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Internet pour le meilleur et pour le pire

Document Justin Comack, adaptation T.Lombry.

Le siècle des télécommunications (I)

Le XXIe siècle est sans conteste celui des télécommunications. Le web, la toile, le net, Internet, sont des mots magiques dans l'ère du temps qui ouvrent les autoroutes de l'information sur un immense espace de liberté d'expression, multiculturel et polyglotte. En quelques années, Internet est devenu un support accessible à tous et pratiquement incontournable. Du fait que son accès est libre et son contenu virtuellement en dehors de tout contrôle, on y trouve le meilleur comme le pire. Voyons quels sont les usages que nous faisons d'Internet et plus généralement des produits issus de la technologie de l'information.

Utilisation de l'ordinateur

Mettez un ordinateur à la disposition d'un enfant de 4 ans et il s'amusera à peindre avec la souris ou à essayer d'écrire avec le clavier. Rapidement il sera capable d'écrire son prénom. Cela peut devenir une passion vers 10 ans et parfois une dépendance quand il est plus âgé.

Encouragé dans son élan par des parents persuadés que l'ordinateur lui garantira la réussite scolaire, il n'est pas étonnant dans ces conditions que l'enfant considère son ordinateur comme un appendice de son cerveau.

Avant l'invention d'Internet et du multimédia (cf. Aux origines d'Internet et de la micro-informatique), l'ordinateur était synonyme de travail bureautique, gestion, automation et calcul scientifique. Si ces activités sont toujours essentielles et très développées dans le monde professionnel, aujourd'hui la majorité des particuliers achètent un système informatique non pas pour utiliser Excel, Word ou MathLab mais d'abord pour "surfer sur Internet", la manière la plus simple et pouvant être instructive de passer le temps, mais aussi pour communiquer et accessoirement pour accomplir des tâches bureautiques ou se détendre (écrire, gérer le budget, traiter des images, des vidéos, du son, jouer, etc).

De nos jours il est difficile d'utiliser un ordinateur et de ne pas être tenté de se connecter à Internet. Pourquoi ? Parce qu'on y trouve des ressources, concrètement des sites Internet intéressants nous proposant des biens et des services et notamment des réseaux sociaux, des forums, des webzines (des magazines en format électronique), des boutiques en ligne, des sites d'amateurs passionnés ou de chercheurs, des portails vers des entreprises, des services publics et des instituts de recherche parmi beaucoup d'autres choses.

Cela fait des années maintenant que l'accès à Internet fait partie du "package" à la mode au même titre que l'écran-plat de 22" ou le GSM (ou le smartphone). Aujourd'hui, Internet est utilisé par plus d'une personne sur deux dans le monde (54.4%), soit par plus de 4.1 milliards d'habitants et ce taux augmente toujours.

La connexion à Internet commence par l'installation d'une connexion au réseau public via un fournisseur de service (P&T et autre opérateur national de télécom). Ensuite par l'achat d'un ordinateur et l'installation d'une interface ou logiciel de navigation (dit navigateur ou browser) Internet, que ce soit Internet Explorer (IE) de Microsoft, Chrome de Google, Firefox et autre Safari qui permettent d'accéder au web.

En 2018, 85% des Européens surfaient sur Internet et avaient tendance à remplacer leurs magazines papier par des webzines qui ont l'avantage d'être disponibles et à jour en permanence. Document T.Lombry.

Selon les statistiques, en 2002 à peine 30% des ménages européens disposaient d'un ordinateur relié à Internet (avec un maximum de 40% au Luxembourg et de 58% aux Pays-Bas) mais cette proportion était deux fois plus faible dans les pays pauvres européens tels que le Portugal et la Grèce (12-15%), sans même parler de la Roumanie ou de la Bulgarie où les ordinateurs et la connexion à Internet restaient rares.

Dix ans plus tard, pour 34% de la population mondiale soit plus de 2.4 milliards de personnes, dont trois Américains sur quatre et plus d'un Européen sur deux, posséder un ordinateur et une connexion Internet étaient aussi banals que d'avoir une montre, une TV ou un GSM (ou un smartphone).

Selon une étude de l'ARCEP et de New Media Trend Watch, en 2013 près de 80% des Français disposaient d'un micro-ordinateur relié à Internet à domicile alors que la moyenne nationale était de 45% en 2004. Cette proportion est plus élevée en Belgique, au Luxembourg et dans le Nord de l'Europe ainsi que le révèlent les rapports statistiques de l'Union Internationale des Télécommunications (UIT). Dans le monde, la Corée du Sud est le pays le plus informatisé.

Fin 2020, en Europe 87% de la population surfaient sur Internet contre 90% en Amérique du Nord, soit plus du double des années 1990. Mais cela signifie surtout qu'au moins 13% de la population soit 1 personne sur 8 n'a toujours pas accès à cette technologie et ne bénéficie d'aucun service en ligne.

Mais tous les utilisateurs ne sont pas encore englués dans la toile. Selon les dernières statistiques, y compris celles du Belgian Media Mapping, près de 88% des Belges et 87% des Français de plus de 15 ans utilisent Internet, la France ayant fait un bon de 20% en 3-4 ans. Cette proportion dépasse 97% au Luxembourg et 99.6% en Norvège, alors que le Portugal arrive en queue de peloton avec un peu plus de 72%. Ce sont les jeunes qui sont le plus accroc à Internet et aux nouvelles technologies.

C'est au Royaume-Uni et aux Pays-Bas que l'on trouve le plus de 55 ans actifs sur Internet. En Europe, en moyenne 75% des hommes et 66% des femmes utilisent Internet. ils sont âgés entre 25 et 54 ans (77%) et ont un niveau d'éducation élevé (études supérieures pour 80%).

Selon les statistiques de Nation Master, en 2002 près d'un Belge sur deux surfait sur Internet alors que le support n'existait pratiquement pas 20 ans plus tôt. Mais 2.5% d'entre eux seulement disposaient d'un accès à haut débit. Aujourd'hui, la plupart des internautes exploitent une ligne en fibre optique ou le réseau public Wi-Fi.

Les internautes se connectent au web en moyenne 16.5 jours par mois, totalisant 24 heures de connexion durant lesquelles ils accèdent à 2662 pages web. Aux Etats-Unis, 234 millions de personnes s'y connectent quotidiennement soit les deux tiers de la population. Comme en Europe, leur nombre a explosé ces dernières années.

A partir de quels systèmes les utilisateurs se connectent-ils à Internet ? En 2018, la grande majorité des utilisateurs (89%) utilisait un PC sous Windows de moins de 5 ans dont le prix d'achat était généralement inférieur à 1000 €, écran compris. Le marché Apple était plus étroit et représentait à peine 10% des parts de marché. L'une des raisons est le prix généralement plus élevé des iMac et autre MacBook et de leurs accessoires comparé à celui des PC.

Les tablettes sont de plus en plus appréciées. Comme nous l'expliquerons dans l'article Tablette et Web 3.0, les ventes de tablettes et de leur version hybride (la tablette PC) augmentent au détriment de celle des ordinateurs de bureau et des portables dont les ventes diminuent de quelques pourcents chaque année.

 Bien que les ventes ralentissent en raison d'un faible renouvellement, selon IDC en 2017 on vendit 163.5 millions de tablettes (contre 175 millions en 2016), ce qui représente 87% des parts de marché. Dans le TOP10 des ventes, le dernier modèle d'iPad d'Apple oscille toujours entre la 1ere et la 2e place selon les années tandis que le dernier modèle de Samsung le bouscule une année sur deux. Bien que beaucoup plus chers, les tablettes PC de Microsoft voient également leur part de marché augmenter. On y reviendra.

A lire : Le marché informatique

Tablette et Web 3.0

Le commerce en ligne

Les achats en ligne sont en forte croissance. Selon un sondage effectué en 2010 par Oseox, 80% des achats en ligne sont réalisés par la tranche d'âge 35-49 ans, suivie par la 24-34 ans et la 50-64 ans.

En 2015, 43% de la population européenne (comprenant les entreprises et les particuliers) achetait par Internet à raison de 52% de biens et 48% de services. Les trois premières catégories de produits achetés en Europe sont 1. l'habillement, 2. l'électronique et 3. les livres.

Par comparaison, selon le Bureau Census, aux Etats-Unis l'électronique arrive en tête des ventes en ligne (74.1%) suivie par la vidéo, la musique, le matériel de bureau, l'alimentation tandis que les livres et magazines représentent 61% des ventes.

Selon une enquête du Statec publiée en 2017, pour l’achat de produits multimédias (musique, films, magazines et journaux), de logiciels de jeux ou de mises à jour, les internautes préfèrent désormais les versions digitales aux supports classiques (CD, DVD, Blu-Ray) à l'exception des livres : 58% des acheteurs ont commandé des versions papier et 23% ont téléchargé la version électronique (e‐books) d’un livre.

En 2014, les Français avaient acheté plus de 700 millions d'articles par Internet dont 175 millions de livres papier et 21 millions de livres numériques !

Les moyens de paiment diffèrent entre pays mais la majorité des internautes utilisent soit la carte de crédit soit un compte PayPal ou similaire dans une proportion qui varie entre 17 et 52% sachant que tous les webmarchands ne proposent pas systématiquement toutes les solutions de paiment. Seuls les clients habitants les pays nordiques et en Allemagne préfèrent la facture à terme (vraisemblablement des professionnels).

A lire : L’e-commerce en Europe : faits et chiffres 2016, Twenga

Le e-commerce en 2015 (gauche) et 2013 (droite). Documents e-commerce-europe et Oseox.

De manière générale, en Europe les ventes en ligne représentaient 455 milliards d'euros en 2015 dont près de 253 milliards d'euros pour le Bénélux, la France et le Royaume-Uni, des chiffres en hausse de plus de 10% d'une année à l'autre.

Selon le Statec, en moyenne en 2017, 56% des Européens connectés ont effectué entre 1 et 5 achats en ligne au cours des trois derniers mois, 24% entre 6 et 10 achats et 20% ont effectué plus de 10 achats en ligne. La majorité d'entre eux (35%) ont dépensé moins de 100 € et 32% entre 100 et 499 €. Les 16-24 ans, les femmes et les personnes à niveau d’éducation faible sont plus nombreux à avoir dépensé moins de 100 €. En résumé, tout le monde a été séduit par le e-commerce.

Selon les sondages de Twenga Solutions, FEVAD, l'INSEE et d'Eurostat réalisés en Europe en 2016, parmi les nationalités les plus actives dans le e-commerce, 81% des Britanniques avaient fait un achat en ligne au cours des 12 derniers mois (contre 50% en 2007), suivis par les Danois (79%, toujours à la 2e place depuis 2007), les Luxembourgeois (78%, passés de la 6e à la 3e place depuis 2007), les Norvégiens (76%), les Allemands (73%), les Hollandais, Finlandais et Suédois (71%). Il y a 65% de Français (contre 28% en 2007) et 55% de Belges (contre 15% en 2007).

En 2015, 88% des internautes avaient acheté chez des webmarchands nationaux (contre 91% en 2012), 30% chez des vendeurs installés dans d'autres pays européens et 18% en dehors de l'Europe.

Non seulement, de plus en plus d'Européens achètent des produits en ligne mais en Europe de l'Ouest entre 25 et 31% des commandes sont passées depuis un appareil mobile, ce qu'on appelle le "m-commerce".

Pendant la crise sanitaire de Covid-19 qui sévit en 2020-2022, le confinement de plus de la moitié de la population mondiale au début de la crise a vu le commerce en ligne exploser. Le géant Amazon par exemple a vu ses ventes mondiales augmenter de 26% au premier trimestre 2020 par rapport à 2019. Rien qu'en juillet 2020, Amazon expédia 415 millions de colis soit 155 colis par seconde, ce qui représente une augmentation de 12% par rapport à juillet 2019 (cf. CNBC).

En 2020, Amazon fit un chiffre d'affaires de 386.1 milliards de dollars dont 7.3% en Europe... sans payer d'impôt ! Sa valeur boursière augmenta de 25% en quelques mois, consolidant la fortune de Jeff Bezos toujours au top du classement des personnes les plus riches de la planète depuis 2018.

D'autres webmarchands comme le chinois Lightinthebox qui vend "un peu de tout" et notamment des articles électroniques et des vêtements pour les sportifs dans une gamme à faire pâlir les meilleures boutiques ayant pignon sur rue, a également vu ses commandes en ligne exploser pendant le confinement. Comme tout bon webmarchand, Lightinthebox garantit la livraison (non pas depuis la Chine mais souvent depuis les Pays-Bas) et le client insatisfait peut demander un remboursement (refund) qu'il recevra dans les 5 jours suivant sa validation. Si on se base sur les avis des clients publiés sur des forums d'évaluation comme Trustpilot, même si les services de cette enseigne chinoise sont perfectibles, ils sont bien meilleurs que ceux offerts par Alibaba par exemple, qu'il vaudrait mieux éviter si vous ne voulez pas avoir de soucis. A chacun de juger.

FR - US - UK - DE

FR

BE

Globalement, les webmarchands ont la côte mais il faut tout de même sélectionner les meilleurs (ou les tester en achetant d'abord un seul produit pas trop cher) pour éviter des frustrations et de perdre son argent comme son temps.

Depuis le début des années 2000, on peut être satisfait des conditions générales de vente, de la politique des retours, de la gestion des non conformités et des plaintes ainsi que du service après vente qui se sont fortement améliorés avec le temps, notamment sous la pression des Unions de protection des consommateurs dont le BEUC et du Parlement Européen. Ainsi aujourd'hui, en Europe chacun peut facilement retourner un produit acheté chez un vendeur européen dans un délai de 14 jours et être remboursé y compris des frais, et les marchands américains respectent cette politique (qui ne s'applique qu'aux vendeurs professionnels). En revanche, c'est parfois plus difficile en Asie ou en Afrique mais les grands webmarchands installées à Canton ou à Hong Kong et travaillant sur eBay par exemple respectent aussi ce délai de rétractation de 14 jours. En cas de grave problème, rien ne vaut un contact téléphonique avec le service support ou le helpdesk du site marchand y compris avec eBay le cas échéant qui s'efforceront de régler rapidement le litige et même de bloquer la transaction s'il s'agit d'un piratage. On y reviendra.

On en conclut que le e-commerce est vraiment entré dans les moeurs et n'a plus pour la majorité de la population cette image négative et peu sécurisée qui lui était encore associée au début des années 2000. Néanmoins, vous verrons que les risques de piratage informatique, d'attaque virale et autre phishing sont plus présents que jamais, mais on peut assez facilement s'en prémunir en prenant quelques précautions.

Les plates-formes informatiques

Selon un sondage du Statec réalisé en 2017, les activités les plus populaires sont l'utilisation des services bancaires (79%), les services liés aux voyages (73%), les réseaux sociaux (70% en moyenne mais 94% chez les 16-24 ans et 44% chez les 55-74 ans), la recherche d'informations relatives à la santé (67%), téléphoner par Internet (57%) et publier des opinions politiques ou civiques (18%). Dans un précédent sondage publié en 2007 on apprenait que 55% des internautes consultent leurs e-mails tous les jours et 37% le font chaque semaine. On peut supposer que ces pourcentages ont augmenté.

Au début des années 2000, il n'existait pratiquement pas de réseaux sociaux. Vers 2010, on répertorait déjà plus de 2000 réseaux sociaux dont Facebook, YouTube, Myspace et Twitter étaient les plus fréquentés, et leur taux de croissance atteignait 250% par an. Selon Backlinko, en 2015 leur taux de croissance était d'environ 12.5% par an et chuta à 9.2% en 2020.

Pas étonnant dans ces conditions que les internautes aient passé 82% de temps en plus sur ces sites entre décembre 2008 et décembre 2009. Chaque internaute passe en moyenne 5h35m par mois sur le site d'un réseau social.

Fin 2019, dans le TOP 20 des sites les plus fréquentés, c'est Google qui arrive largement en tête avec 79.62 milliards de visites (contre plus d'un milliard de visiteurs en mai 2012). Selon Alexa, c'est en 2014 que Google devint le site web le plus fréquenté dans le monde. Mais il faut tout de suite préciser que l'entreprise informatique est l'une des plus diversifiées et propose énormément de services et d'applications dont le fameux moteur de recherche Google Chrome sorti en 2008 qui participe au succès de l'entreprise, le système d'exploitation Android installé sur plus de 2 milliards d'appareils connectés et quantités de serveurs spécialisés pour citer la messagerie Gmail utilisée par 1.2 milliard d'internautes, des boutiques en ligne et des assistants, une diversification tous azimuts qui ne plait pas à ses concurrents. On y reviendra (cf. page 3).

La deuxième place est occupée par YouTube (qui appartient à Google) avec 28.8 milliards de visiteurs (contre 9.4 milliards en 2018, ce qui était déjà dix fois plus qu'en 2007). Il est suivi par Facebook avec 24.6 milliards de visiteurs.

Facebook qui fut fondé en 2004 rassemblait en 2018 plus de 2.13 milliards d'utilisateurs (dont 307 millions d'Européens) contre 1 milliard en 2012 et 400 millions en 2010. La moitié des utilisateurs s'y connecte depuis un appareil mobile. Toutefois, au cours des trois premiers mois de 2018, les administrateurs de Facebook ont annoncé avoir supprimé 583 millions de faux comptes (utilisateurs), soit un quart des membres !

Le moteur de recherche chinois Baidu - principal concurrent de Google - occupe déjà la 4e place avec 6.83 milliards de visiteurs, principalement Chinois. Ensuite, on retrouve l'encyclopédie en ligne Wikipédia (5e) avec 5.54 milliards de visiteurs. Les deux réseaux sociaux Twitter (6e) et Instagram (7e) suivent de près avec plus de 4 milliards de visiteurs. Ces deux réseaux ont la particularité d'être également fréquentés par les VIP (CEO, chefs d'états, politiciens, star business, jet setters, membres des royautés, etc).

Nous verrons que signe des temps, les sites pornographiques ont la cote avec trois sites dans le Top 20. Ils devancent Netflix ou Amazon.

En nombre d'abonnés, en 2018 les deux réseaux sociaux les plus fréquentés avec plus d'un milliard d'utilisateurs étaient Facebook et YouTube puis Instagram avec 800 millions d'utilisateurs et LinkedIn avec plus de 400 millions d'utilisateurs, et loin derrière (100-200 millions d'utilisateurs) on trouvait WhatsApp, Twitter, Pinterest et Snapchat.

A consulter : Regard sur les activités en ligne des particuliers 2017

Beaucoup d'internautes ont un compte sur l'un de ces réseaux sociaux voire sur tous et bien d'autres !

Concernant les messageries publiques, c'est-à-dire non dépendantes d'un opérateur de téléphonie privé ou étatique, Gmail reste la plus fréquentée. En seconde place se trouve MSN de Microsoft qui reçoit plus de 887 millions de visiteurs uniques par jour, sachant toutefois qu'il intègre Outlook, ex-Hotmail, la seconde plus grosse messagerie électronique du monde comprenant 400 millions d'utilisateurs en 2018. Mais comme son concurrent Gmail, elle contient aussi énormément d'adresses e-mails d'arnaqueurs (cf. le site signal-arnaques) qui sévissent sur les sites d'annonces entre particuliers.

Selon Statista, le "tchat room" ou le site de conversation le plus fréquenté est WhatsApp qui est principalement utilisé sur les plate-formes mobiles par 1.5 milliard d'utilisateurs chaque mois en 2018 suivi par Messenger de Facebook utilisé par 1.3 milliard d'utilisateurs par mois tandis que Skype, qui racheta Messenger, est utilisé par 300 millions d'utilisateurs par mois. Notons que Discord sur lequel est installé le bot Midjourney (une IA graphique), revendique 140 millions d'utilisateur par mois  Comme Facebook, ces applications proposent des conversations par caméra interposée, les rendant très conviviales.

Dans le domaine des messages instantanés, en 2018 Twitter revendiquait 330 millions d'utilisateurs mais elle est surtout concurrencée par Messenger de Facebook et Hangouts de Google.

Dans le domaine des sites vidéos, si on exclut la fréquentation de NetFlix et des sites pornographiques, c'est YouTube qui occupe la première place, suivi par Viméo et Dailymotion mais dont la progression est la plus lente.

Flickr créé en 2004 est dédié au partage de photos et vidéos. Il reçoit 90 millions de visiteurs chaque mois (presque 10 fois moins qu'Instagram) et hébergeait début 2018 plus de 9.6 milliards de photographies. Les internautes y déposent en moyenne 51 millions de photos par mois soit 19.4 photos toutes les secondes. Flickr est l'un des supports favoris des photographes professionnels.

Le réseau social Instagram créé en 2010 est dédié au partage de photos et vidéos depuis des mobiles (la version PC est très limitée) et est principalement utilisé par des internautes vivant en dehors des Etats-Unis qui partagent à ce jour plus de 40 milliards de photographies, un record. Plus convivial, Snapchat permet d'échanger temporairement des vidéos et des photos et de communiquer avec ses amis. L'application fut créée en 2011 et est accessible dès 13 ans d'où son classement parmi les applications les plus utilisées par les jeunes. On reviendra plus loin sur Snapchat car elle fit l'objet d'un scandale en 2019.

Ceci dit, les amateurs de photographie utilisent également les galeries de Google+, Photo.net, PBase et YourShot du National Geographic parmi beaucoup d'autres sites dédiés à des marques (Canonians, Nikonians, etc) ou des sujets particuliers (par exemple Project Noah pour la nature, TWAN pour l'astrophotographie, etc). Tous ces sites proposent également des forums de discussions.

Si la majorité de ces sites sont anglophones, comme sur Facebook il existe quelques communautés francophones, notamment sur Google+ mais elles rassemblent proportionnellement beaucoup moins d'amateurs.

A consulter : Social-Media Statistics, Pennystocks

Usage d'Internet (2018)

18 055 555 de requêtes furent lancées chaque minute pour connaître les prévisions météos

12 986 111 de messages textes (SMS) furent envoyés chaque minute

4 333 560 de vidéos furent visionnées chaque minute sur YouTube

3 788 140 de requêtes par minute furent envoyées à Google

2 083 333 de snaps furent partagés chaque minute via Snapchat

Statut d'Internet en 2014

750 000 titres de musique furent diffusés chaque minute sur Spotify

473 400 tweets furent envoyés chaque minute sur Twitter

176 220 appels furent lancés chaque minute sur Skype

49 380 photos furent déposées chaque minute sur Intagram

1 389 de courses furent prises en charge chaque minute par Uber

1 111 colis furent expédiés chaque minute par Amazon

120 utilisateurs se sont inscrits chaque minute sur LinkedIn

Source : Statista (juin 2018)

Pour les amateurs de musique, le réseau social Spotify permet également de rechercher des titres de musique, des albums, un artiste, un label et d'acheter des titres y compris toutes les nouveautés, un service qui entre en concurrence avec iTunes qui propose 45 millions de titres, eMusic, Amazon et autre Google Play, de dernier proposant également une boutique en ligne, des films et des livres. Notons qu'en ce qui concerne l'achat de titres musicaux, les services de ces webmarchands sont généralement facturés soit ~1 € par titre soit au minimum ~9 €/mois.

Dans le même domaine, l'application SoundCloud créée en 2007 qui fait concurrence à Myspace permet aux artistes de partager des projets musicaux ainsi qu'aux scientifiques de mettre en ligne des enregistrements les plus divers (des sons de la mer aux bruits du vent sur Mars). L'application propose également des widgets pour les bloggers et une API.

Enfin, le site de rencontre AdultFriendFinder, sur lequel nous reviendrons, reçoit plus de 3.6 millions de visiteurs par jour à la recherche de rencontres soft ou hard. Fort de son succès, il a plus d'une fois été piraté. Suite à plusieurs fraudes et brèches de sécurité, sa réputation a fortement chuté au profit de Meetic, Badoo, Match et d'autres sites de rencontres généralistes ou plus ciblés (AdopteUnMec, DisonsDemain, EliteRencontre, Fuckbook, etc). Assouvant les phantasmes ou profitant du désert affectif de ses membres, la plupart de ces sites sont payants.

Dans ce Top 20 des réseaux sociaux et des sites les plus fréquentés, nous trouvons également le premier site d'actualité, celui du New York Times qui reçut en 2018 quelque 4.1 millions de visiteurs par jour. Apple arrive en 10e place avec 3.9 millions de visiteurs par jour.

Ceci dit, un évènement d'actualité peut également augmenter l'affluence : durant la mission spatiale MRO par exemple qui déposa les rovers d'exploration Spirit et Opportunity sur Mars en 2004, les serveurs de la NASA ont enregistré 11 milliards de connexions en quelques mois, soit presque autant que MSN !

Création et conservation des données

Utiliser Internet signifie transférer des données lors d'une requête sur Google, le téléchargement de fichiers, la consultation de son courrier électronique, d'une vidéo en ligne, d'un achat en ligne, etc.

Selon Pennystocks, en 2014, plus de 22 TB de données furent transférés chaque seconde sur Internet. Selon Domo, en 2020 chaque personne créa 1.7 MB de données chaque seconde soit ~0.147 TB par jour. Pour l'ensemble des internautes, en 2020 cela représenta 2.5 quintillions (1018) de bytes soit 2.5 millions de TB ou encore 2.5 EB de données créées chaque jour soit 17 millions de fois plus qu'en 2014. La progression est exponentielle !

La quantité de données conservées au fil du temps a également augmenté à un rythme prodigieux. Entre 2005 et 2020, la capacité de stockage dans le monde est passée de 200 EB de données à 6.7 ZB soit une augmentation moyenne de 223% par an. À un taux de croissance annuel composé estimé de 19.2%, la capacité de stockage mondiale devrait atteindre 16.12 ZB d'ici 2025 (cf. Statista).

Rester connecté et informé

Pour l'internaute qui suit l'actualité, qu'il s'agisse des grands médias nationaux présents sur Internet, des sites éducatifs ou des blogs, disposer d'une connexion à Internet et surfer sur le web ne veut pas encore dire qu'il est bien informé. En effet, on peut facilement passer à côté d'une information intéressante où consulter un site qui a mal interprété l'information originale. Sachant cela, comment peut-on bien s'informer en temps réel ou du moins dans la journée auprès de sources fiables ou de première main ?

Étant donné le nombre de sites Internet tenus par des agences de presse, des éditeurs de magazines et autres professionnels de l'information, Internet nous permet de nous tenir informé en permanence, pratiquement minute par minute si on en juge par le nombre d'articles publiés ou mis à jour sur les grands sites d'information.

Si on ne veut pas que sa messagerie soit envahie de "Newsletters" et autres avis de mise à jour provenant des sites que l'on suit, à l'image des notifications qui apparaissent dans la barre des tâches d'un ordinateur, comme on le voit ci-dessous, on peut également les faire apparaître dans le navigateur Internet que la plupart des internautes utilisent dix fois par jour (Chrome, Edge, Firefox, Opera, etc).

Lecteur RSS à installer sous Chrome : RSS Feed Reader - Slick RSS

(se connecter ensuite sur le site à suivre et cliquer sur le lien du logo du flux RSS, le reste est automatique

ou allez dans le menu Options de l'appli RSS et ajoutez l'URL du site manuellement)

Mieux qu'une application en veille ou dont la fenêtre est réduite qui prend des ressources systèmes, et plus complet que des favoris qui s'empilent, au moyen d'extensions (de petites icônes qui s'insèrent à côté de la barre de menu, cf. celles de Google et cette revue en anglais), l'utilisateur qui utilise son navigateur peut être notifié dès qu'un message lui est envoyé par l'utilisateur d'un réseau social, une application ou le flux RSS ou Atom d'un site Internet sur lequel il est inscrit, y compris un webzine ou un blog où d'ailleurs il est né. On y reviendra. L'utilisateur n'aura plus qu'à dérouler la petite icône pour lire les nouveaux titres et se connecter éventuellement sur le site concerné pour les consulter. Il n'a plus besoin d'ouvrir les dites applications ou de se connecter à chacun des sites qu'il suit pour rester informer; c'est l'information qui vient à lui.

En outre, pour le gestionnaire du site Internet, la syndication de contenu (nom scientifique des mécanismes de diffusion de flux RSS et autre Atom) garantit que son adresse e-mail ne sera pas publiée et victime de spam comme elle le serait s'il envoyait des "Newsletters" par e-mail à tous ceux qui le suivent. Bref, le procédé bénéficie aux deux parties.

Face à autant de services disponibles gratuitement en ligne, on ne sera pas étonné que certaines personnes sont "clouées" devant leur ordinateur tous les soirs, d'autres plus de 10 heures par jour ou ne peuvent pas se déplacer sans leur tablette ou leur smartphone connecté aux réseaux sociaux. Ils travaillent, se promènent, mangent et dorment avec leur smartphone allumé voire les écouteurs sur les oreilles et vivent pour ainsi dire connecté en permanence, et plus encore durant les vacances.

Mais comme le dirait tout médecin, il ne faut jamais perdre de vue que la santé prime sur l'addiction à l'informatique ou au web qui peut entraîner des problèmes psychologiques ou physiologiques. Il faut donc "décrocher" de son ordinateur et se déconnecter d'Internet régulièrement, bouger et s'oxygéner les poumons comme les neurones. C'est une simple question de volonté mais une bonne manière de se "reconnecter" au monde concret.

Internet : une tour de Babel

Selon l'UNESCO, on parle plus de 7000 langues et dialectes dans le monde dont 2000 couramment. Au grand dam des linguistes, environ 15 langues disparaissent chaque année.

Ceci dit, l'école supérieure américaine de Saint Ignatius en Ohio a publié une liste des principales langues parlées dans le monde. On y apprend que si le mandarin est la plus utilisée du fait de l'explosion de la population chinoise, Selon les statistiques, c'est l'anglais qui reste la première langue officiellement parlée par plus de 2 milliards d'habitants de 115 pays suivie du français utilisé dans 35 pays et 388 millions d'habitants et de l'arabe parlé dans 24 pays et 341 millions d'habitants.

Tous facteurs confondus, y compris économiques ou tenant compte de la deuxième langue, ils classent ainsi les dix langues les plus utilisées au monde par ordre décroissant : anglais, français, espagnol, russe, arabe, mandarin, allemand, japonais, portugais et indi/urdu.

La situation est toutefois légèrement différente sur Internet. Selon les statistiques, les 10 langues les plus utilisées sont : (1) l'anglais pour 32% des utilisateurs, (2) le mandarin pour également 32% des utilisateurs et en forte croissance, (3) l'espagnol, (4) le japonais, (5) l'allemand, (6) le français, (7) le portugais, (8) le coréen, (9) l'italien, (10) l'arabe. Depuis 2000, on observe la plus forte croissance pour les publications en arabe (940%), portugais (525%), chinois (414%) et français (379%) parmi d'autres.

En 2013, Jeremy Gardner, fonctionnaire européen d'origine anglaise et traducteur de formation constata que la plupart des textes officiels européens étaient mal traduits en anglais et releva toutes les erreurs dans un article de 66 pages publié par la Direction Générale de la Traduction de la Cour des comptes.

Devant ce constat, il s'est interrogé sur la manière dont les fonctionnaires européens s'exprimaient sachant que les institutions européennes comprennent aujourd'hui des représentants de 28 pays parlant 23 langues. Il constata que si la majorité des fonctionnaires parlent anglais, il s'agit d'une version approximative qu'on appelle le "bad english" ou "EU-english". L'avantage du "bad english" est qu'entre étrangers tout le monde se comprend (même si on dit que les Anglais de souche préféreraient que les étrangers fassent un peu plus d'efforts !).

Si on étend cette question à toute la population européenne qui devrait tripler d'ici 2050, on constate que seulement 25% des Européens comprennent plus ou moins l'anglais alors que 7% d'entre eux seulement comprennent le français tandis que les autres langues sont très peu pratiquées en dehors de leur pays.

Vous n'avez donc aucun soucis à vous faire comprendre si vous parlez mal l'anglais. Et si vous avez le verbe facile ou désirez apprendre une langue étrangère sur Internet, le monde est à vous !

Voyons à présent quel est le profil des jeunes internautes et les principales activités qu'ils pratiquent sur la toile.

Les jeunes branchés

Imitant leur parents et à la fois curieux, les enfants apprennent l'informatique avant de savoir écrire. La plupart des parents constatent à regret que leurs enfants sont accrocs à leur smartphone, leur ordinateur ou leur console de jeux et passent beaucoup trop de temps dans leur monde virtuel. Est-ce un fait de société, une mode ou une évolution culturelle ? Faut-il s'en plaindre, laisser faire ou y a-t-il un juste milieu se demanderont les parents ?

Il y a un fait de société indéniable. Lorsque vous prenez les transports en commun de nos jours et vous rappelez à quoi ils ressemblaient avant l'an 2000, une chose est frappante. Pratiquement tout le monde à un smartphone en main ou le consulte régulièrement et beaucoup d'usager ont des écouteurs ou un casque sur les oreilles. Les usagers qui attendent le bus, le tram ou le train ont leur smartphone à l'oreille et discutent avec leur contact, parfois même dans le transport en commun où les moins discrets n'hésitent pas à déranger les autres avec leurs histoires personnelles ou les affaires de bureau. On constate également que les jeunes sont plus souvent connectés que les plus âgés.

Pour un jeune, Internet ou un ordinateur c'est comme une montre; ils l'utilisent depuis qu'ils savent lire et tout le temps. Le jeune utilise son smartphone ou Internet pour garder le contact avec ses amis et s'informer. Il peut jouer des heures sur une console comme un adulte peut lire, discuter ou regarder la TV durant des heures... C'est donc sans aucun doute une évolution culturelle à laquelle nous assistons. Est-elle bénéfique aux jeunes ? C'est une autre question car comme en toute chose, il ne faut pas en abuser au risque de perdre le sens des réalités. Voyons ce que disent les sondages réalisés ces dernières années sur le sujet.

Selon une étude réalisée par Mediappro en 2006 auprès de plus de 9000 jeunes issus de neuf pays européens dont la France et la Belgique, 90% des jeunes européens âgés de 12 à 18 ans déclarent utiliser Internet et plus de 70% des jeunes l'utilisent essentiellement pour communiquer entre eux mais également à des fins de recherche et ludique ainsi que nous le verrons. Mais son utilisation dépend également du milieu social.

Selon l'étude de l'INSEE, 16% des Français vivant seuls se connectent à Internet, 25% des couples sans enfant et 50% des couples avec enfants. Le nombre d'enfants compte également puisqu'un deuxième enfant fait passer les équipements informatiques de 63 à 74% pour le micro-ordinateur et de 44 à 55% pour la connexion Internet. Quant aux familles monoparentales, davantage préoccupées par des soucis financiers, elles sont moins bien équipées que les familles vivant en couple : en 2004, la moitié disposait d'un micro-ordinateur, moins d'un tiers d'un accès à Internet.

Ceci dit, si les jeunes utilisent facilement l'ordinateur, en France 47% des parents sont dépassés par l'informatique et font confiance à leur enfant. On peut donc en déduire que ces parents ne vont pas surveiller ce que font leur enfant ou en tous cas n'auront pas l'idée de fouiller sous les icônes de "Mario Bros" par exemple pour vérifier s'il s'agit bien d'un jeu et non d'un accès à un site pornographique ou P2P déguisé.

Selon un sondage réalisé par Pen Research entre 2014 et 2015, parmi les réseaux sociaux les plus utilisés par les jeunes américains âgés entre 13 et 17 ans, Facebook arrive en tête de liste (71% des jeunes), suivi par Instagram (52%), Snapchat (41%), Twitter (33%), Google+ (33), Vin (24%), Tumbl (14%), les autres médias sociaux se partageant les 11% restants.

Les jeunes accrocs aux écrans

Selon une étude publiée au Luxembourg en 2013, 96% des jeunes de 12 à 18 ans possèdent un téléphone portable. Les jeunes ados reçoivent leur premier GSM (pas nécessairement un smartphone) vers 11 ans plus pour sécuriser les parents que pour faire plaisir à leur enfant.

Dans un sondage effectué auprès de 8000 élèves, en moyenne un lycéen passe 7h24m par jour de classe à utiliser son portable, une durée qui monte à 8h36m les weekends et jours de congés. Un garçon passe ainsi 6h12m par jour avec son portable en main, une fille jusqu'à 10 heures par jour ! Ceci explique ce qu'on avait constaté plus haut à propos de l'usage des smartphones dans les transports en commun et de plus en plus dans la rue.

Un lycéen passe 2h54m devant son ordinateur les jours de classe et 4h30m les autres jours. Il regarde très peu la télévision mais en moyenne le sondage indique que les lycéens la regarde 2h30m les jours de classe et 4h06m les jours fériés. Le sondage ne dit pas s'ils utilisent leur smartphone devant la TV mais c'est probable.

Près de 60% des lycéens possèdent une console de jeux et passent en moyenne plus de 2 heures à jouer chaque jour.

Quant à Internet, les lycéens l'utilisent essentiellement pour télécharger de la musique ou des films, consulter des vidéos, communiquer avec leurs amis via les réseaux sociaux et autre Snapchat et pour consulter des sites, notamment pour leurs travaux scolaires. Près de 60% des jeunes disent surfer sur Internet sans but précis. Comme les adultes, la quasi totalité des jeunes internautes (94%) déclare utiliser des moteurs de recherche tels que Google.

Les téléchargement et les jeux

L'utilisation d'Internet dépend du sexe, de l'âge voire du moment de la vie de l'individu. Ainsi, en 2006 un jeune sur deux déclara lors de l'étude Mediappro télécharger souvent de la musique et des fichiers mais ils avouent avoir une connaissance très limitée, voire erronée, des risques légaux qu'ils encourent.

Les garçons le font deux fois plus fréquemment que les filles. Un quart des jeunes déclare jouer à des jeux en réseau, les garçons nettement plus que les filles, surtout vers 14-16 ans. 45% des jeunes, les garçons plus que les filles, disent regarder des vidéoclips et des bandes annonces de films. Ils sont 35% à le faire fréquemment contre seulement 20% des filles.

Selon ComScore, aux Etats-Unis 75% des internautes américains regardent des vidéos en ligne, notamment sur YouTube, qui même en Europe est beaucoup plus fréquenté que Dailymotion.

En parallèle, pour récupérer ce marché, les salles de cinéma proposent des abonnements à la semaine qui équivalent au prix de deux films. Cela signifie que pendant leur temps libre, une partie des jeunes prennent encore le temps d'aller voir des films - où les smartphones doivent être mis en veilleuse - et supportent ainsi l'industrie cinématographique bien mieux que leurs parents, généralement peu nombreux dans les salles obscures.

Enfin, 25% des jeunes déclarent avoir un blog mais pour la plupart il est en sommeil. Nous y reviendrons.

Le tchat, la pratique la plus répandue chez les jeunes

Selon Mediappro, pour près de 60% des jeunes de 12 à 18 ans, c'est le contact entre amis qui reste essentiel. De ce fait, les applis comme WhatsApp, Messenger et autre Adium connaissent un véritable engouement. Dans l'esprit des adolescents, ces lieux de rencontres virtuels concilient leurs besoins de sociabilité (rester en contact avec son groupe d'amis) tout en respectant les attentes parentales (rester sous la relative autorité des parents). Néanmoins, ainsi que nous le verrons, ils doivent savoir que ces "tchat rooms" sont également fréquentés par de nombreuses personnes peu recommandables, pédophiles, arnaqueurs, et autres escrocs.

A gauche, 25% des jeunes utilisent un logiciel de messagerie instantanée pour garder le contact. A droite, tchat privé via l'interface Adium d'Apple. Prix des communications : 0, il est compris dans le forfait Internet.

Selon une étude Nielsen-NetRatings, en décembre 2004, 3.5 millions de jeunes âgés de 12 à 25 ans utilisaient MSN Messenger (aujourd'hui repris par Outlook) pour garder le contact (par clavier interposé ou webcam). 1 million de jeunes supplémentaires utilisaient des services concurrents (Adium, Exodus, Psi, AOL Instant Messenger, Facebook Messenger, Blackberry Messenger, MSN Messenger, ICQ, etc.). Au total, 25% des jeunes français de cette classe d'âge utilisaient donc des services de messagerie instantané depuis leur ordinateur, tablette ou smartphone. La raison est simple, les services sont gratuits puisque compris dans le forfait Internet.

En revanche, en 2006 selon Mediappro, près de 60% des jeunes internautes de 12 à 18 ans affirmaient ne jamais communiquer avec des inconnus, entraînant par conséquent une baisse d'utilisation du tchat : seulement 20% des jeunes, souvent les plus âgés, l'utilisent fréquemment. La pratique du tchat, même si elle peut être occasionnelle, concerne globalement 40% des 17-18 ans et 10% des 12-13 ans.

Le smartphone, passion des jeunes

Selon l'UIT, fin 2016 le taux de pénétration du téléphone portable atteignit 99.7% dans le monde contre 96% en fin 2013, ce qui représente 7.4 milliards d'abonnements mobiles dont 5.8 milliards ou les trois-quarts furent souscrits dans des pays en développement. Si l'Europe est la partie du monde la plus connectée, l'Asie est le principal moteur de croissance.

La croissance des abonnements mobiles approche de la saturation avec une croissance globale de 2.2% par an (contre 2.6% en 2015) surtout poussée par les pays en voie de développement (hausse de 2.5% en 2016).

Avec son design original, son grand écran tactile, ses fonctionnalités multiples et ses centaines de milliers de programmes, l'iPhone sorti en 2007 a révolutionné le marché de la  téléphonie et plus globalement de l'informatique mobile connectée.

En France et dans le Benelux, les jeunes âgés de 15 à 24 ans représentent la tranche de la population la plus équipée en smartphone, atteignant presque un taux d'équipement maximal. Leur intérêt se focalise évidemment sur la communication sans fil en raison de la mobilité qui l'accompagne mais ce sont également les premiers à utiliser ses capacités multimédias (voir plus bas).

Si environ 96% des jeunes de moins de 18 ans disposent d'un smartphone, tous âges confondus, 72% des Français disposent d'un GSM et seulement 53% des plus de 60 ans. Ces derniers utilisent encore parfois des modèles à écran non tactile (genre GigaSet A415) pouvant servir de relai à travers toute la maison car ce sont les seuls que leur propose leur opérateur. En 2023, 90% des Français de plus de 12 ans possédaient un smartphone.

Selon l'étude de Mediappro, en 2006 les jeunes de 12 à 18 ans utilisaient principalement leur téléphone portable pour envoyer et recevoir des SMS (Texto). Les filles semblent particulièrement actives en la matière, tout comme en ce qui concerne les blogs. Certains jeunes envoient plus de 1000 SMS par semaine !

Jusqu'au milieu des années 2000, les SMS étaient facturés au caractère (et un caractère accentué est facturé 3 fois plus cher qu'un non accentué) et tous les jeunes utilisateurs sans exception utilisaient des abréviations lorsqu'ils communiquaient entre eux, même sur MSN.

Ce nouveau langage n'est pas sans effet sur l'orthographe des jeunes qui sont de plus en plus nombreux à ne plus maîtriser leur langue maternelle, tant à l'oral qu'à l'écrit.

Heureusement, aujourd'hui les SMS ne sont plus facturés au caractère et tout le monde dispose d'un forfait de communications. La situation s'améliore aussi sur les forums et réseaux sociaux, où pratiquement tous les adultes prennent le temps de rédiger leur commentaire en langage clair, ce qui incite les jeunes à soigner un peu plus leur orthographe.

Rappelons pour les amateurs de communications à longue distance et les frontaliers que l'application Viber permet de communiquer gratuitement, que ce soit par SMS ou en vidéo avec ses proches sur mobile ou ordinateur. Mais il faut au préalable l'installer sur son appareil mobile, idéalement un smartphone.

Enfin, depuis 2013 les opérateurs de téléphonie constatent une diminution régulière du nombre de SMS envoyé à l'occasion du Nouvel An. Ainsi, selon l'agence Belga en Belgique en 2018 on a envoyé 38.7 millions de SMS le 31 décembre entre 20h et 8h contre plus de 72 millions de SMS en 2012. Mais nous sommes loin des records établis en 2010 et 2011 où les Belges envoyèrent plus de 100 millions de SMS soit 10 par habitant (et 345 millions de SMS en France) ! On en déduit que les usagers utilisent d'autres supports et notamment des cartes de voeux virtuelles envoyées depuis leur mobile ou leur ordinateur ou préfèrent tout simplement appeler leurs proches en vidéo via un réseau social ou un appli dédiée comme Messenger ou Skype parmi d'autres.

Les jeunes fans des services multimédias

Si les jeunes avouent entretenir presque un lien affectif avec leur smartphone, c'est parce que cet appareil leur permet également de l'utiliser à d'autres fins que pour communiquer, en particulier grâce aux fonctions multimédias. Si les jeunes l'ont rapidement compris, les autres générations ont mis quelques années pour comprendre ses avantages, mais ont finalement intégré le smartphone.

Publicité de Radio Shack de 1991.

Si on se réfère à la publicité de "Radio Shack" présentée à droite, un document original non truqué, en 1991 on pouvait acheter séparément un téléphone portable, un répondeur, des écouteurs, des haut-parleurs, un ordinateur, un lecteur de cassette, une radio portative, une caméra, un récepteur météo, un scanner, bref autant d'appareils électroniques n'offrant qu'une seule fonctionnalité. Ensemble, ces appareils revenaient à environ 3200$, soit un peu plus de 6000$ ou ~5000 € actualisés (2018) !

Aujourd'hui le smartphone le plus simple coûte à peine 50 € et si vos prenez un abonnement GSM de 2 ans vous pouvez avoir gratuitement où pour moins de 200 € un smartphone de dernière génération disposant de toutes les fonctions précitées, complétées par des fonctions réseaux (Wi-Fi, 3G/4G, WAP, GPS, etc), un agenda électronique, un chronomètre, une visionneuse de fichiers multimédia, un APN/caméra full HD et les applications les plus diverses. Autrement dit en 25 ans soit une génération, non seulement l'intégration a fortement progressé mais le prix public des appareils électroniques a été divisé par 25 !

Face à cette évolution, il est intéressant de noter que selon une étude de TNS/Sofres, 51% des jeunes de 15 à 17 ans affirment maîtriser "toutes les fonctions" offertes par leur smartphone. Très curieuse de nature, c'est la seule classe d'âge à tenir majoritairement ce discours alors qu'en moyenne 20% des utilisateurs maîtrisent toutes les fonctions de leur appareil. Cette proportion diminue avec l'âge au point que les fonctions multimédias sont marginalisées par les plus de 40 ans qui se contentent généralement des fonctions de base (téléphone parfois en vidéo et SMS ou email) et déjà plus rarement ou selon les circonstances des fonctions podcast, radio (tuner), agenda, APN/vidéo et Internet au sens large (réseau sociaux, actualités, météo, etc).

Il n'est donc pas étonnant que les fabricants misent tout sur l'engouement des jeunes pour les smartphones qui intègrent tout ce dont ils ont besoin. Ils forcent même à la consommation en leur proposant des fonctions dont ils n'ont pas besoin : un capteur infrarouge thermique (FLIR), un zoom 50x, un microscope 100x, un scanner ultrason, etc. ! On y reviendra à propos de la médecine sans fil.

On peut donc en conclure que pour les jeunes, les systèmes mobiles représentent bien plus qu'un moyen de communiquer entre amis et l'utilisent comme un réel moyen d'accès aux services en ligne, un usage multifonction que les plus âgés ont tendance à délaisser au profit des systèmes traditionnels. Toutefois, par rapport au début des années 2000, on constate que la proportion d'utilisateurs utilisant une tablette ou un ordinateur portable pour accéder à Internet augmente tous les jours, y compris chez les plus de 65 ans.

A l'exception des personnes souvent les plus âgées qui ont parfois des difficultés pour lire l'écran, utiliser le clavier, la souris ou l'écran tactile et ne mémorisent plus aussi facilement les procédures et se sont désintéressées de facto de la micro-informatique, en l'espace d'une génération (et moins d'un siècle en comptant les balbutiements) l'ordinateur et le mobile connectés à Internet sont devenus de puissants outils culturels transgénérationnels aussi banals qu'un livre, un bic ou une feuille de papier.

Nous verrons que l'usage de l'IA au quotidien à des fins consuméristes (Web 3.0, Siri d'Apple, Midjourney et autre ChatGPT) a également influencé la manière dont le public et notamment les journalistes, les étudiants et les artistes utilisent Internet.

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