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Le terrorisme ou l'apologie du crime

Le choc des civilisations (II)

Sur l'échiquier géopolitique qui repose déjà sur des bases très instables se greffe la prétention des Occidentaux à vouloir systématiquement donner des leçons au reste du monde et leur attitude condescendante voire raciste envers beaucoup de populations étrangères. Si cette attitude méprisante et élitiste c'est assagie depuis l'accès à l'indépendance des pays colonisés, les réflexes et les clichés sont tenaces dès qu'on quitte les grandes démocraties. De plus, les libertés, les sommes d'argent et les avantages sociaux dont bénéficient les Occidentaux sont jalousés par beaucoup d'habitants pauvres des pays musulmans dont la Charia brime souvent les libertés individuelles, accentuant leur animosité envers les "Blancs".

Le choc des cultures est une source d'incompréhension et de méfiance voire de rejet de la part de l'un comme de l'autre. Encore aujourd'hui, à l'étranger il n'est pas toujours bon d'avouer qu'on est américain, anglais, russe ou français. Ce n'est pas sans raison que les ambassades conseillent aux touristes occidentaux de ne pas s'aventurer trop loin ni seuls dans certaines régions du Moyen-Orient, de Russie, d'Afrique du Nord ou d'Amérique du Sud. Comme le disait le prophète Jérémie, "ils ont semé du froment, et ils moissonnent des épines" !

C'est dans ce contexte complexe où s'entremêlent les intérêts géopolitiques, financiers, la réalité socioéconomique et culturelle que naissent, évoluent et disparaissent les organisations terroristes.

Orient et Occident. Deux visions différentes du monde où le dialogue a dégénéré en conflit comme l'a très bien expliqué l'ancien expert américain en sécurité sous l'administration Carter, Samuel Huntington dans son livre "Le choc des civilisations". Document anonyme et Reddit via Buzzfeed.

Tant que nos sociétés seront avides de pouvoir, individualistes et rejetteront l'étranger du fait de sa différence au lieu de l'accueillir, dialoguer et de s'entr'aider, le terrorisme germa toujours parmi les mauvaises herbes.

Pas d'amalgame

Il faut rappeler que l'Islam condamne le terrorisme. Des Musulmans se font aussi tués par les barbares de Daech. Les Musulmans appellent les terroristes "awarech", "kharj ean alqanun" ou "mujrm", c'est-à-dire des hors-la-loi, des criminels. Aussi, demander à un Arabe ou un Musulman s'il est islamiste ou fréquente des radicaux cela revient à demander à un Francophone ou un Chrétien s'il est de connivence avec des assassins...

Il va de soi qu'une langue ou une confession religieuse ne peut pas être confondue avec une idéologie criminelle. Pourtant, sous prétexte de lutter contre le terrorisme, aujourd'hui cette politique permet aux services de renseignements et aux forces de maintien de l'ordre des pays occidentaux concernés par le terrorisme de justifier la surveillance intrusive des Musulmans et même de restreindre les droits civiques aux Etats-Unis. Pire, certaines entreprises américaines n'engagent plus d'Européens depuis les attentats de Paris !

En Occident, la paranoïa face au terrorisme est même devenue un argument politique pour certains élus notamment en Belgique et en France qui voudraient réduire les libertés et renforcer la surveillance tout azimut des citoyens au mépris des principes démocratiques élémentaires. Heureusement, des voix plus sages s'élèvent pour mettre leur veto à ces pratiques digne de l'Occupation mais que d'autres pays comme les Etats-Unis n'hésitent pas à appliquer. On y reviendra plus loin quand nous aborderons les moyens de lutte contre le terrorisme.

Bref, cette politique a conduit à une situation mondiale qui relève aujourd'hui plus du chaos et des préjugés que de la bonne gouvernance et d'une gestion des risques responsable, tout l'inverse de ce que les soi-disant experts avaient espéré !

De la religion à l'idéologie

Comment expliquer qu'une religion comme l'Islam qui étymologiquement évoque la "paix ("slm", "Salam") et non pas la soumission comme le pensent certains, soit devenue synonyme de terreur et de guerre quand on évoque l'organisation "Etat islamique", Daech[1] ? Ce ne sont pas les Occidentaux qui l'ont baptisée ainsi mais le leader de cette organisation terroriste lui-même.

Le Coran au coeur de l'Islam. Document Images 4ever.

Sur le plan historique, d'un point de vue philosophique et sociologique, on retrouve les prémices d'une relation gauchisante entre l'idéologie, la religion, la politique, la morale et la métaphysique dans la conception marxiste et même un peu avant son invention. En effet, dans son article sur la "Contribution à la Critique de la Philosophie du Droit de Hegel" publié en 1844, le philosophe allemand Karl Marx[2] écrit cette phrase devenue célèbre à propos de la question politique de la religion : "La détresse religieuse et en même temps l’expression de la vraie détresse et la protestation contre cette vraie détresse. La religion est le soupir de la créature opprimée, le cœur d’un monde sans cœur, tout comme elle est l’esprit d’une situation sans spiritualité. Elle est l’opium du peuple”.

Cette dernière phrase fut probablement inspirée du livre de Heine consacré à Ludwig Börne écrit en 1840 qui lança ironiquement l'idée que la religion avait un rôle narconique aux "douces et soporifiques goûtes d'opium spirituel". Kant et d'autres philosophes ont également disserté sur ce thème.

En fait, Marx qui était athée d'origine juive et matérialiste étudia le rôle de la religion au cours des temps et dénonça son emprise sur la société, le fait qu'elle justifiait toutes les inégalités sociales sous de faux airs de moralité. Revendiquant une société laïque et socialiste, Marx sous-entendait que la religion était parfois légitime parfois contestée en fonction des aspirations de la société, d'où sa référence à "l'opium du peuple".

Opposé aux religions du fait de leur propention envers l'oppression, plus tard, dans "L'Idéologie allemande" (1846) Marx interpréta les "faits religieux" ainsi que le droit, la morale, la métaphysique et les idées politiques notamment comme une des multiples formes de l’idéologie, c'est-à-dire de "la production spirituelle d’un peuple".

Dans "Compte rendu du livre de G. F. Daumer, La religion de l'ère nouvelle" (1850), Marx conclut avec Engels que "tout bouleversement historique des conditions sociales entraîne en même temps des bouleversements des conceptions et des représentations des hommes et donc de leurs représentations religieuses". Ces bouleversements sont à l'origine de la révolution sociale.

Ce que certains Mollahs et groupes extrémistes veulent imposer aux Musulmans en dépit de leurs traditions. Image originale préparée par Muhammad Syed et adaptée par l'auteur.

Cette dualité du phénomène religieux, à la fois oppressif et source de révolte conduit les adeptes de la première idée vers la froideur de l'idéologie matérialiste et les adeptes de la seconde idée vers la subversion et l'utopie de sa force critique.

Cette vision "marxiste non-orthodoxe" fut défendue par le philosophe socialiste allemand Ernst Bloch qui dénonça violemment le nazisme dans son livre "Héritage de notre temps" (1935) qui lui valut d'être déchu de sa nationalité et contraint d'émigrer aux Etats-Unis.

En poussant le raisonnement de Marx et de Bloch jusqu'au bout, on aboutit à l'idée qu'une religion sans culture se transforme en mouvement sectaire et idéologique et les croyants en fanatiques et fondamentalistes. En outre, si la morale perd ses liens avec la transcendance, elle prend la voie des contestataires et des révolutionnaires.

Ce sont exactement les ingrédients qui nourrissent l'idéologie des organisations terroristes islamistes puisqu'elles agissent prétendûment sous le signe d'une religion et au nom d'un peuple mais n'en respectent ni la foi ni les lois et mênent leur propre révolution au rythme du chaos.

Vient alors la question qui fâche : l’Islam est-elle une idéologie ? On peut le croire s’il s’agit d’un ordre général englobant tous les aspects de la vie et qui a sa propre représentation et conception du monde. Mais comme l'a expliqué Marx, cela s'applique également aux autres religions.

Si au cours de l'Histoire l’Islam a démontré sa grande liberté en sa capacité à produire des idées et de mener des réflexions y compris sur les textes sacrés, l’émergence des organisations islamiques, d’obédience religieuse ou politique et leurs manoeuvres vers une idéologie qui rejette toute personne et toute pensée étrangère et développe une radicalisation de la pensée soutient l’idée que la doctrine du prêt à penser et l’idéologie sont néfastes pour les religions et leurs adeptes. Nous en avons la preuve avec l'islamisme radical qui essaye d'étendre son influence dans tous les pays musulmans.

Voyons justement dans quels pays se développe le terrorisme et quelles sont ses conséquences.

Aperçu général des activités terroristes et leurs impacts

Précisons tout d'abord que dans les statistiques, les politologues ne tiennent pas compte du terrorisme d'Etat du fait que les gouvernements combattent la menace que représentent les groupes terroristes nationaux et internationaux envers la sécurité de l'Etat. Ce type de terrorisme est toutefois comptabilisé et dénoncé par les associations de défense des droits de l'homme.

Carte 2022 du terrorisme tenue à jour par l'Institute for Economics & Peace.

Selon les rapports de l'Institute for Economics & Peace qui publie depuis 2012 l'Indice Global du Terrorisme (GTI), 67 pays sur 162 furent victimes d'actes terroristes en 2014 mais 82% des attaques meurtrières (jusqu'en 2015) se sont déroulées dans 5 pays : Irak, Afghanistan, Pakistan, Nigeria et Syrie. On constate également une augmentation des attentats isolés en Occident qui ont augmenté de 70% depuis 2006. L'Europe est la région du monde la plus pacifique.

Depuis le début du XXIe siècle, le nombre de personnes tuées du fait du terrorisme a été multiplié par 5 en 2013 et par 9 en 2014 soit une augmentation de 80% d'une année à l'autre. Nous sommes passés de 3329 personnes décédées en 2000 à 18111 décès en 2013 pour atteindre 32685 personnes tuées en 2014. Boko Haram et Daech sont les deux groupes les plus dangereux, revendiquant chacun à peu près le même nombre d'assassinats.

On enregistra 17958 attentats en 2013 et plusieurs centaines de plus jusqu'en 2016. Ils augmentent exponentiellement et localement de 164% (Irak) d'une année à l'autre.

Le coût économique du terrorisme s'est élevé à plus de 52.9 milliards de dollars en 2014 (estimation conservative). C'est une augmentation de 61% par rapport à l'année précédente et 10 fois plus qu'en l'an 2000.

Selon le Département d'Etat américain, il existe à ce jour 54 organisations terroristes actives dans le monde sans compter les pays qui leur sont favorables et autres "safe havens".

La majorité des organisations terroristes sévissent au Moyen-Orient, quelques-unes en Afrique (Sheba en Somalie, Boko Haram au Nigeria, AQMI au Sahel, Mujao et Ansar Dine au Mali, etc.), en Asie du Sud-Est (Al-Qaïda, Taliban et JKLF au Pakistan, ISYF, Maoistes du MCC et PWG en Inde, RFDG en Guinée, etc.) et en Amérique latine (FARC et AUC en Colombie, Sentier Lumineux au Pérou, etc.).

A une échelle plus restreinte, il existe également des groupes terroristes en Russie (séparatistes Tchétchènes, Emirat du Caucase, islamistes du Daguestan) et une poignée de cellules comptant à peine quelques dizaines de membres actifs au Japon.

Officiellement la Corée du Nord ne soutient pas le terrorisme mais selon le Département d'Etat américain elle ne lutte pas suffisamment contre le terrorisme.

Quant à la Chine, jusqu'à présent son régime dictatorial dissuadait les groupes terroristes mais depuis 2014 le "pays du matin calme" est entré dans l'ère du terrorisme de masse avec fracas. Face à un régime très politisé et corrompu, quelques organisations terroristes particulièrement violentes ont montré toute la vulnérabilité de la Chine malgré la sophistication de ses contrôles : le Mouvement islamique d'Ouzbékistan, le Mouvement Islamique du Turkestan oriental (ETIM) et son héritier, le Parti Islamique du Turkestan (TIP).

Dans un rapport de l'expert du djihadisme en Asie centrale Jacob Zenn de la Jamestown Foundation publié pour le compte de l'Hudson Institute, le TIP comprend des combattants ouïgours du Pakistan qui se sont regroupés au début des années 2000 à l'initiative du Mollah Omar, le chef des Talibans afghans. Le TIP est également en relation avec Al-Qaïda et porte son influence jusque dans le Caucase et en Turquie.

A cette violence s'ajoutent les émeutes et autres attentats perpétrés en Chine par des individus ou des groupes de combattants sous des motifs ethniques ou en révolte à l'oppression que subit le peuple. Il est évident que ces terroristes ont accès à Internet et exporté en Chine les idéologies djihadistes afin de combattre les "envahisseurs chinois".

A consulter : Global Incident Map

Nuclear Facilities Attack Database (NuFAD), START

A gauche, ensemble des incidents terroristes relevés en février 2023 et tenu à jour par le GIM. A droite, décompte du nombre d'attaques terroristes islamiques depuis le 11 septembre 2001 tenu à jour par l'ONG The Religion Of Peace.

En Occident, aux Etats-Unis et en Europe (Allemagne, Belgique, France, Norvège, Pays-Bas, Royaume-Uni, ...), depuis 2001 le terrorisme est passé à un degré supérieur dans la violence barbare et la lâcheté en exportant en Occident les méthodes djihadistes jusqu'ici appliquées au Moyen-Orient. En effet, auparavant les rares attentats terroristes visaient certaines personnes ou institutions et étaient plutôt considérés comme des actes isolés perpétrés par des "fanatiques" ou des individus opposés à la présence d'islamistes ou de Juifs en Occident ou en réaction aux actions militaires américaines et européennes au Moyen-Orient.

Depuis le début XXIe siècle, on observe une escalade et une nouvelle forme de violence avec des attaques suicides et des tueries à l'aveugle et notamment en Occident : lors des attentats de New York (11 septembre 2001, 2973 morts et 6291 blessés), Madrid (11 mars 2004, 141 morts et 1400 blessés), Londres (7 juillet 2005, 56 morts et 700 blessés), Boston (15 avril 2013, 3 morts et 180 blessés), Paris (13 novembre 2015, 130 morts et 413 blessés et du 14 juillet 2016, 84 morts et plus de 250 blessés), Bruxelles (22 mars 2016, 35 morts et 340 blessés), Barcelone (17-18 août 2017, 17 morts et une centaine de blessés), en Somalie (14 octobre 2017, au moins 358 morts, 228 blessés et 56 disparus) et en Syrie ( 25 juillet 2018, 220 morts) parmi des dizaines de milliers d'autres victimes.

Si avant 2001 un attentat sur deux était commis par des chrétiens et à titre individuel, aujourd'hui la plupart sont revendiqués par des islamistes, ou selon le pays, par des cellules terroristes d'Amérique centrale, du Sud ou d'Asie. Mais ainsi que nous l'avons expliqué, dès qu'on fait allusion aux islamistes les autorités ne manquent pas de stigmatiser les mulsumans jusqu'à restreindre leurs droits dans certains pays.

En Europe comme ailleurs, dans la mesure où certaines organisations militantes sont armées (paramilitaires), fomentent des attentats meurtriers contre des civils, refusent de cesser le feu et tout accord politique si ce n'est l'indépendance ou un changement de régime sans condition, les services de sécurité les considèrent comme des organisations terroristes.

Environ 220 organisations terroristes ont sévi aux quatre coins de l'Europe depuis la fin de la Deuxième guerre mondiale, du Portugal à la Grèce et de la Scandinavie à la Sicile. Ce fut notamment le cas de l'ETA, l'IRA provisoire, l'Official Irish Republic Army (Official IRA), la Red Army Faction, 17 Novembre (17N), les Cellules Communistes Combattantes (CCC), Sharia4Belgium, le Front de Libération Nationale Corse (FLNC qui déposa les armes en juin 2014 mais les repris en 2016 pour lutter contre les attentats de Daech sur l'île), les Brigades Rouges, etc.

Aujourd'hui dissoutes à quelques exceptions près et leurs membres assassinés ou condamnés, leur effectif variait entre quelques individus (5 hommes plus une poignée de sympathisants pour les CCC) et plusieurs milliers de membres (environ 1000 terroristes pour le FLNC et plus de 4000 terroristes pour les Brigades Rouges). Quelques organisations sont toujours actives en Europe comme le PKK kurde.

Document basé sur les données de 2016, préparé par GEOS et mis à jour par l'auteur.

Selon CNN qui cite une source des services de renseignements occidentaux non identifiée (on peut penser au MI5 ou au MI6 britannique qui a déjà fait des déclarations publiques, le premier concernant la sécurité intérieure, le second à propos du terrorisme), en janvier 2015 il existerait jusqu'à 20 cellules terroristes représentant entre 120 et 180 terroristes en sommeil prêts à frapper la France, l'Allemagne, la Belgique et les Pays-Bas (une cellule terroriste fut d'ailleurs démantélée en Belgique quelques jours après cette déclaration). Mais nous verrons plus loin que ce nombre de terroristes est largement sous-estimé.

Concernant la "poudrière" du Moyen-Orient, selon le Tsahal, le service de renseignement militaire israélien, pas moins de 10 nouvelles organisations terroristes sont nées en Syrie et au Sinaï rien qu'en 2012. A elle seule, la ville irakienne de Bagdad abrite plusieurs dizaines de cellules terroristes. Ceci a provoqué des changements d'alliance et une division non plus entre factions radicales et modérées mais entre confessions chiites et sunnites.

En 2014, les autorités des Emirats Arabes Unis qui participent à la lutte contre le terrorisme ont également identifié 83 cellules terroristes dans leur pays ayant pour la plupart leur base en Syrie. Parmi celles-ci on retrouve Al-Qaïda et Daech ainsi que des groupes originaires du Yemen et du Qatar. L'Arabie Saoudite a établi une liste similaire dans laquelle on retrouve les mêmes noms.

Daech et Al-Qaïda financent la plupart des organisations d'Afrique et d'Asie tandis que de plus petits groupes terroristes peuvent occasionnellement les soutenir (par exemple l'ETA apporta son savoir-faire aux FARC dans les années 1990). Pratiquement toutes les organisations terroristes sont impliquées dans le trafic de drogue international et bien entendu dans la contrebande d'armes.

Les organisations terroristes les plus riches sont le Hamas, Daech, Al-Qaïda et le Hezbollah dont le budget se chiffre en centaines de millions de dollars. On y reviendra.

Officiellement, de 2005 à 2016 les réseaux terroristes ont été responsables de la mort de près de 130000 civils auxquels il faut ajouter plusieurs dizaines de militaires en mission. Mais officieusement, selon le rapport Body Count publié en 2015 par plusieurs ONG, plus de 1.3 million de civils seraient morts dans des attentats depuis le 11 septembre 2001, en particulier en Irak, en Afghanistan et au Pakistan. Ces chiffres sont 10 à 40 fois supérieurs aux valeurs généralement admises mais elles confirment les chiffres publiés par la revue Lancet en 2006 (qui citait déjà le nombre de 600000 civils tués entre 2002-2006).

Le centre de défense anti-terrorisme de l'OTAN estime que les divers groupes terroristes ont kidnappé environ 2000 personnes jusqu'en 2014, généralement accompagné d'une demande de rançon. Il faut y ajouter 25000 femmes et enfants kidnappés par Daech dans le but de servir d'esclaves.

Les réfugiés et les migrants

Dans toutes les régions en proie au terrorisme, une partie de la population a fuit vers des camps de réfugiés ou s'est exilée dans les pays frontaliers. Les plus riches ou les plus courageux ont rejoint le flot des migrants et la diaspora.

Selon l'UNHCR, dans le monde on estimait qu'en mi-2014 environ 13 millions de personnes avaient migré pour des raisons politiques (sur 256 millions de migrants) dont 5.5 millions au cours des 6 premiers mois de 2014. Ces réfugiés ont fuit l'Afghanistan (2.56 millions), la Syrie (2.46 millions), la Somalie (1.12 million), le Soudan (670000), le Soudan du Sud (509000), le Congo (49300), Myanmar (479600), l'Irak (426000), la Colombie (396000), le Viêt-Nam (341100) et d'Erythrée (308000).

Il faut y ajouter les déplacés internes qui ont fuit les combats mais restent dans leur pays. Ils représentent 33.3 millions de personnes dont une partie se trouve dans les zones de conflits où l'aide humanitaire est difficile à acheminer. Ceux qui restent s'adaptent ou survivent mais tous subissent les conséquences de la guerre avec la peur, les pénuries et la faim au ventre et n'ont pas l'impression que l'Occident se soucie de leur sort.

Concernant l'Europe, selon Eurostat, jusqu'à la fermeture des frontières de l'espace Schengen en février 2016, on estime que plus de 1.6 million de citoyens du Moyen-Orient sont entrés en force en Europe (sur 5 millions de migrants) comprenant une majorité de Syriens (30%), d'Afghans et d'Irakiens, mais également quelques terroristes incognito porteurs de faux-papiers. En parallèle, près de 3 millions d'émigrants ont quitté le territoire Européen.

Selon l'UNHCR, entre 2016 et 2017 le nombre de migrants arrivés en Grèce depuis la Turquie diminua de 94% mais il y a toujours autant de migrants venant d'Afrique du Nord (83752 personnes à la fin juin 2017).

On reviendra sur la "crise des migrants" dans l'article l'Europe, souce de nos maux consacré au modèle euraopéen.

Par comparaison, selon le DHS (US Department of Homeland), chaque année les États-Unis accueillent plus d'un million de migrants et en moyenne 20% de plus que dans les années 1990.

Après cet aperçu général, venons-en à présent aux ressources dont disposent les organisations terroristes. C'est l'objet du prochain chapitre.

Prochain chapitre

Les ressources des organisations terroristes

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[1] Daech (ou Daesh) est un acronyme arabe signifiant "Etat Islamique en Irak et au Levant" (al-Daoula Al-[i]slamiya fi al-Erak wal-Cham), EIIL en abrégé, ISIS ou ISIL en anglais. L'acronyme Daech a été sciemment adopté par ses opposants, y compris l'Irak et plusieurs gouvernements occidentaux car phonétiquement ce terme a également une connotation péjorative qui ne fait aucune référence à un état ni à l'Islam.

[2] Karl Marx et Friedrich Engles, "Sur la religion", Editions soicales, Paris, 1960, pp.42-77. Lire aussi l'article "Religion et idéologie", Raymond Légaré, Horizons philosophiques, Vol.13, 1, 2002, p27-42.


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