O p h i u c u s et le S e r p e n t (Oph et Ser)
O p h i u c u s (i) et S e r p e n s (tis) (948 et 636 degrés carrés)
Charmeur et charmé, dompteur et dompté : Ophiucus et le
Serpent... comment dissocier ces deux constellations, dont l'image sur
le ciel offre un couple inséparable ? dont les noms
évoquent une seule et même scène ? Ophiucus est un
nom grec, celui de "charmeur de serpents", ravissant l'hôte
vulnérable à la morsure fatale : voici campés les
acteurs de ce spectacle céleste. Il se déroule plein sud
- au coeur de l'été - avant la moitié de la
nuit. L'étoile la plus accessible de cette vaste
région reste Alpha Ophiuci : la tête du charmeur. Elle
brille au sud immédiat d'Alpha Herculis - la tête
renversée d'Hercule. Pour la repérer, vous pouvez
procéder comme suit : reliez Véga de la Lyre à
Antarès du Scorpion, puis reliez Arcturus du Bouvier à
Altaïr de l'Aigle. Au croisement de ces deux routes se trouve
cette étoile, la principale d'Ophiucus. Autre
procédé, plus simple encore : "Rasalhague" - tel est le
nom de cette étoile - forme un triangle
équilatéral avec Véga et Altaïr. Cette fois,
si vous vous trompez...! Laissez-vous charmer vous aussi par ce
personnage évocateur... Autrefois, on appelait ces deux
constellations d'un nom unique : "le Serpentaire" désignant tout
à la fois l'homme et la bête. Depuis, on a
séparé les deux corps, chose fort malaisée du fait
qu'ils sont enlacés l'un avec l'autre... Etonnante
étreinte ! On a coupé le serpent en deux. Finie la
séduction !
Ophiucus : comment le personnage se présente-t-il sur la
voûte étoilée ? - Comme un grand point
d'interrogation. Partez de la tête, "Rasalhague", que vous
connaissez maintenant. De part et d'autre, brillent les épaules.
Vers le sud, s’ouvrent les bras et les mains aux étoiles
Delta et Epsilon, Nu et Tau, qui maintiennent hardiment le corps
effilé du Serpent (voyez le carte 21).
L’extrémité de sa queue rejoint la Voie
Lactée, et va se perdre dans la zone obscure qui la
sépare en deux parties. En le prenant par la queue, vous
l'identifier sans problème...! Quant au charmeur, il
étend sa jambe droite jusqu'aux confins du Sagittaire et du
Scorpion. Le voici qui franchit impunément l'écliptique.
Que fait-il dans cette zone interdite, réservée aux seuls
douze signes du Zodiaque ? Croit-il qu'il sera accueilli ? Pas du
tout : "dehors !" Mais il n'en démord pas. C'est à
peine si l'on sait - astronomes compris - que le "Charmeur de serpents"
fait bel et bien partie de la bande zodiacale. Ophiucus : c'est
le signe de ceux qui sont nés entre le 29 novembre et le 17
décembre (position actuelle). Charmés ceux-là !...
du moins espérons...
Cependant, cependant, ce secteur méconnu de beaucoup a connu son
heure de Gloire. Oui, c'est ici, au pied du "Serpentaire" - disait-on
à l'époque - qu'a jailli la Supernova de 1604. Le jour de
son apparition, le 10 Octobre, elle surpassait en grandeur toutes les
étoiles du ciel, rivalisant avec l’éclat de
Vénus. Sa magnitude fut estimée, à posteriori,
à -2,5. Quel spectacle ! Beau comme celui qui embrasa
Cassiopée, en 1572, et fit le succès populaire de Tycho
Brahé. Cette étoile de 1604 enflamma Képler, le
fougueux "Mathématicus" impérial de Rodolphe II, à
la cour de Prague. Son enthousiasme, sa fièvre, son élan,
excitèrent alors sa plume qui courut, chargée d'encre,
sur son épais cahier de maître astronome. Intitulé
: "De Stella nova in pede Serpentarii", l'ouvrage connut un
succès aussi grand que l'événement. En Janvier
1605, l'étoile était encore plus brillante
qu'Antarès. Elle descendit à la deuxième grandeur
en Février, à la troisième en Mars, puis
l'observation devint impossible, cette région du ciel
disparaissant dans les lueurs du couchant. Lorsqu'on la rechercha, six
mois plus tard, dans les feux du levant, elle avait disparu. Dam ! Et
la lunette n’existait pas encore ! Il fallut attendre 1610 : on
scruta la région comprise entre Xi et 52 Ophiuci, avec une
lunette de Galilée. Seules de faibles étoiles
scintillaient, de magnitude 9, ou plus... Pas d'autres signatures en
vue. Où était passé l'astre flamboyant ? Quand, au
XIXème siècle, les premières chambres
photographiques saisirent l'image de ce coin de ciel, l'astre
énigmatique apparut enfin, très pâle, de magnitude
19, noyé dans une masse nébulaire, répondant aux
coordonnées 2000 suivantes : A.D = 17 h 30,6 m et
Déc = - 21°29'. Quatre cents millions de fois plus faible
qu'à son maximum d'éclat. Quelle réaction
dantesque avait agité ce frêle faisceau ? Képler ne
pouvait l'imaginer. Il se contenta d'observer le
phénomène, plus heureux qu'un roi.
Ophiucus, un immense point d'interrogation... Il part de
l'épaule droite et descend jusqu'au pied. Le charmeur
s'interroge : "Pourquoi une telle immensité ? Comment la
naissance de l'Univers ? Et jusqu'où l'expansion ? Et depuis
quand l'apparition des photons, et bien sûr de la vie ? La
vie, oui, mais aussi la mort... est-elle inéluctable ?..."
Faudra-t-il attendre que le lent mouvement propre des étoiles
ait effacé cette ponctuation, pour qu'enfin la réponse
tombe, comme l’ondée sur l’herbe, la rosée
sur la toison ?...
Charmés, nous le sommes, par cet "Ophiucus" qui recèle en
son sein une seconde étoile captivante, une étoile
appelée à devenir notre voisine immédiate. Oui !
Les télescopes du futur verront-ils, un jour, les
planètes qui l'environnent, si planètes il y a ?... Voici
l'histoire de ce bijou céleste :
"Sûr, deux planètes au moins, gravitent autour de cette
étoile". Telle fut, en 1980 ! la conclusion de l'astronome
hollandais Peter Van de Kamp, après 30 ans d'étude.
Brillante cette étoile ? Non pas. Visible ? Non plus. Un astre
de magnitude 9,5 accessible à une bonne paire de jumelles.
L'astronome amateur Barnard s'exerçait aux lunettes de
l'observatoire Yerkes en Amérique lorsqu'il découvrit en
juin 1916, ce petit point rouge. Il se déplaçait
très vite sur la sphère céleste. En un an, il la
vit parcourir 10"3. Jamais étoile n'avait galopé de la
sorte ! La plus rapide à cette époque - "Groombridge
1830", dans la Grande Ourse - parcourait 7"7 chaque année
: c'était déjà beaucoup... "C’est
sûr, s'exclama l'américain, l'étoile est proche !"
Dès lors il chercha sa distance - sa parallaxe - par mesure
trigonométrique. Il trouva 6 a-l. Du coup, "l'Etoile de Barnard"
- du nom de son découvreur - devenait la seconde étoile
dans l'ordre des distances, après Alpha Centauri à 4,4
a-l. Edward Barnard triomphait. Il poursuivit, tenace, son
investigation. Il découvrit que tout en se
déplaçant sur la voûte céleste, elle
s'approchait de nous, à la vitesse de 102 km/s. Dès lors
un simple calcul lui permit de trouver la date de sa plus courte
distance au Soleil, ainsi que la valeur de cette distance. En l'an de
grâce 11 800, l'étoile passera à 3,85 a-l du
Soleil. Elle sera la plus proche ! notre voisine immédiate !
Alors de magnitude 8,5, elle restera invisible à l'oeil nu, mais
un régal au télescope !. Vraiment il avait trouvé
l'étoile idéale pour devenir célèbre, le
petit amateur...
Où se trouve-t-elle cette "Etoile de Barnard", que nous
puissions la contempler à l'oculaire ? A l'Est de Bêta
Ophiuci, à l'ouest du n°66, et aux coordonnées
suivantes (1950) : A.D = 17 h 55 m 23 s Déc =
4°33'18". A voir absolument.
Peter Van de Kamp qui travaillait à l'observatoire Sproul en
Pennsylvanie, tomba comme un ogre sur la nouvelle intruse. Il voulait
à tout prix étudier son mouvement propre, et
dénicher ses fantaisies cachées. Il multiplia les
clichés, finit par en sélectionner 2700 (!) pris entre
les années 1950 et 1978. Avec un soin extrême, il mesura,
au cours du temps, le déplacement de l'étoile parmi ses
compagnes de route. Il découvrit alors un
phénomène curieux : la trajectoire de "Barnard"
suivait une ligne sinueuse, et non pas rectiligne. "Quelque chose
perturbe la course de cette étoile", pensa-t-il, mais quoi ? Une
étoile ? une planète ? Rien, absolument rien,
n'était visible...
Van de Kamp se mit au calcul. "Voilà, il ne doit pas y avoir un,
mais deux corps - deux planètes sans doute - qui influencent
tout à tour le trajet de Barnard". Et de donner leur position et
leur période : "La première tourne à 2,7 UA,
en 11,7 ans, la seconde à 3,8 UA, en 20 ans, ou plus" - distance
qui dans les deux cas correspond à notre ceinture des
astéroïdes.
Etoiles, ou planètes ?... Il calcula leur masse par la
troisième loi de Képler. "J'accorde à la plus
proche 0,8 masse jovienne (= 0,8 fois la masse de Jupiter), et à
la plus lointaine 0,4 masse jovienne." Ce sont bien des
planètes, rigoureusement invisibles. Certes, à ce jour,
la preuve observationnelle n'est pas encore faite ; elle est
contestée même. Notre observateur a-t-il été
victime d'un problème technique, d’un défaut
expérimental ?... Mais si, un jour, la preuve est faite, alors
Peter Van de Kamp, cet américain d’origine hollandaise,
est le premier découvreur de planètes extra-solaires !
J’aimerais bien...
Vous trouverez beaucoup d'amas globulaires dans Ophiucus, un superbe
dans le serpent : M5. Ceux-ci, regroupés autour du bulbe
galactique, empruntent nécessairement la route du Serpentaire,
qui passe tout près. Beauté que ces feux
d’artifice cosmiques !
Nous allons maintenant visiter les étoiles brillantes d'Ophiucus, puis celles du Serpent.
a Alpha Ophiuci : Rasalhague
a : 17 h 34 m 55
s d : 12° 33' 36"
Sp : A5 III T :
8600 K (BC = -0,2)
m = 2,08 M = 1,3 L =
26 p = 69,84
Dist : 47 a-l simple
"Rasalhague"
= "la tête du Serpentaire", et plus précisément,
disons, l'oeil qui fait danser et vibrer le corps menaçant, qui
séduit et fascine le piquant reptile. Sa flamme captivante
brille comme 26 soleils ; on la voit de très loin, et
malgré la distance : 47 a-l. 2,4 soleils dans son rayon,
2,5 dans sa masse. Serpent, considère !...
b Bêta Ophiuci : Cébalraï
a : 17 h 43 m 28
s d : 4° 34'
02" Sp : K2 III
T : 4500 K (BC = -0,7)
m = 2,76 M = 0,76 L = 42
p = 39,78 Dist : 82
a-l simple
"Cébalraï"
= "l'Epaule du berger" et non pas "le chien du berger" - fausse facture
de l’arabe. Quel berger ? – "Aristée", fils
d’Apollon, éleveur d’abeilles ! car la constellation
porta aussi son nom ; de même le nom
"d’Esculape", autre fils d’Apollon et dieu de la
médecine, qui manipulait les poisons (allusion au serpent).
L'étoile s'est postée à 82 a-l. Elle darde ses
chauds rayons sur le corps du reptile : 42 soleils. 14 soleils dans son
diamètre, 3,3 dans sa masse. Serpent, ne bouge plus !
k Kappa Ophiuci
a : 16 h 57 m 40 s
d : 9° 22' 30" Sp : K2
III T : 4500 K (BC :
-0,7)
m = 3,19 M = 1,09 L =
31 p = 37,99
Dist : 86 a-l simple
"Kappa", l'épaule gauche du Charmeur, à portée de
la tête venimeuse. Un faux, pli, un mauvais pas... un petit rien,
une bêtise... c’en est fini d’Ophiucus ! Car la
bête piquera ici ! Diamètre : 12 soleils,
masse : 3 soleils, éclat : 31 soleils,
dorés, lustrés, enviable à souhait... Gare au
venin ! Kappa se trouve à 86 a-l.
d Delta Ophiuci : Yed Prior
a : 16 h 14 m 20 s d :
-3° 41' 39" Sp : M1 III
T : 3400 K (BC : -1,8)
m = 2,73 M = -0,86 L =
190 p = 19,16 Dist : 170
a-l un compagnon
"Yed
Prior" = "La main qui précède". Qui précède
qui ? ou quoi ? Qui précède "Yed posterior" = "la main
qui suit" : l'étoile Epsilon. L'écart horaire de
ces deux étoiles ne dépasse pas 4 minutes, alors que leur
déclinaison diffère de 1 degré. Main dans la
main pour le grand voyage sidéral. Main dans la main ?
Plutôt le pouce et l'auriculaire de la même main - la
gauche en l’occurrence - qui tient prisonnière le cou du
Serpent. Qu'elle lâche sa proie, et le ciel connaîtra, j'en
suis sûre, un regain de curiosité... Yed prior : un rubis
éclatant, au doigt de l'enchanteur : 190 soleils ! 88 soleils
dans son rayon - soit 62 millions de km ! 6,7 masses solaires,
densité : 0,00001 ! joyau hors norme... A voir à 170 a-l.
Parviendrez-vous à discerner un compagnon de magnitude 13,1 à 65"5 ?
e Epsilon Ophiuci : Yed Posterior
a : 16 h 18 m 19
s
d : -4° 41' 33" Sp : G8
III T : 5000 K (BC :
-0,45)
m = 3,23 M = 0,64 L =
47 p = 30,34
Dist : 107 a-l un compagnon
"Yed
posterior" = "La main qui suit"... qui suit celle qui
précède, évidemment bien sûr il fallait y
penser !... Une magnifique topaze, à l'auriculaire d'Ophiucus :
47 soleils d'un jaune soutenu, 11 rayons solaires, 3,2 masses
solaires, d'où s'échappent des flots
d'étincelles... Serpent, te voici ensorcelé !... Nous
sommes à 107 a-l.
A 110"6 brille une étoile de magnitude 12,3.
z Dzêta Ophiuci
a : 16 h 37 m 09
s
d : -10° 34' 02" Sp : O 9,5
V T : 25000
K (BC : -3)
m = 2,54 M = -3,2 L =
1600 p = 7,12 Dist : 460 a-l
simple
"Dzêta", la cuisse sous laquelle passe le corps mouvant...
"Dzêta", la merveilleuse, l'excellente ! appartenant à la
famille O des étoiles les plus chaudes. Elles sont rares !... A
leur surface : 25 000 K, et jusqu'à 40 000 K pour certaines. Ah
! si celle-ci était proche ! Mais Hipparcos l'a située
à 460 a-l - alors qu'on la croyait à 800 a-l, plus
lointaine encore... Imaginez son feu : 1600 soleils dardent leurs
rayons d'acier ; dans l'ultraviolet, c'est l'ivresse : 24 000
soleils ! Serpent, prends garde ! Ces rayons-là, tu ne les vois
pas (du moins je le suppose...).
8 soleils dans son diamètre, 17 dans sa masse, 0,03 dans
sa densité. Bleue à souhait !
n Nu Ophiuci
a : 17 h 59 m 01 s
d : -9° 46' 25" Sp : K0
III T : 4900 K
(BC :-0,5)
m = 3,32 M = -0,03 L =
87 p = 21,35
Dist : 153 a-l simple
Voici la main droite, celle qui étreint la queue de la
vipère. Spectateurs, admirez cette prise infernale. 4 masses
solaires maîtrisent la bête. 16 rayons solaires
l'empoignent. 87 soleils la ravissent. Serpent, te voici fait !
Eta Ophiuci : Sabik
a : 17 h 10 m 22
s d : -15°
43' 30" Sp : A2 V
T : 9800 K (BC : -0,25)
m = 2,43 M = 0,37 L =
60 p = 38,77
Dist : 84 a-l double orbitale
"Sabik"
= "La jambe , et plus précisément le genou droit
d'Ophiucus... Un plaisir cette étoile pour les observateurs
d'étoiles doubles, car elle l'est ! Difficile pour le
débutant, certes, car il faut un oeil exercé pour
séparer 0"6 (en l'an 2000). Demi-grand axe : 1"057. Avantage
d'une binaire serrée : le couple peut tourner vite, s’il
est proche, ici à 84 a-l. 84 : c'est justement la
durée de la période de Sabik (exactement 84,3 ans). Une
vie d'homme. Profitons-en.
Il est aisé de calculer l'écartement réel des
partenaires : 27 UA (demi-grand axe), - du Soleil à Neptune.
Deux ballons bleus, sensiblement de même éclat (m = 3,0 et
3,5) jouent ce ballet interminable sur la scène grandiose du
théâtre céleste. Et les corps se rapprochent (3 UA)
et s'éloignent (51 UA) au rythme de la danse, de leur ronde
amoureuse, très excentrique... Leurs flammes - 60 soleils en
tout - s'élancent dans une quête réciproque,
pendant que le vent s'en va caresser leurs mondes de feu. Duo
splendide...
Thêta Ophiuci
a : 17 h 22 m 00s d :
-24° 59' 58" Sp : B2 IV
T : 21 000 K (BC : -2,5)
m = 3,27 M = -2,92 L =
1200 p = 5,79 Dist : 560 a-l
simple
"Thêta", le pied qui franchit impunément le zodiaque.
Audace insensée ! Scandale ! Nous sommes ici à 560 a-l,
au point du point d'interrogation... "Qui suis-je, où vais-je ?
pourquoi ?..." Au sage, au docteur, au savant, au prêtre...
d'apporter la solution du problème !
1200 soleils bleus posés sur ce pied merveilleux, 10 000 si l'on
prend en compte le rayonnement ultraviolet. Ce haut fourneau - car c'en
est un - réservé à la fabrication des briques
élémentaires de l'Univers (les 92 éléments
chimiques) offre un rendement exceptionnel : par seconde, des millions
de tonnes d'hélium, de carbone, d'oxygène, d'azote...
naissent à la lumière. 8 rayons solaires dans cette
étoile ; 13 masses solaires. De quoi brûler encore pendant
des millénaires...
* * * * * * *
a Alpha Serpentis : Unuk Alhai
a : 15 h 44 m 16
s d :
6° 25' 32" Sp : K2
III T : 4500 K (BC :
-0,7)
m = 2,63 M = 0,87 L =
38 p = 44,54
Dist : 73 un compagnon
"Unuk Alhai" = le "cou du serpent", sous la tête triangulaire, au
second anneau du corps qui descend en pente douce vers le sud. La plus
lumineuse du serpent. Ici, gronde la gorge de l'être indocile.
Prudence... L'organe, couleur feu, gonfle sous l'effort (13 rayons
solaires). 3,2 soleils dans sa masse. 38 soleils affrontent
l'oeil ensorceleur.. Qui, du charmeur ou charmé, gagnera la
partie ? La scène se déroule à 78 A.L.
Une faible étoile de magnitude 11,7, forme avec Alpha un couple écarté de 58"2.
Eta Serpentis
a : 18 h 21 m 18
s d :
-2° 53' 56" Sp : K0
III-IV T : 4900 K (BC :
-0,45)
m = 3,23 M = 1,84 L =
16 p = 52,81
Dist : 62 a-l un compagnon
"Eta"
: la queue du serpent, non pas l'extrémité qui touche
l'étoile Thêta : "Alya" de son nom (= la queue),
après un long parcours dans les dédales obscurs de la
Voie Lactée, entre les deux branches laiteuses de notre Galaxie.
Pourquoi deux branches, direz-vous ? Parce que nous sommes là
dans le bulbe galactique dont cette partie nous est cachée par
des nuages obscurs. Nos cartes modernes ont coupé sans
pitié le reptile en deux, je l’ai dit. Dès lors,
que reste-t-il du séducteur ? - une tête encore vaillante,
certes, une queue trépidante, bien sûr, mais un corps
décomposé et volatilisé. Signe des temps...
L'ennemi des "fils d'Adam" compte les jours avant sa fin prochaine.
Chouette !
Qu'en est-il de ce feu allumé sur sa queue ? 16 soleils, pas un
de moins, l’alimentent, 6,5 rayons solaires dans son
brasier, 2,3 dans sa masse. De quoi brûler longtemps
encore... Parmi les étoiles étudiées, c'est la
plus faible du Serpentaire.
Un compagnon très faible (m = 12) se tient à 3' de cette étoile.
"Le Serpent était le plus beau de tous les animaux des champs que Yahvé-Dieu avait faits"...
"Le plus beau !... "
* * * * * * * *