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Les OGM en question Du "bio" à 0.9% d'OGM ! Insensé ! Le 12 juin 2007, les ministres européens de l'Agriculture ont approuvé un nouveau règlement sur les produits biologiques qui autorise notamment la présence fortuite d'OGM dans les aliments. Le nouveau texte de loi est déjà contesté car il étend aux produits labellisés "bio" les dispositions européennes déjà en vigueur depuis 2004. Dorénavant, si un produit conventionnel contient plus de 0.9% d'OGM, il doit être étiqueté comme tel. En deçà de ce seuil, ce règlement ne prévoit aucune indication au consommateur. Autrement dit, qu'il soit labellisé "bio" ou contenant 0.9% d'OGM, personne ne le saura ! Ces dispositions sont également valables pour les produits biologiques pour lesquels aucune norme n'existait jusqu'à présent. La Commission européenne s'en félicite : « ce nouveau règlement comble la lacune selon laquelle la présence accidentelle d'OGM au-dessus du seuil de 0.9% n'exclut actuellement pas la vente de produits en tant que produits biologiques ». Comme le fit remarquer un journaliste, c'est ce qui s'appelle prêcher un bien pour un mal. Le label "bio" Rappelons qu'un produit labellisé "bio" garantit qu'il a été produit, conservé et transformé sur le territoire de l'Union européenne sans addition de produits chimiques de synthèse (engrais solubles, pesticides, herbicides, hormones, colorants chimiques, arômes artificiels, émulsifiants, exhausteurs de goût, etc). Cela concerne les produits agricoles non transformés (céréales, légumes, agrumes, fruits, etc) et transformés (sirops, pâtes, biscuits, plats préparés, etc) ainsi que les produits animaux (viandes, lait, oeuf, etc). Le but de ce label n'est pas de produire des aliments sains et équilibrés mais de protéger l'environnement et la santé des êtres humains comme des animaux. Bien entendu, si la nourriture garantit la sécurité sanitaire tout en étant saine, c'est tout bénéfice pour le producteur et pour le consommateur. Ceci dit, jusqu'en 2007, tout produit ayant plus de 95% d'ingrédients biologiques pouvait être certifié du label officiel "Agriculture Biologique" émis par le ministère de l'Agriculture. Rappelons qu'en Angleterre, le "bio" s'appelle "organic". En Allemagne, au Danemark, en Espagne et en Suède ils ont choisi l'équivalent du terme "écologique". Dans les autres Etats membres européens, ils utilisent l'équivalent du terme "biologique". Dans tous les cas, le produit "bio" doit afficher la mention « Agriculture biologique - système de contrôle CE » accompagné du logo Européen sur l'emballage. Signe de qualité et de respect de l'environnement, le label "bio" est donc très prisé des agriculteurs, des chefs de restaurants cotés ainsi que d'un public épicurien, amateur de produits du terroir. Mais nous nous berçons peut-être d'illusions. En effet, en août 2009 la revue "Lancet" publia une étude réalisée par des chercheurs de la London School of Tropical Medicine and Hygiene (LSHTM) dans laquelle ils concluent que les produits "bio" ne sont pas plus sains que les aliments ordinaires, leur apport nutritionnel étant assez similaire. Mais la qualité des preuves rassemblées pour aboutir à cette conclusion est cependant assez faible, fit remarquer l'éditeur. Le doute reste donc permis. Un règlement contesté, partisan et laxiste Malgré l'opposition de la Belgique, de la Grèce, de la Hongrie et de l'Italie, ce nouveau règlement a été approuvé par une large majorité d'Etats membres. Le Parlement Européen s'était prononcé pour un taux maximal de contamination de 0.1% d'OGM, soit le seuil de détection. L'avis des députés était toutefois consultatif et n'avait aucune force contraignante. La Commission européenne et la majorité des ministres de l'agriculture ont donc refusé de tenir compte de l'avis des députés !
Mais la Belgique n'entend pas appliquer ce règlement laxiste. Benoît Lutgen, ministre wallon de l'Agriculture et de l'Environnement, déplore la nouvelle réglementation qui « déforce grandement l'agriculture biologique ». Il promet de rester «inflexible» face à la culture d'OGM sur le sol wallon : « L'objectif est d'édicter des règles drastiques là où la Commission européenne prône une totale liberté en autorisant la commercialisation et le semis de certaines variétés génétiquement modifiées, et ainsi éviter un vide juridique dans lequel certains groupes pourraient s'engouffrer ». "Les Amis de la Terre", une organisation écologique, considère également que ce texte est contraire au principe de liberté de choix du consommateur : « L'agriculture biologique est le secteur agricole le plus compétitif et le plus respectueux de l'environnement. Il a en plus créé de nombreux emplois en Europe et jouit d'un large soutien populaire », rappelle l'ONG. Encore une fois, ceci démontre que les Eurocrates jouent le jeu des lobbies agro-alimentaires que nous avons déjà dénoncé et méprisent les consommateurs. Evidemment cela n'a rien d'étonnant quand on sait que les premiers sont payés pour fermer les yeux alors que les seconds n'ont que leur voix pour défendre leurs intérêts ! Aux yeux des Eurocrates, dorénavant tous les produits issus de l'agriculture biologique n'ont plus aucune valeur puisqu'ils sont associés aux produits OGM à 0.9% ! Bref, la fine fleur du terroir est aujourd'hui en danger car il va falloir se méfier de tout ce qui portera l'inscription "bio" ! Une fois de plus on peut s'atrister devant l'incohérence des décisions européennes ! Heureusement,
chaque Etat membre est encore libre de renforcer sa législation pour
protéger les produits "bio" de son terroir.
En
guise de conclusion Par
principe toute personne raisonnable ne peut pas rejeter les OGM a priori,
fut-ce ce progrès biotechnologique controversé. Une cause leur est
déjà acquise, c'est la recherche médicale où les OGM ont suffisamment
démontré leurs avantages pour vaincre certaines maladies ou
malformations congénitales. Selon
le rapport du GM
Contamination Register, 142 incidents liés à la culture des
OGM on été recensés à travers le monde entre 1996 et 2006. Du
reste, quand on consulte la carte de droite reprenant la liste des
incidents liés à la culture des OGM à travers le monde (plantations
illégales d'OGM, contamination, etc), il évident que les OGM n'ont pas
bonne presse et certainement pour de bonnes raisons : en dix ans 142
incidents ont été reportés à travers le monde dont 8 en France et 22
aux Etats-Unis. Si
nous voulons être objectifs, rappelons-nous qu'un progrès se définit
comme un ensemble de variables naturelles, matérielles et
socio-économiques qui contribuent au développement d'une société, bref
le produit doit apporter des bénéfices à l'humanité. Or en matière
d'OGM le consommateur est devenu méfiant depuis qu'il sait que les
études toxicologiques n'ont jamais pu démontrer l'inocuité des aliments
trangéniques, que du contraire. On ne peut donc pas en vouloir au
consommateur de chercher à savoir ce qu'il mange et les risques qu'il
encourt pour sa santé ! Quant aux opposants les plus farouches aux OGM,
c'est à coup de sécateur, de feu et d'arrachage sauvage des
plans litigieux qu'ils résolvent la question... L'Europe
a donc un rôle de premier plan à jouer en définissant clairement ce qui
est autorisé en matière de culture trangénique. A défaut d'y avoir
pensé, voici quelques suggestions sur lesquelles peuvent se pencher les
Eurocrates. La
Commission européenne ne doit pas
subir l'influence des lobbies comme c'est encore trop souvent le cas. Elle
doit également contraindre les entreprises du secteur agro-alimentaire à
travailler dans l'intérêt du consommateur et en toute transparence.
L'Europe doit enfin protéger les agriculteurs conventionnels ou
biologiques qui veulent poursuivre leur activité en respect de leur
éthique ou d'un cahier des charges particulier. Les
études toxicologiques doivent également être honnêtes et accessibles
à tous, y compris à l'expertise contradictoire de la communauté
scientifique. Dans ce cadre, toute décision (autorisation ou
interdiction) doit être portée à la connaissance des autorités et du
public et doit être susceptible de modification à la lumière de tout
nouvel élément scientifique. Si
nous respectons ces règles, ce n'est qu'arrivé à ce point que le
législateur européen pourra légiférer et adopter une position claire
concernant les OGM et que par voie de conséquence le consommateur sera
averti des risques qu'il prend en les consommant. En attendant que ces
revendications soient traduites dans les textes, il serait sage
d'appliquer le principe de précaution : évitez de consommer des OGM ! Pour
plus d'informations Le
génie génétique (sur ce site) Site
interministériel sur les OGM (gouv.fr) Les
OGM en questio, par Gilles-Eric Séralini Le
dossier sur les Plantes Génétiquement Modifiées (Greenfacts) Les
OGM une révolution génétique au menu (Radio canada) Matériel pédagogique sur les OGM (UNESCO) Questions fréquemment posées à propos du génome humain (CNRS)/font> Comité International de Bioéthique (UNESCO) Greenpeace Weblog à propos des OGM (US) La Saga Crispr, Aline Richard Zivohlava, Flammarion, 2021 Les aliments génétiquement modifiés, Nigel Hawkes et al, Piccolia, 2004 Les OGM : La Transgénèse chez les plantes, Yves Tourte, Dunod, 2001 Les scientifiques sont-ils fous ?, Philippe Andrieu, Autrement-Jeunesse, 2004 Principes de génie génétique, S.Primrose et al, De Boeck, 2004 Transgenèse animale et clonage, Louis-Marie Houdebine, Dunod, 2001
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