CHAPITRE 10
LES CATACLYSMES COSMIQUES
Un
avertissement en guise de prologue
Il est
nécessaire, avant d'aborder l'histoire de l'impactisme depuis 13 000 ans (en
liaison avec le Younger Dryas Event
mis récemment en évidence) et le catastrophisme qui lui est associé, d'avertir
le lecteur. Cela dans un souci d'honnêteté intellectuelle, car il est inutile
de préciser que le sujet reste pour une bonne part spéculatif. Il est bien
évident que si les choses étaient simples et la mémoire collective des hommes
irréprochable, il n'aurait pas fallu attendre le début du XXIe
siècle pour connaître les grandes lignes des catastrophes cosmiques et
terrestres qui ont affecté à plusieurs reprises nos ancêtres de la
protohistoire et de l'Antiquité, dans leur vie sociale, et même pour beaucoup
d'entre eux dans leur chair.
C’est seulement à l'époque actuelle, depuis le
début des années 1950 pour être plus précis, que des éléments nouveaux et
incontestables pour progresser ont été obtenus. Des éléments astronomiques
surtout, grâce aux nouvelles techniques d'observation et à l'informatique. Ces
progrès essentiels ont permis de mieux comprendre ce qui a pu se passer, et
aussi de nous faire connaître de nombreux objets cosmiques nouveaux, dont
certains sont apparentés aux comètes et aux astéroïdes responsables des
catastrophes passées.
En 1982, dans
Depuis la seconde moitié du XIXe siècle, plusieurs auteurs ont
essayé de faire avancer le problème, à commencer par Ignatius Donnelly (1831-1901)
dans un livre fameux : Ragnarok, or the age of fire and gravel (2),
paru en 1883, mais il faut bien le dire sans réel succès, si ce n'est commercial
parfois. Ces auteurs étaient pourtant souvent d'authentiques érudits, bien
conscients que l'histoire ancienne des hommes était beaucoup plus complexe
que celle, assez misérable, il faut bien le dire, qui était enseignée. Aucun
n'était astronome malheureusement, c’est ce qui explique en partie leur échec
en ce qui concerne les explications proposées, souvent irréalistes.
Comme je le disais dans la conclusion de mon livre, seuls des spécialistes
des astéroïdes ou des autres petits corps du Système solaire (comètes, météores)
avec l'aide des spécialistes de mécanique céleste étaient en mesure d'obtenir
des éléments décisifs. Et c'est bien ce qui s'est passé, ce sont les astronomes,
assez nombreux maintenant à s'intéresser à ce problème essentiel, qui ont
fait la différence, notamment ceux de l’école britannique néo-catastrophiste,
très en pointe sur le sujet, et surtout débarrassés de tous complexes superflus.
Ils surfent donc avec aisance sur un terrain quasiment vierge.
Une
obligation : sortir des sentiers battus
J'ai
rappelé les mésaventures d'Immanuel Velikovsky (1895-1979) dans le chapitre
" Fausses pistes ", car son cas est exemplaire, on
peut même dire caricatural. Son nom, comme ceux des autres grands pionniers du
catastrophisme, est associé à un phénomène de rejet systématique. C’est encore
vrai aujourd’hui (à une échelle moindre heureusement). Malgré tous les progrès
récents qui montrent chaque année la réalité du catastrophisme d'origine
cosmique, et comme tous les auteurs qui ont écrit sur le sujet, je ne serai pas
à l'abri de critiques plus ou moins virulentes de certaines catégories de
scientifiques et d'historiens trop imbibés de classicisme. La nouveauté
dérange, on le sait, elle déstabilise les mandarins en place qui ont du mal à
admettre que de nouvelles approches, différentes des leurs, permettent de
progresser là où ils ont échoué. Pourtant, seule une approche vraiment nouvelle
peut permettre de percer d'une manière satisfaisante le voile épais qui
enveloppe encore l'histoire naturelle des hommes depuis 13 000 ans. Pour
progresser il est nécessaire de sortir des sentiers battus.
L'histoire
mondiale des différentes civilisations du passé est pourtant assez bien connue
maintenant dans son ensemble (3). Des siècles de recherches et de découvertes
ont permis de brosser une synthèse acceptable, bien que les documents écrits ou
gravés authentiques remontant avant 2000 avant J.-C. soient rares, et qu'il
subsiste de sérieux problèmes avec certaines langues mortes qui résistent à
toutes les tentatives de déchiffrement. On sait que l'incendie des grandes
bibliothèques de l'Antiquité et la destruction de plus d'un million de volumes
et de papyrus, véritable mémoire écrite des hommes du passé, a été le plus
grand fléau intellectuel qu'ait jamais connu l'humanité. C'est toute notre
Histoire qui est partie en fumée dans cette démonstration de bêtise
humaine, tare qui franchit hélas allègrement siècles et millénaires, car il est
utopique d'espérer encore la découverte future de documents
"miraculeux" qui éclaireraient d'un jour nouveau la protohistoire des
hommes.
Ce
manque de documents écrits ou gravés fait que l'on connaît très mal l'histoire
naturelle des anciennes populations et civilisations. Seule leur histoire
domestique est assez bien reconstituée, puisque c'est dans ce domaine que l'on
trouve encore des traces indiscutables (villages, outils, bijoux, poteries,
etc.). Les catastrophes naturelles qu'ont subi les populations ne sont jamais
connues avec précision, mais survivent seulement camouflées sous formes de mythes
plus ou moins obscurs et déformés. La meilleure preuve à ce sujet est la
formidable éruption du Santorin, dont j'ai parlé au chapitre précédent, vers
–1600, qui était déjà totalement oubliée dans la Grèce antique, seulement 1000
ans plus tard.
On se rend
compte ainsi des difficultés qu'il y a à établir la chronologie et
parfois la nature même des différents cataclysmes naturels du passé.
Mais depuis le début des années 1980 les choses se sont éclaircies, grâce au
travail de nombreux scientifiques catastrophistes, parmi lesquels il
convient de citer en premier lieu Victor Clube et Bill Napier, deux astronomes
britanniques, qui ont publié ensemble deux livres essentiels : The cosmic
serpent (4) en 1982 et The cosmic winter (5) en 1990.
Ce qui est
intéressant surtout, c'est que ce problème des catastrophes cosmiques est
devenu un sujet d'étude multidisciplinaire, preuve à la fois de son
intérêt et de sa crédibilité, de sa complexité aussi. Ainsi des chercheurs
de formation différente, comme le mathématicien italien Emilio Spedicato,
le géologue autrichien Alexander Tollmann (1928-2007), le paléoocéanographe
italo-américain Cesare Emiliani (1922-1995), le paléoécologiste britannique
Mike Baillie, l'astronome américain Paul LaViolette, l'érudit américain Alfred
de Grazia, initiateur de la quantavolution (6), le physicien américain
Barry Warmkessel, qui publie sur son site une Comet/Earth impact chronology
(avec les articles correspondants), le géophysicien et mythologue grec Stavros
Papamarinopoulos, et deux géologues femmes,
Dans
plusieurs chapitres de La Terre bombardée, j'ai parlé de savants
exceptionnels comme l'astrophysicien Fred Hoyle (1915-2000) et le biologiste
Francis Crick (1916-2004) qui ont été marginalisés pour certaines
de leurs recherches sortant de l'ordinaire mais fondatrices. A plus
forte raison, des chercheurs indépendants comme les Britanniques Graham Hancock
(7) et Robert Bauval, et l'ingénieur maritime italien (et amiral) Flavio Barbiero
ont aussi du mal à se faire entendre de la communauté scientifique. Leur travail
n'en est pas inintéressant pour autant. Au contraire ! Ils ont mis le doigt
dans le domaine controversé de l'archéoastronomie, très mal connu et
riche de promesses à venir.
Pour
écrire ce chapitre, j'ai tenu compte des nombreuses nouveautés notées dans les
chapitres précédents, mais le canevas reste le même que celui retenu pour La
Terre bombardée de 1982. En effet, les cataclysmes retenus restent les
mêmes, explicités pour certains d’entre eux par l'hypothèse Hephaistos
qui les éclaire parfois sous un jour vraiment nouveau et qui justifie aussi
leur fréquence qui paraissait un peu suspecte autrement.
L'Apocalypse
de l'an 10000 avant J.-C. : mythe ou réalité ?
Dans son
dictionnaire Les archives de l'insolite, Jean-Louis Bernard, un érudit
français, donne la définition suivante pour l'article "Apocalypse de
l'an –10000" (8) :
" Série de catastrophes qui se produisirent vers l'an
9 ou 10000 avant notre ère, en touchant l'ensemble de la planète, et à propos
desquelles il y a accord entre la Tradition et la science moderne. Enumérons
ces cataclysmes : en Europe, fin de la dernière période glaciaire, peut-être
à la suite d'une montée du pôle vers le nord actuel, par compensation, le
dessèchement du Sahara préluda ou s'accéléra ; fin probable de l'archipel
d'Atlantide ; en Afrique orientale, exhaussement brutal des monts, avec disparition
d'une mer intérieure (aux sources du Nil) et d'un archipel (Pount), vers l'océan
Indien ; exhaussement possible des Andes, avec disparition d'archipels en
océan Pacifique (et isolement de la fameuse île de Pâques)... "
Cette
définition n'est que très partiellement satisfaisante, car elle tente de
regrouper sur une courte période plusieurs catastrophes prouvées, ou purement
hypothétiques, d'époques en fait fort différentes, puisqu'elles s'échelonnent
sur plusieurs milliers d'années. J'aurai l'occasion de reparler de certaines
d'entre elles. Ce qu’il faut retenir, c'est que cette date de –10000 (chiffre
très arrondi évidemment, simple repère chronologique en fait) est une date clé
de l'histoire récente de la Terre et des hommes.
Mais
d'abord, est-on vraiment sûr qu'il y a eu cataclysme ? Les avis ont été
longtemps très partagés, faute de preuves incontestables. La fin rapide de la
dernière glaciation est une certitude, avec ses deux conséquences principales :
réchauffement du climat et surtout relèvement très important (de 100 à
Depuis le début du XXIe siècle, une nouvelle théorie
multidisciplinaire, restée jusque-là simple hypothèse faute de preuves
incontestables, souvent connue sous le nom de l’extinction du Pléistocène, est apparue dans la littérature
scientifique. Elle est liée au phénomène géophysique et climatique connu depuis
longtemps des spécialistes sous le nom de Younger
Dryas Event (l'événement du Dryas récent en français).
L'examen approfondi de cette théorie a fait l’objet d’une importante conférence
qui s’est déroulée à Acapulco en mai 2007. Elle a été suivie par de nombreux
scientifiques d’horizons et de spécialités différents, qui ont apporté des
contributions inédites, complémentaires et convaincantes. L’origine cosmique
de l’extinction du Pléistocène est apparue comme une quasi-certitude. La
théorie a donc pris de la consistance, nourrie par de multiples preuves et
arguments souvent définitifs et incontournables. Ses promoteurs croient qu’elle
est appelée à un succès comparable à celle qui a expliqué la fin cosmique des
dinosaures. Ce n'est qu'une question de temps, comme toujours quand il s'agit
d'une théorie nouvelle, et très importante dans le cas présent. Les mentalités
ont souvent du mal à évoluer, surtout chez les anciens chercheurs qui n'aiment
pas remettre en cause leurs certitudes.
Le Younger Dryas Event et l’extinction du
Pléistocène
La
conférence d’Acapulco de mai 2007
Plusieurs scientifiques internationaux ont
reçu, début 2007, une invitation pour participer à une conférence organisée
sous l'égide de l’Union géophysique américaine (l’AGU, pour l’American
Geophysical Union), et devant se dérouler à Acapulco, au Mexique, du 22 au
25 mai 2007. D'autres, qui avaient quelque chose à dire, et qui ne voulaient
pas manquer une réunion qu'ils prévoyaient historique (et elle le fut,
fondatrice même d'après certains participants), se sont invités eux-mêmes. Le
sujet annoncé, alléchant pour de nombreux chercheurs, était le suivant : New
Insights into Younger Dryas Climatic Instability, Mass extinction, the Clovis
People, and Extraterrestrial Impacts. Cette conférence se voulait donc résolument
multidisciplinaire, seul moyen efficace pour faire confronter les différents
points de vue, et donc pour faire avancer les connaissances.
Le texte de présentation de la conférence
expliquait notamment :
“ La
déglaciation qui a suivi la dernière période glaciaire a été brutalement et
spectaculairement interrompue il y a environ 12 900 ans par un refroidissement
étendu qui marque le début du Dryas récent. De nombreux signes montrent que
le Dryas récent a été marqué par des changements soudains dans la configuration
de la calotte glaciaire, l’assèchement soudain des lacs préglaciaires, le
détournement des flots d’inondation de l’Amérique du Nord vers l'Atlantique
nord, et la réorganisation de la circulation de l’eau des océans…
Le début du Dryas récent paraît avoir coïncidé également avec des changements
massifs, étendus et ponctuels dans la faune et le développement culturel paléolithique
centré en Amérique du Nord et en Amérique du Sud. Ceci est représenté par
la plus récente de toutes les extinctions massives, la disparition de la mégafaune
des Amériques, comprenant les mammouths, les chevaux et les paresseux et la
fin de la culture Clovis et les autres cultures humaines paléolithiques contemporaines…
Une nouvelle hypothèse avance que le refroidissement du Dryas récent a été
déclenché par des impacts extraterrestres qui ont provoqué la déstabilisation
de la calotte glaciaire, le détournement des eaux d’inondation, et les changements
dans les courants océaniques. Ce travail offre des preuves nouvellement découvertes
d’un impact ou d’explosions aériennes extraterrestres il y a 12 900 ans,
comprenant des sédiments de la période de Clovis dans toute l’Amérique du
Nord avec des niveaux élevés en iridium, des sphérules magnétiques et en carbone,
du carbone ressemblant à du verre, des fullerènes, et des proportions de gaz
nobles extraterrestres souvent associés aux couches carbonifères (tapis noirs)
avec un biote inhabituel... ” (9)
Cette extinction concernant la mégafaune
d’Amérique du Nord avait été notée dès les années 1940 par l’archéologue
américain Frank Hibben (1910-2002), à la suite d’une expédition en
Alaska qui l’avait beaucoup marqué et qu’il a racontée dans son livre The
lost Americans (10). Il avait trouvé dans la boue gelée des restes
d’animaux disparus comme les mammouths et les mastodontes mélangés aux
ossements d’animaux d’autres espèces qui ont réussi à survivre comme des bisons
et des ours. Pour lui, le cataclysme de très grande ampleur ne faisait pas de
doute, mais sa nature restait totalement inexpliquée.
On sait que cette décimation n’a pas seulement concerné l’Amérique du Nord,
mais qu’elle s’est manifestée aussi en Europe avec les rhinocéros géants, en
Sibérie avec les mammouths et les bisons et aussi dans tout le nord de la
Terre. On parle d’une disparition de 80 % des grands mammifères et même de
l’extinction totale de certaines espèces. Dans son livre Les grands
bouleversements terrestres (11), paru en 1955, Velikovsky publia plus d’une
centaine de citations extraites de livres et d’articles sur le sujet, qui
toutes racontent la réalité et les conséquences d’un même événement. Les causes
étaient indéfinies pour la majorité des auteurs qui ont traité le sujet.
Velikovsky, lui, catastrophiste convaincu, parlait clairement de noyaux cométaires
comme possibles responsables. Mais ce chercheur avait une très mauvaise image
auprès des scientifiques américains, suite à la parution de son premier
livre : Mondes en collision, contesté à juste titre du fait de son
hypothèse astronomique erronée, et il ne fut pas entendu. Dans les années 1950,
le catastrophisme n’était vraiment pas à la mode !
Tous les animaux retrouvés gelés ont, semble-t-il, été surpris par un événement
imprévisible et imparable qui ne leur a pas laissé le temps de se mettre à
l’abri. En un seul jour, la vie a été anéantie en de nombreux endroits. Dès les
années 1940, tous les scientifiques qui ont étudié les divers débris et les
terrains choqués ont été obligés d’admettre que la théorie de
l’uniformitarisme, en vogue à l’époque, ne pouvait pas rendre compte des effets
produits, et qu’il était nécessaire de mettre en jeu un événement
cataclysmique. Mais lequel ? Hibben a simplement écrit : « La
période du Pléistocène a fini dans la mort. Ce n’était pas une extinction
ordinaire d’une période géologique vague qui s’est finie dans une fin
incertaine. Cette mort était catastrophique et globale. » Mais lui
aussi a un peu parlé dans le vide.
De l’aveu même des scientifiques qui y ont participé, la conférence d’Acapulco
de mai
La
nouvelle théorie
On envisage désormais une comète de 2 ou
La comète (ou un fragment majeur) a heurté l’immense glacier qui recouvrait la
région des grands lacs. On parle aussi de la baie de l’Hudson un peu plus au
nord. L’inlandsis laurentidien aurait été partiellement déstabilisé, phénomène
qui aurait entraîné la vidange partielle du réservoir d’eau douce constitué par
le lac Agassiz qui était le plus grand lac glaciaire d’Amérique du Nord. On
pense qu’il pouvait mesurer
Les chercheurs de diverses disciplines ont analysé une cinquantaine de sites
archéologiques américains liés à la culture dite de Clovis. Ils y ont trouvé
une fine couche riche en carbone datant de 12 900 ans, avec une
condensation anormale d’iridium, élément presque toujours associé à un
événement extraterrestre. Des nanodiamants et des fullerènes ont également été
découverts, ce qui a encore renforcé l’hypothèse de l’origine cosmique de la
catastrophe.
On voit donc que la comète a été le
déclencheur de toute une réaction en chaîne associée à des événements
climatiques, géologiques, paléontologiques, sans parler évidemment des conséquences
humaines qui ont dû être épouvantables, non seulement en Amérique, mais dans
tout le nord de la Terre. On pense notamment à un ou plusieurs tsunamis géants
qui auraient balayé les côtes européennes. L’Europe a elle aussi été concernée
parce que l’on a retrouvé des traces du cataclysme cosmique en Belgique (sur le
site de Lommel, dans le nord du pays).
Le géologue néerlandais
Johan Kloosterman, qui a étudié le site de Lommel, espère pouvoir démontrer que
c'est le même cataclysme qui a mis fin à la culture magdalénienne en fouillant
certains abris sous roche du Périgord. S'il réussit à trouver les preuves
indispensables, c'est toute l'histoire des hommes qui sera remise en cause. Le
catastrophisme d'origine cosmique ne pourra plus être ignoré.
De plus, l’hypothèse cométaire permet d’expliquer assez bien l’important
refroidissement constaté à cette période et qui aurait duré un bon millier
d’années. Les particules issues de l’explosion de la comète auraient augmenté
d’une manière importante l’absorption de l’énergie du Soleil, phénomène qui
aurait accéléré la fonte du glacier.
Certains scientifiques croient aussi aujourd’hui que les fameuses Carolina
Bays, qui existent par centaines de milliers dans l’ouest des Etats-Unis,
pourraient avoir été formées par effet de souffle à l’occasion de ce cataclysme
cosmique. On a trouvé dans certaines d’entre elles des traces (d’iridium
notamment) qui semblent conforter l’hypothèse astronomique pour leur formation.
On sait que l’absence de météorites et d’impactites dans et à proximité de ces
structures ont toujours fait douter d’une origine extraterrestre pour les Carolina
Bays, mais en fait elles s’intègrent bien dans un cataclysme global.
L'astronomie propose deux autres solutions possibles pour expliquer la cause de
cette "Apocalypse de l'an –10000", une astéroïdale et l’autre
cométaire. Je vais en dire quelques mots.
L’hypothèse
Sithylemenkat
Le cratère
météoritique de Sithylemenkat a été découvert en 1972, par le satellite
Landsat 1, dans une région montagneuse et déserte de l'Alaska. Cette découverte
a permis d'envisager une corrélation avec la fin de la dernière glaciation,
puisque l'on a attribué (approximativement) un âge de 12 000 ans à ce cratère.
Une
première étude géologique et géographique de la région eut lieu en 1969, avant même
que l'on soupçonne l'origine météoritique du cratère (13), puisque vu du sol,
rien ne semble indiquer son caractère exceptionnel. Il s'agit d'une vaste
dépression de
S'il
n'est pas reconnaissable du sol comme cratère d'impact, par contre
Sithylemenkat fut immédiatement repéré par le premier Landsat, comme ce fut
d'ailleurs le cas pour plusieurs autres formations disséminées dans le monde
entier. Des reconnaissances aériennes effectuées en 1976 ont montré la présence
de fractures dans les murs du cratère, et son origine cosmique n'est
pratiquement plus contestée.
L'énergie
cinétique libérée lors de l'impact de Sithylemenkat est de l'ordre de 1,1 ´ 1020
joules. Cette valeur est donc comparable à l'énergie dégagée par les deux
événements les plus cataclysmiques de l'époque historique : l'éruption du
Tambora en 1815 et le séisme du Chili en 1960. Cependant, bien que cette
énergie dégagée ne soit pas extraordinaire en elle-même, il n'est pas tout à
fait exclu qu'elle ait servi comme énergie additionnelle pour mettre en route,
ou pour accélérer, un glissement de la lithosphère (rigide) sur l'asthénosphère
(visqueuse) sous-jacente. Ce glissement aurait pu durer quelques dizaines ou
centaines d'années et amener le pôle géographique à son emplacement actuel.
Mais
est-il vraiment crédible que le dernier déplacement soupçonné ait pu faire
dériver l'écorce terrestre sur près de
Il
faut retenir deux choses concernant Sithylemenkat. D'abord la présence de
nickel à l'intérieur et autour du cratère signifie obligatoirement l'impact
d'une sidérite ou d'une sidérolithe. Ce qui exclurait que ce soit un
fragment de Hephaistos, objet carboné d'origine cométaire. Ensuite on
peut remarquer que la simple collision d'un EGA de
L’hypothèse Sithylemenkat n’est pas incompatible avec la précédente. Il est
possible que l’impact de l’astéroïde ait précédé l’impact cométaire de quelques
milliers d’années. On sait que la courbe des variations climatiques comprises
entre 20 000 et 10 000 ans comprend plusieurs hiatus qu’un impact
cosmique (comète ou astéroïde) pourrait fort bien expliquer.
Un
impact d’astéroïde dans l’Atlantique ?
Cette
hypothèse de l'impact océanique (ou partiellement océanique s’il y a eu
désintégration de l’objet responsable dans l’atmosphère) a déjà été proposée
par plusieurs auteurs, notamment par l'ingénieur et érudit allemand Otto Muck
(1892-1956) (14) au début des années 1950. Comme Velikovsky, il s'est un peu
discrédité en donnant une date trop précise pour l'impact de l'astéroïde
responsable : le 5 juin de l'année 8498 avant J.-C. dans le calendrier
grégorien, date qui selon lui correspondrait au jour Zéro de la chronologie des
Mayas, qui on le sait remonte à plusieurs milliers d'années. Le jour de
l’impact serait également d'après Muck, le fameux jour de la disparition de
l'Atlantide (celle de Platon). Il donne de multiples raisons et arguments pour
justifier son hypothèse, mais il n'a jamais pu convaincre le monde scientifique
(très conservateur) de son époque.
Muck a
pressenti aussi que les Carolina Bays
pourraient être liées à l’impact de l’objet cosmique et qu’elles auraient été
formées par effet de souffle. Cette hypothèse, longtemps discréditée, refait
actuellement surface et pourrait bien être la bonne, comme je l’ai expliqué
dans la section précédente. Ouragan et tsunami d’origine cosmique semblent bel
et bien avoir eu lieu.
Il faut donc revenir à l'idée de Georges Cuvier (1769-1832) dont j'ai
rapporté les propos au chapitre 3 : cette "vague" géante qui a inondé
les continents. En fait, la meilleure explication est encore la formation d'un
tsunami d'origine cosmique, c'est-à-dire consécutif à un important impact
océanique ou dans une région glacée qui a instantanément fondu. Ce tsunami, qui
pourrait avoir dépassé le kilomètre de haut d’après certaines simulations,
s'est transformé en un gigantesque mur d'eau et de boue au fur et à mesure de
son avance sur les continents. Il a pu tout balayer sur son passage, et surtout
détruire en un instant plusieurs peuplades de l'époque, notamment celles qui
vivaient à proximité des côtes, et faire reculer la civilisation de quelques
milliers d'années. On sait que la culture américaine de Clovis a pratiquement
été anéantie à cette époque comme l’a montré Hibben dans les années 1940. Le
recul démographique, mais aussi culturel, a dû être très important pour les
générations qui ont suivi celle qui a été victime directe du cataclysme.
C'est
probablement cette catastrophe obscure qui est restée dans la mémoire des
hommes comme étant le Chaos ou bien encore l'Apocalypse, la vraie, la première,
celle qui a survécu dans le subconscient des hommes à travers les millénaires.
Elle a pu se doubler d'une période de recul, durant laquelle l'homme survécut
misérablement, conscient de sa faiblesse face aux formidables forces cosmiques,
d'où la mise en place d'un incroyable panthéon de divinités protectrices. Mais
l'aventure humaine allait reprendre son essor irrésistible vers le Néolithique,
quand les séquelles de la catastrophe s'estompèrent pour ne plus devenir qu'un
souvenir d'apocalypse transmis de génération en génération.
Un
leurre : l’Atlantide atlantique de Platon
Cette
époque voisine de –10000 a été souvent utilisée par les auteurs qui ont écrit
sur l'Atlantide. On sait, en effet, que Platon (427-347) racontait dans
ses deux récits, le Timée et le Critias, que c'est à cette date
que s'était engloutie l'île mythique (et très controversée dès l'Antiquité),
suite à un cataclysme dont il ne précisait pas d'ailleurs la nature mais qui
remontait à soi-disant 9000 ans avant lui. Plus de
Ce qui
est sûr, par contre, c'est que la fonte des glaces (quelle que soit sa cause) a
fait remonter sensiblement le niveau des océans, et que cette montée des eaux a
rayé de la carte bon nombre de terres anciennement émergées. Mais les
océanographes n'ont eu aucune peine à démontrer que cette montée des eaux a été
progressive et s'est étalée sur plusieurs milliers d'années, en liaison avec le
réchauffement général du climat de la planète. Donc, on peut dire que le
tsunami a éliminé les populations côtières et îliennes et que la
transgression marine a noyé des îles et plusieurs millions de kilomètres carrés
de terres anciennement habitées.
Un
impact sérieux en Autriche vers –7800
Le village
de Köfels se trouve à environ
Il
n'empêche que ces géologues sont bien en peine pour expliquer les éléments dont
je vais parler maintenant. On a trouvé, en effet, dans la région de Köfels de
nombreux verres ressemblant à des pierres ponces vésiculaires qui ont été
étudiées dès le XIXe siècle. Ces verres ont une composition chimique
qui peut être expliquée par une courte et incomplète fusion à très haute
température des roches préexistantes, suivie d'un très rapide refroidissement.
Les premiers chercheurs qui ont analysé ces verres les ont interprétés comme
étant les produits d'un événement volcanique, quoique aucun volcanisme récent
ne soit connu dans les Alpes, et que la structure de Köfels n'ait rien d'une
bouche volcanique. Conscients de ces anomalies, plusieurs chercheurs
ultérieurs, notamment Franz Suess (1867-1941) en 1937, ont proposé l'origine
cosmique pour le cratère et les verres qui seraient donc bel et bien des impactites.
Depuis
1966, plusieurs géologues les ont étudiés à nouveau et ont confirmé qu'ils ne
peuvent être volcaniques. De plus, le cratère a gardé des traces de la
collision et on a pu mettre en évidence certains effets de métamorphisme de
choc. C'est sûr qu'il y a eu éboulement, mais celui-ci a été la conséquence
de l'impact qui a "cassé" la montagne. On doit donc parler pour
l'origine du cratère de Köfels de "impact + éboulement", alors que
d'autres géologues veulent s'en tenir à l'éboulement sans impact, ignorant les
impactites qui demandent pour être formées une énergie d'une ampleur nettement
supérieure à celle résultant d'un éboulement, même si celui-ci est d'envergure,
ce qui a été le cas de toute manière.
Récemment,
on a parlé aussi de traces d'iridium. Si cette découverte était
confirmée, ce serait la preuve qu'il y a bel et bien eu impact cosmique.
D'ailleurs, le cratère de Köfels a été remonté en catégorie 2 des structures
d'impact (les probables). Pendant des années, selon les auteurs, Köfels était
classé en catégorie 3 (les possibles) ou même 4 (structures rejetées). D'ici quelques
années, Köfels pourrait très bien passer en catégorie 1 (structures certaines).
Il prendrait alors un autre "statut", confirmant l'impact très récent
d'un objet d'envergure sur la Terre, avec toutes les conséquences terrestres et
humaines qui en découlent.
Car ce
qui est particulièrement intéressant avec Köfels, c'est l'extrême jeunesse du
cratère et des verres, notée dès les premières recherches. Toutes les datations
modernes et précises ont confirmé cette jeunesse puisque la collision ne
remonte qu'à 9800 ans environ, soit autour de la date historique
–7800. A noter donc que ce cataclysme est plus récent de 3100 ans environ
que celui du Younger Dryas Event, qui fut une catastrophe d'une
tout autre envergure. Je signale que l'âge de Köfels a été réévalué à la hausse
récemment, puisque longtemps on a admis pour le site un âge moins important :
8500 ans, donc une date historique voisine de –6500 seulement.
Pour
former le cratère de Köfels, il a fallu un petit astéroïde de
Même
si la collision de Köfels n'a pu avoir que des incidences régionales au niveau
énergétique, il est certain que le volume de débris expédiés dans l'atmosphère
a été très important. Il y a eu probablement désintégration complète à
l'instant de l'impact, puisqu'on n'a pas retrouvé de météorites dans la région.
Comme pour d'autres cataclysmes similaires, les poussières résiduelles se sont
dispersées sur pratiquement toute l'Europe (et sans doute au-delà) et ont
entraîné une période de "ténèbres", ou tout au moins un
obscurcissement de l'atmosphère, de plusieurs jours ou même plusieurs semaines,
le temps que celle-ci se débarrasse de cet aérosol.
Cette
collision probable remonte à –7800, et bien que la vallée de l'Ötztal n'ait
sans doute été qu'assez peu peuplée à cette époque, il est probable qu'elle a
été observée dans toute l'Europe centrale. La boule de feu avant l'impact a dû
être formidablement brillante, aveuglante même, et les populations ont dû
croire que le Soleil (ou un soleil) tombait sur la Terre. On peut donc penser
que ce cataclysme a eu, avec d'autres non identifiés encore avec précision, des
répercussions sur la mise en place de concepts religieux, sur la croyance en
l'effondrement de la voûte céleste, et sur cette peur panique qu'avaient les
Anciens que le ciel leur tombe sur la tête. L'impact de Köfels est l'un des jalons
les plus reculés qui permettaient aux auteurs de l'Antiquité d'affirmer que la
chute du ciel est cyclique.
On
comprend mieux que la transmission de bouche à oreille d'un tel événement
pendant plusieurs milliers d'années ait débouché sur de nombreuses variantes
régionales. Plusieurs chutes de météorites beaucoup moins importantes ont aussi
été observées par la suite, et elles ont sans doute servi à entretenir ce mythe
de la chute du ciel, car ce n'est pas quand même tous les millénaires que tombe
sur l'Europe un astéroïde de
"La
Nuit de l'écroulement des mondes" des anciens Égyptiens
Le Livre
des Morts des anciens Égyptiens (16) est l'un des plus vieux documents que
les hommes du passé nous ont légués. Il existait déjà (tout au moins les
chapitres les plus importants) vers 2700 ans avant J.-C., sous le règne du
pharaon Men-kau-ra de la IVe dynastie. Mais il pourrait remonter
encore plus loin et dater du IVe millénaire avant notre ère.
L'un
des leitmotive de ce Livre des Morts est la succession de catastrophes
cosmiques qui a prévalu depuis la création des hommes, la fréquence de
l'écroulement des mondes. Les cataclysmes cosmiques rappelés sommairement, et
sans détails précis malheureusement, sont obligatoirement antérieurs à –2700 et
ne peuvent être confondus avec le cataclysme beaucoup plus récent dont je
parlerai plus loin. Tout ce que l'on peut dire c'est que ces anciennes
catastrophes cosmiques furent une réalité, même s'il n'est pas facile de savoir
à quoi elles correspondent exactement et surtout quelles ont été leurs conséquences.
Le Livre des Morts insiste particulièrement sur " la Nuit
de l'écroulement des mondes " qui semble avoir été une
catastrophe de réelle envergure, tout au moins au niveau de l'Afrique du Nord
dans son ensemble.
Un
impact en Afrique du Nord
De
nombreux arguments laissent à penser que l'Afrique du Nord a probablement été
victime d'un impact cosmique d'origine cométaire assez important, qui pourrait
dater du début du Ve millénaire ou même de la fin du VIe
millénaire avant J.-C. (autour de la date historique –5000). Plusieurs auteurs
sérieux pensent en effet que l'Égypte archaïque était très différente
géographiquement de l'Égypte historique, qui commence pratiquement avec Ménès,
le pharaon qui vécut vers –3300 et qui fonda la première dynastie. Tous les
documents existants et certaines légendes locales semblent indiquer que les
premiers Égyptiens venaient de l'ouest (17), d'où ils furent chassés par ce
fameux cataclysme cosmique, et qu'ils s'intégrèrent avec une seconde ethnie
venant du sud, à une population beaucoup plus primitive qui vivait déjà sur les
bords du Nil.
Cette
migration forcée des pré-Égyptiens pousse tout naturellement à soupçonner un
impact saharien. Car ce n'est un secret pour personne, il est certain que cette
zone immense, qui est aujourd'hui le plus grand désert du monde (avec environ
huit millions de kilomètres carrés) et l'un des plus arides, était un
territoire fort accueillant et verdoyant, habité dès la haute préhistoire.
L'ancien Sahara était baigné par un grand fleuve, le fleuve des Tritons, qui
coulait du sud au nord, parallèlement au Nil, et au bord duquel évidemment
devaient vivre principalement les populations de l'époque. Le tracé de ce très
étonnant fleuve fossile, fort important apparemment, a pu être reconstitué avec
précision car il a laissé son empreinte indélébile, même si de nos jours elle
n'est pas évidente pour les non-spécialistes. Le fleuve des Tritons descendait
du Hoggar, et après un cours de
La
désertification du Sahara a toujours étonné les spécialistes des climats par sa
rapidité fulgurante, notamment son début, car ensuite les choses s'enchaînent naturellement
selon un processus bien connu. On le voit encore de nos jours avec l'avance
catastrophique des sables et le recul parallèle de la vie dans le Sahel. Faire
croire que ce sont quelques troupeaux de chèvres et autres animaux domestiques
qui ont été la cause de la désertification des huit millions de
kilomètres carrés du Sahara est une plaisanterie.
Il est
beaucoup plus logique de penser que ce phénomène est dû au départ à un cataclysme
naturel. Celui-ci n'a jamais pu être identifié, ni localisé avec précision,
car il remonte à plusieurs milliers d'années, mais toutes les mythologies des
peuples autochtones et périphériques, que ce soient les Égyptiens, les
Marocains, les Berbères, les Touaregs et d'autres, parlent de cataclysme
cosmique. Ce n'est pas pour rien. Je penche donc pour l'explosion dans la
basse atmosphère, comme en 1908 avec le cataclysme de la Toungouska, d'un objet
cométaire, ou d'origine cométaire. L'hypothèse Hephaistos permet
maintenant d'envisager sérieusement l'impact d'un des innombrables fragments
générés par la désintégration de cet ancien centaure venu il y a quelques
dizaines de milliers d'années dans le Système solaire intérieur.
Cette
explosion dans l'atmosphère serait à la base du processus de désertification.
Nous avons vu comment une telle explosion peut rayer toute vie sur plusieurs
milliers de kilomètres carrés. Des incendies immenses de forêts, l'absence
totale de végétation durant plusieurs années dans une région torride ont des
conséquences climatiques et écologiques certaines. Les précipitations
s'affaiblissent, la sécheresse s'installe, ce qui accélère ensuite
l'ensablement, les fleuves et rivières s'assèchent et la désertification peut
ainsi gagner très rapidement du terrain.
Des
populations traumatisées
Ce scénario
explique fort bien que les habitants de la région sinistrée aient été obligés
d'émigrer vers les régions périphériques. Ce fut le cas pour les pré-Égyptiens,
mais aussi pour d'autres peuples martyrs, ancêtres des populations actuelles
d'Afrique du Nord. D'autre part, cette explosion dans l'atmosphère a pu
entraîner une augmentation de la radioactivité (comme dans la région sinistrée
de la Toungouska) et des radiations anormales et dangereuses. Le taux de
radioactivité locale et régionale a pu dépasser les seuils supportables pour
l'organisme humain. De nombreux textes du passé, qui ont été raillés un peu à
la légère par des savants ignorant tout de l'impactisme terrestre, parlent de
pollution biologique et même psychique.
Cette
pollution biologique a pu déboucher à la fois sur une dégénérescence des
cellules (du fait de brûlures et de cancers, notamment de la peau), et à la
limite sur une dégénérescence de certaines espèces dans leur ensemble, et sur
un gigantisme (noté également dans la région sinistrée de la Toungouska)
probablement sans avenir durable. Or de nombreuses légendes parlent d'êtres
dégénérés et de géants existant à l'époque protohistorique. Sont-elles tout à
fait dénuées de fondement ? Ce n'est pas si sûr. Hésiode et Homère qui
vivaient au premier millénaire avant J.-C. parlent encore de géants dégénérés,
de Titans, de Cyclopes (18) et autres créatures suspectes. On raconte même que
ces géants auraient survécu jusque vers l'an 1000 avant J.-C. dans le
Haut-Atlas marocain, où la tradition populaire les prétendait cannibales.
On
sait de manière formelle depuis l'événement de la Toungouska (même si certains
chercheurs occidentaux, qui n'ont pas eu accès au site avant les années 1980,
le nient), qu'une explosion dans l'atmosphère peut déboucher sur des mutations
dans la faune et la flore par suite de radiations. Ce souvenir d'une population
de géants, ou même de monstres, qui étonnaient tant les auteurs du monde
antique, au point qu'ils ont consigné leur existence dans leurs chroniques et
leurs légendes, était peut-être bien basé sur des faits et des observations
réels.
L'avenir
pourra peut-être confirmer cet impact saharien, le dater avec précision quand
on connaîtra mieux le passé des fragments de Hephaistos, et aussi
localiser la région de l'impact d'une manière plus précise. En tout cas, cette
hypothèse saharienne présente de multiples avantages, car elle explique d'une
manière fort plausible à la fois le début ou l'accélération de la
désertification du Sahara, l'exode des pré-Egyptiens et leurs innombrables
allusions à cette Nuit de l'écroulement des mondes qui,
apparemment, les avait sérieusement traumatisés. Bien que sa datation soit
délicate, je penche pour moins de 2000 ans avant Ménès, vers –5000. Mais les
astronomes du XXIe siècle devraient pouvoir sensiblement
améliorer la précision de cette datation, très approximative pour le moment.
Un
impact dans le Pacifique vers –2350
Dans
toutes les régions du monde, les peuples anciens ont laissé pour la postérité
des histoires concernant des déluges plus ou moins importants (19),
conséquences de cataclysmes assez divers mais toujours meurtriers (crues
exceptionnelles, pluies torrentielles durant plusieurs jours ou même plusieurs
semaines, raz de marée, ouragans, déglaciation, rupture de digues naturelles,
etc.). Le plus connu en Occident est bien sûr le Déluge biblique qui aurait eu
lieu vers –4000, d'après certaines sources archéologiques et non plus
d'après la Bible (qui le situe plus tard dans le temps), et qui aurait été
causé soit par une crue exceptionnelle de l'Euphrate, soit par un raz de marée
sismique venu du golfe Persique, peut-être en rapport avec la montée
irréversible des eaux océaniques.
Mais
ce Déluge, qui a bénéficié d'une publicité toute particulière du fait qu'il
figure en bonne place dans la Bible n'est probablement pas le plus important
qu'ait connu la Terre depuis 13 000 ans. Parmi ces récits de déluges,
plus ou moins obscurs comme toujours du fait qu'il s'agit souvent de
catastrophes protohistoriques, plusieurs semblent concerner un même événement
assez important, qui pourrait avoir été consécutif à l'impact d'un astéroïde
ou d'une comète dans l'océan Pacifique (l'océan Oriental des Anciens) autour
de –2350, époque à laquelle plusieurs civilisations anciennes étaient en
place et rayonnaient autour d'elles.
Certains
peuples anciens de la région parlent dans leurs légendes et traditions d'une
"étoile tombée du ciel" ou d'une "énorme boule de feu" qui
serait tombée dans l'océan ou même sur d'anciennes terres émergées, englouties
depuis la catastrophe. Comme je l'ai rappelé au chapitre 1, en Chine c'est le
dragon Kong-Kong qui aurait fait écrouler l'une des colonnes du ciel un jour de
colère en lui donnant un coup de tête et qui aurait provoqué le déluge. Toutes
ces histoires ont un point commun : c'est l'origine astronomique du cataclysme,
un objet cosmique est entré en collision avec la Terre. Événement qui
n'étonnera plus outre mesure les lecteurs qui auront lu ce livre avec
attention, puisqu'il se produit régulièrement depuis que notre planète existe.
Les océans sont les principales surfaces terrestres visées, puisqu'elles
occupent 71 % de la surface totale, et il est donc tout à fait logique qu'elles
soient concernées par des collisions qui ont laissé leur empreinte, sinon
physique, du moins historique et mythologique, dans l'histoire des peuples du
passé.
La
thèse du continent perdu dans le Pacifique (Mû ou un autre) a toujours
passionné les amateurs de mystère et d'insolite, mais elle n'a jamais pu être
confirmée par la science, notamment par les recherches océanographiques qui se
sont multipliées depuis une soixantaine d'années. Les fonds océaniques sont
bien connus de nos jours, et leur formation et leur renouvellement constant à
l'échelle géologique parfaitement explicités. Il est vrai cependant que les
énigmes concernant le région restent nombreuses, notamment celles liées à
l'origine de l'île de Pâques (20) et que des surprises de taille restent
possibles. Ce qui est fort plausible pour le moment, c'est l'impact d'un objet
cosmique qui remonterait à 4350 ans et ses diverses conséquences que nous
allons examiner.
La collision
a pu se produire à l'époque de Yao, l'un des empereurs légendaires de la Chine
qui aurait vécu vers 2350 avant notre ère. A son époque, on signale plusieurs
catastrophes qui ne seraient en fait que des sous-produits de l'impact.
D'abord, un tsunami terrible qui aurait ravagé l'Asie du Sud-est et notamment
la Chine, et englouti des îles du Pacifique et même de l'océan Indien. La vague
de plusieurs dizaines ou centaines de mètres ("elle montait jusqu'au
ciel" racontent les légendes) aurait provoqué des inondations terribles.
Ces inondations auraient été à la fois d'origine maritime, mais dues également
d'autre part à des crues gigantesques, consécutives à des pluies torrentielles.
Les
collisions océaniques peuvent faire bouillir la mer, du fait de la chaleur
engendrée (plusieurs milliers de degrés) et entraîner des quantités énormes de
vapeur d'eau dans l'atmosphère. Cette vapeur d'eau se condense en nuages et
provoque par la suite des pluies exceptionnelles que l'on peut assimiler à des
déluges. Ainsi l'inondation se produit de trois côtés à la fois : de la mer, du
ciel et des fleuves gonflés par les pluies diluviennes et qui quittent
rapidement leur lit habituel. L'eau ne peut plus s'écouler pendant plusieurs
semaines.
Ce
cataclysme pourrait être bel et bien lié au Déluge biblique dont j'ai
parlé au chapitre 2. Il faut se rappeler l'hypothèse (fausse) de Whiston et de
sa comète de 575 ans, qui était contemporaine du Déluge, daté par les
théologiens à 2349 ans avant l'ère chrétienne et aussi le fait que Noé aurait
pu vivre en Chine à la même époque. Coïncidence ou relation de cause à effet ?
Les astronomes du XVIIIe siècle se posaient déjà la question, et
certains n’étaient pas loin de répondre positivement. Enfin, si les légendes chinoises de l’époque ont un
fond de vraisemblance, il n’est pas exclu que cette partie de l’Asie ait été
victime de l’impact de plusieurs fragments mineurs d’un objet plus volumineux,
ayant peut-être un rapport avec la désintégration de Hephaistos.
La
collision qui a bouleversé l'ordre du monde à la fin du XIIIe siècle
avant J.-C.
Deux
questions essentielles : quel objet et pourquoi cette date ?
Avec cette
collision dont j'ai déjà beaucoup parlé tout au long de ce livre, on arrive à
la dernière grande catastrophe d'origine cosmique qu'a subie la Terre. D'autres
événements ont été postérieurs à celui-ci, comme par exemple la collision de
l'époque de Josué, plus récente de seulement une quarantaine d'années et que
j'ai évoquée au chapitre 2, mais aucune n'a pu atteindre l'ampleur de celle-ci
qui a eu des répercussions sur au moins trois continents, l'Afrique, l'Asie
(dans sa partie occidentale) et l'Europe.
Au chapitre
9, j'ai évoqué les cataclysmes terrestres qui ont eu lieu au IIe
millénaire dans le Bassin méditerranéen, pour bien les différencier. L'éruption
volcanique du Santorin, notamment, a toujours plus ou moins interféré avec le
cataclysme cosmique et de nombreux auteurs l'associent encore aux Plaies
d'Égypte et à l'Exode, bien que les époques diffèrent de quatre siècles. Il est
exclu que le début de cet Exode des Hébreux se soit passé avant le XIIIe
avant J.-C., même si le problème du Pharaon incriminé dans cette histoire, et
c'est un élément vraiment important, n'a été définitivement élucidé que durant
le dernier quart du XXe siècle.
Certains
égyptologues penchent encore pour Ramsès II (21), mais il s'agit déjà d'un
combat d'arrière-garde. Le pharaon de l'Exode est très probablement le treizième
fils de Ramsès II, connu sous le nom de Merenptah qui lui a succédé et qui
a régné au moins cinq ans et au plus dix ans (de 1213 à 1203 avant J.-C. d'après
les Égyptologues modernes). Les dates de règne de ces pharaons qui varient
suivant les auteurs, selon qu'ils utilisent la chronologie haute ou
la chronologie basse, d'une bonne vingtaine d'années (ainsi pour Ramsès
II, la date de sa mort est 1236 avant J.-C. pour certains et 1213 pour d'autres),
sont précisées aujourd'hui.
En
toute logique, c'est la chronologie basse qui s'impose aujourd’hui pour des
raisons astronomiques et historiques (22) et je l'utilise également,
contrairement à ce que j'avais fait en 1982. De ce fait, le cataclysme de –1225
dont je parlais se trouve avancé en –1208 (c'est-à-dire 1209 avant J.-C., date
historique qu'il est bon de retenir) (23) pour des raisons que je vais
développer.
Les
choses ayant sérieusement évolué depuis 1982, je rappelle d'abord ce que
j'écrivais alors pour répondre aux deux questions de base qui se posaient :
quel type d'objet et pourquoi cette date ?
" Certains auteurs croient à une comète très importante,
mais en fait c'est peu probable pour plusieurs raisons, dont la principale
est que les impacts de comètes actives sur la Terre sont des événements extrêmement
rares, puisqu'il ne s'en produit pas un seul en moyenne par million d'années.
Nous penchons plutôt pour un cataclysme "courant" : l'impact d'un
EGA cométaire qui s'est fragmenté en plusieurs morceaux et qui a eu tendance
à se désagréger et à s'émietter tout au long de sa trajectoire intra-atmosphérique.
Nous aurons l'occasion de voir pourquoi.
La
date de –1225 résulte principalement de l'examen des textes égyptiens, notamment
ceux découverts à Médinet Habou (partie sud de l'ancienne Thèbes occidentale)
au XXe siècle seulement. Ces textes très importants ont été gravés
sous le règne de Ramsès III, quelques dizaines d'années seulement après la
catastrophe. Ce sont eux qui, seuls, permettent de dater avec précision (à
quelques années près, ce qui est fantastique quand on sait le flou des datations
anciennes) le cataclysme auquel il font allusion. Ces textes ont permis de
cerner la période incriminée, qui ne peut être que celle de Merenptah, ou
moins probablement l'un de ses deux successeurs directs. "
Sekhmet,
Phaéton, Absinthe, Surt et les autres
Depuis
l'écriture de ce texte, il y a eu en effet une nouveauté essentielle : la
découverte que P/Encke et Oljato ne formaient qu'un seul objet il y a 9500 ans
et qu'ils sont membres de la grande famille de Hephaistos qui comprend
un astéroïde aussi gros que Hephaistos (le fragment principal de l'objet
originel auquel il donne son nom) qui a 8 ou même
Pour
ce qui est de la période incriminée, le mérite en revient essentiellement au
théologien et archéologue allemand Jürgen Spanuth (1907-1998) (24) qui a étudié
cette période troublée avec beaucoup de pertinence. Cet auteur, à la recherche
après beaucoup d'autres de l'Atlantide, a cherché à démontrer que les fameux Peuples
de la Mer, dont il est longuement question dans les textes gravés de
Médinet Habou, ont été chassés de leur région d'origine (un ancien empire de la
côte occidentale du Schleswig-Holstein en Allemagne du Nord, partiellement
englouti aujourd'hui dans la mer du Nord, et qui serait l'Atlantide d'après
Spanuth) à la suite du cataclysme cosmique de –1208. Spanuth, en se basant sur
des calculs de l’astronome allemand Mario Zanot, imputait ce cataclysme à un
passage très rapproché de la comète P/Halley en –1226 et à un impact d'un
fragment de cette comète qu'il pensait être Phaéton (rebaptisé, nous
l'avons vu, Surt dans la mythologie germanique et nordique), dont
la légende transmise par Ovide (voir le texte au chapitre 1) est parvenue
jusqu'à nous.
Cette
quasi-collision entre la Terre et P/Halley supputée par Zanot et retenue par
Spanuth est exclue. Par contre, Phaéton est bien l'un des noms associés à la
catastrophe cosmique, avec de nombreux autres dont les plus connus sont Typhon
en Grèce, Anat en Syrie, l'étoile de Baal en Canaan (Palestine et Phénicie),
Absinthe (l'étoile de l'Apocalypse) chez les Hébreux, Surt dans les pays du
nord et surtout Sekhmet en Égypte. Je garderai ce dernier nom,
pour continuer l'histoire, car ce sont les textes égyptiens qui, grâce surtout
à un passage capital des fresques de Médinet Habou,
permettent de démontrer que c'est un même cataclysme qui a
concerné l'Égypte et les pays du Nord.
" Le feu de Sekhmet a brûlé les pays du neuvième
cercle. " (25)
Il faut
savoir pour comprendre l'intérêt et l'importance de cette
citation que, dans l'Antiquité, la Terre était divisée en neuf cercles
parallèles (un dixième concernait l’axe du monde lui-même) et que le neuvième
cercle concernait les pays de l'extrême nord de la Terre connus à cette époque
(en gros la Suède, la Norvège, le Danemark, l'Allemagne du Nord et aussi
l'Islande actuelles).
Spanuth
explique dans son livre, en citant de nombreuses sources de différentes
époques, les raisons qui lui permettent de dater (approximativement) la
collision et sa relation avec la comète Phaéton, dont il raconte également la
légende dans la version d'Ovide.
" Il est possible de dater les catastrophes naturelles
rapportées par cette légende car il y est dit, par exemple, que "la Libye
devint un désert" et que, parmi de nombreux autres fleuves, "le
Nil fut mis à sec".
Ces
deux événements ne sont rapportés qu'une seule fois dans les textes de l'ancienne
Égypte. Dans l'inscription de Karnark on trouve, pour la cinquième année
du règne de Merenptah (1232-1222 avant J.-C.) : "La Libye est devenue
un désert infertile, les Libyens viennent en Egypte pour chercher la nourriture
de leur corps" (Hölscher, 1937).
Ramsès
III rapporte, dans les textes de Médinet Habou : "La Libye est devenue
un désert, une redoutable torche lança les flammes du ciel pour détruire leurs
armes et pour ravager leur pays... Leurs os brûlent et grillent dans leurs
membres".
Il
est dit également dans les textes de Médinet Habou que le Nil aurait été asséché.
On y lit entre autres : "Le Nil était asséché et le pays était livré
à la sécheresse" (tableau 105)...
Dans
les textes de Séti II (vers 1215-1210 avant J.-C.), on trouve : "Sekhmet
était une étoile qui tournait en lançant des flammes, une gerbe de feu tempétueuse"
(Breasted, Ancient Records of Egypt, 1906-07).
Dans
une inscription de Ougarit (Ras Shamra) datée de l'époque qui précéda de peu
la destruction de la ville au cours du derniers tiers du XIIIe
siècle avant J.-C., on trouve "L'étoile Anat est tombée du ciel, elle
a massacré la population du pays syrien et elle a inverti le crépuscule ainsi
que la position des étoiles" (Bellamy, 1938). " (26)
Ce passage
contient une information capitale : La collision se serait passée
lors de la cinquième année du règne de Merenptah, soit l'année 1209 avant J.-C.
si l'on utilise la chronologie basse (Spanuth, lui, utilise la chronologie
haute (27), comme on le faisait encore généralement dans les années 1970).
Cette année 1209 peut en fait s'écarter de quelques années de la réalité, car
l'on sait que les dates de règne de Merenptah ne sont qu'approximatives. Si
l'on en croit les Égyptologues modernes, Merenptah aurait eu pour successeurs
directs : Amenmès (1203-1200) et Séti II (1200-1194). Or ce dernier a laissé le
texte rappelé ci-dessus et est donc obligatoirement postérieur au cataclysme. Plus
loin, j'essaie de préciser la date de l'impact de Sekhmet, événement majeur de
l'histoire cosmique des hommes.
La
trajectoire de Sekhmet et les conséquences du cataclysme
Peut-on
essayer de reconstituer l'orbite intra-atmosphérique de Sekhmet, qui était
considéré par les auteurs de l'Antiquité soit comme une comète (le plus
souvent), une étoile, une boule de feu, un nœud de flammes, un deuxième soleil,
un serpent ou un dragon ? A mon avis, c'est très possible, car les traces de
son passage sont nombreuses dans les textes des Anciens. Sekhmet venait de
l'océan Indien et suivait une trajectoire sud-est/nord-ouest. Première chose
quasi certaine : la collision a eu lieu de jour.
On
signale d'abord son passage en Éthiopie et en Arabie. Apparemment, l’objet cosmique,
qui a probablement subi une première fragmentation partielle en traversant les
hautes couches de l’atmosphère, continue de se disloquer, de s'émietter et perd
une partie substantielle de sa matière, probablement de couleur rouge, puisque
c'est à cette époque que l'Érythrée et la mer Rouge vont recevoir leur nom. Les
morceaux de Sekhmet, qui a déjà la forme d'un "dragon" du fait qu'il
est suivi d'une épaisse et longue traînée de poussières, s'écartent un peu les
uns des autres grâce à "l'effet fusée". L'un de ceux-ci explose
au-dessus de la Libye (qui devient définitivement désertique seulement à cette
époque) et un autre au-dessus de la Syrie (qui est victime d'incendies
gigantesques). Un troisième fragment tombe peut-être dans la Méditerranée (c'est
l'épisode biblique du "puits de l'abîme", un impact suivi d’une
éruption) et cause des séismes et un tsunami.
Mais
le corps principal continue sa route vers le nord-ouest, passe au-dessus de la
Grèce, brûlant plusieurs régions, détruisant de nombreux palais et entraînant
en définitive la disparition de la culture mycénienne. On perd alors sa trace,
mais en fait Sekhmet survole l'Europe centrale (où les Celtes et d'autres
peuples sont des témoins effrayés qui conserveront une peur panique, quasi
maladive, des dangers venant du cosmos), puis l'Allemagne du Nord et le sud de
la Scandinavie (c'est l’épisode du Ragnarök rappelé au chapitre 1, avec Surt
arrivant du sud avec les Géants du feu), avant d'exploser ou de heurter
l'océan Atlantique ou la mer du Nord. Cet impact final pourrait avoir été
multiple, si les Géants du feu de la légende constituaient de nouveaux
fragments de l’objet principal.
On ne
peut savoir avec exactitude si finalement il y a eu explosion dans l'atmosphère
ou impact océanique. Il faut rappeler ici ce que j'ai expliqué au chapitre
consacré aux comètes. La ceinture de Kuiper est composé de milliards d'objets
de nature hétéroclite que les astronomes appellent des objets de Kuiper.
Beaucoup sont des comètes formées quasi exclusivement de glace et de
poussières très grossièrement agglutinées. D'autres sont des astéroïdes
rocheux, d'autres sont des objets mixtes. Il n'est même pas tout à fait
exclu que certains gros objets soient différenciés, avec donc la possibilité
d'un noyau ferreux et nickélifère.
Si
l'objet de –1208, probablement issu de Hephaistos et
autonome depuis seulement quelques milliers d'années, était un fragment
cométaire (genre P/Encke), je ne crois pas qu'il y ait pu avoir un impact
terrestre (ou océanique bien sûr). Par contre, il reste possible que le dernier
fragment qui a survolé l'Europe du nord pouvait être partiellement rocheux, et
donc avoir une densité supérieure (de l'ordre de 3,0 g/cm3
peut-être), dans quel cas ce bloc, ou seulement une partie de celui-ci, aurait
pu percuter l'océan.
Quoi
qu'il en soit, et même s'il y a eu seulement désintégration dans l'atmosphère
au stade final, il est quasiment sûr qu'un gigantesque tsunami se forme
et revient vers l'Europe. C'est lui qui balaie "l'empire englouti de la
mer du Nord" cher à Spanuth, peut-être à la suite d'un bouleversement
isostatique post-impact (la région se serait enfoncée soudainement de dix
mètres d'après certains géologues) et qui pousse les Peuples du Nord (qui
deviendront bientôt une composante des Peuples de la Mer) à un exil forcé vers
le sud de l'Europe, comme le racontent si bien les prisonniers de Ramsès III,
dessinés d'une manière très précise, sur les fresques de Médinet Habou.
L'épopée du Ragnarök a conservé tous ces divers stades du drame cosmique
(et surtout humain), qui ont été transmis par la suite de génération en
génération.
Le
fait que cette orbite intra-atmosphérique soit possible, et il suffit de
regarder un atlas pour s'en persuader, est très important, car une mauvaise
répartition des zones géographiques sinistrées exclurait une catastrophe
unique. Pourtant, une telle catastrophe unique est probable, car les
récits de catastrophes transmis par les Anciens se rapportent réellement à
une même époque.
L'hypothèse
de la comète active, du noyau de comète, ou de l’objet mixte permet d'expliquer
assez bien les diverses conséquences associées à Sekhmet. L'extrême chaleur
constatée serait due à l'échauffement progressif du corps céleste (qui aurait
atteint plusieurs milliers de degrés) et aussi à la formidable onde de choc qui
l'accompagnait et qui aurait créé des désordres atmosphériques sérieux. Le
bruit infernal, les séismes, les explosions, les ténèbres, les incendies
gigantesques, les tsunamis, le tarissement et l'empoisonnement des fleuves (le
Nil fut asséché d'après Ovide) s'expliquent fort bien, de même que le
"monde rouge" qui a tant étonné les Anciens.
Les
multiples mouvements de populations constatés en cette fin de XIIIe
siècle et dans le premier quart du XIIe avant J.-C. s'expliquent
également. Ces peuples furent conduits à l'exil parce que leurs ressources
naturelles habituelles étaient détruites ou empoisonnées, la géographie
chamboulée. Pour survivre, il fallait partir ailleurs, quitter sa
région, souvent sans espoir de retour, et automatiquement se frotter aux
autochtones qui voyaient d'un bien mauvais œil des étrangers émigrer sur leurs
terres. De tels exodes massifs débouchent obligatoirement sur la guerre et sur une
refonte des sociétés humaines. Tout cela est observé entre –1208 et –1180.
En une seule génération souvent, on note des transformations inexplicables si
on ne prend pas en compte les conséquences du drame cosmique. Comme l'ont si
bien dit les Égyptiens du temps de Ramsès III, une trentaine d'années seulement
après le cataclysme, et dont beaucoup avaient été les témoins oculaires :
" Sekhmet a bouleversé l'ordre du monde. "
(28)
Après le
passage de l’objet cosmique et les conséquences terrestres et humaines qu'il a
engendrées, aucune des anciennes civilisations sinistrées ne survécut
sans des remaniements profonds. L'événement a été si exceptionnel pour les
populations, surtout pour les Égyptiens d'ailleurs, que Pline s'en est fait
l'écho treize siècles plus tard, avec l'évocation de "la comète
terrible".
Cet
événement est pourtant totalement passé sous silence dans les livres sur
l’Antiquité, car les historiens du passé et ceux de la génération actuelle
n’ont jamais pris en compte le cataclysme dans leurs travaux, faute de
documents suffisamment explicites laissés par les Anciens. C’est pourquoi l’histoire
ancienne devra être réécrite à la lumière des cataclysmes mis en
évidence par les chercheurs actuels. Cela ne pourra se faire que par une
nouvelle génération d’historiens.
Peut-on
dater la collision avec précision ?
Il est
aujourd’hui possible de proposer quelques dates pour le cataclysme cosmique,
bien que la double chronologie pour les pharaons complique singulièrement
le problème, puisque les dates varient dans une fourchette de 22 ans pour
la mort de Ramsès II (1235 et 1213 avant J.-C.) et pour celle de Merenptah
(1225 et 1203 avant J.-C.). Le tableau paru dans La Terre bombardée
donne toutes les dates possibles entre 1230 et 1201 avant J.-C., sachant
que certains textes égyptiens précisent que le cataclysme a eu lieu un 12
Tybi, ce qui correspond à des dates de fin octobre et début novembre de
notre calendrier moderne.
La
légende de Phaéton, version Ovide, et le passage de l’Apocalypse traitant
du puits de l’abîme permettent d’obtenir la date dite volcanologique.
Ovide nous apprend que suite à la chute de Phaéton, l'Etna eut une éruption
très importante. Le passage de l'Apocalypse précise que suite à la chute d’une
étoile sur la Terre (Il lui fut donné la clé de l’abîme), il y eut
une éruption (Elle ouvrit le puits de l’abîme). Les volcanologues modernes
sont précis : une des grandes éruptions de l’Etna, encore décelable malgré
que ses dépôts soient recouverts par ceux de multiples éruptions ultérieures,
aurait eu lieu vers 1227 avant J.-C. (à quelques années près).
Je
propose donc une première date : 5 novembre 1227 avant J.-C. (= –1226). Deux
dates peuvent être proposées concernant Merenptah, puisque les textes égyptiens
disent que le cataclysme eut lieu la cinquième année de son règne. Dans la
chronologie haute, la date est le 5 novembre 1230 avant J.-C. ( = –1229)
et dans la basse le 31 octobre 1209 avant J.-C. (= –1208). D’autres auteurs
donnent 1232-1222 pour le règne de Merenptah, la cinquième année tombe alors
en parfait accord avec la date volcanologique (simple coïncidence ou datation
inespérée grâce à Ovide ?). Malgré tout, la date de –1208 (1209 avant J.-C.)
me semble nettement préférable, du fait des dates de Merenptah mises en avant
par plusieurs générations d'égyptologues et de la datation assez approximative
de l'éruption de l'Etna.
Sekhmet
et l'Exode
Dans le
cadre étroit de ce chapitre, je ne peux m'appesantir trop longtemps sur
l'impact de –1208 (il faudrait un livre entier pour être complet et citer tous
les textes et les conséquences qui lui sont associés), mais je dois dire
quelques mots sur l'Exode des Hébreux qui se situe probablement à la
même époque. La majorité des théologiens et des spécialistes de la Bible sont
d'accord, en effet, pour considérer que Merenptah était le pharaon de triste
mémoire qui persécuta les Juifs et les poussa à la rébellion et à l'Exode.
Certaines des
dix plaies trouvent naturellement leur place suite à la catastrophe
cosmique de –1208. Particulièrement, les plaies 1 (l'eau changée en sang du
fait de la pigmentation rouge des poussières issues du corps céleste), 5 (la
peste du bétail), 6 (les ulcères), 7 (le tonnerre et la grêle) et 9 (les
ténèbres) sont des conséquences "normales" de l'explosion d'une
comète ou d'un astéroïde d'origine cométaire.
On
sait qu'il y a eu probablement un nombre accru de cancers de la peau et de
brûlures à cette époque (" Leurs os brûlent et grillent dans leurs
membres ", rappellent les textes), ils s'expliquent fort bien par les
radiations associées à l'explosion et à l'augmentation de la radioactivité au
niveau régional. On l'a constaté avec l'explosion de la Toungouska qui était
probablement un cataclysme analogue, peut-être même causé par une matière
identique si l'origine des deux objets est la même, mais d'une amplitude
beaucoup moins forte. L'objet de la Toungouska ne dépassait pas
Pour ce qui
est du Passage, voilà ce que j'écrivais en 1982 dans la version
originale de La Terre bombardée :
" Quant au fameux Passage, où qu'il ait eu lieu, car
les avis ont toujours divergé (mer Rouge, mer des Roseaux, etc.), il a dû
avoir lieu quelques jours après la collision de Sekhmet, pendant la période
"post-catastrophe" quand les ouragans faisaient encore rage et quand
la vie normale n'avait pas encore retrouvé tous ses droits. Ce Passage s'explique
obligatoirement par le retrait provisoire de la mer, avant son retour furieux
sous la forme d'un tsunami ou d'une trombe d'eau. Que les Juifs aient profité
de la confusion générale associée à cette période particulièrement troublée,
il n'y a rien là d'invraisemblable. On comprend même que principaux bénéficiaires
(peut-être les seuls en fait) du cataclysme cosmique, ils se soient considérés
comme le "peuple élu". Les théologiens, avec cette nouvelle hypothèse
assez vraisemblable, pourront sans doute améliorer la théorie de l'Exode qui
laissait pour le moins à désirer jusqu'à maintenant. Sekhmet leur ouvre une
voie nouvelle. "
Je serai
moins affirmatif aujourd'hui, mais plus précis. J'ai déjà précisé
que le cataclysme égyptien a eu lieu un 12 Tybi, date qui correspond
au 31 octobre 1209 avant J.-C. (soit le 31 octobre –1208), si
la catastrophe a bien eu lieu cette année-là, date qu'il sera peut-être nécessaire
d'ajuster quelque peu (29).
(tableau
avec une seule date, celle de la chronologie basse).
On
sait, par contre, par les textes hébreux que le Passage a eu lieu au
début du printemps, au mois de mars, période plus tardive de quatre à cinq mois
environ. Quatre questions se posent donc concernant cet important épisode
biblique :
1. La
date du 12 Tybi correspond-elle à la catastrophe de –1208, ou bien à une autre
catastrophe antérieure ? (on sait qu'il y en a eu d'autres durant les
millénaires précédents).
3.
Peut-on croire que la période post-catastrophe en Égypte ait duré près de six
mois ? Quand on lit la Bible, on se rend bien compte qu'il a fallu un certain
temps à Pharaon pour se décider et qu'il est resté sourd avant de répondre
affirmativement à la demande de départ des Hébreux. Et d'autre part, le
cataclysme cosmique et l'Exode ne peuvent pas être tout à fait concomitants. Si
le pays était totalement détruit, il paraît évident que le pharaon avait autre
chose à faire en urgence, plutôt que de lever une armée et aller courir après
des pseudo-ennemis qui pouvaient bien attendre. En fait, l'écart de plusieurs
mois entre les deux événements paraît probable (il pourrait même se chiffrer en
années, si Merenptah a vraiment régné dix ans et non seulement six). Par
contre, comment expliquer alors le tsunami ou la trombe d'eau qui a
"ouvert" la mer des Roseaux, point de passage le moins large, et donc
le plus probable ? L'avenir permettra peut-être d'éclaircir un peu ce problème,
assez obscur il faut bien le dire.
4.
Quel était donc le pharaon de l'Exode qui permet de dater avec précision
l'épisode du Passage ? On a la réponse aujourd'hui d'une manière quasi certaine
: c'était bel et bien Merenptah, comme l'a montré brillamment Maurice Bucaille
(1920-1998) (30). Cet érudit, chirurgien de profession et spécialiste des
Écritures saintes, s'est demandé dans les années 1970 si l'on ne pourrait pas
tenter d'obtenir des signes directs de la participation d’un pharaon à l'Exode.
Il a eu l'idée d’autopsier les momies de différents pharaons de l’époque
qui sont conservées en Égypte depuis plus de 3000 ans et aussi la chance de
pouvoir effectuer ces examens extraordinaires (31). Le résultat est sans appel
: Ramsès II est exclu, c'était un vieillard invalide à la fin de sa vie ; par
contre Merenptah est décédé de mort violente, avec notamment un sérieux
traumatisme crânien. Tout porte à croire qu'il est mort durant l'Exode et que son
corps a été récupéré et aussitôt embaumé. La momie de Merenptah ne fut
retrouvée qu'en 1898 et identifiée comme étant la sienne en 1907 seulement.
C'est le fait même qu'on l'ait retrouvée qui fit croire à une majorité
d'Égyptologues et de théologiens du XXe siècle que Merenptah ne
pouvait pas être le pharaon de l'Exode, supposé mort noyé durant le Passage.
Noyé peut-être, mais récupéré sûrement !
L'impact
cosmique de l'époque de Josué
J'ai déjà
abordé ce cataclysme au chapitre 2 concernant les textes et les légendes
bibliques. Je l'aborde ici d'une manière historique, puisqu'il trouve
normalement sa place dans la liste des collisions cosmiques ayant affecté la
Terre depuis 13 000 ans.
Cet
événement est intéressant, bien, semble-t-il, qu'il n'ait pas eu l'importance
des catastrophes plus anciennes que j'ai passées en revue. Les textes bibliques
associent (involontairement en fait, car les compilateurs du texte qui nous est
parvenu n'ont jamais fait la liaison génétique entre les deux événements) le pseudo-miracle
de Josué (l'arrêt du Soleil) et la chute de pierres qui décima les ennemis
d'Israël (relire les textes au chapitre 2). Cet impact cosmique qui a eu lieu,
d'après la Bible, 40 ans après le précédent qui datait de l'époque de Moïse,
s'explique beaucoup mieux aujourd'hui à la lumière de l'hypothèse Hephaistos.
En effet, cette succession de deux cataclysmes quasiment dans la même région à
40 ans d'intervalle paraissait pour le moins suspecte (et même
invraisemblable) aux spécialistes de l'impactisme et semblait fort difficile à
expliquer. Comme quoi, il faut croire (partiellement) aux textes des Anciens,
les données scientifiques finissent quelquefois à les expliquer d'une façon
satisfaisante.
Je
rappelle d'abord sommairement ce que cache le Complexe des Taurides,
comme l'appellent les astronomes, pour bien comprendre cet événement. Il s'agit
de multiples essaims d'objets astéroïdaux et cométaires, de météoroïdes et de
poussières qui circulent sur des orbites relativement similaires et qui sont
les débris d'un objet unique, l'ancien centaure Hephaistos, qui a
été introduit dans le Système solaire intérieur, il y a quelques dizaines de
milliers d'années, à la suite de perturbations planétaires. Ce gros objet a été
ensuite brisé en d'innombrables fragments, en plusieurs épisodes successifs, ce
qui a entraîné une dispersion importante de la matière originelle. Toute cette
matière hétéroclite partage la même route (une route assez large quand
même du fait de l'accumulation des diverses perturbations), et parfois certains
fragments entrent en collision avec une planète, quand ils se retrouvent au
même moment à un point de croisement commun. Pour l'essaim des Taurides, qui
est plus spécialement lié à la comète P/Encke, dont la période de révolution
est de 3,3 ans (32), la rencontre avec la Terre peut se produire toutes les
trois révolutions : 3,3 ans ´ 3 = 10 ans. Tous les dix ans (aux perturbations près),
la Terre est donc davantage menacée par un impact qui peut être d’importance
très variable.
Cela
s'est produit en –1208 (à quelques années près) et aurait pu se reproduire avec
un décalage de dix ans en –1198, en –1188 ou en –1178. La rencontre s'est
apparemment reproduite au quatrième croisement (33) en –1168, et cet événement
ne peut pas choquer les astronomes, s'il s'agit d'un fragment réellement
originaire du Complexe des Taurides. Rappelons aussi qu'au XXe
siècle, la collision de la Toungouska a été probablement une catastrophe du
même type, peut-être même avec la même matière originelle, mais différente
quand même dans la mesure où en 1908 il n'y a pas eu de chute de pierres, mais
désintégration totale dans l'atmosphère de l'objet cosmique.
Pour
en revenir à l'époque de Josué, il y a eu donc explosion dans l'atmosphère d'un
fragment cométaire (peut-être de taille hectométrique). La diffusion des
poussières issues de la désintégration a permis une prolongation inhabituelle
du jour (tout à fait anormale et donc "miraculeuse" pour les témoins oculaires),
comme je l'ai raconté au chapitre 2. Par une chance inouïe (et sans doute un
peu "arrangée" par les auteurs du texte original), une chute de
pierres a pulvérisé les ennemis d'Israël. Cela montre que le fragment en
question était partiellement rocheux et non constitué en totalité de glace et
de poussières agglomérées. Mais il n'y a rien là d'anormal, vu l'hétérogénéité
du corps céleste originel.
Seule
l'existence du texte biblique a permis de recenser cet événement, probablement
secondaire sur le plan énergétique et au niveau des dégâts réels engendrés par
l'explosion. Quelques vies humaines peut-être, qui se sont transformées pour
les besoins de la cause en une armée "sélectionnée" par Dieu, et en
un fait d’armes à transmettre aux générations futures pour bien montrer la
puissance du Créateur. Plus scientifiquement, en résumé, un événement d'origine
cosmique ordinaire, comme la Terre dans sa totalité a dû en compter plusieurs
dizaines depuis 20 000 ans, mais qui restent, eux, inconnus faute de
témoignages humains et de textes les ayant relatés et datés avec précision.
Quelques
autres collisions possibles et non datées
Deux
impacts océaniques importants
J'ai retenu dans ce chapitre six cataclysmes importants probables depuis 13
000 ans, mais il est certain que quelques autres, plus ou moins importants,
ont eu lieu également. Je signale surtout que seulement deux impacts océaniques
probables sont recensés, alors qu'ils doivent se produire dans une proportion
de 7 sur 10. On voit déjà là qu'il y a un très important déficit. Récemment,
deux nouvelles hypothèses d'impacts océaniques ont été proposées (34), mais
elles sont évidemment contestées par la communauté scientifique.
La
première est celle de la géologue américaine Dallas Abbott. D'après cette
scientifique, un astéroïde de
La
seconde hypothèse est celle de la géologue française Marie-Agnès Courty. D'après
cette spécialiste, un impact majeur (là encore un astéroïde de taille kilométrique)
aurait eu lieu autour de –2000 dans l'océan Antarctique. Sous le choc, une
multitude de fragments arrachés aux fonds marins auraient été projetés dans
l'espace et seraient retombés dans de nombreux sites terrestres, notamment
en Syrie (?) où ils sont encore décelables.
Des impacts plus fréquents que
prévu mais pas toujours décelables
Il
faudra attendre pour avoir la confirmation ou l'infirmation de ces deux impacts
océaniques qui auraient concerné des astéroïdes
de taille au moins hectométrique. Les scientifiques exigent des preuves
et le scepticisme semble de rigueur dans la communauté scientifique, souvent
très conservatrice, il faut bien le dire. Pour les astronomes spécialisés,
par contre, ces impacts n'ont rien d'invraisemblable. Certains impacts éloignés
des grandes zones civilisées ont pu passer inaperçus dans le
passé s'il y a eu désintégration dans l'atmosphère
de l'objet original. Seul un cratère météoritique indiscutable
peut faire l'unanimité, mais il peut disparaître assez rapidement
dans certaines zones où la végétation est luxuriante
ou dans une région gelée où il est immédiatement
recouvert par une nouvelle couche de glace. Les cratères océaniques,
eux, peuvent être rapidement gommés par la sédimentation.
Une chose est certaine : la fréquence des impacts longtemps retenue (jusqu'en
1995) est totalement obsolète depuis que l'on découvre des PHA (Potentially
Hazardous Asteroids) par centaines. On en connaît plus de 1100 en 2010.
Le millier d'années est l'échelle acceptable pour un impact d'envergure,
certainement pas la centaine de milliers d'années. Mais il faut savoir que
les objets cométaires ou d'origine cométaire sont fragiles et la
fragmentation est la règle. Les traces ne sont plus obligatoirement détectables
au bout de quelques centaines d'années s'il y a eu désintégration dans
l'atmosphère.
Un impact en Bavière
au IIe ou IIIe siècle avant J.-C.
Pourtant,
un autre impact qui s'est produit dans la région de Chiemgau (35),
dans le sud-est de la Bavière, deux ou trois siècles avant J.-C.,
a pu être identifié récemment. Les géologues allemands
ont trouvé un champ d'une centaine de cratères, dans une ellipse
caractéristique de 58 km x 27 km d'une étendue d'environ 1200
km2, qui indique clairement une désintégration dans l'atmosphère
d'un objet de faible densité qui venait du nord. Une première
fragmentation aurait eu lieu à une altitude de 70 km, suivie de plusieurs
autres. Le cratère le plus important a un diamètre de 500 mètres
environ et abrite le lac Tüttensee. Il aurait été créé
par le fragment majeur d'une trentaine de mètres de diamètre.
La comète (ou l'astéroïde cométaire) responsable
était de taille hectométrique et a laissé des traces
indiscutables d'impact. Cet
impact a eu un effet psychologique évident sur les populations sinistrées
et a probablement permis d'entretenir le mythe de "la chute du ciel"
chez les Celtes.
Des légendes
un peu partout dans le monde
Actuellement,
on ne peut ni dater, ni situer géographiquement, quelques autres cataclysmes
d'origine cosmique hypothétiques. A quelles catastrophes correspondent
les légendes d'Amérique du Nord, d'Amérique centrale (36), d'Amérique du Sud
et du nord-est de l'Asie ? En Inde également, plusieurs allusions concernant
la chute d'étoiles et de météorites meurtrières figurent dans les livres sacrés.
Chez les Indiens Parsis, c'est l'étoile Tistrya qui aurait causer à la fois
un incendie de grande envergure et un déluge, ce qui semble contradictoire
à première vue. Le mystère reste total aujourd'hui sur la cause réelle et
la date de ces catastrophes.
Combien
d'entre elles peuvent être reliées à des fragments de Hephaistos qui
auraient percuté la Terre ? Il ne faut pas oublier qu'un astéroïde comme Oljato,
membre de cette grande famille cosmique, est sur une orbite de quasi-collision
avec notre planète alors que sa sœur jumelle, P/Encke, ne l'est pas. On voit
que les choses ne sont pas simples et que l'avenir réserve de belles surprises.
Dans
un livre dont la lecture fait réfléchir, Les mystères des mondes oubliés,
Charles Berlitz (1914-2003) (37) cite des extraits de plusieurs livres classiques
de l'Inde concernant une mystérieuse "météorite de fer". De nombreux
auteurs, spécialistes des ovnis et des civilisations "supérieures"
disparues, ont également utilisé ces textes pour faire de cet objet céleste
un missile ou un ovni. Mais les textes sont clairs, ce qu'ils décrivent, ce
n'est rien d'autre qu'une météorite de fer qui provoqua un "feu du ciel"
qui marqua profondément les esprits des témoins.
" ... Un projectile unique chargé de toute la puissance
de l'univers. Une colonne incandescente de fumée et de flammes, aussi lumineuse
que dix mille soleils, s'éleva dans toute sa splendeur... C'était une arme
inconnue, une météorite de fer, un gigantesque messager de mort qui réduisit
en cendres la race entière des Vrishnis et des Andhakas... Les cadavres étaient
à ce point brûlés qu'ils étaient méconnaissables. Leurs cheveux et leurs ongles
tombaient d'eux-mêmes ; les poteries se brisaient sans cause apparente, et
les oiseaux devenaient blancs. Après quelques heures, tous les aliments étaient
contaminés... Pour échapper à ce feu, les soldats se précipitèrent dans les
cours d'eau...
...
Une météorite de fer, par laquelle tous les individus de la race des Vrishnis
et des Andhakas furent réduits en cendres... une cruelle météorite de fer
qui ressemblait à un gigantesque messager de mort... Le roi fit réduire en
fine poudre cette météorite de fer... les hommes s'employèrent à projeter
cette poudre dans la mer... "
Ces quelques
extraits parvenus jusqu'à nous à travers les siècles montrent qu'en Inde aussi
des tribus furent brûlées et détruites par les conséquences directes d'un
impact. Étonnamment, celui décrit ci-dessus concernait une sidérite. Or
ces sidérites sont des météorites plutôt rares, bien qu'elles soient
relativement nombreuses dans nos collections. Le fait que dans les vieux textes
indiens, le roi de l'époque fit réduire en poudre une partie de la météorite
signifie que la volatilisation ne fut pas complète au moment de l'impact, et
donc qu'il ne pouvait s'agir d'un objet de plusieurs dizaines de mètres.
Mais
les calculs montrent qu'un petit astéroïde de
Les
philosophes de l'Antiquité étaient catégoriques à cet égard, la fin du
monde par l'eau et par le feu était la règle. Je crois avoir montré qu'ils
avaient raison et que leur perspicacité n'avait rien à envier à celle des
savants d'aujourd'hui. Il aura fallu attendre deux millénaires pour pratiquement
revenir au point de départ, à savoir que le cosmos reste une menace permanente
pour la Terre, pour les hommes et plus encore pour les civilisations.
Notes
1. J.-G. Radlof, The
shattering of the great planets Hesperus and Phaethon and the ensuing destructions
and floods on Earth (Eumetron Publications, 2006). Ce livre totalement
oublié a été traduit par Ami de Grazia de l’allemand en anglais, le rendant
accessible au public cultivé. Elle en a fait une excellente version qu’il
est utile de connaître. La première édition datait de 1823, à une époque où
l’on connaissait seulement quatre astéroïdes : Cérès, Pallas, Junon et
Vesta.
2. I. Donnelly, The destruction of Atlantis
- Ragnarok, or the age of fire and gravel (Courier Dover Publications,
2004). Le livre d'Ignatius Donnelly a constamment été réédité au XXe
siècle. Souvent descendu en flèche par les scientifiques, il n'en est pas
moins fort intéressant. Donnelly, digne successeur des grands catastrophistes
du début du siècle, a compris que seule une comète pouvait avoir entraîné
les désastres qu'il décrit dans son livre, à une époque (le livre a été publié
en 1883) où aucun NEA n'était connu, ni même soupçonné (Eros n'a été découvert
qu'en 1898).
3. J. Hawkes, Atlas culturel de la préhistoire et de l'antiquité (Elsevier-Séquoia,
1978). Titre original : The atlas of early man (1976). Un autre livre
traite le même sujet : M. Oliphant, L'atlas du monde antique (Solar,
1993). Titre original : The
atlas of the ancient world (1992).
4. V. Clube and B. Napier, The cosmic serpent
(Faber & Faber, 1982).
5. V. Clube and B. Napier, The cosmic winter (Blackwell, 1990). Ce second livre est
paru en français en mars 2006 sous le titre Hiver cosmique, aux éditions
Le Jardin des Livres. Seize ans plus tard, il ne pouvait être question de
l'actualiser.
Ces
deux astronomes sont les piliers de l’école britannique néo-catastrophiste.
Ce sont eux qui ont initié la théorie de la comète géante qui serait venue
à proximité de
6. A. de Grazia, The iron
age of Mars (Metron Publications, 2005). Ce livre est sous-titré "Speculations
on a Quantavolution". Alfred de Grazia (né en 1919) a été un auteur
très prolifique, d'une grande érudition. On lui doit une série de quinze
volumes sur le catastrophisme et la quantavolution. Il a soutenu Velikovsky
dans les années 1960 et 1970, publiant notamment "The Velikovsky affair".
7. G. Hancock, L'empreinte des dieux (Pygmalion/Gérard Watelet, 1996).
Ce livre est sous-titré : "Enquête sur la nuit des temps et la fin
du monde".
8.
J.-L. Bernard, Les archives de l'insolite (Livre de Poche, 1978).
9. Quatre scientifiques américains étaient associés pour l’organisation de
cette importante conférence, patronnée par l’American
Geophysical Union (AGU) : Richard Firestone, James Kennett, Allen West
et Luann Becker. Une partie des débats ont été filmés et sont consultables
sur Internet. Ils sont très instructifs. Le texte complet de présentation
de la conférence dont sont issus les extraits retenus figure sur le site internet
de l'AGU. La traduction française est extraite d'un important article intitulé
: " Le résultat de l'impact du Dryas récent et les cycles de catastrophes
cosmiques - les climatologues se réveillent ", consultable sur le
site www.quantumfuture.net/fr/.
11. I. Velikovsky, Les grands bouleversements
terrestres (Le Jardin des Livres, 2004). La version originale est parue
sous le titre Earth in upheaval
en 1955. Bien que décrié, ce livre est fort intéressant. Velikovsky revisite
la géologie pour laquelle il n’est pas vraiment un spécialiste. Mais comme
un historien des sciences méticuleux, il détaille bien les événements liés
au Younger Dryas Event et publie
plus d'une centaine de citations sur le sujet glanées dans les livres et travaux
scientifiques de la première moitié du XXe siècle. Aujourd’hui
ce livre est précieux pour ceux qui étudient en détail cette époque troublée.
12. R.B. Firestone et al. (25 co-authors), Evidence
for un extraterrestrial impact 12,900 years ago that contributed to the megafaunal
extinctions and the Younger Dryas cooling, Proceedings of the National
Academy of Sciences of the United States of America (PNAS), vol. 104, n° 41,
pp. 16016-16021, 2007. Ce très important article est un résumé des travaux effectués
lors de la conférence d'Acapulco en mai 2007. Pas moins de 26 chercheurs de
nationalités diverses l'ont cosigné. En fait, c'est l'article fondateur de
la nouvelle théorie catastrophiste concernant le Younger Dryas Event et son
association avec l'extinction du Pléistocène.
13. P.J. Cannon, Meteorite impact crater discovered
in cental Alaska with Landsat imagery, Science, 196, pp. 1322-1323, 1977.
14.
O.H. Muck, L'Atlantide. Légendes et réalité (Plon, 1982). Titre original
: Alles uber Atlantis (1976). Otto Muck (1892-1956) a écrit ce livre
au début des années 1950, peu après celui de Velikovsky. C'était un ingénieur
de haut niveau à qui l'on doit plus de 2000 brevets. Après d'autres, il fut
fasciné par le problème de l'Atlantide.
15.
W. von Engelhardt, Impact structures in Europe, dans International
Geological Congress, 24th session, section 15 : Planetology, pp. 90-111, 1972.
18.
Pour ce qui est des soi-disant cyclopes, je rappelle qu'il s'agissait
en fait de crânes de mammouths découverts dans certaines grottes de Sicile,
et qui furent parfois considérés dans l'Antiquité, un peu abusivement, comme
des crânes de géants humains avec un œil frontal unique.
23.
La différence entre les années astronomiques et les années historiques
avant l'ère chrétienne s'explique de la façon suivante. Elle vient du fait
qu'il n'y a pas eu d'année 0 dans la chronologie historique : on est passé
directement de l'année 1 avant J.-C. à l'année 1 de l'ère chrétienne. Le premier
siècle avant J.-C. s'est donc déroulé entre l'an 100 et l'an 1 avant J.-C.
inclus. L'année 0 fut introduite au XVIIIe siècle, par Cassini,
pour faciliter le décompte des années antérieures à notre ère et pour qu'il
y ait une continuité dans la chronologie mathématique. L'an 1 avant J.-C.
fut donc noté année
24.
J. Spanuth, Le secret de l'Atlantide. L'empire englouti de la mer
du Nord (Copernic, 1977). Titre original : Die Atlanter (1976).
Jürgen Spanuth était un érudit allemand, docteur en théologie et en archéologie.
Son apport dans la compréhension de ce qui s'est passé dans la période 1205-
Spanuth a été un chercheur indépendant souvent méprisé malgré ses deux doctorats,
surtout parce qu'il est resté pasteur toute sa vie et aussi du fait de son
passé nazi qu'on ne lui a pas pardonné. Mais scientifiquement, il s'agit d'un
pionnier important, l'un des premiers qui ait pris en compte le cataclysme
dans l'histoire des hommes, notamment les migrations humaines forcées
qui sont les plus dangereuses car elles débouchent inévitablement sur la violence,
la guerre et la refonte des sociétés humaines.
25.
Cité par Spanuth, p. 175. Ce passage essentiel fait partie des textes de Médinet
Habou (tableau 17, 46), qui datent de l'époque de Ramsès III. Ces textes très
importants ont été étudiés, relevés et traduits en anglais par les spécialistes
de l'Université de Chicago. Ils figurent dans un livre en deux volumes : W.F.
Edgerton and J. Wilson : Historical records of Ramses III. The texts in Medinet Habu, vol. I and II, in "The Oriental Institutes of the University
of Chicago" (1936).
26.
Textes cités par Spanuth, pp. 170-171. Ses sources modernes sont les suivantes
: W. Hölscher, Libyer und Aegypter, in "Beiträge zur Ethnologie
und Geschichte libyscher Völkerschaften nach a altägyptischen Quellen"
(1937) ; J.H. Breasted, Ancient Records of Egypt (1906-1907) ;
H. Bellamy, Moons, myths and man (1938).
27.
Si la chronologie haute devait s'avérer la bonne dans l'avenir, ce qui n'est
pas exclu, l'année du cataclysme cosmique deviendrait 1231 avant J.-C. (ou
–1230).
28.
Texte cité par Spanuth dans son livre Le secret de l’Atlantide.
29.
La date dans l'année devra être ajustée si l'année du cataclysme s'avère différente
de celle-là, à raison de un jour pour quatre années. Elle pourrait concerner
l'un des premiers jours de novembre si la chronologie haute s'avérait la meilleure.
31.
Maurice Bucaille (1920-1998) a eu en fait une chance unique. Il a obtenu l'autorisation,
grâce à l'intervention et à l'appui indispensable de l'épouse du président
égyptien Anouar el-Sadate (1918-1981), qui fut exceptionnellement sa patiente
à l'occasion d'un passage à Paris en 1974, de faire l'autopsie des momies
égyptiennes dès la fin de la même année. Assisté par plusieurs collaborateurs
égyptiens et français, et surtout du médecin légiste français Michel Durigon,
Bucaille a ainsi pu montrer deux choses primordiales. D'abord que Ramsès
II n'a pas pu être en personne le pharaon de l'Exode, car
il souffrait d'une affection hautement invalidante (mais il n'est pas tout
à fait exclu que l'Exode ait eu lieu à l'époque de Ramsès II). Par
contre, il a pu prouver que Merenptah mourut victime de traumatismes multiples
ayant occasionné de très graves lésions quasi instantanément mortelles, notamment
un traumatisme crânien. Meremptah est très probablement mort durant
le Passage, mais son corps a été récupéré et embaumé.
32.
Cette période de révolution a pu être substantiellement diminuée pour certains
fragments, à la suite de perturbations planétaires ultérieures, et la périodicité
des approches serrées peut être totalement différente. La commensurabilité
des périodes de révolution des astéroïdes et des comètes qui frôlent la Terre
avec celle de notre planète varie de 1 an à près d'un siècle dans certains
cas.
33.
Quarante ans paraît une durée bien longue pour aller d'Egypte en Israël. Il
n'est pas impossible que les premiers compilateurs des textes bibliques originaux
aient un peu "forcé la dose". Mais même si le voyage des Hébreux
vers la Terre promise n'a duré que 20 ou 30 ans, la double catastrophe s'explique
aujourd'hui fort bien. Avant la nouvelle hypothèse privilégiée dans ce livre,
cela sentait vraiment le coup de pouce.
34.
E. Martin, Un astéroïde a percuté la Terre à l'époque des pyramides,
Ciel et Espace, n° 440, pp. 8-14, janvier 2007.
35. Il existe un excellent site consacré à cet impact connu
sous le nom anglais de "Chiemgau impact event". Son adresse
est : http://www.chiemgau-impact.com. Il faut signaler que la datation
reste assez incertaine, mais certaines données semblent indiquer qu'il
date de deux ou trois siècles avant J.-C. Il
pourrait être lié à la fameuse croyance des Celtes qui
ne craignaient rien, excepté que le ciel leur tombe sur la tête.
36. A. Collins, Les routes de l'Atlantide (La Huppe,
2005). Pour certains chercheurs, un impact dans l'Atlantique à la fin
de l'âge glaciaire est probable. Ils y voient une liaison possible avec
"l'Atlantide", mêlant ainsi une réalité probable
(un impact cométaire important) avec une fiction (une civilisation
protohistorique développée).