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Le marché informatique

Une histoire sans fin (I)

Après avoir décrit l'histoire de la micro-informatique, celle des tablettes, l'usage que font les particuliers d'Internet pour le meilleur et pour le pire et les tendances du marché, voyons à présent son actualité. Pour cela, nous allons répondre à quelques questions d'ordre technique et commerciale qui nous concernent tous un jour ou l'autre autour de la question de base : quel ordinateur vais-je acheter ? Il y a des questions générales qui intéressent les nouveaux utilisateurs et des questions techniques qui intéressent les experts et les passionnés.

La loi de Moore

Une notion doit tout d'abord être bien comprise quand on parle du marché de l'électronique ou de l'informatique : la loi de Moore. Cette loi qui est toujours d'actualité nous dit que le nombre de transistors implanté sur un chip double tous les 2 ans, les prix des anciens modèles chutant en conséquence. De ce fait, la technologie a rapidement évolué depuis la commercialisation du premier microprocesseur.

Prenons quelques exemples. En 2006, soit 25 ans après le premier PC, le micro-ordinateur le plus rapide était cadencé à 3.8 GHz (AMD Athlon 64 X2, 200 €) et exécutait 3.8 milliards d'opérations par seconde (3.8 GFLOPS[1]) ! L'ordinateur le meilleur marché capable de l'exploiter coûtait environ 1000 €, soit 3 à 4 fois meilleur marché qu'une génération plus tôt pour des performances plus de mille fois plus élevées ! On vendait 230 millions d'ordinateurs par an, un quart de la production des 25 dernières années ! L'évolution est prodigieuse.

Depuis 1970, la loi de Moore progresse à l'identique et à même tendance à s'accélérer.

Le fait qu'un ordinateur effectue plus ou moins d'opérations en une seconde a un impact direct sur les performances de l'ordinateur dans toutes les tâches de calcul. Pas seulement les opérations arithmétiques pures mais également dans les opérations graphiques où le système doit afficher l'image selon certains algorithmes ou corrections graphiques (augmenter le contraste, modifier les couleurs, etc), lisser des contours crenelés, réaliser des projections tridimensionnelles avec des faces cachées, déplacer l'objet, etc.

Rapidement, les ordinateurs furent équipés d'un processeur graphique ou GPU dédié aux calculs touchant l'affichage. Ce processeur s'est même transformé en carte graphique équipée de sa propre mémoire vidéo ou VRAM dès la commercialisation des premiers jeux de simulations et des écrans couleurs en haute résolution (VGA puis XGA et supérieurs). Ce marché de niche s'est ensuite développé avec la demande des professionnels de systèmes de traitements d'images en temps réel puis la généralisation des données multimédias et notamment le visionnage de films et vidéos qui exigeaient une cadence de 24 images/s en haute définition (1080p). De nos jours, les cartes graphiques haut de gamme sont 40000 fois plus rapides que celle de la première génération !

Vitesse GPU et affichage

Les performances de la carte graphique (essentiellement du processeur GPU) sont aussi importantes que celle du processeur principal car c'est à travers l'écran que l'utilisateur interagit avec l'ordinateur. Si l'image s'affiche lentement, si les déplacements sont saccadés ou qu'il faut du temps pour que le système réagisse à la pression du doigt sur l'écran tactile, l'utilisateur aura l'impression que son ordinateur est lent alors que dans l'absolu il utilise peut-être un processeur rapide de 2 GHz. Dans ce cas, si la mémoire vive (RAM) et l'espace disque sont suffisants, le goulot d'étranglement se situe dans le processeur de la carte graphique qui est probablement d'une ancienne génération de manière à baisser le prix de l'ordinateur.

En résumé, si la vitesse du processeur est importante pour le traitement des données (par exemple recalculer une feuille Excel consolidée contenant des milliers de formules), c'est le temps de réactivité de l'écran qu'il faut aussi comparer d'un ordinateur à l'autre car en faisant défiler les menus, en consultant des pages de texte, des photos ou en surfant sur le web, ce sont les performances de l'affichage que vous ressentirez en premier lieu et qui vous feront apprécier ou non ce modèle. C'est surtout vrai sur les tablettes où chacun peut constater la différence de réactivité entre les modèles d'une génération à l'autre.

A lire : Performances des cartes graphiques (sur ce site)

Outre le côté purement professionnel, pratique, technologique ou ludique pour certains utilisateurs, ce qui fait l'attrait de l'informatique est le fait qu'à prix constant, on peut acheter chaque année un modèle plus performant ou trouver en occasion des modèles vraiment très bon marché. Moore est passé par là...

Les écrans suivent également la loi de Moore. Ainsi, en 2007 un bon écran plat large d'entrée de gamme de 22" coûtait moins de 300 € (Samsung SyncMaster 226BW). Dix ans plus tard, pour le même prix et les mêmes performances vous aviez un 24" et vous trouviez déjà des modèles à 99 €. Avant les années 2000, vous n'aviez même pas un écran cathodique couleur de 15" à ce prix là et il donnait des signes de fatigue au bout de cinq ans !

Nous verrons à la fin de cette revue comment vieillissent les ordinateurs, les tablettes et les écrans et ce qu'on peut en tirer sur marché d'occasion.

Après cette mise au point, venons-en justement au choix de l'ordinateur : quel modèle et dans quelle gamme faut-il le choisir ?

Modèle et gamme d'ordinateur

Ordinateur de bureau, portable ou tablette ?

Quel est la situation du marché de l'informatique ? En 2018, la grande majorité des utilisateurs (89%) utilisent un PC sous Windows de moins de 5 ans dont le prix d'achat est généralement inférieur à 1000 €, écran compris. On constate depuis 2012 que le marché des ordinateurs de bureau et des portables diminue partout dans le monde. Ce fut d'abord de 10 à 15% jusqu'en 2012 où on vendit 340 millions de PC puis de 5% jusqu'à aujourd'hui (210 millions de PC vendus en 2017) avec un tassement prévu vers 2020.

Le marché des Apple est plus étroit et représente à peine 10% des parts de marché. Les iMac et autres MacBook sont principalement utilisés par les éditeurs, les professions artistiques (PAO, infographistes, photographes, musiciens, etc) ainsi que par une poignée d'écoles et d'aficionados prêts à mettre le prix.

La chute des ventes de PC bénéficie au marché des tablettes et autres appareils mobiles. Les experts s'accordent à dire que les amateurs ne remplacent pas leur ordinateur mais achètent en complément une tablette. Quant à ceux qui n'ont jamais eu d'ordinateurs et donc n'ont jamais eu d'intérêt pour les logiciels ou les interfaces hardware, ils sont de plus en plus tentés par une tablette.

La tablette, dans ce cas ci une Samsung Galaxy Tab S2 de 9.7" (349 € en 2018) ne remplace pas un ordinateur de bureau mais par son profil mince et sa légèreté, elle a tendance à remplacer un ordinateur portable sans toutefois l'éliminer dans les tâches bureautiques ou de calculs. Document T.Lombry.

Aujourd'hui, sachant que la plupart des personnes âgées restent en bonne santé jusqu'à leur dernier souffle et que beaucoup se retrouvent seulse, il n'est pas rare que même si elles ne connaissent rien en informatique, elles fassent leurs premiers pas dans cet univers avec l'aide de leur enfant ou d'un ami en achetant une tablette. Cela leur permet d'abord de garder le contact avec leur famille parfois installée à l'étranger et ensuite de passer un peu de temps sur Internet. 

Une telle démarche aurait été très difficile à concevoir au XXe siècle où il n'existait que des ordinateurs de bureau et des portables car l'utilisateur était obligé d'investir de l'argent dans l'achat des licences et du temps dans l'apprentissage de la souris et des logiciels bureautiques avec leurs interminables menus. Si le débutant doit bien sûr encore se familiariser avec cette nouvelle technologie et comprendre le fonctionnement de sa tablette et des logiciels avec l'aide d'un proche au début, leur ergonomie est telle qu'il les maîtrisera en quelques semaines et tout au plus en quelques mois et ne pourra sans doute plus s'en passer.

En parallèle, on constate également que le marché des ordinateurs portables équipés d'un écran large de 15" ou supérieur s'étend au détriment de celui des ordinateurs de bureau. Bref, le marché des produits nomades intéresse de plus en plus de monde.

Au grand désarroi des gamers et des amateurs aimant construire leur PC sur mesure, à terme on peut prédire que le marché des ordinateurs de bureau va s'éteindre. Il ne restera que les serveurs réduits à l'état de boîtes noires contenant des cartes multicores, graphiques et réseaux ultra rapides et connectés à des centaines de disques SSD externes.

Avec ses 200 milliards de dollars cash, Apple peut inventer ou s'offrir tout ce qu'il veut et son excellente image de marque attire tous les jours plus de clients.

De son côté, si Microsoft a quasiment perdu le marché des OS mobiles au profit d'Android, il reste dans la course avec ses différentes "Surface" (Pro, Book et Studio), des produits de milieu et haut de gamme dont les prix varient entre 950 € (processeur Intel Core m3, écran de 12.3" et disque SSD) et 4999 € pour une Surface Studio (processeur Intel Core i7, écran de 15" et disque SSD), des prix qui  rivalisent avec le prix des MacBook (des portables proposés entre 1150-3300 €) et des iMac ( ordinateurs à profil mince proposés entre 1200-5500 €).

Apple et Microsoft ont bien compris les tendances du marché et travaillent actuellement sur un OS unifié qui devrait tourner sur toutes les plates-formes d'ici 2020. La preuve ? OS X et iOS tendent clairement vers la fusion tandis que Microsoft a sauté la version Windows 9 pour proposer directement Windows 10 (voir page suivante) compatible avec l'OS de son principal concurrent.

Ordinateur de bureau ou tablette ? La tablette reste d'un usage limité car d'une part elle n'est pas modulable comme un ordinateur de bureau et d'autre part, les applications locales (téléchargées) sont des versions "mobiles", c'est-à-dire allégées par rapport à la version de bureau ou Internet ou sont uniquement accessibles à travers une connexion Wi-Fi (application en ligne). De plus, les versions gratuites pour mobiles affichent des publicités intempestives. En outre, tous les menus et toutes les actions ne sont accessibles qu'à travers des fonctions tactiles (avec le doigt). Or la plupart des applications ainsi que les sites Internet utilisent toujours des hyperliens ou des petites icônes, très peu adaptées au mode tactile. Quand on ne parvient pas à activer le lien ou l'icône, déplacer l'objet ou fermer la fenêtre avec le doigt, cela devient vite agaçant. Enfin, l'autonomie d'une tablette dépasse rarement 6 à 8 heures en pleine utilisation, ce qui signifie qu'elle doit être connectée au moins un jour sur deux au secteur. Si c'est faisable chez soi, parfois en vacance dans des lieux isolés, on peut se retrouver à court d'alimentation.

En revanche, la tablette garde son intérêt pour la consultation multimédia (images, vidéos, musique) et les communications par Internet par liaison Wi-Fi (email, Skype, Messenger, etc). Toutefois l'avenir semble plus favorable aux tablettes PC. On y reviendra dans un article distinct.

Comparatif des tablettes tactiles : Les Numériques - Tablette Tactile

Chiffres clés : Le marché des PC, ZDNet, 2018

Trois conceptions de l'informatique nomade. A gauche, le netbook Acer Aspire One A110 proposé à 200 € en 2009. Au centre, la tablette PC "Surface Pro" de 10.6" de Microsoft proposé à partir de 879 € en 2012. C'était le moins cher de la gamme qui comprend aujourd'hui des modèles à près de 5000 €. Plus qu'une tablette, c'est un véritable ordinateur portable sous stéroïdes dont l'écran tactile est autonome et amovible et le clavier en option. A droite, la tablette Samsung Galaxy 7.7 (7") tournant sous Android proposée à 400 € en 2012. Ces modèles restent des ordinateurs d'appoint, peu pratiques pour un travail bureautique soutenu et sont avant tout destinés à naviguer sur Internet, à consulter des documents et à communiquer.

Ceci dit, pour quelques années encore, l'ordinateur de bureau va garder un atout de taille, celui de sa modularité : ses composants peuvent aisément être remplacés voire mis à niveau. De plus il accepte plusieurs cartes ou interfaces et dispose en général de 4 à 8 ports USB contre 1 à 3 sur un ordinateur portable voire aucun port standard sur certaines tablettes.

Mais à puissance et ressources égales, le faible encombrement des ordinateurs portables et des tablettes allié à leur faible poids (1 à 3 kg en général) plaident en leur faveur, et plus encore aujourd'hui avec la disponibilité des liaisons Wi-Fi et 4G et la baisse des prix.

En fait l'avenir semble résolument s'orienter vers la domination des systèmes mobiles sur les ordinateurs de bureau. En effet, selon IDC en 2015 il s'est vendu 1.43 milliard de smartphones contre 276 millions de PC. Rien qu'Apple a livré plus d'iPhone (74.8 millions) durant le dernier quadrimestre de l'année 2015 que toute l'industrie des PC a vendu de micro-ordinateurs (71.9 millions). Cela signifie clairement que le centre du monde pour les utilisateurs est en train de se déplacer vers l'informatique mobile, au grand dam d'Intel et de Microsoft qui ont dû s'adapter ou périr.

Ordinateur bas de gamme ou haut de gamme ?

Quand on parle d'ordinateur, Mac ou PC, de bureau ou portable, aujourd'hui on ne parle plus de "vitesse" CPU exprimée en GHz mais en "nombre de cores" ou coeurs : pour une même fréquence, la carte processeur peut être dual core, quad core, etc.

De même on s'intéresse moins aux accessoires et logiciels installés sur le système car la plupart des constructeurs proposent déjà tout ce qu'il faut par défaut (port réseau, USB, lecteur de CD, SD, entrée micro, sortir casque et HP, écran, clavier, souris) et des applications open sources. Bien entendu, chez Apple bien qu'il existe une configuration par défaut, tout est en option et se paye cher tandis que les tablettes sou Android proposent tout au mieux un mini port USB. A la limite, si on possède déjà un abonnement à Internet, on pourrait donc acheter un ordinateur ou une tablette les yeux fermés, rentrer chez soi et en moins de 5 minutes configurer son adresse e-mail et se connecter à Internet. Mais mieux vaut vérifier avant achat si l'ordinateur que l'on convoite correspond à nos besoins car si on tient compte des différentes marques, les configurations proposées sont vraiment très nombreuses et mieux vaut demander conseil à un vendeur qualifié.

En Europe et en Amérique du Nord, respectivement 85% et 95% de la population surfe sur Internet. Le pourcentage a plus que doublé depuis les années 1990. Document TelaVision.

L'éventail des performances et du prix des ordinateurs est très large. Il existe des tablettes entre 150 et 1200 € sans compter les tablettes PC pouvant dépasser 5000 €, des solutions portables entre 200 € et 4000 €, des modèles de bureau entre 600 € et plus de 6000 € si vous êtes très exigeant, sans parler des serveurs d'entreprises. Enfin, il faut rappeler l'existence des UMPC et netbooks qui occupent chacun des niches spécialisées mais d'un intérêt plus limité. Autrement dit, dans une même catégorie de produits, la fourchette de prix varie d'un facteur 10 entre le petit modèle d'entrée de gamme et le plus performant. Si on élimine les modèles d'entrée de gamme toujours très lents et souvent de mauvaise qualité, il faut donc investir au moins 350 € pour une tablette et le double voire le triple pour un ordinateur portable ou de bureau pour avoir un système de qualité relativement performant.

Le choix de l'un ou l'autre système dépend donc des valeurs de chacun : une personne pensionnée peut juger que 350 € est déjà un bon prix pour une tablette qu'elle utilisera peu comme on peut offrir un iPad de 900 € à un adolescent mais est-ce bien utile à un âge où il doit surtout faire ses preuves à l'école.... Le second facteur est donc le budget qu'on veut y consacrer (la barre psychologique de 500 ou 1000 €) ou de la destination de cet ordinateur, un critère qui peut entrer en considération selon la profession ou les hobbies de la personne.

Ordinateur haut de gamme est généralement synonyme de prix élevé car il exploite de la haute technologie, il est synonyme de puissance, rapidité, ressources, écran large, etc. Mais c'est aussi un consommateur d'électricité : l'alimentation peut dépasser 600 W sans même parler d'un serveur et il restera allumé soit en permanence soit 10 heures par jour. Il faut savoir que la facture d'électricité pourra plus que doubler dès le jour de son branchement. Par la chaleur que ses CPU et GPU dégagent, c'est un véritable radiateur qui réchauffera la pièce durant l'hiver. Enfin, qu'il soit proposé en rack ou en tour, c'est un objet lourd et encombrant. Si vous n'en voyez pas immédiatement l'usage, reportez-vous sur un modèle de milieu de gamme et donc en général plus compact et à un prix plus abordable ou sur un ordinateur portable.

Vous devez déterminer si vous souhaitez acquérir un ordinateur dans le but d'utiliser des applications graphiques 3D très gourmandes en ressources disque, mémoire, CPU et GPU (jeux vidéos, CAO, postproduction 3D, animations, traitement d'image, etc) qui exigeront un système puissant et rapide (plus de 1000 € sans écran) ou pour effectuer du travail bureautique (traitement de texte, tableur, comptabilité, Internet, e-mail, etc) dans lequel cas un ordinateur d'entrée ou milieu de gamme suffit (< 1000 € avec un écran large de 22"). Si aucun des deux ne convient et souhaitez simplement vous divertir, consulter vos e-mails, les webzines, les réseaux sociaux, vendre et acheter des articles par Internet, visionner des photos et des films, dans ce cas une tablette de milieu de gamme disposant d'un écran d'au moins 9" ou 24 cm (350-500 €) peut déjà convenir.

Notons que si un écran large (wide ou 16:9) est utile dans le cadre d'applications graphiques ou pour afficher côte à côte plusieurs programmes ou objets sur un ordinateur de bureau ou portable sans devoir les superposer et chercher après, sur une tablette c'est uniquement intéressant pour visionner des films ou des photos en format 16:9 soit un rapport de 1.77. En effet, si vous tournez la tablette de 90° pour lire du texte par exemple, l'écran devient très étroit, la résolution diminue et vous perdez l'avantage de l'écran large. Sur une tablette, il est donc souvent préférable de choisir un format d'écran classique d'un rapport 4:3 ou ~1.33 voire légèrement plus large (jusqu'à 1.5) si le confort n'est pas affecté.

Les performances des ordinateurs

Avec les dizaines de millions d'ordinateurs domestiques vendus chaque année dans le monde, bien que ce marché se rétrécisse lentement, ayant envahi tous les secteurs de la société, il ne va pas disparaître du jour au lendemain et certainement pas au sein des entreprises. Comptant parmi les outils indispensables de notre société, il mérite donc une attention particulière.

Ce chapitre concerne essentiellement les ordinateurs de bureau ou portables car les tablettes sont des systèmes fermés qu'on ne peut pas mettre à jour avec le système d'exploitation ou les composants internes (disque dur, carte vidéo, etc) de son choix, contrairement aux ordinateurs classiques. En effet, vous achetez une tablette Samsung, HP ou Acer sous Android, un iPad d'Apple sous iOS ou une tablette PC de Microsoft ou Dell tournant sous Windows mais aucun ne vous permet de modifier le matériel installé dans la tablette; il s'agit d'un système fermé sur le plan matériel. Le choix est simple mais limité. Ce n'est pas le cas des ordinateurs de bureau bien que leur architecture les bride d'une certaine manière comme nous allons l'expliquer.

Le disque dur SSD

Avant les années 1990, la performance d'un ordinateur était synonyme de vitesse de son unique processeur. Avec le progrès, cette référence est devenue caduque. Dans un ordinateur de dernière génération, en terme de vitesses et de performances, le goulot d'étranglement n'est pas le processeur, la carte graphique ou la mémoire, mais le disque dur.

Depuis les années 2010, la technologie SSD (Solid State Drives), autrement dit les disques en technologie Flash (des semiconducteurs sans pièce mobile), pénètre lentement le marché domestique. Selon les marques, on peut par exemple acheter un disque SSD de 1 TB entre 50 et 400 € (2021) alors qu'ils étaient entre 4 à 10 fois plus chers 10 ans auparavant. Cette technologie qui est aujourd'hui accessible à tous mérite donc un instant d'attention.

A gauche, disque dur SSD de 1.8" (à gauche) ou traditionnel de 3.5" (Maxtor de DiamondMax 22 S-ATA/II de 500 GB à droite) ? Le choix est vite fait quand on sait que le premier accède au moins 10 fois plus rapidement aux données, est moins fragile, chauffe moins et est plus compact à capacité égale. A droite, les taux de transfert d'un disque SSD comparé à celui d'un disque dur classique. Le SSD est au moins 30 fois plus rapide en lecture.

Aujourd'hui, si la "Surface" de Microsoft utilise un disque dur SSD, cela reste une exception car étant donné son prix, c'est un type de mémoire de masse qu'on retrouve plus fréquemment dans les ordinateurs portables haut de gamme, les ordinateurs de bureau et les serveurs.

Un disque SSD d'entrée gamme offre des performances 10 fois supérieures à celle d'un disque dur classique (80000 rpm et 12000 IOPS contre 7200 rpm et 2000 IOPS) tout en consommant moins d'énergie. Un modèle haut de gamme PCI-Express ou IDE est 30 fois plus rapide qu'un disque dur classique (mais son prix est encore élevé).

Ainsi à choisir entre un disque dur de 1 TB SATAIII de 6 GB/s et un disque SSD, prenez sans hésiter le second qui peut atteindre un taux de transfert (lecture) supérieur à 2600 MB/s contre 88 MB/s pour un disque traditionnel. Vous pouvez tester les performances des disques durs grâce à l'excellent utilitaire de Parkdale ou CrystalDiskMark.

L'architecture 64 bits

En même temps que son ordinateur, l'utilisateur doit choisir son environnement, c'est-à-dire le système d'exploitation (l'operating system ou OS) qui va gérer la machine et notamment l'accès à la mémoire et aux périphériques d'entrée et sortie. S'il est naturellement toujours installé par défaut et customisé pour chaque pays, chacun peut encore demander l'installation d'un autre système d'exploitation s'il est toujours commercialisé ou s'il détient encore une licence pour l'installer. Mais d'un point de vue hardware, ce n'est pas toujours possible.

L'OS dépend du processeur et de son architecture. Longtemps les processeurs Intel et Motorola ont exploité des mots (bytes) de 8 bits, puis nous sommes passés à une architecture de 16 bits puis de 32 bits. Cette dernière utilise des registres de 32 bits qui permettent d'adresser 232 bits soit 4 GB de mémoire RAM maximum. C'est-à-dire que si un ordinateur dispose de 6 GB RAM, une version Mac OS X ou Windows de 32 bits ne pourra jamais exploiter que 4 GB sur les 6 GB existants. Autrement dit, le client a payé 2 GB de mémoire pour rien. Ceci est déjà un premier problème que certains vendeurs peu scrupuleux ne mettent pas en avant quand ils vendent des ordinateurs suréquipés.

De plus, la dernière génération d'applications graphiques et de jeux vidéos 3D a besoin de beaucoup de ressources (un processeur dual core, une carte graphique de 3e génération équipée d'un processeur multi-coeurs et généralement de plus de 4 GB de mémoire).

Pour résoudre ce problème matériel, les constructeurs ont développé l'architecture 64 bits, les registres pouvant à présent adresser 264 bits soit 18 milliards de GB ou 18 exabytes de mémoire. Inconvénient, les nombres entiers et les adresses occupant deux fois plus d'espace sur 64 bits que sur 32 bits, l'occupation de la mémoire est un peu plus importante (mais elle ne double pas).

Installer un processeur de 64 bits dans son ordinateur ne suffit pas pour utiliser toute la mémoire disponible au-delà des 4 GB. Il faut un système d'exploitation capable de gérer cette mémoire supplémentaire et donc également installer un OS de 64 bits.

Ainis, si IBM sortit le premier processeur dual core de 64 bits en 2001, il fallut attendre 4 ans pour que Microsoft adapte son OS et propose une version 64 bits de Windows XP. On y reviendra.

Compatibilité avec le passé (backward) oblige, la plupart des applications 32 bits tournent très bien sur un OS 64 bits (elle fontionnera en mode 32 bits) sauf quelques-unes développées avant les années 2000 qui ne tournent plus sous Windows 7 par exemple et les versions plus récentes, même en mode ou en version 32 bits. En général pour résoudre ce problème, le développeur propose une nouvelle version adaptée aux OS de dernière génération. En revanche, les applications 64 bits ne tournent pas sur un OS 32 bits.

En achetant un ordinateur, il faut donc savoir d'avance si les applications que vous utiliserez sont des versions 32 bits ou 64 bits et installer l'OS correspondant. A l'heure actuelle, le système d'exploitation 64 bits et la version la plus récente de l'OS sont proposés par défaut sur tous les ordinateurs. Si globalement, l'architecture 64 bits est avantageuse si vous utilisez des applications récentes également programmées en 64 bits, cela signifie aussi que les applications très anciennes, tournant sous DOS ou sous Windows 95 ne tourneront plus ou plus très bien sur un OS 64 bits, même en mode "compatibilité" Windows 95 ou XP.

A lire : Comparatifs des matériels, Tom's hardware

Videocard benchmark - Guide d'achat des cartes graphiques, Les Numériques, 2016

Logiciels de benchmark : SiSoftware - CrystalDiskMark - iOzone - HD Tune Pro

TechPowerUp - Performance Test - HWMonitor (CPUID)

A gauche, gros-plan sur une carte-mère 6-Quad série S de Gigabyte (2006) équipée d'un processeur Intel Dual-Core 2 et d'un chipset Intel P965 express. A droite, l'indice de performance d'un PC performant (7 cores, carte graphique Nvidia GTX 770 et disque SSD) en 2013. Généralement les performances d'un ordinateur sont pénalisées par l'accès au disque dur, sauf comme dans ce cas-ci où l'auteur a installé un disque flash SSD dix fois plus rapide qu'un disque dur conventionnel.

Afin de comparer les performances de systèmes hétérogènes, le marché regorge de logiciels de benchmark dont une liste est présentée ci-dessus. Pour sa part Microsoft utilise un système de calcul d'indice de performance propriétaire dont l'échelle varie entre 1.0 et 7.9.

Voyons à présent quels sont les différents systèmes d'exploitation qu'on peut installer sur un ordinateur de bureau ou un portable. Cela nous donnera l'occasion de constater combien ce marché a évolué et tend vers l'harmonisation. Nous terminons cette revue en disant quelques mots sur les pannes et le prix de la dépréciation du matériel.

Deuxième partie

Quel système d'exploitation choisir ?

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[1] 1 GFLOPS ou gigaFLOPS représente un milliard d'opérations en virgule flottante par seconde (ou 1000 Mips). Les unités supérieures sont le teraFLOPS (GFLOPS x 1000), le petaFLOPS (TFLOPS x 1000), l'exaFLOPS (PFLOPS x 1000), le zettaFLOPS (EFLOPS x 1000) et le yottaFLOPS (ZFLOPS x 1000 ou 1 milliard de petaFLOPS).

Un ordinateur atteignant 100 GFLOPS ne représente pas 100 ordinateurs de 1 GFLOPS; la progression n'est pas strictement linéaire car elle dépend de l'architecture du processeur (multi-coeurs) et des performances des caches du processeur. Seuls des benchmarks peuvent déterminer les performances de calcul de votre ordinateur.

Bien qu'on trouve dans la littérature "flop" au singulier - c'est devenu un néologisme - le terme devrait toujours s'écrire "FLOPS", avec "s", car c'est le diminutif de "seconde" (FLoating-point Operation Per Second) et en majuscule puisqu'il s'agit d'un acronyme. Le pluriel devrait s'écrire "FLOPSs" mais il est très peu répandu (et je ne l'utilise pas non plus).

Notons qu'une simple calculatrice de poche réalise en théorie une seule opération par seconde. Nous avons rarement besoin d'un temps de réponse plus rapide. Subjectivement, nous considérons que toute réponse affichée en moins de 0.1 seconde est instantanée. Cela permet d'attribuer aux calculatrices une performance d'environ 10 FLOPS. Quant au méthodes de calculs manuelles (une division difficile), notre performance tombe en général à environ 1 milliFLOPS. Ces performances sont bien sûr très différentes de celles de nos facultés neuromotrices.


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