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La recherche SETI Optique : OSETI

Le télescope de 1.50 m de l'Observatoire Smithsonian de l'Université d'Harvard.

A la recherche de signaux lumineux extraterrestres

Après avoir écouté durant des décennies le ciel en quête de signaux extraterrestres sur les fréquences radio, en janvier 1999 la Planetary Society décida de tourner son regard vers le ciel à la recherche d'éventuels signaux lumineux d'origine artificielle.

Il existe en effet une similitude entre le matériel optique nécessaire pour détecter les photons, le traitement des pulses enregistrés par exemple par les détecteurs Cerenkov et la recherche SETI. Des scientiques se sont demandés si des pulses optiques étaient émises par des extraterrestres, des détecteurs Cerenkov travaillant en lumière visible ou en gamma ainsi que des technologie laser pourraient-ils les déceler ? Et s'ils en sont capables, un programme SETI optique pourrait-il voir le jour ? Heureusement la réponse est oui. Dans les deux cas les critères déterminés pour établir les seuils de détection rejeteraient les autres événements jugés comme non significatifs et prendraient en considération les signaux dépassant le niveau de bruit moyen statistique.

Le projet baptisé OSETI vient d'une idée originale du prix Nobel Charles Townes de l'université de Californie à Berkeley. Avec la technologie actuelle, Townes pense que si une civilisation extraterrestre utilise un télescope de moyenne dimension pour émettre un signal laser de faible puissance dans notre direction, nous observerions des pulses équivalant à l'éclat de 1000 soleils. Les scientifiques recherchent donc des pulses de ce type qui auraient été émises délibérément dans notre direction par une autre civilisation afin d'initialiser une communication à travers les distances interstellaires. Tel est l'objet de ce projet.

OSETI est organisé au sein des Etats-Unis, mettant en relation les côtes Est et Ouest, impliquant les universités de Californie à Berkeley, Harvard ainsi que l'Observatoire Smithsonian du Massachusetts. Le projet de Harvard est dirigé par le Pr Paul Horowitz déjà connu pour sa participation au projet META; celui de l'Université de California par Geoff Marcy et Dan Werthimer qui est aussi directeur du projet SETI@home.

Jusqu'en 2005, deux projets OSETI étaient parrainés par la Planetary Society. Les premiers projets OSETI ont utilisé durant 5 ans le télescope de 1.50 m de l'Observatoire Smithsonian de l'Université d'Harvard. Ce projet a été abandonné en 2005 au profit d'une surveillance All Sky grâce à laquelle Paul Horowitz et son équipe espèrent détecter des signaux lumineux artificiels.

Ceci dit, une dizaine d'autres projets ont vu le jour depuis 1973, sans parler des programmes SETI dédiés au rayonnement infarouge. Ces projets bénéficient également de donations de l'Institut SETI, du fond caritatif Bosack-Kruger et de la National Science Foundation.

Les premiers projets

Le projet OSETI originel de Werthimer utilisait le télescope automatisé de 760 mm (30") de l'Observatoire Leuschner.  Le programme consistait à rechercher des pulses lumineuses très rapides, jusqu'à 10-9 s, autour de 800 étoiles proches similaires au Soleil, mais également dans quelques amas globulaires et galaxies dans lesquels les étoiles sont très proches les unes des autres, augmentant nos chances de détecter un signal dans notre ligne de visée.

Le projet OSETI de Marci recherchait des signaux lumineux stables, utilisant une bande passante très étroite, signe de la fixité de la source ou des signaux monochromatiques. Il utilisait également les données qu'il avait recueillies au cours de ses recherches des planètes extrasolaires effectuées aux observatoires de Lick et de Keck ainsi que celle effectuées en Australie.

Le détecteur

Historiquement les scientifiques voulaient utiliser les détecteurs Cherenkov optique et gamma déjà opérationnels et leur adjoindre un protocole de détection SETI pour éviter les fausses alarmes. Ce projet ne vit jamais le jour.

En 1999, Paul Horowitz et ses collègues Jonathan Wolff, Chipp Coldwell et Costas Papaliolios avaient élaboré un dispositif dérivé du système créé par Dan Werthimer pour ses recherches extrasolaires. Le détecteur optique s'attachait au télescope de 1.50 m du télescope de l'Université d'Harvard, instrument qui est situé juste à côté du radiotélescope du projet BETA également parrainé par la Planetary Society.

Le signal lumineux était enregistré par un photomètre, un instrument capable de détecter des photons individuels. Les données étaient ensuite analysées par David Latham et Robert Stefanik, deux spécilaistes de la dynamique galactique.

Statut du projet

Au cours des veilles OSETI quelques étoiles furent suspectes mais après vérification il s'agissait une fois encore de faux signaux. Il ne reste aujourd'hui que la surveille OSETI "All Sky". Le projet consiste à rechercher à travers tout le ciel des impulsions lasers de haute énergie. En 2000, un télescope de 1.82 m de diamètre fut construit à cette intention à 60 km à l'ouest de Boston, dans le New Jersey. Il est conçu pour être contrôlé à distance. Le télescope balaye une bande de 1.6° x 0.2°, 1024 détecteurs ultra rapides passant toutes les étoiles du champ en revue jusqu'à la magnitude 6. Il faudra environ 200 nuits claires pour couvrir les 32000° carrés du ciel boréal.

En 2023, sur les 15 projets OSETI ayant été développés depuis 1973, plus de la moitié d'entre eux était toujours opérationnels.

Appel aux amateurs

De tels projets sont également accessibles aux amateurs disposant de photomètres et utilisant des télescopes d'au moins 200 mm d'ouverture. Les amateurs que cela intéresse peuvent contacter la Planetary Society ou les différents intervenants directement à l'Université d'Harvard et de Berkeley pour connaître les détails techniques et le protocole de l'étude.

Pour plus d'informations

Université d'Harvard

OSETI All-Sky Survey

SETI League

Article publié dans ApJ en 2004 (PDF de 420 KB)

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