératrice aux commandes du système de brouillage SLQ-32 SEEC (Surface Electronics Emission Console) à bord du porte-avion USS Nimitz (CVN 68) dans les eaux du Golfe d'Arabie. Cette console électronique très sophistiquée supporta les soldats de la coalition internationale "Operation Iraqi Freedom" (OFI) qui mis fin au régime de Saddam Hussein en 2003. A droite, des informaticiens de la 424e Escadrille de Communication administrant leur réseau local. La mise en réseau d'informations ouvre une brèche dans la sécurité informatique mais elle peut être circonscrite par des procédures d'identifications sévères (login, mot de passe, carte d'accès, reconnaissance biométrique, serveur d'authentification, etc) et l'acheminent des données par des canaux sécurisés et en appliquant des actions très compartimentées entre services, à l'instar de ce qui se pratique dans les organismes financiers. Toutefois, si ces données transitent par voie électromagnétique et sur des réseaux standards, elles peuvent être interceptées à distance (notamment par la technologie Wi-Fi). Le cas échéant ces données doivent donc être transmises sous forme cryptée. Documents U.S.Navy et A.F.Link.

Que nous soyons en Chine, en Grande-Bretagne, en Australie ou aux Etats-Unis, il semble inévitable que même les ingénieurs fournissant le matériel d'écoute aux agences de renseignements sont impliqués dans la surveillance des communications des citoyens, qu'ils soient privés ou institutionnels. Mais en raison de l'ordre spécial présidentiel, les employés de la NSA savent qu'ils encourent de lourdes peines d'emprisonnement s'ils divulguent le moindre renseignement malgré la loi américaine qui leur assure la liberté d'expression et de la presse. En Grande-Bretagne comme dans toute l'Europe ainsi qu'en Afrique, les gouvernements resserrent les lois sur la liberté des communications et considèrent dorénavant que toute publication d'information acquise par une agence de renseignement est considérée comme un crime, même si l'information a déjà été publiée à l'étranger.

Mais ces reglementations n'ont pas empêché la NSA et le FBI de continuer leurs activités d'espionnage sous le couvert du Congrès et de la Maison Blanche.

Ainsi que nous allons le découvrir, l'avènement d'Internet et des réseaux sociaux dans les années 2000 ont également facilité le travail des agences de renseignements, au grand dam des internautes que nous sommes. C'est dans ce contexte que s'est développé le programme PRISM.

Dernier chapitre

Le scandale PRISM

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