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Peekskill & Lugo C. L'objet parent (II) Sur base de mesures radioisotopiques réalisées par l'équipe de M.Graf, l'objet original de Peekskill devait avoir un diamètre de 0.5 à 1 mètre, ce qui donne pour un corps sphérique une masse comprise entre 2 et 15 tonnes, voire de l'ordre de 20 à 25 tonnes si on se fonde sur certains principes aérodynamiques. Cet objet rencontra la Terre quelque 41 jours après son passage au périhélie. A 40 km près cette météorite nous aurait évité.
L'évènement de Lugo Le 10 janvier 1993, un bolide de magnitude -23, presque aussi brillant que le Soleil (magnitude -27), traversa le nord de l'Italie et explosa à hauteur de Lugo (Emilia Romagna). Déjà exceptionnel par sa brillante, l'explosion équivalente à 14 kT d'énergie soit un peu plus de 1014 Joules généra des ondes de choc qui furent enregistrées par 6 stations sismiques locales. L'objet devait avoir une taille comprise entre 3 et 5 m de diamètre mais il pouvait être dix fois plus grand s'il était très léger. Nous ne disposons d'aucune image de ce phénomène mais uniquement des séismogrammes qui révèlent l'amplitude du phénomène.
Après recoupements et analyses, on peut conclure aujourd'hui que le corps fut probablement une chondrite carbonée de faible densité et très poreuse, ressemblant assez bien à l'astéroïde 253 Mathilde (densité 1.3). On est arrivé à cette conclusion du fait que le bolide a violemment explosé en haute altitude, plus haut qu'à l'ordinaire, en une seule fois et sans se fragmenter. Comme indiqué sur le schéma ci-dessus à droite, il est probable que sa porosité (dessin 1) agit comme une enceinte fermée accroissant l'efficacité de l'explosion. L'ablation de sa surface pendant la friction atmosphérique (dessins 2-3) mit à nu les cavités internes du bolide (clathrates) qui ont augmenté le freinage aérodynamique et généré une décélération soudaine (dessin 4). L'énergie cinétique s'est alors rapidement transformée en chaleur (dessin 5) sous la contrainte de laquelle le bolide explosa, pulvérisant tous ses constituants et formant une boule de feu constituée de plasma mêlé de poussière (dessin 6). L'onde de choc a vraisemblablement touché le sol dans la seconde qui suivit et s'est rapidement propagée à quelques kilomètres alentour. Retour aux Histoires d'impacts
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