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Les météorites

La météorite de 1.3 kg qui tomba à Auckland, en Nouvelle Zélande, dans le living de Phil et Brenda Archer le 12 juin 2004 à 9h30 (cf. cette vidéo). C'est une chondrite de type L5 dont voici un gros-plan. Elle fut vendue aux enchères pour 6000$, soit aussi cher qu'une belle sidérite ou qu'une lame de pallasite ordinaire !

Expertise des météorites (VI)

Le Dr Carleton B. Moore[7] , directeur émérite du Center for Meteorites Studies de l'Université d'Arizona nous rappelle qu' "une météorite est un objet rare et d'une valeur scientifique certaine. Le centre que je dirige se prête également aux analyses des particuliers. Il peut encore arriver que l'on rapporte un type inconnu de météorite et pour cette raison il est souhaitable que tous les spécimens récoltés nous parviennent, le temps de les analyser." Nous en prenons bonne note.

Que dois-je faire si je pense avoir découvert une météorite ?

D'abord n'y touchez pas et photographiez-la dans son environnement. Vérifiez s'il y a un cratère d'impact et éventuellement d'autres fragments. Notez ses coordonnées géographiques et toute particularité. Placez-là ensuite dans un sac ou une boîte propre (non contaminée par d'autres substances).

Ensuite, soit contactez un spécialiste ou la chaire de géologie ou d'astronomie de l'université la plus proche soit procédez à son analyse si vous disposez des moyens techniques et de l'expertise. 

Première étape, nettoyez la surface de la météorite sans l'abimer. Ensuite, on dit généralement qu'il faut vérifier si elle est sensible à l'aimantation. C'est une erreur ! En effet, passez un aimant sur une météorite sensible au champ magnétique va modifier définitivement l'orientation des particules magnétiques et effacer leur ancienne orientation. Si le spécimen est par la suite examiné par des scientifiques, ce changement magnétique sera une source d'erreur incorrigible qu'il faut absolument éviter (cf. F.Vervelidou et al., 2023)

Seule chose facile à faire, vérifiez si elle contient du nickel (cf. le test de nickel). Si ce test est négatif, ce n'est probablement pas une météorite. Ensuite, l'idéal consiste à couper ou casser un morceau et à polir la surface pour identifier sa structure interne. A défaut d'outils, vous devrez montrer ou envoyer votre météorite à un spécialiste pour analyse. Rappelons qu'aucun spécialiste n'identifie une roche sur photo (à moins que vous l'ayez déjà coupée et polie et qu'on puisse l'identifier).

Des laboratoires d'analyse tels que EMTT en France, TS Lab en Italie, Actlabs au Canada et des météoritologues (des minéralogistes experts en météorites) tels que le professeur José Garcia de Meteorites Lab et curateur du Musée Canarien des Météorites (MCM) proposent leurs services aux particuliers et même parfois gratuitement, à l'occasion d'un évènement, une opportunité à saisir.

Vous pouvez aussi prendre contact avec un musée des sciences naturelles ou avec la chaire de géologie de l'université la plus proche de chez vous qui vous expliquera les démarches à suivre. Ceci dit, en principe les musées n'assurent pas le polissage et le traitement des météorites à titre privé. Quant aux entreprises métallurgiques (cf. Kompass ou les Pages Jaunes), rares sont celles disposant d'un atelier de polissage et de traitement des métaux, encore moins des météorites.

L'identification et la classification d'une météorite par un spécialiste se fait en plusieurs étapes, la première étant de lui envoyer l'échantillon en tout ou partie. Généralement, pour les grosses météorites pesant plusieurs kilos la pratique veut qu'une partie de la météorite soit offerte en donation (selon sa masse, cela varie entre 20 et 500 g).

Ensuite, le spécialiste va procéder à différentes analyses (pétrographique, géochimique, isotopique, etc). Le prix d'une classification officielle peut dépasser 450 € plus frais d'expédition et assurance éventuelle de l'échantillon. C'est pour cette raison que beaucoup de personnes ne demandent pas la classification de leur météorite. Mais il est conseillé de la classifier afin d'obtenir un certificat officiel prouvant son authenticité, qui peut par ailleurs décupler le prix de la météorite.

A gauche, les différents documents d'analyse, de classification et de certification d'une météorite expertisée par le professeur José Garcia de Meteorites Lab. A droite, un exemple de certificat d'authentification. Cela n'a rien à voir avec les pseudo-certificats au format carte de visite réalisés sous Word ou Photoshop que certains webmarchands proposent sur eBay !

S'il s'agit d'une belle météorite, vous pouvez demander de préparer une lame mince ou épaisse. Le prix dépend du matériau. Les chondrites sont les plus tendres et donc les plus faciles à travailler, ainsi que les eucrites et les howardites. Les achondrites astéroïdales le sont aussi mais les uréilites par exemple sont très dures et il est nécessaire de changer les disques abrasifs plusieurs fois en raison de leur usure. Certaines uréilites peuvent nécessiter jusqu'à 25 ou 30 heures de travail continu. En général, le prix d'une lame mince de 1 ou 2 cm de côté varie entre 20 et 90 € en 2023. Les laboratoires américains facturent généralement ~45 à 50 $ pour chaque section mince.

Vous pouvez également vendre votre météorite à un musée et l'un des centres spécialisés listé en fin de page ou la mettre en vente sur Internet ou dans une salle de vente.

Conservation des météorites

Un conseil, si vous possédez une sidérite ou toute autre météorite contenant du fer comme les chondrites et les pallasites, faites attention à sa conservation. Constituée de fer, souvent abandonnée à l'air libre dans une vitrine ou sur une étagère, le métal s'oxydera rapidement. Dans les pays tempérés où le taux d'humidité varie entre 40 et plus de 90% dans les habitations, en moins de 6 mois votre belle sidérite commencera à présenter de petites taches de rouille qui finiront par détruire le motif de Widmanstätten comme illustré ci-dessous.

Les professionnels conservent les météorites dans des pièces sèches où règne seulement 20% d'humidité et installent un déshumidificateur d'air. Certains amateurs conservent leurs fragments polis de météorites dans une boîte ou un cadre scellé ne présentant que 20 ou 30% d'humidité.

Si l'échantillon est précieux ou très beau, il faudrait idéalement stabiliser la pierre car les sidérites contiennent des chlorites. Or les ions chlorures pénètrent les roches (y compris les enrobages de béton) et attaquent le métal. C'est ici qu'apparaît une autre altération, un véritable cancer qui touche les météorites ferreuses, la Lawrencite, un chlorure de formule chimique (Fe2-Ni)Cl2 qui laisse des traces verdâtres sur les météorites et qui sont très difficiles à éliminer.

Il faut donc procéder à ce qu'on appelle une déchloruration, un traitement électrochimique avec un fluide subcritique qui va empêcher la formation de rouille au coeur de la pierre (cf. la thèse de M.Bayle). Une déchloruration est un traitement à vie. Très peu d'experts réalisent ce traitement qui peut se monnayer jusqu'à 200 €.

A acheter : Désoxidant à base d'acide sans électrolyse (pour météorites ferreux), Geocoleccion

Gros-plan sur 2 cm2 de la surface d'une sidérite attaquée par la rouille. A gauche, l'état de la surface juste après le polissage. Au centre, 6 mois plus tard alors qu'elle était exposée dans une vitrine maintenue à 20°C mais dont l'air ambiant contenait entre 70 et 90% d'humidité. Malgré une protection au Paraloid, mais n'ayant pas été stabilisée, elle commence à rouiller. A droite, dissolution de la rouille après un bain de 12 heures dans du vinaigre blanc à 8%. Idéalement il faut également procéder à une déchloruration pour stabiliser la roche. Il faut à présent repolir la surface et la protéger contre l'oxydation avec du Paraloid B72 ou un vernis ou la sceller sous vide. Document T.Lombry.

Mais ce traitement n'empêche pas l'attaque et les abrasions en surface. Il faut donc procéder à une électrolyse pour éliminer les chlorates et les oxydes. Vous pouvez effectuer ce travail vous-même en utilisant un bain électrolytique qui nécessite une batterie de 6 ou 12 V (comptez entre 15-70 € plus les accessoires). A défaut de batterie, vous pouvez aussi plonger la sidérite dans du vinaigre blanc à 5 ou 8% (qui contient de l'acide acétique, légèrement attaquant) pendant quelques heures à 2 jours selon l'état d'oxydation ou dans du Coca-Cola (qui contient de l'acide phosphorique très attaquant) pendant 2-3 heures. Il suffira ensuite de frotter la surface avec une brosse pour éliminer la poussière restante. N'utilisez pas de dégrippant comme le WD-40 car si la rouille s'est développée à l'intérieur de la météorite, le produit s'infiltrera dans tous les interstices et risque de la détruire totalement (cf. ce post publié en 2005). Comme illustré ci-dessus, la dissolution de la rouille va créer des cavités dans le métal et la surface sera légèrement ternie, faisant disparaître les bandes.

Ensuite, idéalement il faut procéder à la déshydratation de la météorite pour éliminer l'eau (ce n'est pas une dessiccation, mais le résultat est identique). Pour cela il faut la chauffer dans un mini-four (jamais dans un micro-onde) à 120°C pendant au moins 4 heures. A défaut, séchez la météorite avec un sèche-cheveux portatif pour bien évacuer l'humidité.

Après traitement, il faudra à nouveau faire réapparaître les bandes en attaquant la surface avec de l'acide nitrique, puis neutraliser l'acide. Ensuite, la surface devra être repolie. Pour cela vous devez utiliser des disques abrasifs, du papier de verre de 600 ou une meule et un lubrifiant adapté, par exemple une suspension de carbure de silicium pour l'abrasion et de la pâte de diamant ou de l'alumine pour le polissage final (cf. Buehler). A défaut d'outils, certains amateurs ont effectué le polissage à la main (comme on peut le faire pour les miroirs de télescope ou avec de petits galets). Mais cela vous fait revenir à l'Âge du fer; polir une sidérite à la main est très fastidieux et durera des jours et des semaines.

Il faut ensuite réaliser un second traitement de déshydratation à 90ºC pendant au moins 4 heures. A partir de cette étape, n'utilisez plus d'eau. Juste de l'alcool isopropylique.

Un beau spécimen de la sidérite de Muonionalusta trouvée en Suède en 1906 dont on récolta 230 kg. Cet échantillon pèse 338 g et mesure 8.13 x 6.6 x 2.8 cm. Sa densité est de 7.5. Cette sidérite tomba il y a 1 million d'années. Datée de 4.56 Ga, cette famille compte parmi les plus anciennes météorites. Elle contient plus de 91% de fer - ce qui explique la difficulté pour la couper et la polir -, 8.4% de nickel et des traces d'éléments rares (0.33 ppm de gallium, 0.133 ppm de germanium et 1.6 ppm d'iridium). C'est une octahédrite fine (Of), la plus répandue des sidérites, du groupe IV A. C'est une météorite métamorphique qui s'est formée dans le coeur d'un astéroïde de 50 à 110 km de rayon qui explosa suite à une collision. La cristallisation est survenue après la fonte du métal. Coupée, polie et attaquée à l'acide, elle présente le motif de Widmanstätten qui s'est formé entre 1000 et 700 K. A droite, la croûte de fusion est encore visible à certains endroits. Lire N.A. Moskovitz et R.J. Walker (2011). Collection Lombry.

A présent c'est une course contre la montre. La surface doit immmédiatement être protégée de l'oxydation car en l'espace de 12 heures l'oxygène recommencera à oxyder le métal.

Vous devez protéger la surface de la corrosion avec une huile ou un vernis. Comme le font les professionnels, tant que le métal est encore chaud, enduisez votre météorite de résine synthétique comme le Paraloid B72[8], en prenant soin de bien couvrir les bords. L'idéal est de plonger la météorite dans un bain chaud de Paraloid. Ce produit est également utilisé pour stabiliser et conserver des fossiles et tout objet susceptible de s'oxyder. A défaut de Paraloid, utilisez de la résine époxy ou du vernis pour pierres (cf. Syntilor). La météorite peut aussi être noyée dans un bloc d'acrylique (plexiglass) qu'il conviendra de polir ensuite pour que la surface deviennent transparente et brillante.

Grâce à ces traitements, la sidérite sera protégée de toute altération durant quelques années. Malheureusement, comme il s'agit d'un fer natif, gardez à l'esprit qu'il va s'altérer avec le temps et que tôt ou tard la rouille (ré)apparaîtra. Après traitement, pour éviter de contaminer le métal, il faut manipuler la sidérite avec des gants..

Enfin, il est conseillé de la conserver dans un endroit présentant moins de 30% d'humidité ou sous vide. Placée dans une boîte sous vide et scellée (pas dans une boîte d'aliments sous vide qui finit toujours par fuiter), l'échantillon pourra être conservé en l'état durant des siècles. Mais cette solution est rarement accessible au grand public.

L'alternative consiste à protéger la météorite de l'humidité. En Europe, comme le montre cette carte de Météo France, le taux d'humidité est généralement supérieur à 60%. Il faut des conditions anticycloniques estivales prolongées ou semi-désertiques pour assécher la masse d'air et descendre sous les 30% d'humidité. A défaut, il faut donc forcer l'élimination de l'humidité ambiante. Pour cela, placez la météorite dans une boîte remplie de billes déshydratantes en gel de silice ou silica gel. Il est conditionné en sachets, en flacons ou en vrac. Le silica gel peut absorber jusqu'à 30% de son poids en eau.

Des billes de gel de silice ou silica gel. Leur couleur est un indicateur d'humidité. A droite, leur couleur à l'état sec (au-dessus) et lorsqu'elles sont saturées d'eau (en bas). Il faut alors les passer au four (1 heure à 140°C ou 15 minutes à 350 W) pour qu'elles retrouvent leur couleur originale et leur pouvoir absorbant.

Comme illustré ci-dessus, choisissez du silica gel coloré (non toxique) qui sert d'indicateur d'humidité (cf. CalRoth, Wisedry Gel de silice). Lorsque les billes changent de couleur (passant par exemple du bleu au rose, du vert à l'orange pâle, de l'orange au bleu/vert foncé ou du jaune au blanc), cela signifie qu'elles ont absorbé plus de 20% d'humidité. Lorsque le changement de couleur est prononcé, elles sont saturées d'humidité. Stockées dans un local ordinaire entre 15-22°C sous un climat tempéré (> 60% d'humidité en moyennné), comptez environ 2 ans pour que le silica gel présente des changements sensibles de couleur. Il est temps de les repasser au four. Il suffira alors de les passer 1 heure au four à 140°C maximum (sinon elles fondent) ou 15 minutes au micro-onde en mode décongélation (~350 W) pour qu'elles retrouvent leur couleur originale et jouent de nouveau leur rôle déshydratant.

Le commerce des météorites et des tectites

Les météorites ordinaires, chondrites, achondrites et sidérites valent entre 0.2 et 2 € le gramme. S'il s'agit d'une météorite récente qui fit la une des médias et si elle est accompagnée d'un certificat d'authentification (cf. ce modèle), elle peut atteindre 10 € le gramme. Un spécimen rare est cent fois plus cher. La météorite de Tarda tombée près du village d'Errachidia, dans le sud du Marc en 2020, est une météorite carbonée de type C2 ung très rare. Sa masse totale est de 4 kg. Elle se négocie à 1000$ le gramme soit autant qu'un échantillon de météorite lunaire ou martienne ! Consultez également les évaluations de Luc Labenne sur le site Météorites et Bijoux.

En dehors des météorites de collection proposées aux enchères dans les salles de vente, les météorites qui sont en vente dans les boutiques en ligne ou dans les foires sont généralement livrées sans traitement et sans certificat d'authentification (COA), où ce que des vendeurs comme David J. Lacroix prétendent être un CAO n'est qu'un document élaboré sous Photoshop (cf. cet exemple) qui n'a rien d'authentique. C'est la raison pour laquelle il est recommandé de choisir un vendeur réputé pour son expertise et la qualité de ses articles. Les vendeurs listés en fin de page sont tous réputés.

Le prix des météorites

A ce jour, la météorite la plus chère est "Black Beauty", la météorite martienne citée plus haut qui fut estimée à plus de 10000$ le gramme soit 200 fois le prix de l'or (~50$ le gramme en 2021) ! (cf. E.Hand, 2014).

Si on exclut cette météorite exceptionnelle, ce sont les pallasites qui sont les plus convoitées et présentent une valeur marchande appréciable qui n'a d'équivalent que les gemmes et l'or. Le prix moyen du marché des pallasites préparées (coupées, polies, etc) varie entre 13 et 50$ le gramme selon la beauté et la taille des spécimens (au plus grand au plus cher) et cela ne varie pas beaucoup d'une décennie à l'autre.

C'est ainsi que des sociétés forts lucratives se sont constituées et que des chercheurs tels l'Américain Robert Haag et le Français Fabrice Kessler parcourent le monde à la recherche de ces véritables bijoux façonnés dans les forges du cosmos.

A voir : Rare Pallasite Meteorites

Albin

1949, Laramie county, Wyoming

Huckitta

Northern Territory, Australie

Thiel Mount

1961, Antarctique

Imilac

1822, Atacama, Chili

Esquel

1951, Chubut, Argentine

Marialathi

1902, Viipuri, Karélie, Russie

En 2021, des vendeurs ont proposé des petites lames translucides de la pallasite de Brahin mesurant 33 x 26 x 2.6 mm et pesant ~10 g pour environ 138 € soit 13.8 € ou 16.5$ le gramme.

En 2006, le spécialiste Robert Haag demandait 25000$ pour une belle tranche de la pallasite d'Esquel mesurant 30 cm et pesant 1.4 kg, soit 17.8$ le gramme !

Enfin, Arizona Skies Meteorites propose des lames de la pallasite d'Imilac dignes des musées au prix de 650$ pour 5 g, 1600$ pour 36 g et 12000$ pour 208 g, ce qui fixe le prix moyen à 50$ ou 42 € le gramme ou 100$/4 cm2; c'est le prix de l'or et dix fois le prix d'une sidérite affichant le motif de Widmanstätten.

Rappelons que la palliste d'Imilac fut découverte dans le désert d'Atacama au Chili en 1822. On estime que 1000 kg de débris tombèrent dans une zone de 8 km x 2 km (cf. cet article). En 2015, cette pièce de musée de ~10 x 20 x 1 cm pesant 174 g était proposée à 8700$. Les échantillons étant très convoités, leur prix explose aux enchères.

Rappelons que tout article importé d'un pays en dehors de la zone Euro y compris du Royaume-Uni, de Suisse ou de Norvège doit être dédouané et sera taxé de droits d'importation (17 à 25%) et d'accises (4.5 à 9%) dont le montant total peut s'élever jusqu'à 25% de la valeur déclarée de l'article. Depuis le 1er janvier 2021, il n'y a plus d'exonération des taxes et accises pour les marchandises valant moins de 22 € (cf. Europa); tout est taxé ! Mais il arrive encore que de petits colis passent la douane incognito sans être taxés. Mais de façon générale, les frais d'envoi, les taxes et accises augmentent globalement la facture de 35% du prix de l'article.

Top 10 des météorites les plus chères

1. La météorite de Fukang : 1.7 million d'euros. C'est une pallasite MPG de fer-nickel incrustée d'olivine jaune-orangée découverte en 2000 dans le désert de Gobi, près de Fukang, dans la région de Xinjiang, en Chine. Le découvreur anonyme récolta 1003 kg mais 20 kg ont été extraits et 983 kg furent finalement examinés par les scientifiques de l'Université d'Arizona qui possède un spécimen de 31 kg.

En 2021, Heritage Auctions proposa aux enchères une lame épaisse de la pallasite de Fukang mesurant 21.5 x 16.9 x 5.6 cm et pesant 8.6 kg pour la modique somme d'au moins 169650$ soit 19.7$ le gramme !

2. La météorite de Brenham : 896000 €. C'est une pallasite MPG-an qui fut découverte au Kansas, USA, en 2005. On estime son poids total à 4.3 tonnes. Le spécimen mis en vente qualifié en "dentelle de fer" à la forme d'un bouclier et pèse près d'une demi-tonne. Un autre fragment fut vendu aux enchères à plus de 330000$ chez Heritage Auctions in 2012.

3. La météorite de Willamette : 851000 €. C'est une sidérite IIIAB qui fut découverte en 1902 dans l'Orégon, USA. Elle pesait plus de 16 tonnes. Le plus gros fragment pesant 15.5 tonnes est exposé au musée AMNH à New York.

4. La météorite de Conception Junction : 724000 € (850000$ en 2011). C'est une pallasite MPG-an qui fut découverte en 2006 par un agriculteur à Conception Junction dans le Missouri, USA, qui récolta 17 kg.

5. La météorite de Springwater : 511000 €. C'est une pallasite MPG-an qui fut découverte dans une ferme du Saskatchewan, au Canada, en 1931. Sa masse totale est de 119 kg. Un spécimen de 52 kg fut acheté par le Musée Royal d'Ontario de Toronto (ROM).

A voir : Salle de vente Christie's (GB) - Heritage Auctions (USA)

The saleroom (GB) - Very Important Lot (D) - Lucien (F) - Crater Meteorites (E)

6. La météorite de Zagami : 383000 €. C'est une météorite martienne, une Shergottite basaltique découverte en 1962 par un agriculteur de Zagami, au Nigéria. Sa masse totale est de 18 kg. Un second fragment fut vendu 278000 €. Robert Haag acheta un échantillon en 1988.

7. La météorite de Tchéliabinsk : 336000 €. C'est une chondrite ordinaire LL5 qui tomba en Russie en 2013 au-dessus de la ville russe de Tchéliabinsk (Chelyabinsk). C'est la seule météorite dont l'explosion blessa indirectement plus de 1200 personnes et affecta au total plus d'un million de personnes (cf. Histoires d'impacts)

8. La météorite de Dar al Gani 1058 : 281000 €. C'est une météorite lunaire, une brèche de feldspath découverte à Al Jufrah, en Libye, en 1998. Elle pèse 1.8 kg.

9. La météorite de Gibeon : 280000 €. C'est une sidérite IVA découverte dans le désert de Namibie, près de Gibeon, en 1838. Le champ de récolmte couvre une ellipse de 275 km x 100 km. La masse totale est de 26 tonnes.

10. La météorite de Canyon Diablo : 237500$. C'est une sidérite IAB provenant du Meteor Crater en Arizona. Le fragment de 32 kg fut vendu par Christie's le 14 février 2018 lors d'une enchère en ligne.

Les micrométéorites

Certains spécialistes n'hésitent pas à vendre des micrométéorites plus cher que l'or ou les pierres précieuses. La boutique en ligne "Treasures from Space" propose par exemple des boîtes de 10 micrométéorites pour 898 € ! A ce vil prix, il est plus économique d'acheter un stéréomicroscope et de chercher soi-même cette poussière cosmique.

Des tectites au prix des pierres fines

Etant de petites tailles et les tectites vertes ressemblant aux émeraudes (mais ces derniers sont plus lourds) ou à la tourmaline verte (sans en avoir tout à fait l'éclat) des artisans n'ont pas hésité à les commercialiser sous forme de bijoux à un prix presque équivalent.

En effet, comme les pierres semi-précieuses, on peut tailler les tectites translucides jusqu'à leur donner plus de 50 facettes dans le cas du brillant. Les sociétés Crystalarium et Tiny Treasure Gems par exemple proposent sur Internet des moldavites taillées.

Si un échantillon brut d'une belle couleur vert pomme et translucide se vend jusqu'à 2$ le carat (0.20 g et environ 5-7 mm de côté), une pierre taillée comme les échantillons présentés ci-dessous se négocient à des prix aussi élevés que certaines gemmes.

A titre indicatif, les moldavites taillées mais non serties comme celles présentées ci-dessous se vendent entre 10 et 90$ le carat, soit jusqu'à 40 fois plus cher qu'un fragment de la pallasite d'Esquel ! Elles n'atteignent toutefois pas le prix des émeraudes (400$ le carat). Une moldavite de 3.8 ct mesurant 9.93 x 9 x 3 mm sertie dans une bague en or de 14 ct se vend plus de 500$ chez Crystalarium ! Notons qu'il existe des contrefaçons, des "moldavites" synthétiques fabriquées dans des laboratoires en Asie.

Enfin, des fragments de verre de Libye s'achètent à l'unité ou en sachet. Certains vendeurs n'hésitent pas à les proposer entre 100 et 150$ par centimètre ou entre 4 et 10 € le gramme (cf. Etsy, Autium Jewellery, Cristal Sources). Un spécimen de 10 cm pesant 162 g peut donc valoir ~1000 €.

Pour les amateurs, sachez que certains vendeurs font des promotions (jusqu'à 40%) à certaines occasions (liquidation, exposition, Black friday, Noël, etc).

Note pétrochimique

Quelques formules chimiques d'éléments qu'on retrouve dans les météorites :

Apatite

ou phosphate commun, Ca5(PO4)3X avec X étant Cl, F ou OH.

Augite

: XY(Si,Al)2O6, X étant Na, Ca et Y étant Mn, Fe, Al.

Cohénite

: (Fe,Ni,Co)3C

Diamant

: C (uniquement dans les uréilites, mélangés à des grains de graphite et de l'olivine)

Diopside

: (Mg, Fe)CaSi2O6

Enstatite

: Mg2Si2O6

Farringtonite

: (Mg3(PO4)2)

Fostérite

: Mg2SiO4

Kamacite

: alliage d'alpha Fe (90-95%) et Ni (4-7%) avec motif de Widmanstätten, traces de C et Co

Magnétite

: Fe3O4

Olivine

: (Mg, Fe)2SiO4

Orthopyroxène

: (Mg, Fe)SiO3

Pyroxène

: XY[(Si, Al)O3]2, X étant Na, Ca, Mn, Fe, Li et Y étant Mn, Fe, Mg, Al, Cr ou Ti

Plagioclase

: (Ca, Na)(Al, Si)4O8

Schreibersite

: (Fe,Ni)3P

Serpentine

: (Mg, Fe)6Si4O10(OH)8

Stanfieldite

: (Ca4(Mg, Fe)5(PO4)6)

Taénite

: alliage de gamma Fe-Ni (20-65%) avec motif de Widmanstätten

Whitlockite

: alliage de phosphate et merrilite, Ca3(PO4)2.

Isotopes

: longue période ou stable : 3He, 18O, 21Ne, 38Ar, 40K, 56Fe, 83Kr, 87Rb, 98Ru, 244Pu

: courte période (≤ ~106 ans) : 10Be, 14C, 26Al, 36Cl, 41Ca, 81Kr, 182Hf

Cet article fut publié sur Futura-Sciences en 2004 et mis à jour.

Pour plus d'informations

Sur ce site

La datation des météorites

Les roches lunaires

Les volcans terrestres (dont les caractéristiques des laves)

Tableau Périodique des Éléments de Mendeleïv (et version astrophysique)

Expertises, tests, microscope

Le petit guide pratique du microscope polarisant, Laboroches

Comment étudier une roche au microscope polarisant (YouTube)

Center for Meteorite Studies (CMS)

EMTT, France

Meteorites Lab (MCM), Las Palmas

TS Lab, Italie

Actlabs, Canada

Test de Nickel ou via Meteorites Lab

Aimants en néodyme

Désoxidant à base d'acide (pour météorites ferreux), Geocoleccion

Chlorure de fer (pour le motif de Widmanstätten)

Silica gel : tout bon magasin de bricolage, coloré : Wisedry via Amazon, Gel de silice, CalRoth, transparent : Distrilec, Rajapack, Sercalia

Paraloid (stabilisant) : Mon-droguiste, Le Fouilleur, Show My Collection

Résine époxy : Amazon

Stéréomicroscope : Medicalexpo, Naturoptic

Galerie d'images

Meteorite Times (webzine en PDF)

Encyclopedia of Meteorites

Atlas of Meteorites in Thin Section (PDF, 2021), U.Pise

Meteorites Thin Sections (coupes en lumière polarisée), AGAB

Meteorite Thin section Art, Jeffery Hodges

Meteorite Art, Tom Phillips

Meteorite Thin Sections, Mirko Graul, eBay

Cosmic Microscapes

Meteorite Gallery, Jeffery Hodges

Meteorite Recon

Lunar rock micros, NASA-JSC

Virtual Microscope

A photo gallery of MeteorWrongs, Washington University in St.Louis

Meteorite Identification - Hot rocks (les pseudo météorites)

Petrography of Meteorites, MCM, YouTube

Bases de données

MetBase (2021)

Meteorites Knowledge Bank

Meteorites, Mindat

Encyclopedia of meteorites

MeteorViz (distribution spatiale des météorites)

Elements, Mindat

Les minéraux (et la galerie)

GeoWiki

Glossary, Skyfall Meteorites

Calculettes

Calcul de densité

Density calculator

Musées et collections de météorites

Musée National d'Histoire Naturelle, France (MNHN, collection Météorites)

Institut royal des Sciences naturelles, Belgique

Natural History Museum, Londres

Smithsonian - National Museum of Natural History (NMNH, USA)

American Museum of Science History (AMNH, USA)

UCLA Meteorite Collection

Meteoritical Society

Center for Meteorite Studies (CMS)

Catalogue des météorites du NHM (2000)

Institut des Ressources Naturelles du Canada (département Geological Survey of Canada)

Robert Haag

Fabrice Kessler

Introduction to Crystallography, Mike Howard

Meteorieten, zwerfstenen uit de ruimte (en néerlandais, Geologie Van Nederland)

Chercheurs et amateurs de météorites

ANSMET, The Antarctic Search for Meteorites

Lunar meteorites, LPI/USRA

Martian meteorites, IMCA

lmphal Meteorite Collectors Association (groupe Facebook)

Meteorite experts and stone identification (groupe Facebook)

José Garcia (page Facebook)

Mirko Graul Meteorites (page Facebook)

Big Kuhana Meteorites (page Facebook)

Météorites Forum Francophone

Météorites, Astronomie, France, chasseur de météorites, ventes... (groupe Facebook)

Commission Météores et Météorites (SAF, France)

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Livres

Les météorites, Matthieu Gounelle, Que sais-je?, 2017

Les météorites, Alain Carion, 2009

Les météorites, Brigitte Zanda, Monica Rotaru et Museum National d'Histoire Naturelle, Bordas, 1996

Meteorite Mineralogy, Alan Rubin et Chi Ma, Cambridge University Press, 2021

Meteorites: Outer space art, Rick Conner, 2019

A Key for Identification of Rock-Forming Minerals in Thin Section, Andrew J. Barker, CRC Press, 2014

35 Seasons of U.S. Antarctic Meteorites (1976–2010), s/dir de Kevin Righter et al., John Wiley & Sons, 2014

Atlas of meteorites, M.Grady et al., Cambridge University Press, 2013

Field Guide to Meteors and Meteorites, O. Richard Norton, Springer London Lts, 2008

Chondrules - Records of Protoplanetary Disk Processes, Collectif, Cambridge Planetary Science, CUP, 2018

Carlton Moore Meteorites Clip (interview du Dr Carleton B. Moore en 2013), ASU (YouTube)

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Forum

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[7] Communication privée avec l’auteur, 1990.

[8] Le Paraloid B72 est livré en granulats (cf. Mon-droguiste) ou en solution diluée à 5% (cf. Le Fouilleur) ou 10% (cf. Show My Collection). Sur les météorites, le Paraloid s'applique généralement dilué à 10% dans de l'acétone (par ex. 10 g de Paraloid et 90 g d'acétone donnent 100 g de solution diluée à 10%). Attention, le Paraloid est inflammable et sa température de transition est de 40°C. Vous pouvez facilement retirer cette protection sans abimer la surface avec un dissolvant comme l'acétone pur (il s'évapore entre 20-25°C) ou l'acétate d'éthyle mélangé à de l'alcool (cf. le dissolvant de Diadermine).


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