Contacter l'auteur / Contact the author

Recherche dans ce site / Search in this site

 

 

 

 

 

Meade ETX 125 contre Celestron NexStar 5"

Rapport d'évaluation technique (II)

Le système de commande à distance Autostar est vendu séparément chez Meade alors que la raquette de commande GoTo du NexStar est fournie d'office avec le télescope. La raquette du NexStar est plus ergonomique que celle de l'ETX, mais à l'inverse de sa concurrente elle ne se met pas en veille et ne s'éteint pas lorsqu'elle n'est pas utilisée et présente nettement moins d'options de contrôle. L'Autostar de l'ETX permet par exemple d'ajuster l'éclairement de l'écran LCD rouge (16 niveaux), le contraste, la vitesse de défilement du texte, autant de touches d'ergonomie que ne permet pas la raquette GoTo du NexStar.

Meade ETX 125

Celestron NexStar 5

L'Autostar est fixé sur la base. 3 autres ports restent libres

La raquette est fixée sur le bras. Aucun port supplémentaire.

L'Autostar

La raquette GoTo

La base doit être retournée pour placer les piles.

Les pile sont accessibles par le dessus de la base.

Images de Yoshikatsu Kida

Du côté de la consommation, l'ETX est grosso modo deux fois plus sobre que le NexStar, ne consommant que 330 mA pour balayer le ciel sur les deux axes alors que le NexStar requiert 600 mA et consomme ses 8 piles en l'espace de quelques nuits d'observation (5 heures en mode de démonstration, 4 fois plus rapidement que l'ETX !). il est donc vivement conseillé d'acheter des piles rechargeables ou mieux encore d'acheter une petite batterie de quelque 5 ampères. Côté ergonomie, les piles du NexStar se placent par le dessus et au centre de la base alors qu'il faut retourner la base de l'ETX pour les remplacer.

Du côté de la base de données équipant ces deux télescopes, il s'agit véritablement d'un système embarqué : indiquez votre objectif et le système fera un lock-on de la cible... On dirait le mode d'emploi d'un missile ! Mais vu la technologie utilisée, on n'est pas loin de la vérité.

Sollicitant pas moins de quatre processeurs, le logiciel vous permet pratiquement de localiser en l'espace d'une minute n'importe quel objet - même des trous noirs et des quasars invisibles sont catalogués - et vous pouvez obtenir un descriptif sur des centaines d'objets célestes. Ici l'ETX est beaucoup plus pratique et fourni bien plus de renseignements que le NexStar. Il dispose également d'un mode "Tour guidé" très pratique fonction de l'époque alors que le NexStar se limite à une présentation mensuelle assez sommaire sans vérifier si les objets sont bien au-dessus de l'horizon.

Le NexStar5 et son compagnon TheSky Pocket pour Windows CE installé sur un Pocket PC Casio Cassiopea.

Les catalogues disponibles sont très nombreux et la plupart d'entre nous, s'ils connaissent plus ou moins bien celui de Messier (les fameux 110 objets M..., M13, M31, M42, etc) et quelques objets du catalogue NGC de Dreyer, auront en complément à leur disposition des extraits des catalogues de Caldwell, du SAO, des étoiles doubles et variables ainsi que la possibilité d'encoder des objets personnels.

A ce niveau l'ETX est plus complet que le NexStar même si sa base de données contient paradoxalement 16% moins d'objets. Il contient par exemple des catalogues d'astéroïdes, de comètes, de satellites artificiels et des renseignements sur des évènements périodiques tels que les pluies de météores, les éphémérides solaires et lunaires, les éclipses, etc., autant d'objets et de descriptions que vous ne trouverez malheureusement pas par défaut dans le NexStar.

Mais ces ajouts ne sont pas vraiment indispensables dans la mesure où vous avez peut-être préparé votre séance d'observation sur votre ordinateur ou si connaissez un peu les éphémérides. Ceci dit, il est tout de même dommage que les astres errants n'aient pas été encodés d'office dans le NexStar. Pour contourner cette lacune vous avez malgré tout la possibilité d'encoder les paramètres de 20 objets dans la mémoire du NexStar (contre 200 pour l'ETX).

Mais la solution idéale, comme la souligné "Sky & Telescope" dans un test-report, est de connecter le NexStar à un Pocket PC (Palm, Cassiopea, etc) et d'utiliser une version Pocket de TheSky qui comblera toutes ces lacunes. Une version similaire existe pour l'ETX et fut testée par Philippe Haake.

Rappelons que mieux que l'ETX, le NexStar est adapté à l'astrophotographie comme en témoignent les clichés présentés ci-dessous, y compris la photographie à longues poses (ciel profond) tout en présentant des limites liées à sa conception électromécanique. Ainsi, son système de guidage est limité si vous souhaitez assurer un suivi ultra précis durant des minutes et des heures.

Le barillet du NexStar supporte la plupart des accessoires du marché et sa monture beaucoup plus robuste que celle de l'ETX supporte mieux les vibrations qui se stabilisent en moins de 2 secondes même à fort grossissement (181x), ce qui est remarquable pour une mécanique de cette catégorie. Il peut mémoriser le backlash (filé sur les axes) et dispose même d'une vitesse de poursuite adaptée au Soleil.

Enfin, la monture du NexStar peut également se déplacer dans toutes les directions, y compris vers le zénith même lorsqu'un boîtier réflex ou une CCD est fixée au foyer, chose inconcevable avec l'ETX car la base vient heurter les accessoires placés au foyer. Mais si la photographie à haute résolution n'est pas votre priorité, vous pouvez toujours placer votre APN en parallèle sur le tube optique (en piggyback) au moyen d'une bague de fixation disponible chez votre revendeur ou chez Scopetronix par exemple.

Voici deux parmi les plus belles images couleurs en haute résolution obtenues avec un Celestron NexStar 5 de 125 mm d'ouverture équipé d'une webcam Philips Vesta Pro. A gauche Jupiter avec Europe en transit. Compositage de 30 images réalisées par Jacques-André Regnier le 17 février 2002 au foyer d'un NexStar 5 muni d'une Barlow Ultima 2x apochromatique. A droite, compositage de 529 images de Saturne enregistrées le 22 novembre 2002 dans les mêmes conditions mais avec une Barlow Tele Vue 3x apochromatique. Ce que vous pensez être la division de Encke visible à l'extérieur de la division de Cassini est en fait une zone sombre de l'anneau A connue sous le nom de "minimum de Encke". Mesurant environ 500 km de largeur, la division de Encke n'est visible, par temps calme, que dans un instrument d'au moins 250 mm d'ouverture.

Impression finale

Après cette critique en règle et ce qui a été écrit dans le tableau comparatif, j'insisterais pour conclure sur l'ergonomie et donc la facilité d'emploi de ces deux instruments, un argument auquel chacun de nous est en principe très sensible.

Bien qu'il y ait chez les deux constructeurs des lacunes conceptuelles, les deux modèles proposés auront certainement une longue carrière car leur conception est révolutionnaire et leur utilisation très simple, à la portée de n'importe quelle personne.

Devant la perte d'ouverture alliée à une réflectivité inférieure des miroirs, on peut malheureusement dire que l'optique Maksutov-Cassegrain de l'ETX n'a rien à envier à celle Schmidt-Cassegrain du NexStar.

Le système GoTo du NexStar est plus intuitif, mais son point faible est de manquer d'option de contrôle (contraste, extinction, vitesse de défilement du texte, etc) et de disposer globalement de beaucoup moins d'options que l'ETX. En revanche, il est très pratique que le NexStar dispose d'un véritable miroir de renvoi à 90°, d'une vitesse solaire et son design est plus flatteur que celui de l'ETX, même si le tube optique du Maksutov reste une petite merveille en soi.

Le NexStar fait également moins de bruit que l'ETX et présente une précision de pointage supérieure même s'il lui faut parfois plus de temps pour trouver un objet du fait qu'il prend le chemin le plus long quand il doit localiser un objet situé à l'est d'un autre.

Le Celestron NexStar 5 et le Meade ETX 125 testés par Mike Weasner.

Ceci dit, vu leur diamètre et leur design perfectible, aucun de ces télescopes n'offre d'excellentes performances en astrophotographie. Ils sont juste capables de photographier le ciel et de préférence les objets du système solaire. Certes vous obtiendrez de belles images de la Voie Lactée également mais il faudra assurer un guidage précis et travailler ensuite les photographies sur ordinateur. Ne vous attendez pas non plus à des photographies exemptes de coma ou de léger filé ni aussi nettes qu'avec une lunette apochromatique ou un télescope fixé sur une monture équatoriale précise (mais aussi beaucoup plus onéreuse).

Côté ergonomie et touché, le NexStar ne donne pas l'impression d'être en plastique alors que l'ETX ressemble à un gros jouet fragile. Le NexStar paraît aussi plus solide et plus ergonomique que l'ETX.

Le NexStar présente aussi un style plus moderne et plus affiné que l'ETX et est donc plus joli, bien que ce critère soit subjectif. Mais si vous êtes indécis après avoir comparé toutes les caractéristiques des deux instruments, ce critère subjectif pourra vous aider à faire votre choix.

Bien entendu, l'ETX est supérieur au NexStar quand on comptabilise le nombre de fonctions accessibles via la raquette, l'étendue des descriptions, les alarmes audibles et sa moindre consommation.

Enfin, nerf de la guerre le NexStar 5 est parfois vendu au double du prix de l'ETX 125 (surtout aux Etats-Unis car en Europe la marge ne dépasse pas 30%).

Mon choix se porte donc sans réserve sur le Celestron NexStar 5 car sa conception, sa portabilité, son ergonomie et son potentiel sont sans égaux, arguments bien évidemment appuyés par un beau design.

Nouveaux modèles

Depuis la rédaction de cet article, ces deux modèles ont évolué et ont été remplacés par des versions plus performantes.

En 2004, Meade remplaça son modèle ETX 125EC par l'ETX 125PE (Premier Edition) qui fut assemblé au Mexique. Le petit viseur à angle droit très critiqué a été remplacé par un modèle LNT (Level North Technology) plus performant équipé d'un Point rouge (Red dot) notamment. Ce modèle comprenait également un câble d'interface pour ordinateur mais le revêtement UHTC était en option. En 2007, le module LNT a été revisé de même que le contrôleur Autostar, le revêtement UHTC était fourni en standard et le tube optique est redevenu bleu. L'ETX 125PE était fabriqué par Synta en Chine (Taiwan). La production de l'ETX 125 PE fut arrêtée en 2011.

Celestron a sorti deux variantes du NexStar 5. Le NexStar 5i sorti en 2002 présente un OTA couleur champagne et sa base est munie de ports auxilliaire et d'autoguide, d'une base de 40000 objets, d'un meilleur système de poursuite et d'une option GPS. Il fut remplacé par le NexStar 5SE (Special Edition) en 2003 présentant un miroir de 125 mm de diamètre et un OTA orange. Contrairement aux deux premiers modèles qui furent fabriqués aux Etats-Unis, le NexStar 5SE est fabriqué par Synta en Chine (Taiwan). Il dispose d'une fixation en queue d'aronde Vixen et la lame de fermeture dispose d'un revêtement StarBright XLT transmettant 16% de lumière supplémentaire.

Faites le bon choix !

Pour plus d'informations

Manuel de l'ETX 125 (PDF de 1.3 MB)

NexStar 5 Manual (PDF de 2 MB)

Manuel du NexStar 5 SE (PDF de 3.2 MB)

Celestron

Meade

Uncle Rod's Used SCT Buyer's Guide (PDF, 7.5 MB)

Sky & telescope - Test report : Telescope Showdown, ETX-125EC vs NexStar 5

Mike Weasner's ETX website : Meade ETX-125EC, Celestron NexStar5 Specifications

NexStar egroups

The Unofficial C5+ Home page, Briang Tung

Mes 1001 liens, rubrique Manufacturers.

Retour aux Rapports techniques

Page 1 - 2 -


Back to:

HOME

Copyright & FAQ