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La Franc-maçonnerie, faits et rumeurs

Symbole maçonnique, le G symbolisant soit Dieu (God) soit la Géométrie.

Définitions de la Franc-maçonnerie (III)

Le rappel historique nous a permis de mieux comprendre les origines de la Franc-maçonnerie et les motivations de ses fondateurs. Cela va nous aider à définir plus clairement l'objet et la mission de cet Ordre.

 Les explications suivantes vont certainement déplaire aux esprits romanesques qui s'imaginent encore que la Franc-maçonnerie est à l'image des mythes d'un autre temps et baigne dans une brume claire-obscure propice à toutes les interprétations. Mais la réalité est plus simple et prosaïque ainsi que vous allez le découvrir.

Ce qu'est la Franc-maçonnerie

La Franc-maçonnerie est un Ordre initiatique traditionnel et universel fondé sur la fraternité. C'est un Ordre, c'est-à-dire une association de personnes organisé et structuré selon une règle. Traditionnel, car héritier de traditions remontant à plusieurs siècles, obéissant à des règles intangibles et qui ne souffrent d'aucune exception sous peine d'exclusion.

La Franc-maçonnerie est un Ordre initiatique du fait qu'il respecte des rites connus des seuls initiés et une règle traditionnelle qui garantit par ailleurs la liberté de conscience à ses membres.

La Franc-maçonnerie est une société discrète et fermée dont le recrutement est fondé essentiellement sur la cooptation (parrainage), une méthode également appliquée dans certaines sociétés savantes telle que la RAS par exemple. Ce devoir discrétionnaire s'explique également par le fait qu'en Europe occidentale (et principalement en France entre 1940-1950), les Maçons ont également payé un lourd tribut face à l'intolérance, une réaction qui pèse toujours sur les mémoires et les coeurs. Mais plus encore que l'opinion d'un certain public, la Tradition franc-maçonne est perçue en Loge comme une qualité qui se reconnaît davantage qu'elle ne se revendique.

La Franc-maçonnerie est dite ésotérique car le contenu des rites, des Tenues (réunions) et des Ateliers sont généralement tenus secrets par tradition et devoir envers les participants, si bien que littéralement, la Franc-maçonnerie entretien une doctrine cachée. Cela n'a rien à voir avec l'ésotérisme de la Bible et du Coran ou des pratiques magiques ou sataniques que lui attribuent encore les mouvements extrémistes. De plus, cet ésotérisme n'a aucune influence en dehors des Loges, et notamment sur le plan politique, contrairement à ce que propage la rumeur.

Le riche décor (plutôt exceptionnel) d'une Grande Loge américaine.

La liste de ses membres est confidentielle. Les secrets qu'elle possède, réminiscence d'une époque où les Compagnons étaient illettrés et où sévissait l'oppression, permettent à ses membres de se reconnaître. Le seul véritable secret est d'ordre initiatique (respect des règles, loyauté, etc). Tout au plus, elle utilise un langage symbolique dans ses rites et ses réflexions.

Ceci dit, pratiquement depuis la création de l'Ordre maçonnique il y a près de 300 ans, ses rites et ses symboles ont été décrits publiquement et les bibliothèques regorgent de documents à son sujet. Les secrets, s'il y a, sont éventés depuis longtemps et en fait ne sont pas là où on les imagine.

Quant à sa mission, la Franc-maçonnerie prône le respect des Droits de l'Homme, oeuvre pour une société plus rationnelle, le progrès social et s'investit dans des oeuvres philantropiques, l'accompagnement dans l'initiation de chaque Maçon à travers le respect de valeurs humanistes et morales universelles. Les Obédiences ont le statut juridique d'une association sans but lucratif.

Ce que la Franc-maçonnerie n'est pas

La Franc-maçonnerie n'est pas une secte. Les Obédiences garantissent à leurs membres le respect des valeurs démocratiques fondamentales (libertés d'association, d'expression, de pensée, de religion, Droits de l'Homme, etc). Les gens n'y sont pas endocrinés, isolés ou harcelés et sont libres de partir. Elle ne fait pas de prosélytisme.

La Franc-maçonnerie n'est pas une religion ni le substitut d'une religion. Les Obédiences libérales ne posent aucun dogme et ne se réclame d’aucun.

Les Obédiences régulières (déistes ou théistes) demandent à leurs membres de croire en un Etre Supérieur, peu importe le nom qu'ils lui donnent mais elles ne proposent aucun système de croyance, aucune doctrine ou de dogme en soi. Par nature, elles ne sont donc pas antireligieuses (mais peuvent être anticléricales, on y reviendra). Elles sont ouvertes aux hommes (parfois aux femmes) de toutes convictions religieuses et interdisent de discuter de religion en Loge. Les noms utilisés pour identifier l'Etre Supérieur permettent de ne pas créer de dissensions entre Maçons de différentes croyances.

Il n'y a pas de Dieu maçonnique séparé ni aucune intention de fusionner les Eglises ou de créer un Dieu maçonnique composite. L'Etre Supérieur prôné par les Obédiences régulières reste celui de la religion que professe librement le Maçon. La Bible, texte sacré, est toujours ouvert lors des réunions maçonniques des Obédiences régulières.

La Franc-maçonnerie n'a pas de chef dans la mesure où il n'y a pas de hiérarchie d'hommes mais uniquement de fonctions, des structures hiérarchiques de responsabilités et de décisions : il y a un pouvoir administratif et un pouvoir initiatique représentés par différents membres de l'Ordre. Ces tâches fonctionnelles sont des charges parfois administratives parfois de service envers les autres membres. Les mandats sont limités dans le temps. Ainsi, tout Grand Maître au 33e et dernier degré sait qu'au terme de son mandat il devra rendre les symboles de sa fonction, redescendre dans les colonnes et passer la main, ce qui relativise son pouvoir et replace vite son éventuelle ambition à sa juste valeur.

La Franc-maçonnerie n'est pas une société occulte et a priori "dangereuse". C'est un gros mensonge orchestré et entretenu par des profanes antimaçonnistes comme l'on dit, notamment des nationalistes, des réactionnaires (régime de Vichy en France) et des catholiques intégristes.

La Franc-maçonnerie n'est pas une "mafia", ni un club d'affaire ou d'affairistes ni un parti politique. Toutefois, il fut une époque où de nombreux Franc-maçons siégaient en politique (Parlement, Conseil, etc) ou occupaient la majorité des postes de notables dans la société (commissaire, contrôleur, notaire, avocat, juge, chef d'entreprise, etc). On y reviendra lorsque nous aborderons l'esprit maçonnique et l'affairisme.

Dans la plupart des Loges on ne discute pas politique ni religion du fait qu'il s'agit d'idées personnelles, mais toutes les Obédiences ne l'interdisent pas, notamment les Grands Orients.

Pour nous résumer, la Franc-maçonnerie est un Ordre initiatique, une société civile, philosophique, intellectuelle et philantrope, rassemblant des hommes et/ou des femmes libres, sans distinction de classe, de race, de langue, de religion, de nationalité, de culture ni de fortune. C'est une institution discrète par tradition, secrète sur le parcours initiatique (spirituel) de ses membres, mais surtout honnête, humaniste et progressiste qui vise la perfection de l'homme et rendre la société plus rationnelle. Elle ne dispose d'aucune réponse et n'en impose aucune à ses membres.

Les rituels et les symboles

Depuis presque trois siècles sinon davantage, la Franc-maçonnerie utilise des symboles et pratique des rituels qui n'ont pratiquement pas changé depuis leur création. Certains d'entre eux ont une origine très lointaine, au sujet desquels il existe une abondante littérature, mais souvent assez fantaisiste sur ces usages.

Quelques symboles maçonniques. La devise "Audi Vide Tace" (Ecoute Vois Tais-toi) figure également sur les armoiries de l'UGLE.

La première image qui frappe le profane découvrant un Franc-Maçon en exercice est la tenue qu'il porte et le décorum des Loges. Nous avons déjà vu des Grands Maîtres en habits de cérémonie portant gants, manchettes, tablier et autres accessoires, ainsi que les fameux symboles maçonniques (compas, équerre, marteau, colonne, pyramide, soleil, ciel étoilé, etc).

Alors que d'un côté les Maçons revendiquent leur santé d'esprit et leur sens critique, ces symboles qui puisent leurs origines dans les philosophies, les doctrines et les systèmes de pensées irrationnels les plus divers peuvent étonner un esprit cartésien et progressiste. Il en est de même du rite initiatique et du cérémonial.

On peut s'interroger sur l'utilité ou l'intérêt de pratiquer ce "folklore" ou ces traditions en ce 3e millénaire, celui de la technologie de l'information, à une époque où le public est soi-disant éclairé, plus rationnel que jadis et défend ses libertés.

Rappelons tout de même que de très nombreux clubs associatifs et communautés ont également leurs traditions, portent robe et calot, en commençant par les bacheliers anglo-saxons et les groupes folkloriques. Ce n'est donc pas exceptionnel ni même anachronique en ses temps post-modernes, d'autant moins que dans le cas de la Franc-maçonnerie, elle garde discrètement ses coutumes à l'abri du regard du public.

D’un point de vue psychologique également, tout ethnologue ou psychologue vous dira que les rituels et les symboles restent très importants dans nos relations avec autrui. En société, nous pourrions nous rencontrer sans nous saluer ou sans nous donner d’accolade. Ces signes ont toutefois été incorporés dans notre système de communiction humaine. Ils révèlent une certaine éducation, notre appartenance à certains groupes sociaux et implicitement le fait que nous en acceptons les règles.

Reste toutefois la question de l'utilité que peuvent avoir tout ce symbolisme et ces rites maçonniques de nos jours.

Mais il y a un problème éthique. Nous avons expliqué que le Maçon a juré serment de pas dévoiler ses secrets. Même s'ils sont aujourd'hui éventés et documentés, d'un point de vue éthique, il ne peut rien divulguer. Le profane bien informé n'est pas lié par ce serment mais il peut le respecter. Aussi par respect envers l'Ordre, nous ne "vendrons pas la mèche" mais nous pouvons malgré tout expliquer le but de ces rituels et de ce symbolisme.

Dans le contexte maçonnique, les rituels et les symboles ne sont pas considérés comme des éléments folkloriques, réminiscences d'un conservatisme désuet ou même d'un freinage intellectuel. Ils servent d'instruments de travail en commun afin de favoriser la dynamique et la créativité de la communication entre les Maçons, aussi bien sur le plan intellectuel que sur le plan affectif.

Le sens des symboles

Pourquoi utiliser des symboles ? Pour que des gens puissent se retrouver et travailler ensemble malgré leurs différences culturelles, religieuses ou sociales, il faut trouver un langage universel. Seul un langage symbolique permet cette communion d'esprit. C'est la même raison pour laquelle nous utilisons des signes pour communiquer avec des étrangers.

Le tablier maçonnique que porta Voltaire lorsqu'il fut élevé au grade de Maître. Voici le tablier d'Hélvétius que Voltaire porta lors de son initiation.

Un symbole, un dessin ou un objet n'a pas besoin du support d'une langue particulière pour être identifié. Il s'affranchit donc de la barrière de la langue, de l'espace et du temps. Il est aussi porteur de plus de sens qu'un simple mot car il peut-être interprété, c'est-à-dire compris ou décrypté selon différents niveaux de lecture en fonction de critères plus ou moins subjectifs.

Pour un Maçon, un symbole présente donc un sens caché dans la mesure où il sert un langage ésotérique, celui de la pensée qui se cache derrière la signification première du symbole.

Les Obédiences libérales n'imposent aucun niveau particulier de lecture et laissent le Maçon libre d'attribuer le sens qui lui plaît et de vivre les rituels comme les symboles maçonniques selon ses propres convictions.

Concrètement, si vous voyez dans les angles d'un triangle le symbole des valeurs républicaines (Liberté, Egalité, Fraternité), un autre Maçon peut parfaitement y voir la sainte Trinité (le Père, le Fils et le Saint Esprit), les piliers de l'Ordre (Sagesse, Humanité et Progrès) ou lui associer n'importe quelles autres valeurs. Ceci fait la force du symbolisme.

Ceci n'est pas vrai pour les Obédiences reconnues commes "régulières" par l'UGLE qui imposent (Déclaration de l'UGLE du 7 septembre 1949) par exemple à leur Loge de placer le "Livre de la Loi Sacrée" - c'est-à-dire la Bible ou un autre livre "sacré" - sur un autel, d'ouvrir et de fermer les Travaux en présence de Dieu, Grand Architecte de l'Univers.

Mais contrairement aux Ordres mystiques et aux Obédiences maçonniques régulières, quand bien même certaines Loges d'un Grand Orient utilisent la Bible et invoquent le Grand Architecte de l'Univers, il s'agit d'un libre choix; les membres n'accordent qu'une valeur symbolique aux objets et il ne s'agit donc pas d'une interprétation dogmatique obligatoire.

La plus grande partie du symbolisme maçonnique repose sur l’Ancien Testament, accessoirement sur l’alchimie, l’hermétisme, l’astrologie et même l’égyptologie ainsi que sur les rites de la Franc-maçonnerie opérative (le symbolisme de la construction).

Cette symbolique a donné lieu à de nombreuses interprétations, parfois divergentes voire même à des aberrations de la part d’auteurs profanes.

There is No Sins in Symbols, Scottish Rite of Freemasonry

Les symboles maçonniques

Symboles maçonniques utilisés par la justice

Le CIJ : La balance, la branche d'acacia, le globe terrestre, le rayonnement.

Le marteau du président de l'assemblée.

Le CPI : La balance en équilibre et la branche d'acacia.

On peut rétorquer que les symboles du compas et de l'équerre font référence à des pratiques désuettes et pourraient être remplacés par des symboles modernes comme l'ordinateur ou le GPS ou plus aucun symbole du tout. Mais dans le premier cas, rien ne va plus différencier le symbolisme de l'Ordre de celui d'une société civile et il est fort à parier que sa raison d'être disparaîtra dans la banalité du quotidien. Dans le second cas, la Tradition sera perdue et avec elle les principes fondateurs de l'Ordre.

Il a donc été convenu de maintenir les traditions à travers les âges, tout au plus peut-on ajouter un symbole à la "collection" actuelle ou en modifier l'aspect (couleurs, etc).

Pour confronter les usages traditionnels et l'évolution permanente de la société, une approche dynamique paraît donc nécessaire. Si on en croit les Francs-Maçons, "elle constitue une stimulation de la créativité et de l'ouverture de coeur comme de l'esprit". En effet, a posteriori, cette approche s'est avérée fructueuse et pleine d'enseignements au point que de grandes institutions ont conservé certains éléments de ce symbolisme, notamment la justice.

Thémis, la déesse de la justice

Il est intéressant de noter que l'image de la femme portant un fléau en équilibre, une épée et ayant les yeux bandés, est universellement reconnue comme le symbole de la justice.

Il s'agit de Thémis, la déesse de la justice dont l'origine remonte à l'Antiquité, à la déesse égyptienne Ma'at qui assistait Osiris dans le jugement de la mort en pesant les coeurs des défunts.

Mais ce que peu de personne savent, c'est que les symboles de la justice sont des symboles maçonniques.

En effet, dans nos tribunaux ou même dans une salle aux enchères, les juges et autres commissaires priseurs sont connus pour frapper leur marteau sur la table lorsqu'un ordre est donné ou qu'une décision est prise au cours de la procédure. 

Or cette balance dont le fléau est en équilibre ainsi que l'épée et le fameux marteau en bois sont des insignes maçonniques par excellence, tout comme la branche d'acacia ou le globe terrestre que l'on voit parfois sur les logos des institutions juridiques.

Au sein des Nations Unies, tant la Cour Internationale de Justice que la Cour Pénale Internationale ainsi que les autres instances de justice nationales continuent d'utiliser ces symboles dans la plus pure tradition maçonnique.

Sachant que la plupart des magistrats d'antant étaient Francs-Maçons, ils n'ont fait que reprendre dans le civil les outils et les symboles qu'ils utilisaient lors des Tenues.

Il ne fait aucun doute que ces symboles apparaissant dans les détails les plus anodins de notre système législatif moderne, ils apportent une preuve supplémentaire de l'influence des Francs-Maçons sur le Nouvel ordre mondial. On reviendra plus loin sur le rôle des Francs-Maçons en politique.

La force des rites

Les rites sont tout aussi symboliques. De façon générale, ils jouent un rôle modérateur dans l'organisation des réunions, incitant les membres à la réflexion, la concentration, le respect, l'humilité, etc. Concrètement, lors d'une Tenue, en vertu des rites il est par exemple impossible que répondre à chaud à un interlocuteur.

Rite Franc-Maçon (Emulation). Document Loge William Preston.

C'est également grâce aux rites que les Maçons ont pu se retrouver durant les conflits, notamment lors des persécutions durant la Seconde guerre mondiale.

Tous les rites n'ont pas été publiés et arrêtés par les Obédiences, laissant aux Loges une certaine liberté pour les transmettre. Aussi, avec le temps, de légères différences apparaissent entre les rites, par exemple entre le rite Emulation pratiqué en Angeleterre et son adaptation à la française.

Parmi les rites les plus pratiqués citons le Rite Ecossais Ancien et Accepté (REAA), le Rite Ecossais Rectifié, le Rite Moderne, le Rite Emulation, le Rite Français, le Rite Ancien et Primitif de Memphis-Misraïm, etc.

Les symboles et les rituels peuvent varier d'une Obédience et d'une Loge à l'autre. Ils demandent une initiation et, plus qu'une bonne mémorisation, une certaine pratique pour être bien compris. On peut même dire qu'un Maçon sans convictions commettra toujours des erreurs durant les cérémonies et se fera remarquer par ses confrères.

C'est pour toutes ces raisons que la pérénité de ces traditions établit un lien continu entre tous les Maçons passés, présents et à venir. Ainsi, un Maçon appartenant à une Loge écossaise retrouvera toujours le même langage, les mêmes repères, la plupart des symboles et des gestes qu'il connaît dans n'importe quelle autre Loge qu'il visitera et peu importe le rite qu'elle pratique.

Pratiqué avec autant de conviction qu'une religion, c'est ce lien symbolique et rituel qui fait l'union entre tous les Maçons et qu'on peut assimiler à un lien fraternel ou encore une force, mais un pouvoir toujours plus symbolique et spirituel que temporel. Comme le dit le Grand Maître du GOB, "ces rituels et ces symboles n'ont pas de but en soi, mais sont un moyen d'accéder au perfectionnement de soi-même".

Prochain chapitre

Apprenti, Compagnon et Maître

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