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L'accident de Tchernobyl

Niveau de radioactivité du césium-137 relevé au sol sur le territoire belge le 3 mai 1986. A comparer avec les valeurs de 1995-1997. Document SCK-CEN (couleurs par l'auteur).

Contamination de la Belgique en 1986 (VII)

L'information est peu diffusée en Belgique or la situation fut localement aussi critique qu'en France et aurait mérité des explications du Gouvernement ou des experts. Des scientifiques ont évidemment publié des articles dans des magazines de physique, géophysique ou médicaux, mais ils ne sont pas connus du public, notamment le graphique présenté à droite extrait de la revue "Health Physics". Rappelons les faits.

Le nuage de Tchernobyl survola la Belgique à partir du jeudi 1 mai 1986. Selon les experts du Centre de Mol (SCK-CEN), le 2 mai à midi à Gand, l'air contenait 58 Bq/m3. Le lendemain l'activité de l'air était déjà réduite. A partir de cette date, la Flandre demanda aux fermiers de rentrer leur bétail par mesure préventive. En revanche, le Gouvernement wallon jugea la mesure inutile et ne pris aucune mesure préventive.

Or, le Dr Olivier Guillitte, biologiste au département des Sciences et Gestion de l'Environnement (aCREA) de l'Université de Liège effectua des mesures sur des champignons sauvages prélevés dans les forêts d'Ardenne.

Il enregistra des doses de césium-137 pouvant atteindre 100000 Bq/kg de matière sèche (donc dix fois moins si on parle de champignon cru). Le temps que les autorités vérifient l'information, il s'écoula plus d'un mois, le mal était fait !

Les cartes compilées par la Commission européenne et rassemblées dans leur CD "Caesum Atlas" (qui n'est malheureusement plus disponible) indiquent qu'en moyenne la Belgique fut exposée à une dose maximale de 2000 Bq/m2.

10 ans après Tchernobyl, les experts du Centre de Mol et de l'Université de Gand relevèrent dans les aliments crus une contamination oscillant entre 500 et 6610 Bq/m2 (près de Tintigny en Lorraine belge). 20 ans après l'accident, la radioactivité résiduelle sur le territoire belge est redevenue quasiment négligeable sauf dans certaines baies, champignons et gibiers sauvages comme indiqué dans le tableau présenté ci-dessous.

A lire sur la surveillance radiologique des aliments :

Rapports de synthèses des données de la chaîne alimentaire (B, AFCN)

Radioactivité mesurée dans la nature

Radioactivité du césium-137 mesurée entre 2004 et 2006 en Bq/kg ou Bq/litre

Légumes et assimilés (crus)

Lait

0.01 - 0.2

Oignons

0.20

Choux-fleurs, choux-blancs

0.22 - 0.23

Champignons

0.23

Carottes, choux de Bruxelles

0.18

Choux-rouges, Haricots

0.25

Tomates, pommes de terre

0.17

Broccolis

0.30

Concombres

0.17

Laitues

0.3 - 1

Champignons cultivés

0.17

Airelles

11.8

Baies sauvages d'Ardenne

3 - 13

Champignons sauvages

3 - 162

Poissons et viandes (crus)

Poissons de mer (non définis)

0.56 - 1.50

Lapin

0.33

Tilapia, silure

0.7 - 0.9

Boeuf (muscle)

0.38

Truite

0.55- 1.1

Veau (muscle)

0.46

Crustacés, fruits de mer

~2

Cheval (muscle)

0.43

Mollusques

0.52 - 2

Porc (muscle)

0.47

Sandre

2.9 - 3.4

Poulet, dinde

0.46

Carcasse de gibier à poils

5.2 - 7.9

Porc (foie)

0.80

Sanglier

5.1 - 9.2

Cerf

0.97

Gibier en liberté

20.1

Carcasse de gros gibier (F)

20 - 123

Autres

Eau de mer (surface)

10 - 15

Herbe

0.5 - 70

Enfant de 5 ans (20 kg) sain

30

Béton (radon)

500

Adulte européen (70 kg) sain

142

Granit (radon)

1000 - 4000

Seuils européens de radiotoxicité (aliment ingéré)

Teneur maximum en Cs-134 et Cs-137 fixé par la C.E. (lait et produits laitiers)°*

370

Teneur maximum en Cs-134 et Cs-137 fixé par la C.E. (autres aliments)°

600

Pour les aliments, il s'agit de mesures effectuées en Belgique sur des échantillons crus (pas de matière sèche) récoltés en forêt, durant des chasses ou prélevés chez des grossistes par des biologistes, des agronomes, des membres de l'AFCN, ISP et SCK-CEN. Vous trouverez le détail dans les rapports de l'AFCN. A comparer avec les mesures réalisées en Bélarus (fin de page).

°Quantité de Becquerel rapportée par unité de poids (kg ou litre) du produit que l'on va soit cuisiner soit consommer. C'est donc différent et très supérieur à la valeur mesurée sur le produit cru in situ car le facteur de transfert entre le produit naturel (l’aliment) et l’animal ou l’être humain est par exemple de 1/20e pour le césium (~0.05 Bq/kg d'aliment ingéré, plus pour un adulte). Voir aussi le réglement N° 616/2000 du Conseil de l'Union européenne.

* Quantité pour le lait, les produits laitiers et les denrées alimentaires destinées à l'alimentation particulière des nourrissons pendant les 4 à 6 premiers mois de leur vie.

Voir également la législation européenne sur le site de l'Unité TREN.H.4 de la Commission Européenne (Nuclear Energy Radiation Protection).

A titre d'information, selon l'institut BELRAD, une ONG ukrainienne de surveillance et d'étude des radiations, le niveau de contamination affecte l'organisme d'un enfant à partir de 50 Bq/kg et 3 ou 4 fois cette valeur pour un adulte. Mais il s'agit d'une valeur exprimée en équivalent "poids vif d'enfant ou d'adulte" si on peut se permettre cette expression. En effet, le facteur de transfert de l'aliment cru à l'animal ou à l'homme est, dans le cas du césium, de l'ordre de 0.05 Bq/kg par Bq/jour (et de 2 kg/jour pour un adulte). En première approximation, on peut donc diviser par 10 ou par 20 les valeurs relevées dans les produits crus contaminés pour pouvoir les comparer avec les seuils européens fixant les seuils pour des aliments ingérés.

En pratique, en Belgique certains gibiers (vifs ou crus) contiennent encore jusqu'à 123 Bq/kg. Il faut donc diviser cette valeur par 20 (0.05 Bq/kg) si l'aliment doit être consommé par un enfant. A raison de 100 gr par repas, pour atteindre 50 Bq/kg un enfant doit en manger au moins 80 fois par an et un adulte pratiquement tous les jours ! Nous sommes donc dans des valeurs de contamination tout à fait négligeables (je n'ai pas dit pour autant inoffensives à long terme) et de 10 à 10000 fois plus faible qu'en Bélarus.

Si on tient compte de ce facteur de transfert entre l'aliment cru et celui consommé, on comprend mieux l'avis de l'AFCN qui conclut dans son dernier rapport 2004 "en l'absence de toute radioactivité artificielle significative dans les denrées analysées. Une approche pessimiste, donc conservatrice, confirme ces résultats".

Contamination de l'environnement

Ainsi que nous le rappellerons à propos de la protection civile, il n'existe pas de césium radioactif dans la nature car c'est un produit de la fission nucléaire. En théorie, la concentration de l'air et des aliments en césium-134 et césium-137 est nulle, "rien, zéro, nada" comme me le confirma un ingénieur agronome membre de l'AFCN. Les activités militaires ont toutefois introduit dans l’atmosphère des quantités importantes de césium-137 qui sont retombées en plus grande quantité dans l’hémisphère Nord que dans l’hémisphère Sud et, dans les deux hémisphères, avec un pic situé aux latitudes moyennes (40-50°N). Disons-le clairement, nous avons tous été contaminés par les retombées des activités nucléaires militaires en atmosphère.

Que ce soit après l'explosion d'une bombe ou d'un accident comme celui de Tchernobyl, les retombées sont toujours plus intenses avec les pluies qui entraînent vers le sol toutes les poussières radioactives en suspension dans l'air que par dépôt sec. Aussi, quand on mesure la radioactivité après de tels évènements, une pluie qui se manifeste dans les jours qui suivent comme ce fut le cas en Belgique et en France début mai 1986, peut contribuer à une certaine hétérogénéité des mesures.

Dans les années 1960, la contamination globale des sols en Belgique et dans toutes les régions situées aux mêmes latitudes était de l’ordre de 0.1 Ci/km2 soit environ 4000 Bq/m2. En 1986, juste avant les retombées du nuage de Tchernobyl, on relevait encore près du Centre de recherches de Mol une activité résiduelle de 2000 Bq/m2, valeur moyenne confirmée dans le Caesium Atlas de la C.E.

Maintenant il faut s'entendre sur les relevés effectués après Tchernobyl. On ne peut pas prendre son détecteur, mesurer la radioactivité et si la valeur dépasse le seuil de radiotoxicité, conclure que nous sommes en danger de mort et critiquer gratuitement l'avis des experts. Il faut savoir de quoi on parle - c'est un minimum - et connaître notamment les effets induits par l'environnement : les conditions atmosphériques, le feuillage et le relief ainsi que le degré d'absorption des différents organismes et des sols.

Evolution des concentrations des particules beta (électrons) et du césium-137 en Belgique entre 1955 et 1997. Ainsi qu'on le constate, on retrouve aujourd'hui des doses équivalentes à celles d'avant Tchernobyl (1980-1985). Les doses élevées antérieures sont provoquées par les tests nucléaires militaires. Document SCK-CEN.

En Belgique, la radioactivité atmosphérique a été très efficacement rabattue au sol par les pluies, surtout dans une bande allant de l'est d'Anvers à l'ouest d'Arlon où les nuages étaient plus nombreux. Il est donc normal que certains endroits présentaient en 1986 une contamination importante. En effet, en fonction du relief du terrain, des dépôts contaminés ont pu s’accumuler dans les dépressions ou les cuvettes, y compris dans le bas côté des routes et dans les gouttières. En forêt tout agronome sait que les arbres sont connus pour être de bon capteurs de polluants atmosphériques. Après le dépôt de poussière contaminée sur leurs feuilles, les pluies les ont lessivés, ramenant à leur pied la radioactivité du feuillage. Dans les mois qui suivirent, les arbres ont absorbé la radioactivité du sol par leur racine et l'ont transférée au niveau des feuilles à travers les montées de sève où une partie fut "exsudée" en surface par les stomates. A nouveau, les pluies ont lessivé le feuillage et l’eau s’écoulant le long des ramures et du tronc a finit par concentrent la radioactivité au pied de l’arbre. Une situation comparable peut être attendue lorsqu’une gouttière déverse directement sur le sol les eaux de pluies collectée sur le toit, créant localemrnt un amas de détritus et favorisant le développment des mousses.

Les biologistes et les agronomes ont ainsi identifié des endroits propices à l’accumulation des radiocésium et mesuré des concentrations très élevées dans le sol. Les mauvaises langues diront que les Ecolos pourraient faire leurs prélèvements à ces endroits. Objectivement, vous reconnaîtrez que ce genre de valeur n'est pas représentatif de la contamination du territoire dans son ensemble.

Selon les agronomes de l'AFCN, des valeurs de plusieurs dizaines de milliers de Bq/m2 sont difficilement acceptables par rapport à d’autres valeurs mesurées dans la zone la plus contaminée de Belgique (cf. le "Caesium Atlas" de la C.E.) parce que la contamination de l’atmosphère et la densité de pluie dans cette zone n’ont pas pu engendrer de tels écarts.

Quant aux champignons et au gibier contaminé à cette époque, il est incontestable que 20 ans après les faits, ces produits restaient plus contaminés que d’autres denrées alimentaires parce qu'ils se développent dans des écosystèmes où le césium conserve avec le temps une plus grande disponibilité biologique par rapport aux cultures et aux produit d’élevage. Les baies sauvages sont également connues, pour la même raison, pour accumuler plus de radioactivité que les groseilles de votre jardin (à dépôt au sol égal). Maintenant, cela ne dit pas quel est le niveau de radioactivité dans ces produits qui a très fortement décru depuis 1986 (la concentration en Cs-137 est globalement divisée par 5 ou par 10 tous les 10 ans).

Pour les escargots en revanche que vous et moi pouvons récolter en forêt, je n'ai pas trouvé de données à leur sujet. Mais ici également, à l'image des fruits sauvages, on peut estimer que ce n'est pas en mangeant 20 "petits gris" chaque année qu'on attrapera un cancer.

Enfin, concernant la contamination de la faune marine (poisson, crustacés, coquillages), compte tenu de la capacité de dilution des mers (1 m2 représente une masse énorme d’eau selon la profondeur) et le mélange, le dépôt de Tchernobyl a eu peu d’effet sur la contamination des produits de la mer (sauf en mer Noire qui reçoit les eaux du Dniepr, mais même dans ce cas, l’impact est loin d’être comparable avec le milieu terrestre). En revanche, les lacs (surtout ologotrophiques) et les marais furent aussi contaminés que les terres car ils accumulent les eaux de toutes origines qui ont drainé des dépôts radioactifs.

Etat des lieux en 2015

Quel est l'état de la radioactivité résiduelle de Tchernobyl en Europe en 2015 ? Bien qu'il n'existe pas encore de rapport détaillé complet - chacun peut toujours consulter via Internet les mesures de radioactivité gamma sur les sites REMAP et Saveecobot.

Dans pratiquement tous les pays d'Europe, le niveau de radioactivité est retombé au niveau pré-Tchernobyl et les aliments qu'il s'agisse des fruits, des légumes, des racines, des champignons, du lait ou la viande sont propres à la consommation. En revanche, dans certains endroits on trouve encore des niveaux de radioactivités assez élevés.

Ainsi, début juillet 2015, le laboratoire français du CRIIRAD procéda à des analyses de sol dans le Parc National du Mercantour situé dans les Alpes entre 2440-2540 m d'altitude, un endroit où la radioactivité notamment celle du césium 137 était particulièrement élevée en 1986 et le resta encore entre 1996 et 1998. La même situation se présentait dans les Alpes en Suisse, en Italie et en Autriche.

Dans son rapport final le CRIIAD écrivit : "A 1 mètre du sol, sur des centaines de mètres carrés, le niveau de radiation est toujours plus de 2 fois supérieur à la normale. Ces forts niveaux de rayonnement sont dus à la contamination résiduelle des sols par le césium 137 imputable principalement aux retombées de la catastrophe de Tchernobyl. [...] Les niveaux de radiation au contact du sol dépassent toujours, sur les zones d’accumulation, des valeurs plusieurs dizaines de fois voire plus de 100 fois supérieures au niveau naturel".

"Le fait de bivouaquer 2 heures sur certaines de ces zones induit toujours en 2015 une exposition non négligeable (débit de dose de 5 µSv/h au contact du sol). Des échantillons de sol prélevés sur ces zones d’accumulation [présentent une] radioactivité [dépassant] 100000 Bq/kg en césium 137. Ils doivent être considérés comme des déchets radioactifs et devront être confiés à l’ANDRA (Agence Nationale pour la gestion des Déchets Radioactifs) [...] Il faut attendre 300 ans pour que sa radioactivité (Cs-137) soit divisée par 1000 [...] Les secteurs les plus radioactifs [doivent être] dépollués, ou tout au moins balisés, pour éviter des expositions inutiles". Avis aux intéressés.

2022, l'armée russe à Tchernobyl

La Grande Russie selon Poutine

Le 24 février 2022, la Russie a envahi l'Ukraine, un pays démocratique souverain de 44 millions d'habitants qui n'aspirent qu'à la paix. Rappelons que suite au démantelement de la Russie en 1991, l'Ukraine déclara son indépendance en 1991. Le Mémorandum de Budapest signé en 1994 permet à l'Ukraine de préserver son intégrité territoriale en échange de l'abandon de son arsenal nucléaire. Cet accord fut signé par la Russie, les États-Unis et le Royaume-Uni.

Si la Russie n'a aucun droit légitime d'ingérence (qui d'ailleurs n'existe dans aucune loi) dans les affaires ukrainiennes et encore moins d'envahir son territoire et de lui déclarer la guerre, comment expliquer que l'armée russe soit à Tchernobyl ?

Le 25 janvier 2022, des chars russes et environ 100000 soldats étaient déployés le long de la frontière nord de l'Ukraine. Ils venaient appuyer l'invasion de l'Ukraine par l'est et le sud du pays. Document AP.

Pour l'expliquer il faut rappeler l'histoire de la Russie moderne et de l'ascension du président Vladimir Poutine. Poutine commença sa carrière comme officier du KGB (qui rassemble le pouvoir de police et des services de renseignements intérieur et extérieur de Russie) entre 1969-1991 puis fut directeur du FSB (la sécurité intérieure et le Renseignement russe) entre 1998 et 1999 avant d'accéder à la présidence de la Fédération de Russie en 2000. Depuis, c'est son quatrième mandat présidentiel.

La Russie est un régime autocratique : le pouvoir est détenu par une seule personne. Depuis qu'il est au pouvoir, Poutine a clairement montré qu'il est un dictateur aux pratiques maffieuses. Il a une vision dépassée et mystique de la Russie; il a toujours voulu restaurer la Russie impériale des tsars mais sans commettre les erreurs des anciens dirigeants. Il estime que la Russie doit reconquérir ses terres ancestrales (le même principe qu'applique Israël aux Palestiniens), jusqu'à remonter historiquement à la Rus du IXe siècle qui englobait les États slaves modernes de la Biélorussie, la Russie occidentale et l'Ukraine.

Soulignons que même les anciens dirigeants russes ont toujours considéré que l'Ukraine faisait partie de la Russie. Le président Boris Eltsine (1991-1999) avait clairement déclaré que toute tentative de l'OTAN d'inclure l'Ukraine dans sa zone d'influence serait assimilée à une déclaration de guerre.

Sur le plan psychologique, Poutine a des relations sociales difficiles (au point que le Pentagone estime qu'il est victime du syndrôme d’Asperger, cf. USA Today) et il s'est donné à 100% à la politique au point que cela brisa son mariage. Dans son esprit, c'est un chef de bande, un dur qui doit se faire respecter et qui sait que les Occidentaux le craignent. Poutine se prend pour le maître du monde - plus fort, plus téméraire et plus agressif que les Etats-Unis et l'Europe - et accessoirement le président de la Russie.

Poutine est un hypochondriaque qui espère vivre le plus longtemps possible, et sa fille y veille à travers un projet d'anti-vieillissement. Rien que pour cette raison et malgré tout ce qu'il prétend, Poutine n'a aucun intérêt de se lancer dans une guerre atomique sachant que tout le monde sera perdant.

Un dicton russe dit que "le poisson pourrit par la tête". Poutine a conservé l'esprit de l'espion russe qu'il était. Il a la haine des Occidentaux, il méprise les Européens qu'il considère comme des vassaux des Américains, il se moque des Droits de l'homme, des accords signés et des lois de la guerre. C'est un hypocrite qui ne compte que sur le mensonge, le chantage, la corruption et la force pour obtenir ce qu'il veut. On comprendra dans ces conditions que Poutine s'est très bien entendu avec des présidents corrompus et sans scrupules comme Berlusconi, Chirac et Trump et a lié quelques amitiés avec le président chinois Xi Jinping.

Comme "l'ours est le maître de la taïga" - une expression que Poutine aime quelquefois citer - (cf. cette vidéo de 2014), Poutine n'a jamais accepté que malgré la signature d'accords bilatéraux, l'OTAN étende son influence aux anciennes républiques russes. C'est à ce titre qu'il traite les Occidentaux de traîtres, d'hypocrites et de menteurs, insistant chaque fois qu'il peut sur les faiblesses des Occidentaux. Alors quand un jeune président européen comme Emmanuel Macron, hautain, présomptueux et méprisant demande à un président Poutine énervé de baisser les armes, il est clair que la réponse ne pouvait être que négative et tout aussi méprisante.

Poutine n'est pas un homme de compromis et s'il accepte de négocier c'est seulement après avoir mis son adversaire à genoux. C'est un combattant doublé d'un fin stratège, souvent obstiné et têtu. Il a la rancune tenace et compte sur le temps et les opportunités pour arriver à ses fins. Quand il sent que l'opinion russe désapprouve ses actions militaires, il engage des mercenaires - c'est en partie le cas de la guerre contre l'Ukraine - afin que l'affaire se règle dans l'anonymat et la responsabilité ne retombe sur personne. Quand ses électeurs approuvent ses actions, il en profite pour faire de la propagande et venter la grandeur de la Russie.

Ces dernières années, Poutine a reconstruit la Russie à la surprise des Occidentaux. Il a réintégré d'anciennes républiques dans la Fédération de Russie avec la reconquête de la Tchéchénie en 1994 puis entre 1999 et 2009 (où l'artillerie russe n'a pas hésité à tirer sur des civils russes habitant à Gozny), de la Géorgie en 2008, il a massivement bombardé la péninsule de Crimée située au sud de l'Ukraine qu'il annexa à la Russie en 2014, et participa au bombardement d'Alep en Syrie fin 2015 pour soutenir son ami Bachar el-Assad. Il a toujours eu l'intention de reconquérir l'Ukraine mais jusqu'à présent il attendait une opportunité pour envahir le pays.

La guerre de la Russie en Ukraine en chiffres. Situation au 13 février 2022. Voici la situation au 19 avril 2022. Documents Express.

Le but final de Poutine est d'éliminer la garantie de l'OTAN dans les nouvelles républiques de l'ancienne Russie et ce faisant, s'il n'a pas déclaré la guerre à l'Europe, sur le principe il en a franchi la limite, d'où les sanctions internationales et l'aide militaire de 500 millions d'euros apportée à l'Ukraine (cf. Consilium).

Pour atteindre son objectif et asseoir son pouvoir, Poutine a déclaré plusieurs fois qu'on lui avait appris que "pour gagner il faut attaquer le premier". Il est prêt à sacrifier ses hommes et à faire assassiner ses opposants pour le simple fait qu'ils ne partagent pas son point de vue. Même intolérance envers les civils et même les mères des soldats russes quand il interdit les manifestations contre sa politique ou contre la guerre et met les manifestants à l'amende (300 €) ou en prison. En temps de guerre, il muselle la liberté d'expression des journalistes et censure les médias. Pour Poutine, les victimes humaines y compris collatérales sont sans importance. Son attitude relève du machiavélisme pur combiné à la folie d'un dictateur.

Faute de disposer de moyens alternatifs de pression et politiquement isolé, Poutine est prêt à menacer ses ennemis de la puissance nucléaire. Diplomatiquement, c'est son point faible mais c'est aussi le dirigeant le plus dangereux de la planète. Mais il sait qu'il y a un pas de géant entre évoquer la menace nucléaire pour intimider son ennemi et passer à l'action et risquer une troisième guerre mondiale qui l'impacterait peut-être davantage que ses ennemis vu la puissance de l'alliance de l'OTAN.

Un char russe en position juste à l'extérieur de la centrale nucléaire de Tchernobyl, en Ukraine, le 25 février 2022.

En même temps, Poutine a dû inventer un tissu de mensonges pour convaincre son peuple de la puissance de son pays en termes militaire, économique et financier. Il a truqué les élections, use et abuse de la propagande, désinforme et propage des rumeurs pour rassurer ses partisans milliardaires et rester au pouvoir. En fait, comme sa vie privée, Poutine a sacrifié son pays qui survit actuellement dans une économie bloquée dont il a étouffé l'innovation et la créativité au profit de son armée. Si la Russie a réussi à produire un vaccin contre le Covid-19, le pays est incapable de le commercialiser à grande échelle et n'a aucun débouché vers les pays de l'OCDE. Avec la guerre en Ukraine, la Russie n'a plus aucune chance de vendre son vaccin en Occident.

La Russie compte 144 millions d'habitants, a le PIB du Portugal et son armée est bien moins entraînée et équipée que l'armée américaine. La Russie est vulnérable face à un boycott économique ou financier, même si Poutine garde des alliés en Asie (en revanche, les oligarques et autres milliardaires russes sont relativement protégés par des sociétés écrans installées dans des paradis fiscaux). Seule sa puissance nucléaire fait le poids au sens propre. Voilà pour le contexte politique expliquant la présence des chars russes à Tchernobyl.

Le 24 février 2022 en début de soirée, on apprit que l'armée russe avait pris le contrôle de Tchernobyl. La raison est purement militaire. Tchernobyl se trouve sur la route terrestre la plus courte entre la Biélorussie et Kiev, la capitale de l'Ukraine, située à 108 km du réacteur N°4. En outre, la Biélorussie sert actuellement de base à l'invasion de l'Ukraine par la Russie par le nord.

La région de Tchernobyl est donc un emplacement stratégique clé qui sert de "tremplin" pour attaquer Kiev à coups de roquettes thermobariques ou MOAB (une arme interdite par la Convention de Genève), l'étape ultime avant l'arme nucléaire (cf. ce Tweet du 25 février 2022 et ce Tweet du Ministère britannique de la Défense du 9 mars 2022). Précisons que les Américains sous l'administration Trump ont également utilisé la bombe thermobarique en Afghanistan contre Daech en 2017 (cf. Twitter). Cette technologie existe depuis la guerre du Viêt-Nam. L'armée russe a également utilisé des armes à sous-munitions.

Comme l'ont confirmé plusieurs experts, les actions militaires de l'armée russe en Ukraine relèvent des crimes de guerre et même du crime contre l'humanité et sont de la compétence de la Cour Pénale Internationale qui avait déjà ouvert une enquête à ce sujet en 2013. Ceci dit, la Russie comme les Etats-Unis et quelques autres pays dont la Syrie ne reconnaissent pas la compétence de la CPI mais plusieurs pays dont la Belgique, la France et l'Allemagne ont accepté le principe juridique de compétence universelle qui permet à des autorités judiciaires nationales de poursuivre les crimes les plus graves au regard du droit international, même si ces crimes n'ont pas été commis sur le territoire du pays, ou par ou contre l'un de ses ressortissants (cf. HRW).

Incidents à Tchernobyl

Selon un tweet publié par le Parlement ukrainien le vendredi 25 février 2022, les "niveaux de radioactivité ont été dépassés dans un grand nombre d'endroits" de la zone d'exclusion de Tchernobyl. Au total, 21 capteurs ont dépassé le seuil d'alarme sur la cinquantaine de balises automatiques que compte la zone d'exclusion côté ukrainien. Dans l'enceinte même de la centrale nucléaire, comme on le voit ci-dessous à droite quatre des six capteurs actifs ont enregistré un dépassement important des taux limites.

Selon le réseau de surveillance REMAP, les taux de radioactivité gamma ont atteint 191 nSv/h contre 70 à 120 nSv/h dans les sites situés dans un rayon de 100 km alentour. Mais cela n'a rien d'anormal. En revanche, sur le site de la centrale nucléaire (cf. cette carte aérienne du site), à 100 m à l'extérieur de l'arche de confinement, localement la radioactivité gamma atteint 92.7 μSv/h, c'est-à-dire 6 fois plus qu'à l'époque du premier sarcophage !

A voir : Shock as Russia captures Chernobyl power plant, News.com.au, 24 Feb 2022

A consulter : Radioactivity Environmental Monitoring, Europa

carte interactive des taux de radioactivité

Le taux de radioactivité gamma à Tchernobyl atteignait 191 nSv/h le 28 février 2022. A droite, dans l'enceintre de la centrale nucléaire, juste à côté de l'arche de confinement, localement la radioactivité gamma atteignait 92700 nSv/h. Documents REMAP et Saveecobot

Sachant que le site est passé sous contrôle de l'armée russe, des experts ont déclaré que le taux élevé de radioactivité sur le site n'est pas lié à un accident mais a été provoqué par le passage des chars russes qui ont soulevé la poussière radioactive. Mais ne pouvant pas accéder au site, le Parlement ukrainien a précisé qu'il était "encore impossible d'établir les causes de ces changements [...] à cause de l'occupation [russe] et des combats militaires dans la zone".

Moscou a rejeté ces analyses, assurant que tout était sous contrôle. Dans un communiqué, le major général Igor Konashenkov, porte-parole du ministère russe de la Défense déclara que "Le niveau de radiation autour de la centrale nucléaire reste dans ses limites". L'armée russe a également certifié que les équipes de la centrale continuaient à s'occuper des lieux et à en surveiller la radioactivité (et ne sont pas prises en otage comme le prétendait Washington).

Le 25 février 2022 au soir l'AIEA déclara dans un communiqué qu'elle diffusa également sur Twitter que "Les niveaux rapportés par le régulateur - jusqu'à 9.46 microsieverts par heure - sont faibles et demeurent dans la fourchette des valeurs mesurées depuis la création de la zone d'exclusion. Ils ne présentent donc aucun danger pour le public".

Le 2 mars 2022, selon le réseau Saveecobot, le niveau de radioactivité aux abords immédiats de la centrale nucléaire est redevenu normal mais il est également possible que les données informatiques soient compromises, les militaires russes ayant coupé l'électricité dans la centrale (cf. AIEA, rel.16). Selon le réseau REMAP, à cette date le niveau de radioactivité restait inchangé à 191 nSv/h dans la région. 

Depuis cette date, les experts occidentaux n'ont plus reçu de données des systèmes de contrôle de Tchernobyl.

Dans un communiqué de presse, Rafael Grossi, directeur général de l'AIEA, a indiqué que "la transmission à distance des données des systèmes de contrôle des garanties installés à la centrale nucléaire de Tchernobyl avait été coupée" (lors de l'invasion de l'Ukraine, les militaires russes essaient de couper les caméras de surveillance, y compris celles placées sur la voie publique cf. cette vidéo). Pour rappel les garanties décrivent les mesures techniques appliquées aux matières et activités nucléaires dans le but de dissuader la propagation des armes nucléaires par la détection précoce de l'utilisation abusive de ces matières.

Quelque 210 techniciens et gardes sont bloqués sur le site, travaillant 13 jours d'affilée sous surveillance russe. L'organisme a demandé à la Russie de les autoriser à effectuer des rotations, le repos et les horaires fixes étant essentiels à la sécurité du site. Grossi déclara : "Je suis profondément préoccupé par la situation difficile et stressante dans laquelle se trouve le personnel de la centrale nucléaire de Tchernobyl et par les risques potentiels que cela comporte pour la sécurité nucléaire". Grossi a réitéré son offre de se rendre sur le site, ou ailleurs, pour obtenir de toutes les parties un "engagement en faveur de la sûreté et de la sécurité" des centrales électriques ukrainiennes (cf. AIEA, rel.15). Mais sa demande n'a pas été officiellement approuvée par Moscou.

Incidents à Zaporojie

L'agence de presse russe RIA Novosti publia le 2 mars 2022 plusieurs vidéos de déclarations à la presse d'un responsable de la Garde nationale russe, tournées devant la centrale nucléaire de Zaporojie (Zaporizhzhia) située près de Enerhodar, dans le sud-est de l'Ukraine. L'armée russe a donc pris le contrôle de la centrale nucléaire.

Selon la RIA, "L'autorité de régulation ukrainienne et la direction de l'usine ont également confirmé que les systèmes techniques de sécurité étaient intacts et que les niveaux de rayonnement restaient normaux" (cf. AIEA, rel.12). Mais depuis, les communications furent coupées par l'armée russe (cf. AIEA, rel.13).

Selon les Ukrainiens, le 3 mars 2022 au soir des frappes de l'artillerie russe ont provoqué un incendie dans un laboratoire et un bâtiment de formation près d'un réacteur inactif mais il a été éteint et aucune fuite radioactive n'a été détectée. Mais Moscou nie être à l'origine de cette frappe.

Le 4 mars 2022, lors de la réunion du Conseil de sécurité de l'ONU, Rosemary DiCarlo, secrétaire générale adjointe de l'ONU pour les affaires politiques, rappela que "les attaques contre les sites nucléaires étaient contraires au droit international humanitaire" (cf. UN).

A voir : L'armée russe contrôle la centrale de Zaporojie, i24, 4 mars 2022

La plus grande centrale nucléaire d'Ukraine sous contrôle russe, RTBF, 3 mars 2022

La centrale nucléaire de Zaporijie, en Ukraine. La vue aérienne fut prise le 2 septembre 2019. Documents Google Maps et Planet Labs.

Zaporojie est la plus importante centrale nucléaire d'Europe. Ses six réacteurs VVER-1000 ont été mis en service entre 1985 et 1995 et délivrent 6 GW. Ils sont de conception plus moderne et sont mieux sécurisés que ceux de Tchnernobyl qui datent de 1970. Les réacteurs VVER-1000 sont alimentés en combustible enrichi en isotope fissile d'uranium-235. Ils fonctionnent grâce à la vapeur chauffée par le cœur, mais contrairement aux autres réacteurs, la vapeur contaminée par la radioactivité n'est pas utilisée pour faire tourner les turbines, mais pour chauffer un circuit secondaire de vapeur non contaminée qui fait ensuite tourner des turbines pour produire de l'électricité. Cette technique permet de conserver un niveau de radioactivité relativement bas pour le personnel de la centrale.

Rappelons qu'il fallut attendre le 43e jour de guerre, qu'il y ait plus de 23000 tués dont plus de 6700 civils ukrainiens et ~4000 soldats ukrainiens pour que l'ONU décide le 7 avril 2022 de suspendre la Russie de son siège au Conseil des droits de l'homme des Nations Unies, notamment suite aux accusations de "crime de guerre" commis par les soldats russes. Mais la Russie n'est pas encore exclue du Conseil de Sécurité puisqu'elle y détient un droit de véto ! Bref, face à ces paradoxes, le rôle et l'organisation de l'ONU sont aujourd'hui remis en question.

En guise de conclusion

La zone d'exclusion de Tchernobyl concerne plus de 2200 km2 dans le nord de l'Ukraine et 2600 km2 dans le sud de la Biélorussie. L'arche de confinement de Tchernobyl protège le réacteur accidenté ainsi que 20000 m3 de déchets radioactifs, solides et liquides.

L'accident de Tchernobyl a marqué les esprits et encore aujourd'hui, il est probable que certains d'entre nous se demandent encore s'il ne vaut pas mieux acheter un aliment du terroir ou fabriqué chez nous plutôt qu'un produit concurrent venant de Lithuanie ou de Mer Noire (par ex. le poulet, le surimi, du poisson ou du miel). Ce réflexe de survie est naturel même s'il est parfois mal interprété sous la pression médiatique ou des idées préconçues.

La zone d'exclusion de Tchernobylaprès l'accident nucléaire en 1986. Nous connaissions les risques, comment les éviter et pourtant le pire est arrivé. Document Fotokon/Shutterstock.

En attendant, nous devons continer à vivre et dans la majorité des cas, il est heureux de constater que la contamination de l'environnement est redevenue très faible, identique à ce qu'elle était quelques années avant Tchernobyl, sauf aux abords immédiats de la centrale et dans quelques aliments particuliers, bien que la radioactrivité diminue malgré tout.

Maintenant, le problème du nucléaire reste entier. Les accidents de Tchernobyl et dernièrement de Fukushima (mars 2011) ont donné une bonne leçon aux pronucléaires et renforcé encore un peu plus le sentiment d'insécurité comme la volonté des antinucléaires qui ont à présent des arguments de poids en leur faveur. Mais connaissant l'homme et son avidité pour l'argent, il n'est pas certain que ces leçons resteront dans la mémoire des décideurs très longtemps.

Par ailleurs, vu le prix toujours plus élevé du careburant, dans un sondage réalisé en mai 2006 pour le journal "Le Soir", 60% de la population belge était en faveur du nucléaire, cette énergie étant meilleur marché que le pétrole à capacité énergétique équivalente. Car pour chacun de nous, le premier facteur de décision est bien d'ordre financier, l'intérêt écologique passant souvent après... Ceci dit les mentalités sont en train de changer.

Même si l'énergie nucléaire permet effectivement à tout un chacun de réduire sa facture d'énergie de manière sensible, rappelons qu'il existe des énergies alternatives moins polluantes et encore meilleur marché telle le gaz ou l'énergie éolienne. On en reparlera certainement lorsque l'Europe et les différentes nations membres distribueront leur prochaine enveloppe budgétaire sur l'énergie. En tout cas, en 2007 la Belgique avait décidé de réduire ses investissements dans l'énergie nucléaire. Aujourd'hui, en Europe, seule la France reste résolument pronucléaire. Elle n'aurait pas cette attitude si les magnats du secteur et du monde politique n'y trouvaient pas un intérêt financier.

Pour approfondir cette question, consultez l'article Pour ou contre l'énergie nucléaire ?, car il est probable que certains lecteurs peuvent encore trouver un intérêt à utiliser cette énergie malgré ses inconvénients. Dans cet article qui se veut objectif et ne présenter que les faits, nous discuterons de l'attitude que nous devons adopter envers cette source d'énergie. Pro et antinucléaires s'opposent sur ce terrain sensible depuis des décennies, les uns encouragés par l'AIEA et les grandes entreprises du secteur, les autres par les mouvements écologiques et les leçons tirées de Tchernobyl.

Qui faut-il réellement croire et pourquoi ? Quel est l'état de la sécurité de nos centrales, quel rôle joue le Parlement Européen, y a-t-il des plans d'urgences, cherche-t-on à diminuer les risques et qu'en pensent les experts indépendants ? Telles sont quelques questions parmi d'autres auxquelles nous essayerons de répondre à la lumière des enquêtes les plus récentes et des derniers audits réalisés dans nos centrales. Le résultat est consternant sur bien des plans et ne fait que renforcer la conclusion précédente...

Je remercie les membres de l'AFCN pour leur collaboration.

Pour plus d'informations

Sur ce site :

Mesure de la radioactivité et protection civile

Nucléaire civil : liste des incidents, accidents et délits

Les accidents nucléaires militaires

Pour ou contre l'énergie nucléaire ?

Fission et fusion nucléaires

Nucléaire : la transparence muselée, extrait du Figaro, 10 juin 2003

L'accident de Tchernobyl réinterprété par la Pravda

Livres et CD sur Tchernobyl ou le nucléaire :

Enceinte de Confinement du Sarcophage de Tchernobyl, Dossier de Presse de Bouygues/Vinci, 2007

Nuclear Madness : What You Can Do ?, Helen Caldicott, W.W.Norton & Co Inc., 1994

The Woman Who Knew Too Much:Alice Stewart and the Secrets of Radiation, G.Greene, U.Michigan Press, 2001

Ce fameux nuage... Tchernobyl, J.-M. Jacquemin, Sang de la Terre, 2002

Caesium Atlas (CD gratuit de la CE/IGCE reprenant les dépôts de césium en Europe et les cartes météorologiques, n'est plus disponible)

Livres en français, en anglais sur Amazon.fr

Sur Internet à propos de Tchernobyl :

LIFE Pripyat, YouTube

Veritasium, Derek Muller, YouTube

Kidd of speed (Tchernobyl), Elena Filatova, 2016-2017, YouTube

Mysteries of the abandoned (la zone d'exclusion de Tchernobyl), Science Channel

Le rapport TORCH, Greens/ALE, 2006

Tchernobyl, 25 ans après, SCK-CEN, 2011

Tchernobyl, 20 ans après, IRSN, 2005/2006

La catastrophe de Tchernobyl : 15 ans, ONU

Les "pouvoirs miraculeux" de la radioactivité (le radium au début du XXe.s.)

Naître et grandir après Tchernobyl (témoignages), UNICEF, 2006

Rapports de synthèses des données de la chaîne alimentaire, AFCN, 2004

La contamination des produits agricoles, IRSN

Règlement N° 616/2000 du Conseil de l'Union européenne

Tchernobyl, évaluation de l'impact radiologique et satinaire, (PDF), AEN, 1996/2002

Les albums photos de Tchernobyl, Progetto Humus

Métrologie l'accident de Tchernobyl (PDF), P.Galle et al., 2002

Détail chronologique des événements de Tchernobyl, P.Schmitt

OECD Papers Volume 3 Issue 1 (PDF de 1.85 MB,  impacts sanitaire et radiologique), OCDE, 2002

Chernobyl.info

Belarus: Health, Medicine and Chernobyl (liens vers des sites Internet)

Chornobyl Health Effects Studies, DOE, 2001

Sources and Effects of Ionizing Radiations, Vol II (PDF de 15.7 MB), DOE, 2000

Estimates of the Cancer Burden in Europe from Radioactive Fallout from the Chernobyl Accident, Int'l J. of Cancer, 2006

The Chernobyl catastrophe consequences in the Republic of Belarus, E.F. Konoplya et I.V. Rolevich, 1996

The long road to recovery: Community responses to industrial disaster, UN University Press, 1996

International Agency for Research on Cancer (IARC)

Questions au Sénat belge sur le nucléaire, Senate.be

Health Physics magazine

Sur Internet (généralités) :

Radioactivity Environmental Monitoring (carte interactive des taux de radioactivuté), Europa

Nuclear Energy Radiation Protection (législation de la C.E.)

AIEA

CRIIRAD

BELRAD

Programme IPHECA, OMS

Bulletin of the Atomic Scientists

Greenpeace

Le risque nucléaire, PIM

Académie Nationale de Médecine (F)

Rocky Mountain Institute (USA)

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