Un observatoire dans la brume 

 

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Un titre un peu provocateur contre le ciel, mais la situation de l'astronomie vécue en Ile de France n'est malheureusement pas celle de nos collègues de l'Arizona...

L'astronome amateur est, comme toute personne voulant exercer une activité de loisirs d'extérieur, tiraillé entre les contraintes familiales, professionnelles et les caprices de la météo. Si ce dernier paramètre a un fort impact sur notre activité, le facteur temps libre est également important. Il est donc nécessaire en tant soit peu d'optimiser notre activité essentiellement nocturne pour ma part afin de profiter au mieux des 'brefs instants' où elle peut se pratiquer.

Je passe ici en revue l'organisation de l'observation astronomique et la construction d'un petit observatoire.

1. Le problème à résoudre


L'observation astronomique avec une camrvation astronomique avec une caméra CCD (mais aussi la photographie) nécessite un ensemble de préparations qui accumulées, peuvent réduire le temps d'observation de façon importante.

- Transport du matériel sur le lieu d'observation :

Monture, optique, batterie(s),
caméra ou appareil photo,
cables électriques,
accessoires optiques (oculaire, filtres...),
matériel divers : chaise, petite table, livres, éphémérides, plan d'observation, café chaud,...
- Déplacement en véhicule, cela peut être long, surtout si l'on veut un ciel peu pollué
- installation, montage de l'instrument
- mise en froid de la caméra CCD
- PLU sur le crépuscule ou méthode du flash
- Mise en station de la monture (nécessite la nuit)

Ces opérations prennent du temps.
 

2. Une solution : l'abri observatoire

Si l'on habite un coin tranquille et peu pollué par l'éclairage urbain (mais ce n'est pas mon cas), l'abri de jardin ou l'observatoire :

- permet de ne pas  transporter tout le matériel chaque soir. Seul le matériel fragile et très couteux est apporté d'un lieu sécurisé.
- évite de se déplacer trop loin : un oubli d'accessoire est ainsi non c'accessoire est ainsi non critique.
- règle le problème de l'énergie, crucial avec les caméras
- permet d'avoir une mise en station figée et précise
- autorise certaines préparations en temps masqué (la mise en froid de la caméra)
- peut apporter un confort à l'observateur notamment par temps froid

Une contrainte importante reste la sécurité du matériel, contre les intempéries mais surtout les visiteurs indésirables. Une partie du matériel est donc démontée en fin d'observation. Le principe fait que les réglages sont réduit au minimum car la caméra reste sur le tube optique démonté. La mise au point est ainsi très facile à retrouver.
La monture est fixée par des boulons spéciaux. Une bâche taillée dans une couverture de survie recouvre le tout.

3. La contrainte du lieu


J'habite une commune résidentielle située en zone forestière. De grands arbres limitent mon champ visuel dans mon amp visuel dans mon jardin. Des lampadaires proches provoquent un éblouissement très important dans l'état actuel des choses. Le choix de l'emplacement s'est fait en voulant optimiser ces contraintes.

Des contacts ont été noués avec la mairie afin de résoudre un grave problème d'éblouissement. En effet, une lampe au sodium HP (hélas !) est dans le champ de vision direct lorsque j'observe vers le sud....

4. Le principe

La solution doit représenter un investissement total faible, le budget science a déjà fortement vidé les caisses familiales avec l'achat de la caméra CCD l'an passé. En matériel, cela représente environ 2500 FF y compris la visserie et les produits pour le traitement du bois. Le kit de l'abri fait à lui seul 900 FF environ. Ces prix sont bien-sûr indicatifs : je n'ai pas forcément recherché le moins cher mais ce qui m'a semblé optimal à un moment donné.

Bref, le principe retenu est d'utiliser un kit abri de jardin du commerce en pin et de le transformer en 'observatoire'. J'ai choisi de rendre l'abri mobile pour les raisons suivantes :

- une solution basée sur un abri à toit ouvrant nécessitait de transformer le kit.
- Résistance, étanchéité et tenue à la pluitenue à la pluie, au vent...
- place autour de la colonne limité : un abri fixe aurait du être plus grand
-  Un meilleur confort pour l'observateur qui n'est plus au froid complet en hiver. Par temps de gel, c'est appréciable.
 

5. La mise en oeuvre

La solution est basée sur :

- une colonne en PVC et remplie de béton planté en profondeur dans le sol
- deux rails parallèles en aluminium de recupération sont scellés sur huit parpaings :
 
 





- un abri de jardin acheté en kit et rendu mobile par un plancher fait maison et monté sur 4 roulettes. Le tout est posé sur les rails :





- le plancher de l'abri est découpé afin de permettre la rentrée de la colonne dans l'abri :

La poutre située au pied de la porte est amovible afin de laisser passer la colonne lorsque l'abri est mis en 'sommeil'.

Puis le toit est recouvert d'un revêtement bituminé, les boiseries les plus critiques sont été traitées au carbonyl, le reste au xylophène.  Cela sent fort au début, mabsp; Cela sent fort au début, mais c'est très efficace.

Enfin, la monture du télescope est installée sur la colonne en béton :

        
Un C8 sur une GP unijambiste !

L'aménagement intérieur est pour l'instant minimal mais fonctionnel : tablette, chaise, lampe baladeuse...
 

6. Ce qu'il reste à faire

- un éclairage rouge fixe à l'intérieur
- une boite à lumière pour faire des PLU artificielles (images de calibration photométriques de la caméra CCD)
- un complément d'aménagement interne (étagères, passage des cables fixes, prises...)
- un dallage en bois autour de la colonne et des rails pour éviter de mettre de la boue partout car la pelouse souffre des passages continus, notamment en hiver
- le passage des cables électriques et  informatiques à l'extérieur depuis le pavillon voisin...

L'abri a été inauguré début décembre 1999. Son poids est de 350 kg environ. Il a parfaitement résistét résisté à la tempête du  26 Décembre 1999 alors que les alentours ont été très atteints (gros arbres déracinés, toitures abimées...)
 

Les premières conclusions

C'est super !!

Le gain de temps est effectivement considérable en regard de l'investissement. Désormais, l'observatoire est mis en service et rangé en 10 mn. S'il est dommage que j'habite une zone si humide et si polluée par l'éclairage urbain, ce genre d'installation permet de motiver fortement l'observateur car l'effort nécessaire est vraiment moindre. En global elle me permet de faire beaucoup plus d'observations dans des conditions bien plus confortables.

Quant à la brume, espérons qu'elle ne soit pas trop présente....
 

 Cette histoire a désormais une suite....