Le Dauphin (Del)
Delphinus (i) (189 degrés carrés)
Jouer,
sauter, bondir, parfois très haut, au-dessus des flots. Ravir le
matelot par sa danse enjouée, son sourire narquois. Siffler,
pour qu'on ne l'oublie pas... Quel lien invisible, mystérieux,
unit l'homme au Dauphin ? D'où vient cette complicité
familière qui crée entre ces deux êtres une
intimité naturelle ? On dit que la peau du Dauphin est
épaisse, imperméable pour sa chaleur interne, mais
très sensible à la chaleur externe. Un homme vient-il
à tomber à l'eau ? Il accourt, se blottit contre son
corps chaud, se réfugie dans son aura. Surpris, amusé, ce
"paterfamilias" joue son rôle à merveille. Et les
histoires s'évident tel un écheveau bien garni... Et les
légendes courent... Tant que les Dauphins peupleront les fonds
bleus, l'homme aimera la mer...
La
Baleine, les Poissons, le Dauphin, l'Hydre... que d'animaux aquatiques
! que d’eau sur la voûte étoilée ! et
dessinant parfois de vastes constellations... L'univers maritime des
nommeurs de Constellations explique ce curieux choix. D'autant que ces
constellations rasaient l'horizon de la mer Egée. Depuis, la
précession des équinoxes a quelque peu changé la
donne... Qu'un dauphin bondisse, et le voici immortalisé, la
tête hors de l'eau, stylisée en losange, la queue presque
verticale soulignée par deux étoiles. Neuf, en tout, de
magnitude 4 et 5. Vraiment, on ne peut imaginer là autre chose...
Pour
trouver ce charmant cétacé, le parcours, si j'ose dire,
est fléché. Voyez le Cygne, son bec Albiréo, non
loin la Flèche. Suivez-là. Elle s'apprête à
croiser le Dauphin, par le nord. On peut le trouver également
à partir d'Altaïr : à l'est immédiat.
Aucune
étoile de cette petite constellation n'est accessible à
notre étude. Signalons "Gamma Delphini" : le "bec",
très drôle, comme il sied aux dauphins : deux
étoiles, d'éclat semblable (m = 4,5 et 5,4), marient leur
couleur d’or, à 9"6 d’écartement. Joyau des
cimes ! Couple facile, même pour une petite lunette. Cette
étoile se trouve à 100 a-l. Pas de période
établie.
Arion,
donne-moi ta plume lyrique, et je raconterai le geste
généreux du Dauphin qui te tira des eaux. Les flots
t'étourdissaient, l'écume te broyait ; il fut là -
secours des naufragés - pour te rendre aux terriens. O ciel,
n'oublie jamais l'exploit - mille fois répété - de
"l’esprit de la mer" !
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